Bundesliguide : FSV Mainz 05

Longtemps considéré comme un club de deuxième division, le FSV Mainz est gentiment en train de s’établir en Bundesliga sur la durée. Cette saison, le Karnevalsverein paraît encore avoir toutes les cartes en main pour se maintenir, même s’il lui sera difficile de renouveler sa cinquième place de la saison 2010-2011.

2012/2013 :

13e. Mainz reste sur une saison un peu terne au cours de laquelle, s’il n’a jamais été en danger, les moments d’exaltation ont été plutôt rares. Il y a bien eu cette victoire en huitième de finale de Coupe d’Allemagne sur le terrain de Schalke 04 mais l’exploit a été anéanti au tour suivant par une défaite à domicile en prolongations contre Freiburg après avoir pourtant mené 2-0 jusqu’à la 85e. On est donc resté assez loin de l’euphorie de 2010/2011 avec sept victoires pour démarrer la saison et un cinquième rang final. Néanmoins, Mainz va enchaîner une cinquième saison consécutive dans l’élite, cela n’était jamais arrivé dans l’histoire plus que centenaire du club. Un stade moderne, un budget modéré mais maîtrisé, une stabilité sportive : longtemps considéré comme un club de deuxième division, le Karnevalsverein est en train de s’installer durablement comme pilier de la Bundesliga.

Objectifs :

Le contingent n’est pas suffisamment étoffé pour que Mainz soit complétement à l’abri de toute mauvaise surprise. La priorité sera donc d’assurer le maintien. Avec tout de même, après deux treizièmes places consécutives, l’espoir d’enclencher une dynamique positive qui permette de revenir dans la première moitié du classement, voire d’aller titiller une place européenne. 

L’effectif :

Il y a encore moins de stars que d’habitude dans le contingent du FSV. L’entraîneur Thomas Tuchel va donc plus que jamais miser sur le collectif et opérer un tournus incessant entre une vingtaine de joueurs pour exercer un pressing infernal et appliquer son Vollgas-Fussball. L’effectif mayencennois est donc bien davantage composé de guerriers généreux et aptes au sacrifice que d’artistes raffinés. On suivra avec attention trois joueurs qui se sont révélés la saison passée : l’international danois Niki Zimling, arrivé l’hiver passé et auteur d’un deuxième tour intéressant, l’ailier virevoltant Nicolai Müller dont les bonnes performances lui ont valu deux premières sélections, sur le tard, en équipe d’Allemagne en juin dernier et enfin le puissant attaquant germano-américain de 20 ans Shawn Parker. 

Le mercato :

Mainz a perdu ceux qui étaient peut-être les quatre éléments les plus cotés de l’effectif : le prometteur défenseur Kirchhoff, le meneur de jeu autrichien Ivanschitz, l’attaquant croate Klasnic et le buteur hongrois Szalai, le dernier rescapé du boys-band magique de l’automne 2010 (Schürrle, Szalai, Holtby). Toutefois, ces pertes sont moins considérables qu’il n’y paraît car l’entraîneur Tuchel avait déjà pas mal raboté le temps de jeu des quatre joueurs précités au printemps dernier. Rayon arrivée, Mainz tente des coups, comme d’habitude : l’ex-grand espoir de Dortmund Koch, le milieu de terrain Moritz qui peine à confirmer un début de carrière prometteur à Schalke, le puissant attaquant Polter qui cherchera la place de titulaire qu’il n’a obtenu ni à Wolfsburg ni à Nuremberg, l’espoir Geis, révélé à même pas 20 ans en inscrivant l’unique du but du Frankenderby Nürnberg–Fürth au printemps dernier  ou encore l’ailier Japonais de Stuttgart Okazaki.

Départs : Szalai (Schalke 04), Risse (Köln), Kirchhoff (Bayern Munich), Ivanschitz (Levante), Zabavnik (Sandhausen), Klasnic (?), Caligiuri (Braunschweig).
Arrivées : Park (FC Bâle), Schahin (Düsseldorf), Koch (Duisburg), Okazaki (Stuttgart), Polter (Nürnberg), Geis (Fürth), Moritz (Schalke 04), Fathi (Munich 1860). 

Entraîneur :

Eté 2009. Quelques mois après avoir ramené Mainz en Bundesliga, l’entraîneur de l’époque Jørn Andersen effectue une préparation tellement poussée qu’une quinzaine de joueurs terminent à l’infirmerie et le club sombre au premier tour de la Coupe contre des amateurs. Le Danois est viré avant même la première journée et lorsque le FSV décide de le remplacer par un gamin de 35 ans qui n’avait jamais joué en Bundesliga et n’avait jamais rien entraîné d’autres que des formations juniors, tout le monde pense que Mainz va faire une nouvelle fois l’ascenseur. Quatre ans plus tard, Mainz est de plus en plus solidement établi en Buli et le néophyte de l’époque, Thomas Tuchel, fait partie des plus anciens entraîneurs en place d’Allemagne. Considéré comme une version 2.0 de Jürgen Klopp, parce que les deux hommes ont en commun de s’être révélés à Mainz, une grande complicité avec leurs joueurs et un jeu très vertical fondé sur un pressing agressif, Tuchel est en passe de réussir là où son mentor avait échoué : installer durablement Mainz dans l’élite. L’excellent travail accompli à Mayence a valu au jeune entraîneur quelques touches avec des clubs plus huppés mais pour l’instant il désire s’inscrire dans la continuité avec son club de cœur, à l’instar de Kloppo qui était resté sept ans à la tête du Karnevalsverein avant de tenter l’aventure à Dortmund. Thomas Tuchel va tout juste fêter ses quarante ans, il a l’avenir devant lui.

Atouts :

Un système de jeu reconnaissable et parfaitement assimilé par les joueurs, un entraîneur qui fait l’unanimité, une gestion pérenne et durable, un recrutement souvent avisé, Mainz a tout du bon élève. Les quelques départs importants avaient déjà été anticipés et avec le néo-international Müller, Choup-Moting ou Okazaki, les Mayencennois devraient être capables de se projeter toujours aussi vite vers l’avant. Et des joueurs comme Koch, Moritz ou Polter peuvent parfaitement profiter du contexte favorable pour se relancer.

Faiblesses :

On peut craindre une certaine usure du jeu exigeant prôné par Tuchel : après deux saisons à ronronner dans le ventre mou, le FSV ne risque t’il pas de perdre cet allant et cette générosité que faisaient son succès ? Wetklo ou Müller : comme à chaque début de saison le poste de gardien titulaire est mis au concours entre les deux éternels rivaux et devrait revenir au fantasque Wetklo, pas franchement une assurance tout risque. La défense reste toujours aussi peu mobile, surtout après le départ de Kirchhoff et deviendra très vulnérable dès que le filtrage à mi-terrain perdra de son efficacité. Il manque un buteur, Choupo-Moting, Müller et Okazaki sont plus des créateurs, Polter et Schachin répondent davantage au profil mais restent tous deux sur des expériences mitigées en Bundesliga. On a quand même l’impression qu’à chaque mercato, le contingent s’appauvrit progressivement.  

Inconnue :

Schahin, Polter et Okazaki parviendront-ils à faire oublier le départ d’Adam Szalai ?

A suivre :

Julian Koch. Grand espoir du Borussia Dortmund, il paraissait promis à un brillant avenir alors qu’il flambait en prêt à Duisburg. Puis est survenue une grave blessure, dix-huit mois d’arrêt, une amputation évitée de justesse et un retour très laborieux à Dortmund puis Duisburg. A 23 ans, ce latéral qui peut aussi jouer demi défensif va tenter de rattraper le temps perdu. Pas sûr qu’il y parvienne après tous ces pépins mais c’est tout le mal qu’on lui souhaite.

Sur nos monts, quand le soleil… :

L’ancien Bâlois Joo Ho Park tente sa chance en Bundesliga mais, vu ses difficultés en championnat suisse, il n’est pas sûr qu’il parvienne à s’y imposer même si sa générosité colle assez bien avec le jeu à 200 à l’heure prôné par l’entraîneur Tuchel. Sinon, pas de Suisse dans l’effectif et ce n’est pas Mario Gavranovic, qui garde un souvenir exécrable de son bref passage à Mayence, qui va vanter la destination à ses potes de l’équipe nationale.

Stade :

Coface-Arena, 34’000 places.

Abonnés :

20’000.

Equipe type présumée :

Wetklo ; Pospech, Svensson, Noveski, Park ; Soto, Baumgartlinger (Moritz), Zimling; Müller, Okazaki (Choupo-Moting); Polter (Schahin).

Agenda :

8-10 novembre 2013 : FSV Mainz–Eintracht Francfort. Le Rhein-Main-Derby.

En résumé :

On ne sait pas trop quoi attendre de cette équipe de Mainz. Sur le papier, cela paraît relativement conforme aux saisons précédentes, avec un effectif homogène qui vaudra surtout par le collectif. En revanche, il n’y a plus de joueurs du talent d’un Holtby ou d’un Schürrle et il suffirait que le collectif fonctionne un peu moins bien pour que l’absence d’individualités vraiment dominantes devienne problématique. Ceci dit, Mainz n’est de loin pas le plus mal loti des 18 pensionnaires de Bundesliga, il compte quand même quelques joueurs intéressants dans ses rangs et la culture de jeu développée depuis quelques saisons devrait en faire un adversaire toujours difficile à appréhender. Mais on l’imagine tout de même plutôt en perte de vitesse que de retour vers la tête du classement. 

Pronostic :

14e.

Écrit par Julien Mouquin

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