La fin des hariKöln

En s’inclinant contre le Hertha Berlin, nouveau champion de Zweite Liga, le 1. FC Köln a vu s’envoler sa dernière chance de briguer un retour immédiat dans l’élite. Les Geissböcke devront donc enchaîner une deuxième saison consécutive à l’échelon inférieur.

La saison de foot allemand touche à son terme et je me suis aperçu avec effroi que je n’avais pas vu un seul match de Zweite Liga au stade dans le présent championnat. Enfer et damnation, il fallait absolument combler cette lacune intolérable. Du coup, malgré l’heure matinale du coup d’envoi (13h30) et un réveil un peu difficile en ce dimanche, on se motive pour cette affiche entre Köln et le Hertha Berlin, le match de la dernière chance pour les Geissböcke dans un RheinEnergieStadion coloré par un magnifique tifo.

Que de regrets…

Après la relégation mortifiante subie il y a douze mois, le FC devait tout reconstruire. Cela a pris un peu de temps avec un effectif rajeuni et un recrutement bouclé tardivement. Les Geissböcke ont finalement traîné durant toute la saison comme un boulet leur démarrage poussif (6 matchs/2 points). Toutefois, s’ils n’ont jamais été dans le coup pour l’une des deux premières places synonymes de promotion directe, les Domstädter sont parvenus, au prix d’une belle remontée, à se hisser à la troisième place offrant un ticket pour le barrage, au soir de la 27ème journée. La dynamique semblait alors plutôt favorable pour le 1. FC Köln mais celui-ci a foiré le match clé de la saison contre son rival direct pour cette troisième place, Kaiserslautern (défaite 3-0 au Betzenberg), avant de laisser échapper sept points dans les dernières minutes contre Duisburg, Munich 1860 et Bochum qui font cruellement défaut au décompte final. Du coup, à deux journées de la fin, les Geissböcke accusaient quatre points de retard sur Kaiserslautern et devaient compter sur un petit miracle pour aller chercher cette troisième place, puisque le calendrier des Roten Teufel paraissait beaucoup plus favorable.

Une formalité

Lors de cette avant-dernière journée, Köln reçoit la meilleure équipe de cette Zweite Liga 2012-2013, le Hertha Berlin, meilleure attaque, meilleure défense, meilleure équipe à domicile et à l’extérieur : l’Alte Dame a dû attendre la neuvième journée pour s’installer dans le duo de tête mais la suite de la saison s’est apparentée à une promenade de santé pour réintégrer l’élite douze mois après l’avoir quittée. Le Hertha débarque dans la cité du Dom sans son meilleur joueur, le Brésilien Ronny, mais avec la ferme intention d’aller chercher le point qu’il lui manque pour s’assurer le titre de Zweite Liga. C’est pourtant Köln qui se montre le premier dangereux mais Anthony Ujah manque son duel avec Thomas Kraft puis voit sa bicyclette détournée par le portier berlinois. Thomas Kraft, tu t’en souviens, c’est ce jeune gardien dont les fans du Bayern Munich voulaient faire leur portier titulaire pour les dix prochaines années à grand renfort de banderoles « Koan Neuer ». Aujourd’hui, ces girouettes ont déjà oublié Kraft et, en bonnes clientes serviles et dociles, se précipitent au Fanshop acheter leur maillot floqué Neuer.

Le pénalty inutile

A Berlin, l’absence de Ronny a permis au Suisse Fabian Lustenberger de retrouver son poste de formation de milieu défensif après avoir livré une saison magistrale en position d’arrière central. S’il confirme lors de la prochaine Bundesliga, il pourra postuler à une place en équipe nationale ; à Köln, il a de nouveau livré un match solide, tout comme son équipe qui va profiter d’une faute inutile de Brecko sur Ben-Hatira pour ouvrir le score sur un pénalty transformé par Levan Kobiashvili. C’est une forme de revanche pour le Géorgien, longtemps suspendu pour avoir réalisé le fantasme de beaucoup de joueurs et fans allemands : bousculer Wolfgang Stark après le barrage houleux de mai dernier entre Düsseldorf et le Hertha. Puisque l’on parle d’arbitre, on relèvera que le quatrième zébré du jour se nomme Florian Steuer : avec un nom pareil, il est prédisposé à arbitrer le Bayern Munich à l’avenir. Et déjà la deuxième vanne gratuite, déplacée et hors-sujet de l’article sur le Rekordmeister, on voit qu’une certaine finale approche…  

Le chef d’œuvre de Clemens

La deuxième période démarre par un but vidé raté de chaque côté, Ben-Hatira pour Berlin, Lehmann pour Cologne. La Zweite Liga, c’est toujours très vivant mais parfois techniquement assez fruste. Plus mature et plus serein, sans être dominateur, le Hertha va doubler la mise sur un coup franc de Marcel Ndjeng dévié par la tête d’Alfredo Morales. Après avoir frôlé la correctionnelle sur une frappe de Ramos sur la latte, Köln va redonner un peu d’espoir à son fidèle public sur un magnifique centre-tir lobé de Christian Clemens. S’il a fait exprès, et j’aurai tendance à dire que oui, c’est du grand d’art et ça explique pourquoi ce jeune homme de 21 ans est fortement convoité par Schalke 04. Le Kölle Alaaf peut retentir dans le Müngersdorf. Mais Köln ne se créera pas d’occasion de revenir, sans doute un peu démobilisé par l’écran géant qui annonce la victoire de Kaiserslautern à Regensburg, laquelle enterre les derniers espoirs des Geissböcke, quel que soit leur résultat contre l’Alte Dame.

En reconquête

Le Hertha s’assure donc le titre de Zweite Liga et va une nouvelle fois faire l’ascenseur : relégation en 2010, promotion en 2011, relégation en 2012, promotion en 2013, c’est blanc, c’est bleu, ça monte et ça descend pour reprendre une vieille ritournelle bien connue par chez nous. Après la saison souveraine qu’elle vient de disputer, l’Alte Dame paraît armée pour pérenniser son retour en Bundesliga mais le manager le plus incompétent d’Allemagne, Michael Preetz, est toujours là et il est toujours susceptible d’une fantaisie à un moment ou un autre pour saborder le bon travail effectué.
Contrairement à son adversaire du jour, Köln ne réussira pas le retour immédiat en Bundesliga. Ce n’est certainement par sur ce match contre le Hertha que les Geissböcke ont laissé passer leur chance. L’effectif était sans doute un peu tendre et il manquait un attaquant vraiment dominant : malgré ses 12 buts, le Nigérian Ujah a souvent manqué de réalisme dans les instants clés de la saison, alors que l’Autrichien Maierhofer, arrivé durant l’hiver, s’est révélé un flop total. Toutefois, malgré cet échec un peu rageant, le public colonais a retrouvé une équipe qui fait honneur au maillot et paraît complètement impliquée dans le destin du club, rien à voir avec les fumistes qui ont concédé sans broncher la relégation il y a douze mois. En ce sens, le FC a sans doute posé les bases d’un avenir souriant, à confirmer dès la saison prochaine.    

1. FC Köln – Hertha BSC Berlin 1-2 (0-1)

RheinEnergieStadion, 49’500 spectateurs.
Arbitre : M. Winkmann.
Buts : 36e Kobiashvili (pénalty, 0-1), 55e Morales (0-2), 68e Clemens (1-2).
Köln : Horn; Brecko, Bruno, McKenna, Hector; Lehmann (66e Przybylko), Matuschyk; Chihi (46e Bigalke), Clemens, Bröker (70e Royer); Ujah.
Hertha : Kraft; Ndjeng, Janker, Brooks, Kobiashvili; Lustenberger, Morales; Allagui (78e Sahar), Kluge (69e Hubnik), Ben-Hatira (86e Wagner); Ramos.
Cartons jaunes : 52e Ben-Hatira, 54e McKenna.
Notes : Köln sans Wimmer (blessé), Hertha sans Pekarik, Ronny (suspendus) ni Niemeyer (blessé).

Écrit par Julien Mouquin

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