Bundesliguide : Eintracht Braunschweig

La Bundesliga reprend ses droits vendredi prochain avec un très attendu Bayern Munich-Borussia Mönchengladbach. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le meilleur championnat du monde pour que tu n’aies pas l’air trop idiot quand tu en parles en soirée, vu que la Buli est la hype du moment depuis une certaine finale. On commence par l’invité surprise, le champion d’Allemagne 1967, l’Eintracht Braunschweig.

2012/2013 :

2e (Zweite Liga). Même pas considéré comme un outsider en début de saison, Braunschweig a passé tout le championnat dans le duo de tête. La promotion était déjà presque acquise après un premier tour stratosphérique et le léger fléchissement enregistré au printemps, notamment après la blessure du capitaine Kruppke, n’a pas porté à conséquence, les Löwen ayant montré de belles ressources morales pour régulièrement comptabiliser les points leur permettant de garder une avance confortable sur leurs poursuivants. Au final, l’Eintracht a pu fêter sa promotion bien avant la fin de la saison et valider son retour en Bundesliga après 28 ans d’absence.

Objectifs :

Le champion d’Allemagne 1967 n’aura d’autres ambitions que le maintien, qui serait déjà fêté comme un immense succès à Brunswick.

L’effectif :

Clairement, sur le papier, le plus faible contingent de Bundesliga. L’ossature de l’équipe est la même que celle qui a fêté la promotion de Dritte en Zweite Liga en 2010-2011. Quelques apparitions sporadiques avec Stuttgart pour le défenseur Bicakcic, une place de titulaire jamais vraiment confirmée à Mainz pour le demi Caligiuri et deux saisons comme joker à Augsburg pour l’attaquant Oehrl, et j’ai résumé l’expérience des Löwen en Bundesliga ; les autres sont des néophytes dans l’élite. L’équipe continuera donc de s’appuyer sur le gardien Davari, le défenseur Dogan, le milieu offensif Kruppke et le buteur Kumbela, héros des promotions en Zweite Liga en 2011 et en Bundesliga en 2013.

Le mercato :

Faute de moyens, l’Eintracht n’a pas vraiment affolé le marché des transferts, l’idée est de tenter sa chance avec les moyens du bord en faisant confiance à l’équipe promue, sans mettre en danger la pérennité financière du club, quitte à essuyer une relégation qui n’aurait rien de dramatique. On a plus complété que renforcé l’effectif avec des joueurs comme Oehrl ou Caligiuri qui tenteront de trouver une place de titulaire dans l’élite qu’ils n’ont pu obtenir ailleurs. Le milieu de terrain Hochscheidt, qui reste sur une très bonne saison à Aue, et l’attaquant international canadien Jackson se verront eux offrir, à 26 ans, sur le tard, une chance de s’imposer en Bundesliga.
Départs : Petersch (Bielefeld), Zhang (Mafra), Merkel (Halle), Turan et Edvini-Bonsu (?), Korte (Saarbrücken).
Arrivées : Jackson (Norwich), Hochscheidt (Aue), Caligiuri (Mainz), Oehrl (Augsburg), Washausen (Offenbach), Perthel (Duisburg).

Entraîneur :

Le discret Torsten Lieberknecht a repris l’équipe en 2008 dans le ventre mou de la Dritte Liga, à seulement 35 ans et sans autre expérience sur un banc que les M-19 du club. Cinq ans après, il l’amène en Bundesliga, sans renforts spectaculaires ni moyens importants, c’est donc qu’il doit être compétent. Après une modeste carrière de joueur, essentiellement en deuxième division, il s’inscrit dans la parfaite lignée de la nouvelle génération d’entraîneurs allemands, celle des Klopp, Tuchel et autres Streich. On espère que ses dirigeants seront reconnaissants pour les exploits accomplis et le laisseront travailler en paix, en ayant conscience que tout autre résultat qu’une relégation serait un miracle. Et si le miracle devait avoir lieu, alors l’inconnu Lieberknecht devrait avoir quelques grands d’Allemagne à ses pieds.  

Atouts :

La dynamique du succès avec deux promotions en trois ans. Un groupe compact, solidaire et très accrocheur. Un fort engouement populaire après une si longue attente pour une Traditionsverein historique du foot allemand. Une équipe qui joue ensemble et gagne ensemble depuis de longues années. L’impression de n’avoir rien à perdre. La volonté de réussir de joueurs qui voudront saisir une chance probablement unique dans l’élite.

Faiblesses :

L’inexpérience et le manque de qualité du contingent. Un effectif dont la quasi-totalité des joueurs seraient remplaçants, voire en deuxième équipe, dans toutes les autres équipes de Bundesliga. La difficulté d’assimiler une promotion de deux ligues en si peu de temps. L’absence (présumée) de joueurs dominants en Bundesliga. La capacité de l’équipe à réagir face aux défaites qui ne manqueront pas de s’accumuler après quatre saisons de succès. La combativité et la solidarité ont des limites. Et l’euphorie de la promotion a déjà pris un coup avec une élimination au 1er tour de la Coupe d’Allemagne par Bielefeld.

Inconnue :

La capacité des joueurs à élever leur niveau de jeu pour la Bundesliga ?

A suivre :

Le buteur atypique Dominick Kumbela. Après une carrière discrète dans les séries inférieures allemandes, le Congolais se révèle en terminant meilleur buteur de Dritte Liga lors de la promotion de l’Eintracht en 2010-2011 avec 19 buts. Copie carbone en 2012-2013 mais en Zweite Liga cette fois : 19 buts, le titre de Torschützenkönig et la promotion. A 29 ans, Domi découvrira l’élite et portera une bonne partie des espoirs offensifs des Löwen. Il sera assisté par son fidèle comparse Dennis Kruppke, capitaine et âme de l’équipe, lui aussi pas maladroit devant le but.

Sur nos monts, quand le soleil… :

Altach II, Altach, Braunschweig : le Saint-Gallois Orhan Ademi aura emprunté des chemins de traverse pour accéder au meilleur championnat du monde. D’abord utilisé comme joker et auteur du but en ouverture de saison contre Köln qui a lancé la dynamique positive des Löwen, cet attaquant de 22 ans a ensuite conquis une place de titulaire dans un couloir dans le 4-2-3-1 de Lieberknecht. Précieux par sa taille, sa puissance, sa couverture de balle, sa technique et une certaine roublardise, il doit encore beaucoup s’améliorer dans le dernier geste. On espère que les arrivées d’Hochscheidt, Jackson et Oehrl, ainsi que les éventuelles options plus défensives qui pourraient être prises dans l’élite, lui laisseront une chance de s’exprimer. Ottmar Hitzfeld aura un œil sur lui. Avant que la Macédoine, sa deuxième patrie, ne nous le pique.

Stade :

Eintracht-Stadion, 23’325 places.

Abonnés :

15’000 (contingent complet, vente stoppée).

Equipe type présumée :

Davari ; Elabdellaoui, Bicakcic, Dogan, Reichel ; Theuerkauf, Caligiuri ; Ademi (Jackson), Kruppke, Boland (Hochscheidt) ; Kumbela.

Agenda :

10 août 2013, 18h30 : Eintracht Braunschweig–Werder Brême. Le premier match de Bundesliga de l’Eintracht depuis le 8 juin 1985 et une défaite 0-1 à domicile contre le Bayern Munich. But de Dieter Hoeness, ça ne rajeunira personne.

En résumé :

A bien des égards, Braunschweig rappelle les deux promus directement relégués de la saison passée. Avec Fürth, les Löwen ont en commun un contingent très inexpérimenté et guère renforcé après l’ascension qui a trouvé ses limites en Bundesliga. Avec Düsseldorf, ils partagent l’ascension éclair de Dritte Liga en Bundesliga avec la même ossature. Bien sûr, il existe des contre-exemples, des promus qui se sont implantés en Buli avec des effectifs qui à la base ne payaient pas de mine, style Mainz, Freiburg ou Augsburg. Mais pour Braunschweig, l’écart de niveau paraît trop conséquent. Le club vit un conte de fées depuis trois saisons mais le retour sur terre pourrait être brutal. Même si au final, l’Eintracht a tout à gagner et rien à perdre, tant tout le monde le voit relégué.    

Pronostic :

18e.

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

1 Commentaire

  1. Je kiffe ce maillot jaune 🙂

    on retrouve le duel des Eintracht : Frankfurt vs. Brauschweig.

    Pour mémoire, le palmarès de l’Eintracht Braunschweig en compétitions européennes :

    * Ligue des Champions / Coupe des Clubs Champions / C1:
    1/4 de finaliste : 1967/68.
    *Ligue Europa / Coupe UEFA / C3:
    1/8 de finaliste : 1971/72 et 1977/78.

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