Servette se rapproche de Lausanne

Six points (et dix buts), voilà désormais ce qui sépare le LS de Servette ! Alors même que les observateurs les plus avisés nous expliquaient, il y a encore deux semaines, tout le bien qu’ils pensaient de la saison du LS (qui était proche des places européennes) et tout le mal qu’ils pensaient de celle du SFC (qui était déjà en Challenge League), aujourd’hui, les deux équipes sont quasiment sur le même plan. Comme quoi, en foot, tout va très vite, mais ce n’est pas exactement une surprise.

Le match de samedi dans le congélateur de La Praille ? Une domination intégrale de Servette, face à une équipe de Lausanne sans idée, sans rythme et sans mobilité, en tous les cas pas assez pour bousculer, ne serait-ce qu’un peu, une équipe genevoise bien plus tranchante. Le SFC est en train de mettre en place une jolie animation offensive, grâce notamment à la montée en puissance de Geoffrey Tréand. L’ancien Sédunois et Neuchâtelois a été à l’origine et à la conclusion de nombreux mouvements offensifs genevois, faisant souvent les bons choix. Un seul problème ? Le manque de réalisme, mais là non plus, ce n’est pas exactement comme s’il s’agissait d’une surprise. Les débuts d’Omar Kossoko ont, quant à eux, été plutôt réussis, en tout cas de mon point de vue. Certes, l’ancien Auxerrois manque de rythme, mais la qualité technique est bel et bien là, à l’image de ses nombreux débordements, tout en toucher et en percussion, notamment sur le côté droit. Un Kossoko très intéressant, donc, mais sa performance demande confirmation, tout comme celle de Mathieu Débonnaire, qui aura été l’un des rares Lausannois à se montrer décisif. De là à déloger Anthony Favre de sa place de titulaire ? Je ne sais pas, très sincèrement, mais ce dont je suis sûr, c’est que Laurent Roussey va devoir choisir, et vite. Je suis peut-être de l’ancienne école, mais pour moi, la hiérarchie doit être claire. Le SC Bastia a essayé cette année d’alterner entre Macedo Novaes, auteur d’un début de championnat compliqué, et son remplaçant du début de saison, Landry Bonnefoi. Le résultat ? Deux gardiens déstabilisés et le recrutement de Mickaël Landreau. A Tottenham ? André Villas-Boas a fini par choisir entre Hugo Lloris, Brad Friedel et Carlo Cudicini. La hiérarchie doit être claire, quitte à froisser l’un des deux, ce qui ne manquera pas d’arriver. Mais enfin, il s’agit de la terrible concurrence du monde professionnel, et le «perdant» devra l’accepter.

Pour revenir au match, Omar Kossoko et Geoffrey Tréand ont donc été les deux dynamiteurs en chef, clairement, pour moi, les deux hommes du match. Il est d’ailleurs intéressant de constater la nouvelle tendance, tant lausannoise que servettienne, consistant à aller chercher de bons joueurs chez nos voisins français. Ce phénomène est présent depuis de longues années dans les championnats de 1re ligue et de 2e ligue inter, mais tend, désormais, à s’implanter en Super League. C’est vrai, il y a eu Cyrille Pouget, Pascal Camadini et Olivier Monterrubio, mais les transferts s’intensifient, passant d’un Français par année à un par mois, ou presque. Depuis quelques mois, on voit en effet débarquer Abraham Guié-Guié, Yanis Tafer, Matt Moussilou, Anatole Ngakumol, Sally Sarr, Issaga Diallo, Chris Malonga, bref, je ne vais pas tous vous les citer, vous m’avez compris. Aujourd’hui, ils débarquent en Super League, tandis qu’il y a encore quelques années, ce sont le FC Le Mont, le FC Baulmes, le Stade Nyonnais et Meyrin qui les faisaient venir. Comme quoi le football semi-professionnel avait un temps d’avance sur ce coup-là… L’avantage de ces joueurs ? Ils ont une très bonne formation, coûtent moins cher que les joueurs suisses, montrent souvent plus de caractère et de professionnalisme que des Helvètes ayant tendance à se reposer un peu trop sur l’acquis. Bref, nos dirigeants de Super League sont en train de s’apercevoir que le footballeur français est une valeur sûre et on est prêt à prendre le pari que la tendance va s’accentuer dans les prochaines années. Surtout si Team Vaud s’obstine à former des joueurs qui ont tout juste le niveau de 1re ligue promotion, dans leur immense majorité, mais il s’agit d’un autre débat.
Bon, pardon, je reviens au match. Que dire ? Que Servette l’a emporté tout à fait logiquement, grâce à un très bon centre de Geoffrey Tréand, habilement coupé au premier poteau par Mathias Vitkieviez, dont le sens du but est toujours aussi aiguisé. Franchement, je trouve cette attaque du SFC tout à fait percutante. Tréand, Karanovic, Vitkieviez et Kossoko, on est d’accord que ce n’est pas le Shakhtar Donetsk, mais ça devrait déjà valoir aux Grenat l’occasion de quitter la dernière place. Sortir de la zone de relégation, d’accord, mais pour rattraper qui ? Ce ne sera pas Zurich, sans doute pas Thoune. Lucerne ? Peut-être. Lausanne ? Pas impossible.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette FC – Lausanne-Sport 1-0 (0-0)

La Praille, 4’208 spectateurs.
Arbitres : MM. Erlachner; Helbling, Sangiovanni; Klossner.
But : 83e Vitkieviez (1-0).
LS : Debonnaire; Facchinetti, Katz, Chakhsi, Sonnerat; Gabri (90e Roux), Rodrigo, Malonga, Khelifi (88e Sanogo); Moussilou, Guie Guie (65e Tafer).
SFC : Barroca; Routis (29e Diallo), Schneider, Mfuyi, Rüfli; Tréand, Kouassi, Pasche, Kossoko (59e Lang); Vitkieviez, Karanovic (92e Machado).
Cartons jaunes : 53e Pasche (jaune), 65e Karanovic (jaune, simulation), 74e Katz (jaune), 87e Chakhsi (jaune), 87e Vitkieviez (jaune).

Écrit par Jean-Paul Maurice

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2 Commentaires

  1. Aucune allusion aux pétards !!!!! C’est pourtant le seul fait saillant de cette morne rencontre. Probablement qu’à l’occasion d’un prochain match …… l’arbitre mettra un terme à la rencontre avant l’heure.

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