Capitaliser ou mourir

Rien n’est fait, mais on ne rigole plus. Fribourg est toujours à deux victoires du bonheur absolu, mais les Bernois s’offrent deux pucks de titre et ont une fois de plus démontré qu’avec eux, rien ne pardonne.

La soirée s’annonçait grandiose. Au programme, un petit morceau d’Histoire : jamais, en trois finales avant celle-ci, Gottéron n’avait mené dans une série. Cela devait changer hier soir, mais par la faute de Dragons à côté de leurs patins, tout a fait «plouf» dès le premier tiers. Sans être transcendants ni même spécialement bons, les visiteurs ne se sont pas fait prier pour profiter de la palpable nervosité des hommes de Kossmann et prendre rapidement deux buts d’avance, dont un qui n’a pas fini de m’énerver : les règles sont telles qu’elles sont, OK, mais ne viens pas me dire que Gardner, même s’il ne touche pas le puck, ne gêne pas Abplanalp avec sa canne. ‘Fin bref. Le match II a montré qu’un tel débours n’est pas rédhibitoire face au SCB, mais qu’il constitue tout de même une sacrée hypothèque sur le gain d’un match, a fortiori en finale.De retour des vestiaires avec un état d’esprit tout neuf, Gottéron retrouvait graduellement son hockey à partir de la 25e et semblait capable de refaire assez rapidement tout ou partie de son retard, mais Törmänen prenait opportunément son temps-mort pour couper l’élan fribourgeois. Sur ce, une énième perte de puck en situation offensive offrait un contre aux Bernois, lesquels ne se faisaient pas prier pour tromper Conz pour la troisième fois à la mi-match. Rageant pour des Fribourgeois qui étaient en train de reprendre du poil de la bête, mais force est de reconnaître l’admirable Kaltblütigkeit des Ours. Ce n’est pas nouveau, mais ça n’en demeure pas moins impressionnant.


Toute la ville de Fribourg a vibré. En vain…

Pas poussé du tout par un public indigne d’une finale (j’y reviendrai), Gottéron entamait la seconde moitié de la partie avec un retard de trois buts à remonter. Malgré une belle réaction d’orgueil, et même si Beni trouve le poteau au lieu du 2-3 qui aurait donné un tout autre visage au 3e tiers, il faut une fois de plus se rendre à l’évidence : les Bernois n’ont pas vraiment tremblé. «Si près, si loin.» Rien de nouveau sous le soleil, les victoires du SCB face à nous obéissent toutes strictement au même schéma. Il ne tient donc qu’à Gottéron de retrouver mardi la clé pour imposer son jeu au lieu d’obéir au plan de match de Törmänen comme c’est trop souvent le cas.
Comme promis, je termine par un petit mot sur le trop grand pourcentage de gens qui étaient là juste pour éventuellement pouvoir dire «j’y étais» en cas de succès. Prêts à fêter une victoire en chantant lorsque les places assises tapent dans les mains et que Gottéron mène de trois buts, mais pas disposés à ouvrir la bouche pour soutenir l’équipe durant les moments difficiles. Pour un peu, ces gens te feraient «chuuuut!» quand tu lances un chant. Je ne demande pas qu’il n’y ait que des ultras dans nos gradins, biiieeeen au contraire, mais quitte à se battre pour occuper une place sous les tambours, autant la justifier ensuite en bouèlant comme il sied dans ce coin de la Patinoire. Ich habe fertig.

Fribourg – Berne 2-3 (0-2, 1-1, 1-0)

BCF Arena, 6700 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Kurmann/Massy; Kaderli/Wüst.
Buts : 3e Pascal Berger (Bertschy, Gerber) 0-1. 17e Loichat 0-2. 31e Loichat (Rubin, Roche) 0-3. 34e Sprunger (Loeffel) 1-3. 59e Benjamin Plüss (Kwiatkowski) 2-3.
Pénalités : 1 x 2′ contre Fribourg Gottéron; 4 x 2′ contre Berne. Topscorers PostFinance: Bykov, Ritchie.
Fribourg Gottéron : Conz; Ngoy, Birbaum; Kwiatkowski, Abplanalp; Loeffel, Schilt; Schäublin; Sushinsky, Dubé, Gamache; Mauldin, Jeannin, Knoepfli; Sprunger, Bykov, Benjamin Plüss; Hasani, Botter, Vauclair.
Berne : Bührer; Roche, Gerber; Collenberg, Furrer; Jobin, Randegger; Hänni; Pascal Berger, Ritchie, Campbell; Bednar, Martin Plüss, Rüthemann; Loichat, Gardner, Rubin; Alain Berger, Bertschy, Neuenschwander.
Notes : Fribourg Gottéron sans Gerber et Heins (blessés) ni Brügger et Lauper (surnuméraires). Berne sans Kinrade (malade) ni Vermin et Sykora (blessés) et Scherwey (suspendu). 30e temps mort de Berne. 41e tir sur le poteau de Benjamin Plüss. Fribourg sans gardien dès 59’53 ».

Écrit par Hilde Blatter

Commentaires Facebook

6 Commentaires

  1. @David:

    Le « ich habe fertig » est un hommage à une conférence de presse mythique de Trappattoni à l’époque où il entraînait le Bayern, tu trouves ça facilement sur Youtube, et ça vaut largement le coup d’œil.

  2. N.B.: tout le monde, et même plus, sait que notre auteur ci-dessus, déblatérant plus vite que son ombre (surtout la nuit), a une vis comica aussi puissante qu’un tir de poussin dans une salle de curling. Il n’en demeure pas moins que question traduction, au moins ça, il est d’une précision professionnelle…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.