Les Détachés de presse – № 5

Pas de jaloux ! Les manchots de la parole sont venus prêter main forte aux handicapés physiques pour permettre la rédaction de cette cinquième édition politiquement très correcte. Un merci tout particulier est à adresser aux Turcs qui réussissent à se mettre dessus dans la plus improbable des catégories sportives.

«Je ne jouerai plus jamais au football, plus du tout» a déclaré l’ancien joueur de Bolton Fabrice Muamba, âgé de 24 ans, sur la chaîne britannique SkySports. «J’accepte ce fait. Il s’agit d’accepter de ne plus jouer au football ou d’accepter de mourir. Je choisis donc de ne pas jouer plutôt que de risquer de mourir prématurément», a-t-il expliqué. Une décision crève-cœur pour tous ses fans.

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Silvio Caldelari œuvre toujours avec professionnalisme et bon sens lorsqu’il s’agit de son HC Sierre au bord du dépôt de bilan. Dans Le Matin, le Valaisan a clairement identifié les priorités pour sauver le club de la faillite: «Le fait que l’entrée soit gratuite, que la partie se dispute un dimanche après-midi et qu’il y ait la possibilité d’assister au spectacle en famille doit nous aider à remplir la patinoire.» Remplir la patinoire, peut-être; remplir les caisses, on ne voit pas trop comment.

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A la suite d’échauffourées qui ont émaillé un match de basket handisport (!) dans la toujours très calme et mesurée cité d’Istanbul, l’entraîneur de Galatasaray Sedat Incesu, interrogé sur la chaîne d’information privée turque NTV, s’est montré fataliste: «Le sport est officiellement mort dans ce pays.» Bien que les joueurs aient dû prendre leurs jambes à leur cou pour fuir les affrontements, si les instances sportives turques parviennent à inscrire le lancer de chaise roulante et le tir au fumigène comme disciplines officielles, il y a encore de l’espoir.

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En bon vieux menhir qu’il est, Michel Platini ne risque pas de changer d’avis au sujet de la modernisation de son sport chéri. Cité par l’Agence France Presse, il défend mordicus sa position sur la technologie: «S’il y a un arbitre (derrière le but), s’il est à un mètre de la ligne et s’il a de bonnes lunettes, il peut voir si le ballon a franchi la ligne ou non.» Les possibilités de carrière des opticiens et ophtalmologistes dans le milieu du football s’annoncent donc brillantes.

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Selon l’Agence France Presse, Roberto Mancini, l’entraîneur du seul club historique de Manchester, commence a en avoir un peu marre de l’ingérable Mario Balotelli: «C’est facile de parler après-coup. Je pensais qu’il pouvait être dangereux.» L’Audi R8 ainsi que la maison de l’Italien ne peuvent que corroborer ces propos.

Le lock-out de la Ligue Nationale est tout de même exceptionnel: après des heures de pourparlers dont personne n’en connaît la teneur, les plus fins analystes du conflit sont capables de nous éblouir à tout moment, à l’instar de Marc Bergevin, le directeur général des Canadiens de Montréal, qui a été très prolixe sur RDS: «Eventuellement, on va jouer au hockey.» Grande nouvelle donc, puisqu’il ne s’agit pas de beach volley sur béton, ni même de patinage de vitesse en bassin profond.

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Lock-out toujours, où on se dit que certains feraient mieux de fermer leur gueule plutôt que parler pour ne rien dire. Dans La Presse canadienne, le despotique Donald Fehr n’en rate jamais une: «Mes propos d’il y a quelques jours tiennent toujours. Je crois que nous [Gary Bettman] étions très près.» Le rapprochement s’est sans doute situé à moins de 5 mètres durant les négociations, à moins qu’ils n’aient pris l’ascenseur ensemble.

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Impatient de toucher ses pépettes en ayant quelque peu écorché son représentant de l’Association des joueurs de la LNH, Roman Hamrlik n’en démord pas selon RDS: «Hamrlik reposé, mais ne recule pas.» Reposé ? On s’en doute bien. Il ne recule pas ? Rien de nouveau: il n’y arrivait déjà pas sur la glace.

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Le Lambeau Field, antre des Packers de Green Bay, est devenue une citadelle imprenable. A Associated Press, le quarterback des Packers Aaron Rodgers a fourni une explication très claire à ce sujet: «Pour une raison quelconque, nous avons été en mesure de gagner environ les 20 derniers matchs [à domicile].» C’est dur quand-même d’être spectateur de sa vie de «winner» en étant incapable d’expliquer ses trop nombreux et pénibles succès.

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Après sa récente nomination à la tête de la Seleção, le grand diplomate Scolari s’est immédiatement fait de nouveaux potes en déclarant que «certains des joueurs récemment sélectionnés qui ne supportent pas la pression du haut niveau devraient aller travailler pour la Banque du Brésil, bien assis dans un bureau cossu à ne rien foutre de la journée». La réponse ne tarda point lorsque le porte-parole du syndicat des banquiers brésiliens le remit à sa place par un magnifique «Scolari commence vraiment mal comme coach du Brésil; espérons juste que ses connaissances footballistiques ne soient pas aussi obsolètes que sa compréhension du monde bancaire.»

Écrit par Mathieu Nicolet