Période XX : 27 mai – 2 juin

Les grands championnats européens ont tous bouclé leur calendrier le week-end précédant la finale de la Ligue des Champions. Mais quelques ligues mineures dont les représentants n’ont aucune chance de jouer la finale de C1, comme la Suisse ou l’Espagne, ont joué les prolongations et trustent donc la sélection hebdomadaire du Crampon Rouge. Avec en prime quelques finales de coupe et matchs amicaux.

Les tops1. Alvaro Negredo (FC Séville) +25 points
Ex-entraîneur de Valence, désormais à Séville, Unai Emery n’avait guère envie de faire de cadeaux à son ancien club, même si son équipe n’avait, elle, plus rien à jouer. Il a été exaucé par son attaquant vedette Alvaro Negredo. Celui-ci a sonné la révolte sévillane en égalisant d’une magnifique bicyclette avant de doubler la mise sur penalty quelques instants plus tard. Deux buts de renard en deuxième période lui offriront un quadruplé retentissant et scelleront la victoire du FC Séville (4-3) qui enterre les rêves de Ligue des Champions de Valence.
2. Philipp Lahm (Bayern Munich) +20 points
Le capitaine loser du Bayern Munich et de la Nationalmannschaft du printemps 2012 a désormais des crampes aux bras à force de soulever des trophées, quatre cette saison, si l’on y ajoute la Supercup remportée en août. Le dernier acte de ce quadruplé s’est écrit samedi dans une finale de la DFB-Pokal contre Stuttgart qui eût été sans saveur ni passion si l’arrogance boursoufflée du Rekordmeister n’avait permis aux Souabes de revenir sur la fin (3-2). Mais auparavant, Philipp Lahm avait assuré l’essentiel en obtenant le pénalty généreux (forcément…) du 1-0 et en délivrant le caviar du 2-0 à Mario Gomez.

3. Wayne Rooney (Manchester United) +15 points
Jouer en l’espace de cinq jours dans les deux stades les plus prestigieux du monde, Wembley et Maracana, n’a pas inspiré plus que ça l’équipe d’Angleterre qui a fait assez pâle figure tant contre l’Irlande (1-1) qu’au Brésil (2-2). Toutefois, même au sortir d’une saison harassante, la Three Lions peut compter sur ses vieux grognards pour sauver les apparences et deux matchs nuls : Frank Lampard, auteur du but égalisateur contre l’Eire, et Wayne Rooney, remiseur (involontaire) sur l’égalisation d’Oxlade-Chamberlain au Brésil puis auteur d’un deuxième but qui se passe de tout commentaire et qui va écrire une première page dans la légende du nouveau Maracana.
Les gardiens
1. Igor Akinfeev (CSKA Moscou) +12 points
Malgré les millions de Suleyman Karimov et la présence de Guus Hiddink sur le banc, Anzhi Makhachkala attend toujours son premier trophée. Pourtant, les Daguestanais jouaient la finale de la Coupe de Russie contre le CSKA Moscou presque à domicile, à Grozny, sous le patronage du sympathique Ramzan Kadyrov. Mais Samuel Eto’o et consorts se sont heurtés à un énorme Igor Akinfeev qui a fait le désespoir des attaquants de l’Anzhi durant 120 minutes avant de sortir le pénalty de Zhirkov durant la séance de tirs au but, offrant la victoire au CSKA. Vu les approximations de son vis-à-vis Gabulov, c’était clairement le genre de match où, en échangeant les gardiens, on changeait le vainqueur.
2. Manuel Neuer (Bayern Munich) +8 points
Auteur d’une saison médiocre, Stuttgart ne devait sa place en finale de la Coupe d’Allemagne qu’à un tirage au sort favorable et les antécédents entre le VfB et le Bayern laissaient présager une finale à sens unique. Les Souabes auront toutefois fait illusion durant la première demi-heure et le dernier quart d’heure mais, comme Dortmund une semaine auparavant, se sont heurtés à un impeccable Manuel Neuer, auteur d’un double arrêt ahurissant sur un coup franc en début de match et solide sur le coup de tête de la dernière chance de Tasci à la 94e. Juste ce qu’il fallait pour permettre au Bayern de célébrer son quadruplé historique le lendemain dans les rues de Munich devant 16’000 fans en délire. A titre de comparaison, on était 450’000 pour célébrer le titre de Dortmund en 2011. On est une ville de foot ou on ne l’est pas… 
3.  Bertrand Laquait (Evian Thonon Gaillard) +4 points
Dure semaine pour les frontaliers: quarante-huit heures après la relégation de son futur club ferme servettien, Evian Thonon Gaillard perd en finale de Coupe de France contre Bordeaux (2-3). Le gardien savoyard Bertrand Laquait a endossé l’entière responsabilité sur le but victorieux de Diabaté. On ne partage pas complètement son avis, la défense nous paraît tout autant, voire davantage, responsable. Mais surtout, si l’ETG était encore en lice pour la victoire à la 89e, il le doit essentiellement à son portier vétéran qui a tenu la baraque lors d’une première mi-temps à sens unique puis a sorti magnifiquement le pénalty de Diabaté. A 36 ans, ce gardien révélé sur le tard aurait mérité une autre issue à son match homérique et une première consécration.
Les défenseurs
1. Roberto Lago (Celta Vigo) +12 points
Pur produit du club où il a fait toutes ses classes et sa carrière mais en partance pour Getafe où il doublera son salaire, Roberto Lago tenait à quitter le Celta Vigo sur un maintien. Mission accomplie : à l’origine du seul but du match et auteur de plusieurs sauvetages, Roberto Lago a largement contribué à la victoire salvatrice des Galiciens sur l’Espanyol Barcelone (1-0), condamnant Mallorca, Zaragoza et surtout le rival local La Coruña à la culbute.
2. Sébastien Meoli (Lausanne-Sport) +8 points
Longtemps handicapé par les blessures, Sébastien Meoli est revenu au bon moment, juste quand son club avait le plus besoin de lui. Une prestation impeccable sur le plan défensif, un centre sur l’ouverture du score de Roux et un coup de tête victorieux pour le 3-0, le latéral gauche du Lausanne-Sport a pris une part prépondérante dans la victoire du sauvetage contre Servette.

3. Stipe Matic (FC Thoune) +4 points
Vendredi, Stipe Masic se voyait signifier que son contrat au FC Thoune ne serait pas reconduit. Pas rancunier, le lendemain, le défenseur croate, introduit en fin de match comme centre-avant, offrait l’égalisation contre Young-Boys (2-2) et l’Europa League aux Oberlandais à la dernière minute. Au détriment du FC Sion, cela méritait bien une sélection. Si l’on sait que l’autre but thounois a été inscrit par Renato Steffen, conspué par le public local pour avoir signé à YB la saison prochaine, on constatera que les bannis de l’Arena Thun ont plus de réussite que ceux, pourtant beaucoup plus onéreux, de Tourbillon.
Les milieux
1. Clint Dempsey (Tottenham Hotspurs) +12 points
Jürgen Klinsmann s’est offert une victoire de prestige contre son ancien assistant Joachim Löw avec les Etats-Unis contre l’Allemagne (4-3) dans un stade de Washington comble et enthousiaste. Le capitaine étasunien Clint Dempsey s’est offert deux buts magnifiques, surtout le deuxième où il réussit un subtil râteau au détriment de Lukas Podolski avant d’enrouler une merveille de frappe dans la lucarne. Un mec de Tottenham qui ridiculise un adversaire d’Arsenal avant de l’allumer, ça fait toujours plaisir et ça vaut bien quelques points au Crampon Rouge !
2. Paulinho (Corinthians São Paulo) +8 points
Mené contre le cours du jeu par l’Angleterre, le Brésil semblait parti pour étrenner son nouveau Maracana par une défaite. C’est alors qu’a surgi Paulinho pour sauver le match nul d’une volée acrobatique somptueuse. Vainqueur de la Copa Libertadores et de la Coupe du Monde des clubs avec les Corinthians, le Brésilien de 25 ans semble mûr pour une nouvelle aventure européenne, après une première tentative précoce et avortée en Lituanie et en Pologne. 
3.  Daniel Sobkova (FC Pasching) +4 points
C’est le gag de la semaine : le FC Pasching, pensionnaire de troisième division, remporte la Coupe d’Autriche au détriment du grand Austria Vienne (1-0). Meilleur buteur du club et auteur du seul goal de la finale d’un coup de tête rageur, Daniel Sobkova a été, avec le gardien Berger, le héros du match. Ironie du sort, c’est un ancien de l’Austria, qui n’avait pas souhaité le conserver. En revanche, pas sûr que cet exploit magnifique améliore le mirifique coefficient UEFA de l’Autriche, surtout que Pasching s’est fait souffler ce week-end l’ascension en deuxième division par le LASK Linz.
Les attaquants
1. Antoine Griezmann (Real Sociedad)  +12 points
Meilleur homme sur le terrain et auteur du seul but de la victoire à la Coruña (0-1), Antoine Griezmann a offert la qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions à la Real Sociedad. Un sacré exploit dans un championnat à la hiérarchie aussi figée que la Liga ! Les Basques ne sont toutefois pas encore tout à fait dans les poules de la C1 : avec un nouvel entraîneur et un contingent sans doute fortement remanié, ils devront affronter un tour préliminaire compliqué, du fait de leur statut de non tête de série. Les adversaires potentiels ? AC Milan, Arsenal, Schalke 04 et, s’ils passent le tour précédent, Lyon ou Zenit Saint-Pétersbourg. Rien que ça.
2. Cheick Diabaté (Girondins de Bordeaux) +8 points
Marquer deux buts et manquer un pénalty dans une finale de Coupe, Edwin Vurens en cauchemarde toutes les nuits (bien fait pour lui, ©RTS). Cheikh Diabaté l’a imité mais lui n’avait ni Martin Brunner ni Stefan Rehn ni Léonard Thurre en face et il a fait les choses dans un ordre différent que le Hollandais du FC St. Gall, avec une issue bien plus heureuse. L’attaquant malien de Bordeaux a d’abord été le héros de la finale de la Coupe de France en ouvrant le score, il en est devenu le zéro en ratant le pénalty du 2-0 juste avant l’égalisation d’Evian, avant d’en redevenir le héros un inscrivant un 3-2 décisif plein d’opportunisme à la 89e.

3. Jocelyn Roux (Lausanne-Sport) +4 points
Jocelyn Roux nous exaspère souvent avec ses contrôles approximatifs, ses passes hasardeuses ou ses dribbles voués à l’échec. Mais lorsqu’il s’agit de répondre présent dans un derby, surtout contre Servette, on peut presque toujours compter sur Jocelyn «Derbyheld» Roux. Il l’a encore prouvé avec un doublé de vrai centre-avant dans le match décisif de cette fin de saison qui offre le maintien au LS et expédie Servette en LNB. Sachant qu’il a marqué le 75% de ses buts de la saison contre les Grenat, le Genevois sera sans doute un peu déçu de ne pas retrouver ses compatriotes la saison prochaine.
Les flops
1. Matias Vitkieviez (Servette) –15 points
Lors d’une interview donnée à un mensuel spécialisé, Matias Vitkieviez estimait que, s’il n’avait que peu joué à Young Boys, c’est parce que son entraîneur d’alors, Martin Rueda, lui en voulait d’avoir planté un drapeau grenat à la Pontaise face au LS alors dirigé par le Zurichois. L’international (!) a donc décidé de retourner à Noël dans le seul club capable d’apprécier son immense talent, Servette, qui croyait tellement en lui qu’il lui a consacré l’une des dernières licences à disposition pour renforcer une équipe moribonde. Mais Matias Vitkieviez n’a été ni le Messie ni la locomotive espérés, se contentant d’un deuxième tour transparent, à l’image de ce match à la Pontaise où il ne s’est guère distingué que par une vilaine faute. La grande question reste de savoir comment Michel Pont a fait pour convaincre un sélectionneur aussi expérimenté qu’Ottmar Hitzfeld d’offrir une sélection en équipe de Suisse à Rüfli et Vitkieviez ? Personnellement, j’opte pour le GHB dans le müesli.

2. Jonas (FC Valence) –10 points
Valence pensait avoir fait le plus dur pour sa qualification en C1 en piquant la quatrième place à la Real Sociedad lors de l’avant-dernière journée de la Liga. Restait plus qu’à gagner le dernier match. L’affaire semblait bien emmanchée avec une ouverture du score rapide contre un Séville apparemment peu mobilisé dans un stade à moitié vide. Mais tout a basculé en fin de première mi-temps avec le doublé de Negredo et l’expulsion de Jonas. D’accord, le défenseur adverse a bien simulé (on est en Espagne) et Ribéry a fait pire en finale de C1 sans être sanctionné mais le coup de coude du Brésilien dans une glotte adverse était bien réel. Et pas super malin puisqu’il a définitivement plombé les chances de Ligue des Champions pour Valence. Un désastre pour un club surendetté qui cherche désespérément des fonds pour financer la construction de son nouveau stade, en cours depuis environ 32 ans (au moins).
3. Marc-André ter Stegen (Borussia Mönchengladbach) –5 points
Marc-André ter Stegen fait partie des papables à la succession de Victor Valdés à Barcelone mais, promis, ce n’est pas ce qui lui vaut les honneurs de la sélection. Le jeune gardien de Mönchengladbach est bourré de talent mais chacune de ses apparitions en équipe nationale tourne au cauchemar : cinq buts encaissés contre la Suisse, trois contre l’Argentine (malgré un pénalty de Messi arrêté) et quatre aux Etats-Unis. Joachim Löw ne fait certes pas de cadeaux à son jeune portier en l’alignant à chaque fois derrière une équipe expérimentale moyennement concernée par un match sans enjeu mais Marc-André ter Stegen est seul coupable de sa monumentale boulette sur une passe en retrait anodine à Washington. Le vrai but gag ; de mémoire, un gardien du LS (Martin Lütenegger ?) avait encaissé le même à Lucerne il y a pas mal d’années, quelqu’un s’en rappelle ?
La plupart des compétitions étant terminées, on a attribué les bonus prévus en fonction des trophées remportés. Dès lors, les joueurs du Bayern Munich et les points récoltés pour leurs victoires en Ligue des Champions, Bundesliga et DFB-Pokal trustent logiquement, et même de manière un peu excessive, les avant-postes. Mais sur la longueur de la saison, l’impact de ces bonus sur le classement va s’atténuer. Et Cristiano Ronaldo ou Gareth Bale, malgré une année 2013 blanche, conservent toutes leurs chances.
Classement :
1.  Frank Ribéry – 169
2.  Gareth Bale – 137
3.  Philipp Lahm – 134
4.  Arjen Robben – 127
5.  Claudio Pizarro – 118
6.  David Alaba – 114
7.  Jerome Boateng – 110
    Thomas Müller – 110
    Bastian Schweinsteiger – 110
    Cristiano Ronaldo – 110
11. Manuel Neuer – 106
12. Mario Gomez – 94
    Dante – 94
14. Robin van Persie – 90
15. Xherdan Shaqiri – 88
16. Rafinha – 80
17. Lionel Messi – 63
 Wayne Rooney – 63
 Fernando Torres – 63
20. Sunday Mba – 62
21. Robert Lewandowski – 61
22. David de Gea – 60
23. Zlatan Ibrahimovic – 59
24. David Luiz – 58
25. Gianluigi Buffon – 57
26. Gary Hooper – 55
27. Jérémy Menez – 52
28. Yaya Touré – 48
29. Christian Eriksen – 45
 Andres Iniesta – 45
 Yann Sommer – 45
 Valentin Stocker – 45

Écrit par Julien Mouquin

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