Période XIV : 8 – 14 avril

Promotion du LHC oblige, le Crampon Rouge a un peu de retard cette semaine. Notre sélection hebdomadaire fait la part belle aux quarts de finale de la Ligue des Champions, même si la première place est trustée par un représentant du club le plus ridicule en C1 lors de cette saison 2012-2013.

Les tops

1. Sergio Agüero (Manchester City) 25 points
Manchester City a vécu une semaine faste avec une victoire de prestige contre Manchester United et la qualification pour la finale de la Cup contre Chelsea. Ménagé lors du derby mancunien en raison d’une légère blessure, l’Argentin est rentré à vingt minutes de la fin, le temps d’inscrire le but victorieux au terme d’un solo d’anthologie. Kún a également joué les matchs winners contre Chelsea avec une remise sur le but de Nasri et une tête victorieuse sur le deuxième goal au milieu des tours de la défense londonienne. Du coup, on lui pardonnera son tacle un peu teigneux sur David Luiz.
2. Bastian Schweinsteiger (Bayern Munich) 20 points
Le grand perdant du printemps 2012 est de retour. Après son quadruple échec de la saison dernière (Bundesliga, DFB-Pokal, Ligue des Champions et Euro), Schweini est avide de revanche et de trophées. La différence, c’est que, contrairement à l’an passé où il était à court de compétition et diminué par une blessure, il aborde le money time de la saison au sommet de sa forme. La Juventus en a fait l’expérience. Comme en plus Javi Martinez commence (enfin) à justifier le bien-fondé de son transfert, le milieu de terrain du Rekordmeister fait vraiment figure de rouleau compresseur. Reste maintenant à Basti à surmonter cette fragilité mentale qui l’a toujours fait passer à travers des grands rendez-vous internationaux. Histoire de définitivement s’affranchir de l’ombre de Michael Ballack.  

3. Cristiano Ronaldo (Real Madrid) 15 points
La semaine écoulée a démontré l’ultra-dépendance du FC Barcelone à Lionel Messi mais le constat est aussi valable pour le Real Madrid et Cristiano Ronaldo. Le Portugais a évité bien des tourments aux Merengue avec ses deux buts à Istanbul qui ont assuré la qualification madrilène. Rebelote quatre jours plus tard en Liga à Bilbao où deux buts et une passe décisive de CR7 ont fait tomber les Basques. Gageons que les pommes pourries gravitant au sommet de l’UEFA qui viennent d’affirmer leur volonté d’avoir une finale hispano-hispanique en Ligue des Champions vont prier pour qu’il n’arrive rien de fâcheux à Messi ou Ronaldo avant les demi-finales.

Les gardiens

1. Willy Caballero (FC Malaga) 12 points
Pendant 180 minutes, Willy Caballero a fait le désespoir des attaquants du Borussia Dortmund. Seul hic, il restait les arrêts de jeu, durant lesquels il a dû s’avouer vaincu face à la furia jaune et noire ; le portier argentin ne méritait pas ça mais on doit reconnaître que, sans lui, ce Malaga – Dortmund aurait déjà été plié à la mi-temps du match aller et l’on n’aurait pas vécu les mêmes émotions. Willy Caballero ne s’est pas vraiment laissé démonter par ce final de folie puisque, ce week-end, il s’est de nouveau offert un sans-faute et un blanchissage en Liga.
2. Steve Mandanda (Olympique Marseille) 8 points
J’ai toujours trouvé que Steve Mandanda était un gardien surcoté mais il faut reconnaître qu’il lui arrive d’avoir des soirs de grâce dans lesquels il se mue en muraille infranchissable. C’était le cas dimanche à Lille où il a permis à lui tout seul ou presque à l’OM d’obtenir le 0-0 qu’il était venu chercher et d’ainsi contenir la remontée lilloise.
3. Alex McCarthy (FC Reading) 4 points
Reading n’échappera pas à la relégation en Championship mais son dernier rempart Alex McCarthy s’est offert un sacré morceau de bravoure pour tenir Liverpool en échec (0-0). Luis Suarez en est encore tout dépité et le jeune gardien anglais a gagné le droit de se retrouver sur la short-list pour succéder à Reina dans la cage des Scousers.

Les défenseurs

1. Felipe Santana (Borussia Dortmund) 12 points
Là, c’est l’émotionnel qui a parlé mais je ne pouvais pas zapper Felipe Santana après les émotions qu’il nous a donné en inscrivant ce but affreux dans des arrêts de jeu de folie contre Malaga. Remplaçant de luxe derrière l’inamovible duo Hummels-Subotic, le Brésilien a une nouvelle fois prouvé qu’on pouvait compter sur lui en cas de besoin dans les matchs décisifs. Comme lors des duels charnières de novembre 2011 contre Schalke et le Bayern ou lors du huitième de finale contre Donetsk. 
2. Jérôme Boateng (Bayern Munich) 8 points
Jérôme Boateng était venu au Bayern Munich pour obtenir une place de titulaire dans l’axe de la défense mais, depuis le début de cette saison, cela ne se passait pas trop bien. Relégué comme numéro quatre dans la hiérarchie des défenseurs axiaux derrière Dante, Badstuber et van Buyten et barré sur les côtés par Lahm et Alaba, l’international allemand avait vu son temps de jeu réduit à sa portion congrue. Mais les blessures de Badstuber et van Buyten lui offrent l’occasion de rebondir. Avec un but, une passe décisive et un blanchissage ce week-end contre Nuremberg, il s’est rappelé au bon souvenir de Jupp Heynckes. 
3. Aleksandar Dragovic (FC Bâle) 4 points
Comme souvent, Aleksandar Dragovic a été ange et démon durant la même soirée. Auteur d’une grossière erreur sur l’ouverture du score de Tottenham, le défenseur autrichien a parfaitement réagi en inscrivant le 2-1 et a même été tout près de s’offrir le doublé. Son talent et son tempérament l’ont déjà placé dans le viseur de plusieurs grands clubs d’Europe et, lorsqu’il aura canalisé sa fougue, il a tout pour devenir le digne successeur de Wolfgang Feiersinger, le dernier Autrichien à avoir remporté la C1 (il n’y a pas de mal à se rappeler des bons souvenirs). Après, si l’exploit du FC Bâle fait du bien au foot suisse, je ne peux pas m’empêcher de sourire en entendant les «ich bin ein Basler» des mecs qui critiquent tous les week-ends l’arrogant FCB et les cadeaux dont ils bénéficient en championnat. Et même de m’esclaffer en pensant aux mecs qui dénigrent systématiquement l’Europa League, n’ont pas daigné regarder, ne serait-ce qu’à la TV, les matchs qualificatifs du FC Bâle contre Videoton ou Genk mais vont payer 300 francs sur ebay pour aller voir Bâle – Chelsea.

Les milieux

1. Marco Reus (Borussia Dortmund) 12 points
Marco Reus ne s’est pas encore complètement intégré dans le collectif du Borussia Dortmund et ses performances sont un peu en dents de scie. Néanmoins, le talent du bonhomme est tel qu’il peut à tout moment faire basculer le sort d’un match. Sa talonnade géniale pour Lewandowski contre Malaga a permis au BVB de fissurer une première fois la muraille andalouse et son but rageur à l’entame des arrêts de jeu a été le détonateur du miracle que l’on sait. Marco Reus n’a pas participé à l’éblouissante démonstration dortmundoise à Fürth sous les yeux de José Mourinho mais le technicien portugais l’aura sans doute place sur la liste des joueurs à surveiller de très près lors de la demi-finale Dortmund – Real.
2. Wesley Sneijder (Galatasaray) 8 points
Tiens, Wesley Sneijder sait encore jouer au football. L’espace d’un match contre le Real Madrid, on a retrouvé la qualité de passe, l’intelligence de jeu et la technique de frappe qui avaient fait du Néerlandais l’officieux Ballon d’Or 2010. On ne saura jamais ce qu’il serait advenu de ce quart de finale si l’arbitre n’avait pas refusé un pénalty évident à Galatasaray au match aller mais peut-être bien que les revenants Sneijder et Drogba auraient instigué la sensation de cette Ligue des Champions 2012-2013.
3. Stéphane Sessègnon (Sunderland) 4 points
Newcastle possède toute une colonie de Frenchies mais l’ancien joueur de Ligue 1 qui a crevé l’écran lors du Tyne-Wear Derby portait bien le maillot de Sunderland. Auteur du premier but et passeur sur le troisième, le Béninois Stéphane Sessègnon a été le grand artisan du carton historique (0-3) réussi par Sunderland sur la pelouse de son rival honni. Avec l’inénarrable Howard Webb qui a refusé une égalisation valable aux Magpies.

Les attaquants

1. Alexander Frei (FC Bâle) 12 points
Cette semaine, il était difficile de passer à côté de la révérence de l’immense Alexander Frei. Le meilleur buteur de l’histoire du football suisse a pris congé, comme il se doit, sur un but, une merveille de coup-franc. Et on en veut presque à Adebayor d’avoir foiré son pénalty car sinon Alex aurait probablement aussi inscrit le tir au but victorieux contre Tottenham pour son dernier match européen. Souvent incompris dans un pays qui exalte la médiocrité mais jalouse la réussite et exècre les têtes qui dépassent, Alexander Frei aura paradoxalement reçu davantage d’hommages à l’étranger que dans sa patrie, pour laquelle il a pourtant tant donné. Moi, j’ai juste envie de lui dire merci pour tout Alex : ton pénalty à Istanbul, ton but contre le Togo ou tes doublés contre Schalke ou le Bayern resteront parmi les plus grands moments qu’il m’ait été donné de vivre dans un stade et je t’en serai éternellement reconnaissant. 

2. Christian Eriksen (Ajax Amsterdam) 8 points
Christian Eriksen aura tout fait ou presque dans le choc au sommet de l’Eredivisie entre le PSV Eindhoven et l’Ajax Amsterdam. Auteur du centre sur l’ouverture du score amstellodamoise, le jeune Danois a ensuite perdu le ballon qui amené l’égalisation du PSV. Nullement décontenancé, Christian Eriksen a inscrit le 2-1 après un magnifique solo avant de lancer le joker répondant au doux nom de Derk Boerrigter pour le 3-2 victorieux. En s’imposant de haute lutte sur la pelouse de son dauphin, l’Ajax fait un pas de géant vers le titre.  
3. Luis Fernando Muriel (Udinese) 4 points
Précurseur en matière de scouting et de repérage vidéos, Udinese a toujours eu l’art de sortir à peu de frais des joueurs de talent, d’Oliver Bierhoff à Alexis Sanchez en passant par Marcio Amoroso ou Fabio Quagliarella. Les Frioulans ont-ils trouvé la nouvelle perle rare avec Luis Muriel ? En tous les cas, le Colombien qui fêtera ses 22 ans cette semaine a crevé l’écran lors de la victoire de l’Udinese (0-3) à Parme avec un doublé plein de promesses.

Les flops

1. Emmanuel Adebayor (Tottenham Hotspurs) –15 points
Gareth Bale absent, Tottenham doit se chercher un buteur de substitution et a priori Emanuel Adebayor n’est pas vraiment disposé à endosser ce rôle de sauveur. Même pas dans une séance de tirs au but. On n’a juste pas le droit de tirer un pénalty avec autant de nonchalance que le Togolais au Parc Saint-Jacques.
2. Andrea Pirlo (Juventus) –10 points
S’il a été un peu moins à l’agonie au match retour qu’à l’aller, Andrea Pirlo aura vécu une double confrontation cauchemardesque contre le Bayern Munich. Jupp Heynckes aura osé faire ce qu’aurait dû mais n’avait pas osé faire Joachim Löw lors du dernier Euro, soit harceler le meneur de jeu italien en lui imposant un pressing infernal et en ne lui laissant pas confortablement organiser le jeu depuis l’arrière. Complètement coupé de la relation avec ses coéquipiers et multipliant les pertes de balles, le vétéran italien aura, pour une fois, fait son âge contre le Rekordmeister. Et au passage, la Juventus aura pu mesurer le gouffre qui sépare désormais la meilleure équipe d’Italie avec le haut niveau européen. 
3. Ron-Robert Zieler (Hannover 96) –5 points
Troisième gardien de l’équipe d’Allemagne, Ron-Robert Zieler n’a pas marqué des points vendredi à Freiburg avec deux grosses boulettes, un corner anodin relâché et un ballon qui lui passe sous le ventre. Il avait mal choisi son jour pour la soirée portes ouvertes, le sélectionneur national Joachim Löw était dans les tribunes. 
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Julien Mouquin

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4 Commentaires

  1. Bon, Stocker a été nul contre Chypre, mais il faut dire qu’il est hallucinant avec Bâle depuis de nombreuses semaines.

    C’est le meilleur Suisse du championnat, c’est évident (enfin, avec Sommer, mais les gardiens sont à part), mais je ne suis pas loin de penser que c’est le meilleur joueur du championnat tout court. Encore un récital ce soir où il marque le but et en offre deux que les pieds carrés de Salah et Streller parviennent à mettre dehors.

    Il a aussi été excellent contre Tottenham. Non, vraiment, ce mec, c’est de l’or en barre. J’espère qu’il parviendra à jouer à ce niveau avec la Suisse, parce que des mecs qui percutent au milieu, on n’en a pas des masses et Shaqiri ne joue quand même pas beaucoup au Bayern.

  2. Hé Mouquin, pour ta gouverne, sache que hormis les allemands et toi……quasiment tout le monde souhaite une finale Barca-Réal, car ce sont les 2 meilleures équipes du monde depuis 4 ans !!!

  3. @Captain :je crois que le Nico en dessus est en fait notre ami Ramon déguisé sous un de ses innombrables pseudos, et qui nous fait une nouvelle poussée d’acné d’adolescent attardé de plus de quarante ans. Donc, inutile d’utiliser de l’energie à rebondir sur son post puéril, à mon humble avis !

    Sinon, 12 points mérités pour Alex Frei, qui a signé sa sortie de bien belle manière par un somptueux coup-franc dans la toile d’araignée ! J’ai d’ailleurs pas souvenir d’un autre attaquant qui ait réussi ça lors d’un dernier match de carrière !

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