La porte n’était pas Klose

Il n’a fallu qu’une vingtaine de minutes au Borussia Dortmund pour faire exploser le verrou suisse Timm Klose et la défense du 1. FC Nürnberg. Si l’on excepte une grosse frayeur en début de match, le BVB s’est offert une victoire assez tranquille pour célébrer le retour à la maison de l’enfant chéri du Westfalenstadion, Nuri Sahin.

L’automne dernier, l’entraîneur qui tactiquement avait posé le plus de problème au Borussia Dortmund, ce n’était ni José Mourinho, ni Roberto Mancini ni Jupp Heynckes mais bien Dieter Hecking, alors entraîneur du 1. FC Nürnberg. En imposant un pressing constant sur Mats Hummels pour obliger Dortmund à relancer par l’autre arrière central, Neven Subotic, moins précis, l’ancien homme fort franconien avait réussi à faire complètement déjouer le BVB et à obtenir un point mérité contre le champion en titre, malgré une équipe bien moins forte sur le papier. Désormais, Dieter Hecking a répondu aux sirènes, ou plutôt aux klaxons, de Wolfsburg et c’est l’ancien entraîneur de l’équipe réserve du club qui dirige désormais Nuremberg, Michael Wiesinger. Lequel ressemble d’ailleurs furieusement à Chris McSorley, physiquement du moins ; au niveau du tempérament on ne sait pas, il vient d’arriver et on ne le connaît pas encore. Un entraîneur de football sosie de Jésus Chris, voilà qui pourrait intéresser Hugh Quennec pour son moribond Servette FC.

Weidenfeller en sauveur

On ne sait pas si Michael Wiesinger avait prévu de mettre en place la tactique qui avait si bien réussi à son prédécesseur car son équipe a été emportée par la déferlante jaune et noire avant même d’être entrée dans son match. Si Lewandowski a eu la première occasion (tir à côté), c’est pourtant der Club qui passe tout près de l’ouverture du score avec un double arrêt miraculeux de Roman Weidenfeller devant Tomas Pekhart et Markus Feulner. L’alerte a été chaude mais ce fut le seul et unique moment de frayeur de la soirée. Le BVB va profiter d’un pénalty généreux pour ouvrir le score après un très léger accrochage de Gebhart sur Piszczek. On ne sait pas si c’est de la compensation mais, depuis le vol à main armée dont il a été victime contre Wolfsburg par la grâce du sinistre Wolfgang Stark, le BVB n’est pas malheureux avec les arbitres puisque, tant à Brême que contre Nürnberg, l’ouverture du score dortmundoise provient d’un coup de sifflet assez généreux en sa faveur. Jakub Blaszykowski transforme, ce qui est toujours un petit événement car ce n’est que le troisième pénalty converti en trois saisons de Bundesliga par le Borussia.

Kuba libre

Le deuxième but lui ne doit rien à personne. On plutôt si, un peu à l’entraîneur Jürgen Klopp qui a décidé de reconduire son onze de base auteur d’une démonstration à Brême, à une exception près : Kevin Grosskreutz a cédé sa place à Jakub Blaszczykowski. Bien vu, Kuba s’offre le doublé trois minutes après son pénalty en reprenant un centre de Mario Götze qui marche sur l’eau en ce moment. A 2-0, le plus dur était fait et Nürnberg ne donnera jamais l’impression de pouvoir revenir. Au contraire, Piszczek, Lewandowski, Götze et Reus galvauderont chacun une grosse occasion d’alourdir le score. Mais finalement Robert Lewandowski parviendra à inscrire le troisième d’une volée surpuissante après un centre de Marco Reus bien lancé par Felipe Santana.  

Parlons chiffre

3-0, une victoire sans histoire pour le plus grand plaisir d’un Westfalenstadion qui, malgré la température glaciale et quelques vides dans le bloc visiteurs, dépassait la barre des 80’000 spectateurs pour la vingt-quatrième fois d’affilé en Bundesliga. Pour trouver trace d’une affluence inférieure à 80’000 en Buli dans le Tempel der Glückseligkeit, il faut remonter à un match contre … Nürnberg en août 2011. Aucun autre club de football (version soccer) au monde ne peut se targuer de susciter une telle ferveur et une telle fidélité. Puisque l’on est dans les chiffres, la Bundesliga a publié cette semaine ses états financiers pour la saison 2011-2012. Pour la huitième année consécutive, les clubs allemands sont globalement bénéficiaires. Le chiffre d’affaire a dépassé les deux milliards d’euros pour la première fois (en hausse de 7%) et 14 des 18 clubs de l’élite sont dans les chiffres noirs. Et les prévisions pour l’avenir sont très favorables : les droits TV nationaux vont augmenter de 50%, de nombreux clubs arrivent au bout de l’amortissement de leur nouveau stade et il y a un immense potentiel de développement au niveau de la vente des droits TV à l’étranger, quasiment inexploités jusque-là. On est assez loin des quatre milliards de déficit du football espagnol… Bref, la question n’est aujourd’hui pas de savoir si la Bundesliga va devenir le meilleur championnat du monde mais quand elle va le devenir. Si ce n’est pas déjà fait…

Le retour de l’enfant prodige

On connaît suffisamment Jürgen Klopp pour savoir qu’il n’allait pas priver les 80’000 fans du temple jaune du moment qu’ils attendaient tous : l’entrée en jeu et le retour de Nuri Sahin au Westfalenstadion. Cela s’est passé la 77e dans un stade bien évidemment saisi par l’émotion et qui a réservé une immense ovation à l’enfant du pays, le natif de Lüdenscheid, formé au BVB où il a débuté en professionnel à l’âge de seize ans. Après une saison 2010-2011 stratosphérique, le jeune Turc a tenté sa chance au Real Madrid puis à Liverpool. Il n’y a jamais vraiment trouvé sa place et il revient à la maison. Peut-être pour toujours, a-t-il déclaré, tant ce qu’il a connu au niveau des fans à Madrid et Liverpool n’arrivait pas à la cheville de son Borussia chéri. Maintenant, il va lui falloir gagner sa place car son successeur, Ilkay Gündogan, a de nouveau réussi un match énorme contre Nürnberg avec 147 touches de balle, un record cette saison en Bundesliga, et mérite pleinement sa place de titulaire. Ce sont là les problèmes de riches d’une équipe qui a parfaitement lancé son 2e tour avec deux victoires, huit buts marqués, aucun encaissé. Idéal avant le choc au sommet dimanche prochain à Leverkusen, avec la deuxième place pour enjeu.

Borussia Dortmund – 1. FC Nürnberg 3-0 (2-0)

Signal Iduna Park, 80’100 spectateurs.
Arbitre : M. Weiner.
Buts : 18e Blaszczykowski (pénalty, 1-0), 21e Blaszczykowski (2-0). 88e Lewandowski (3-0).
Dortmund : Weidenfeller; Piszczek, Santana, Hummels, Schmelzer; Gündogan (89e Leitner), Kehl (77e Bender); Blaszczykowski(77e Sahin), Götze, Reus; Lewandowski.
Nürnberg : Schäfer; Chandler, Nilsson, Klose, Pinola; Simons, Balitsch; Feulner (66e Mak), Kiyotake, Gebhart (78e Frantz); Pekhart (78e Polter).
Cartons : aucun.
Notes : Dortmund sans Subotic, Owomoyela (blessés) ni Bittencourt (suspendu), Nürnberg privé de Stephan, Mendler, Hlousek, Ngankam et Marcos Antonio (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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