Coaching gagnant !

Ce week-end avait lieu pour le compte de la 8e journée LE choc au sommet de ce championnat : Juventus – Milan ? non, ça c’était l’année passée ; Milan – Inter ? non plus, ça c’était il y a 2 semaines. Non, le choc de cette saison c’est bel et bien Juve – Napoli, ce qui n’était plus arrivé depuis les années 80…

On trouve toujours des choses qui ne vont pas

C’est donc en cette fin d’après-midi (18h) de samedi que se tenait le choc de ce début de championnat, ce qui constitue presque une hérésie en Italie. En même temps mardi 20h45 à Farum, dans le Nord de Copenhague, se tiendra un autre choc : Nordsjaelland – Juventus en Champions League, qui vaudra certainement son pesant de cacahuètes, raison pour laquelle le choc de ce début de championnat était avancé à une heure si inappropriée pour un match italien au sommet. Deuxième chose un peu énervante, au risque de paraître un peu conservateur et pinailleur, la Juve arbore un maillot tout noir pour cette rencontre au sommet, on a évité de peu la catastrophe… pas de maillot rose étoilé à l’horizon. Toujours est-il que cet uniforme aurait été de bien mauvais goût il y a quelques années en arrière, avoir des maillots d’arbitres quand tu truques des matchs, pas très discret…
Côté points positifs, on signalera un Juventus Stadium moderne à guichets fermés, 41’000 spectateurs (certains diront que cette enceinte est minimaliste pour un des plus grands clubs d’Europe), et deux équipes au sommet de leur forme, à égalité de points (19) en tête du championnat. De plus, trois Suisses sur la pelouse au coup d’envoi (Lichtsteiner, Behrami et Inler). Bref, tous les ingrédients pour un bon match de Serie A !

Une 1ère mi-temps sous le signe du coup de coude

Le match part sur de bonnes bases avec un bon tir du joyau Giovinco, obligeant De Sanctis, le portier napolitain, a un arrêt difficile après quelques secondes seulement. La suite est plutôt crispée et tendue : peu d’occasions à se mettre sous la pupille. En revanche, match important oblige, on assiste aux désormais certifiées classiques (© ESPN) simagrées de Chiellini qui, comme à chaque match un tant soit peu tendu, s’écroule systématiquement à peine effleuré au-dessus de la ceinture. On notera notamment sa superbe prise de balle à une main en tombant la bouche grande ouverte tout en se tenant le visage après avoir été percuté à plus de 50 mètres seconde par l’avant-bras de Pandev au niveau de la clavicule. Même cinéma 2 minutes plus tard, cette fois-ci le méchant fautif Cavani a moins de chance, il écopera du premier avertissement de la partie. Force est de constater qu’en Italie on simule moins dans les 30 derniers mètres depuis quelques années, en revanche au niveau des duels aériens et des jeux de bras et de mains, ça tombe, ça crie, ça proteste… tout ce qui fait le charme du foot italien en fait.
Pas grand-chose d’autre à signaler dans une première mi-temps relativement pauvre en occasions. La seule véritable occasion digne de ce nom est napolitaine, et a lieu à la 27e minute, lorsqu’Edinson Cavani frappe de façon magistrale un coup franc très excentré sur le côté gauche qui vient s’écraser dans l’angle intérieur de la cage de Storari, remplaçant du blessé Buffon. Si les occasions et surtout les tirs cadrés ne sont pas légion dans cette première mi-temps, on observe par contre un engagement sans faille de la part des deux équipes, ce qui rend tout de même le match relativement agréable à suivre pour ceux qui aiment ça. A ce titre Inler, très combatif, est sans doute l’un des meilleurs sur le terrain, match où il fait bon être numéro 6 par excellence.

Il fallait oser

La deuxième mi-temps débute sous de meilleurs auspices, la Juve se montre dangereuse à plusieurs reprises et Naples semble progressivement faiblir en intensité, on a finalement peu l’occasion de voir à l’œuvre les Hamsik, Cavani et Pandev. Cependant, les occasions des Bianconeri, ou en l’occurrence des Neroneri, demeurent peu franches et finalement De Sanctis est peu souvent inquiété. On notera tout de même un début d’embrouille entre, bien sûr, Chiellini et l’Argentin miraculé Campagnaro (victime d’un terrible accident de voiture il y a un an) suite à coup de coude du défenseur turinois sur Inler. Mis à part quelques tirs non cadrés de la Juve (surtout celui de Giovinco 56e) et une sortie difficile de De Sanctis (sur Matri 66e), on voit mal comment il pourrait se passer quelque chose dans ce match qui a tout du «typique 0-0 de Serie A».
C’est alors que sont intervenus les changements. Dans un match très combattu et surtout très tactique, on comprend la peur des deux entraineurs d’effectuer le moindre changement. Pourtant, ce sont bel et bien ceux-ci qui vont s’avérer décisifs dans ce match. A la 80e, Martin Caceres, celui qui jouait, il fut une époque, avec des manches de maillot coupées aux ciseaux, inscrivait le 1-0 laissé seul au point de penalty sur un coup franc côté gauche de Pirlo. Entré à la 78e minute, l’autre Uruguayen, celui qu’on attendait pas (l’autre étant Cavani), inscrit ce but extrêmement important, seulement 2 minutes après son entrée. Puis à la 82e minute, deuxième coup de tonnerre. Paul Pogba (j’ose espérer que personne ne sait qui c’est) envoie une superbe demi-volée aux 20 mètres dans le petit filet à la gauche de De Sanctis suite à un ballon mal dégagé par la défense napolitaine. C’est 2-0, et à nouveau le jeune Français n’est rentré que 7 minutes avant le coup d’éclat le plus important de sa jeune carrière. En deux minutes le match était donc plié par deux remplaçants… c’en est presque frustrant ! Ainsi Naples peut regretter ses approximations défensives et peut-être l’immobilisme tactique de son coach Walter Mazzarri (qui aurait pu faire entrer Inisgne avant la 85e minute par exemple). Quant à la Juve, on peut se féliciter du culot du coaching turinois de son entraîneur remplaçant Alessio, ou de Conte depuis les tribunes d’ailleurs.

Et ailleurs

Si la Juve semble déjà s’envoler vers la première place sans véritable surprise, la lutte fait rage pour la deuxième place entre désormais Naples, Lazio et Inter. Dans un match spectaculaire gagné 3-2 au Stadio Olimpico, la Lazio, bonne surprise de ce début de saison, a plongé l’AC Milan dans une crise profonde, l’entraineur Massimo Allegri pourrait bien en faire les frais prochainement. Avec 7 points en 8 matchs et une 15e place, c’est de loin le plus mauvais départ de championnat des Rossoneri depuis plus de 70 ans ! En même temps on a presque envie de dire que c’était prévisible, tant les transferts ont flingué l’équipe milanaise au mercato. Dans le match de Copa Libertadores (19 Sud Américains sur les 27 joueurs ayant pris part à la rencontre), l’Inter a relativement convaincu contre Catane (pourtant une de ses bêtes noires) en gagnant 2-0 (buts de Cassano et Palacio). Il est vrai qu’un penalty, pour une faute de Guarin sur Gomez, aurait dû être sifflé en faveur des Siciliens alors que le score était de 1-0… est-ce que cela aurait changé grand-chose ? pas sûr. Derrière ces 4 équipes, un trou s’est déjà formé au classement. L’AS Roma, menée 2-0 après 20 minutes sur le terrain du Genoa, a réussi à remonter son handicap pour s’imposer de belle manière (2-4) et se positionne à 4 points du quatuor de tête. La Fiorentina pointe elle à 6 points de retard sur le quatrième, avec un seul point obtenu ce week-end à Vérone (1-1) contre le Chievo, i Viola peinent à engranger des points en déplacement. Palerme a vendangé contre Torino (0-0) et pointe toujours en position de reléguable. Enfin pour l’anecdote, on a failli assister à 2 expulsions de gardiens lors de Parme – Sampdoria (2-1), chose qui n’a pas dû souvent arriver à ce niveau, Romero le gardien argentin de la Samp (celui qui a les cheveux longs) en a fait les frais. Enfin on pourrait en parler encore des heures durant, comme toujours en Italie !

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