Si proche mais si loin

Le FC Sion sort défait d’un âpre combat avec l’ogre bâlois. Les Valaisans ont laissé leurs tripes sur le terrain mais cela n’a pas suffi. Malgré leur combattivité, les hommes de Rossini sont tombés sur un Sommer en état de grâce mais également sur des limites offensives criardes. Si proche de la treizième mais si loin de l’ampleur de ce FC Bâle.

Soir de fête

Tout avait été orchestré pour que la fête soit belle. 15’000 drapeaux avaient été distribués, ça sentait bon la raclette et le fendant, il faisait beau et chaud et Sion pouvait sauver une bien morne saison entrecoupée de changements d’entraîneurs et faite de désillusions. En face se dressait une montagne, certes difficile à gravir mais pas insurmontable. CC avait mis la carotte devant le nez de ses ânons et était en selle pour l’ascension.
D’emblée, l’ambiance rappelle celle des grands matchs de Coupe. Le public est surchauffé et le stade pas loin d’être comble. La tribune principale a fait le plein d’opportunistes et le spectacle peut commencer.
Sion joue alors pour ne pas encaisser et mise sur la contre-attaque pour déstabiliser des Bâlois clairement amoindris par leurs diverses épopées. Le mot d’ordre des Valaisans est de ne pas encaisser et qui sait, sur un malentendu, conclure une vieille contre-attaque d’école…

L’égalité relative

Le match s’embrase rapidement. Bâle joue, Sion défend et contre-attaque. Comme prévu, les Rhénans sont supérieurs mais les Valaisans ne déméritent pas. Très vite, le match s’équilibre et le douzième homme commence à faire son effet. Ce Bâle-là est clairement prenable et on ne saurait se gêner du côté de Tourbillon. En bons intermittents du spectacle, il y a moyen de faire une pige supplémentaire en mai…
Rivaliser n’est malheureusement pas gagner. Sur une action anodine, le grand pic Streller dépose un caviar sur la tête de Stocker qui crucifie un Vanins impuissant et comme d’habitude impeccable. La messe est dite malgré les ultimes estocades valaisannes. Rien n’y fera, il n’y avait pas moyen de choper ce soir !

Alors certes, certains diront qu’«on fait fait jeu égal avec Bâle» et se réjouiront de cette implacable réalité. Mais ce matin, Bâle est en demi de l’Europa League, en finale de Coupe suisse et en tête du championnat. Alors on a beau avoir tenu 90 minutes la dragée haute au Barça local, il nous l’a quand même mise profonde. Se consoler sur une qualité de jeu relative serait bien trop aisé.

Triste bilan

La dernière chance valaisanne de sauver la saison s’est donc évaporée. Elle a quitté les esprits sédunois hier soir alors que Monsieur Hänni sifflait la fin de la partie. Pour une équipe qui ambitionnait le titre et secrètement (mais pas tant que ça) un possible doublé en août passé, la pilule est amer.
La réalité du professionnalisme a une fois de plus eu raison de la philosophie de campagne menée sous le soleil du Vieux-Pays. Hier, ce n’a pas seulement été le triomphe de l’argent comme certains le prétendraient, mais également celui du bon sens et d’un projet sain et ambitieux. Ce n’est pas en mouillant le maillot 90 minutes par saison qu’on devient champion ou qu’on remporte un trophée.
Sion a beaucoup à apprendre d’une équipe comme Bâle. Notre formation a fait jeu égal avec les boys à Murat sur le terrain mais c’est bien en coulisses que Bâle remporte depuis longtemps ses titres. Dans une politique intelligente et à long-terme, un recrutement ciblé, une formation compétente et un encadrement tout simplement professionnel. Sion a presque gagné un combat hier soir mais Bâle a gagné la guerre depuis longtemps !

Sion – Bâle 0-1 (0-0)

Tourbillon, 13’800 spectateurs.
Arbitre : Hänni.
But : 72e Stocker 0-1.
Sion : Vanins; Vanczak, Lacroix, Dingsdag, Bühler; Yoda (76e ¬Ndjeng), Gattuso (69e Marques), Basha, Crettenand; Darragi (63e Regazzoni); Léo.
Bâle : Sommer; Ph. Degen, Schär, Dragovic (46e Sauro), Voser (60e Cabral); Salah (90e Diaz), Elneny, F. Frei, Die, Stocker; Streller.
Notes : Sion sans Lafferty, Margairaz (blessés) ni Fernandes (suspendu). Bâle sans Park (blessé).
Cartons jaunes : Dingsdag (10e), Salah (29e), Gattuso (35e), Regazzoni (82e), Bühler (87e).

Écrit par Ernest Shackleton

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