Avec Desmarais, LHC en prenait 6 de plus

Le hockey sur glace est un sport magnifique, c’est aussi un sport étonnant. Brillantissime lors du premier acte remporté 6-1 sur la glace jurassienne, inexistant après les 60 minutes du second, le candidat autoproclamé à la promotion en Ligue nationale A est retombé sur terre. Boom.

Du côté de Porrentruy, on nous a souvent joué la ritournelle du club de coeur qui peut aller loin face aux grosses cylindrées de l’arc lémanique et d’ailleurs. Le genre d’Ambrì-Piotta de Ligue B, avec des tripes et peu de moyens financiers mais qui peut faire la nique aux Lugano du pauvre rien qu’en jouant avec le coeur. Après cinq tours de championnat, le HC Ajoie regardait les dix autres formations de la plus haute marche du podium. Dans les travées de Malley, là où la confiance est blindée après une victoire et le défaitisme de rigueur après une rouste, on se disait que ce n’était qu’une incongruité de plus de l’Histoire. Que nenni, ce HC Ajoie n’usurpe rien ni personne. Il avance son bonhomme de chemin avec un brio rarement vu. Avec fair-play aussi, et ça c’est plutôt rare. Alors certes, les boys à Gerd ont rapidement mené au score. La nouvelle recrue chaux-de-fonnière du LHC Chiriaev a réussi à débloquer le compteur bien laborieusement après un peu moins de 3 minutes. Et c’était parti pour les «LHC champion. Cette année c’est la bonne. Tu préférerais plutôt Kloten ou Rapperswil ?». Mais pour qui connait un tout petit peu ce sport, il y avait des signes qui ne trompaient pas. D’abord, Ajoie ne s’est pas laissé démonter, ils jouaient haut, ils jouaient juste. Ensuite, il suffisait de suivre quelques éléments clef du Lausanne HC pour comprendre que cette soirée allait être un calvaire.

Le fantôme Genoway d’abord. Le faiseur de jeu lausannois a été en-dessous de tout ce mardi soir. Peu aidé il est vrai par son tricoteur en chef portant le numéro 26 et son collègue transparent de ligne. N’est pas Setzinger qui veut. Il est loin le temps où le Canadien éblouissait le public de ses passes en retrait magiques, de ses caviars aux collègues de ligne, de sa vision. Lors de cet acte II, le Topscorer n’a fait que passes ratées, sorties de zones aléatoires et n’a pas réussi à porter le jeu dans le camp adverse. Second élément clef absent, Gerd Dixmaisons. Quand tu as un effectif pareil, pourquoi s’évertuer à faire jouer deux lignes 90 % du temps ? OK, en face c’est Ajoie et il est généralement conseillé de se mettre au niveau de son adversaire, mais en l’absence de leur James Desmarais habituel, les Jurassiens avaient changé de stratégie, et cela a payé ; malgré un effectif beaucoup moins pléthorique. Dernier point – et non des moindres – lorsque tu es incapable de gagner le moindre engagement pendant trois tiers, il est difficile de construire un semblant de tactique pour remporter une partie. Tu subis, tu encaisses, tu regardes. Et c’est ce qui est arrivé hier aux locaux.
Finalement, le seul élément clef parfaitement à son affaire, et même plus, c’est le génialissime Cristobal Huet. Sans l’ancien portier des Chicago Blackhawks, et avec James Desmarais en face, la facture aurait été bien plus salée. Sans enlever du mérite à son remplaçant Riendeau, on est en droit de se demander quelle aurait été l’allure du score si James Desmarais ne s’était pas blessé dimanche soir. Il se murmure que le numéro 79 ajoulot sera à nouveau sur la glace vendredi pour l’acte III, espérons pour le spectacle que le LHC aura passé les 3 prochains jours à entraîner ces petits défauts qui en font l’équipe pâlichonne vue en ce mardi soir. Sinon, la fin de saison risque bien de se terminer à la neuchâteloise.
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne HC – HC Ajoie 3-6 (1-1 1-3 1-2)

Patinoire de Malley, 5588 spectateurs.
Arbitres : MM. Fischer, Peer, Ambrosetti et Brunner.
Buts : 3e Chiriaev (Helfenstein) 1-0. 15e Sigrist (Riendeau, à 5 contre 4) 1-1. 25e Sigrist (Ronchetti) 1-2. 34e Le Coultre (Fröhlicher) 2-2. 57e Roy (Mottet, pénalité différée) 2-3. 39e Mottet (Roy, Barras, pénalité différée) 2-4. 47e Dostoinov (Genoway) 3-4. 49e Roy (Stämpfli) 3-5. 60e Fey (Barras) 3-6.
Pénalités : 7 x 2’ contre Lausanne; 8 x 2’ contre Ajoie.
Lausanne HC : Huet; Reist, Stalder; Kamerzin, Chavaillaz; Jannik Fischer, Leeger; Fröhlicher, Seydoux; Corso, Genoway, Dostoinov; Berthon, Augsburger, Antonietti; Helfenstein, Chiriaev, Bürki; Le Coultre, Primeau, Küng.
HC Ajoie : Mischler; Fey, Stämpfli; Hauert, Orlando; Ronchetti, D’Urso; Mottet, Roy, Barras; Sigrist, Lemm, Riendeau; Lüthi, Mäder, Schlapbach.

Écrit par Vincent Keller

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6 Commentaires

  1. Ah Lausanne…

    Cette équipe c’est Dr. Jekyll & Mr. Hyde. Tu sais jamais quelle surprise elle te réserve. Intrinsèquement capable d’aller très loin, et parfois de jouer comme tel, elle est aussi tout à fait à même de se vautrer lamentablement.

    Quand on lit certains joueurs dans la presse aujourd’hui on voit que cette équipe a quand même un sérieux problème de … sérieux. Si les mecs prennent pas cette défaite comme un bon coup de pied au cul ça va commencer à sentir méchamment le vautrage.

    Heureusement, y a Tonton Christo !

  2. Un lion blessé est très dangereux…
    Mais le sera-t-il autant qu’une vouivre en confiance ?
    Bien malin qui pourrait me le dire …
    Sinon, Vincent, je suis du même avis que invinoveritas,
    Ton article manque de verve et serait digne de la pilule orange amère…
    (Se donne de la peine… Et en a)

  3. Il faut bien avouer que cet article est sans saveur aucune… digne du torchon orange.
    quel ennui !!!
    On est en playoff.. faut donc se mettre à niveau coco

  4. @Invinoveritas et Jo,

    merci pour votre lecture, et merci pour votre jugement. Je ne peux que vous donner raison, cet article était moins bon. Voyez-vous, lorsqu’on travaille à 100%, il faut bien trouver 10min de pause avec un café pour pondre quelque chose le lendemain du match pour que notre Redac’chef puisse publier « dans les temps ». Cette fois-ci, peu d’inspiration. Ca arrive à ceux qui font quelque chose. Jamais à ceux qui glandent. C’est trivial…

    Et je tiens à vous rassurer, je ne changerais en rien mon métier d’expert applicatif à l’EPFL pour aller noircir les pages d’un journal. Fut-il votre quotidien préféré vitaminé.

    Meilleurs messages
    Vince

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