Ainsi donc le grand sujet incontournable de cet été est le football féminin. Non seulement il y a une injonction à regarder la coupe du monde, à aimer ça et à ne surtout pas critiquer, mais en plus la moindre plaisanterie sur un raté (par exemple l’impensable autogoal de Wendie Renard contre la Norvège) passe pour du sexisme, alors que sur Carton-Rouge on passe notre année à désosser les footballeurs mâles sans jamais être taxés de misandres.
Mais il y a pire : le simple fait de ne pas regarder le Mondial des Dames vous classe déjà comme machiste, ce qui est parfaitement idiot : je ne regarde jamais de rugby masculin, est-ce que cela fait de moi un androphobe ?
C’est particulièrement con de définir les gens au travers de ce qu’ils regardent, même si au deuxième degré cela peut être un exercice rigolo (je regarde « Orange Is the New Black » donc je suis pro-daltonien, je regarde « Derrick » donc je suis Vincent Lambert, je regarde « Grey’s Anatomy » donc je suis gérontophile)…
« La BOUM » en 1980 : Denise Grey à gauche, Sophie Marceau à droite. Quand ça s’appellera « Marceau’s Anatomy », on rediscutera.
C’est donc déjà très con de définir les gens au travers de ce qu’ils regardent, alors le faire au travers de ce qu’ils ne regardent pas… Ainsi je ne regarde pas le foot féminin donc je suis sexiste. J’espère que tous ces donneurs de leçon regardent tous les quatre ans les paralympiques, sinon je vais me faire un plaisir de les traiter de capacitistes après les Jeux de Tokyo l’année prochaine.
Donc non, je ne regarde pas le football féminin. Parce que je m’emmerde devant. Remarquez, j’ai quand même maté les 25 dernières minutes de France-USA vendredi dernier, et j’ai vu deux goals et la France se faire éliminer, le bilan est plutôt satisfaisant. Mais je me tape toute l’année des matches de merde parce que je suis fan d’une équipe de chèvres, ce n’est pas pour jouer les prolongations pendant les vacances.
J’ai participé à la marche féministe du 14 juin avec ma fille de deux ans et demi. Je serai tout content si elle aime le foot et si elle le pratique. De toute façon si elle choisit un sport estampillé girly, je vais me retrouver à mater de la danse ou du poney, j’aurai vachement gagné au change. Autant qu’elle tape dans un ballon et soutienne le Lausanne-Sports, comme papa. Mais que l’on ne me demande pas de regarder les compétitions des filles, et que l’on arrête de me traiter de macho pour cela.
Je n’aime pas le foot féminin, je ne suis pas sexiste, et je vous emmerde.
« je me tape toute l’année des matches de merde parce que je suis fan d’une équipe de chèvres, ce n’est pas pour jouer les prolongations pendant les vacances. »
Ah ah, j’ai aussi sorti exactement cette phrase à mes collègues… Sion, LS, même combat au niveau du jeu…
Très bon article ! Un joli contrepied au politiquement correct ambiant. Pis la sortie « je regarde Derrick, je suis Vincent Lambert », c’est d’un goût ! J’adore !
Le plus drôle ce sont toutes les études du « genre » qui sont apparues, en France notamment, ce dernier mois, comme par exemple:
Avoir de gros seins empêche-t-il de faire carrière lorsqu’on est une sportive de haut niveau ?
Peut-on avoir ses règles et jouer un match complet ?
Curieusement pour nous les hommes, aucune étude sur plus de 100 ans pour nous éclairer sur :
Avoir une grosse bite empêche-t-il de bien tirer un pénalty ?
Sexiste!
Yves,
Merci pour ton papier: l’absence de rythme, les contrôles plus qu’approximatifs, les vacheries des Brésiliennes pire que celles de nos mâles, je n’ai jamais tenu plus de 10’ devant ma TV.
Inversément, je m’ennuie devant le volley masculin trop bref et brutal, comme si la surface ne permettait plus au jeu de se déployer, alors que le volley féminin est intéressant, et esthétique.
Au plaisir de te lire. Phil
Moi qui croyais être seul…MERCI !
Chacun fait ce qu’il veut, mais j’avoue qu’après un break d’une dizaine d’années, j’ai été surpris en bien par le niveau, la technique et l’engagement des footballeuses durant cette coupe du monde. J’aime le beau jeu, et j’en ai vu plus là que, disons, lors de la soporifique Copa America.