Bundesliguide : FC Bayern Munich

Meilleure équipe d’Allemagne et d’Europe en 2012-2013, le Bayern Munich s’est encore renforcé durant le mercato. Le Rekordmeister aurait probablement paru intouchable s’il n’avait eu l’idée saugrenue de s’adjoindre les services d’un entraîneur que d’aucuns considèrent comme le meilleur du monde et dont les choix laissent un mince espoir à la concurrence.

2012/2013 :

Kolossal. Quatre compétitions officielles disputées, quatre victoires : Bundesliga, DFB-Pokal, Supercup et Ligue des Champions. En Bundesliga, le Bayern a pulvérisé toute une série de records historiques en établissant des marques qui risquent de rester à jamais inatteignables : sacre le plus précoce, avantage maximal, record de points (91, dix de plus que l’ancien !), record de points à l’extérieur (15 victoires/2 nuls), meilleur tour (16 victoires, 1 nul au 2e), goal average record (98-18)… En Ligue des Champions, le Bayern s’est pareillement baladé en dehors d’un accroc à Borisov, d’un excès de confiance au retour contre Arsenal et d’une finale longtemps restée indécise contre la seule équipe qui a vraiment posé quelques problèmes aux Bavarois lors de cette saison historique, Dortmund. Mais sinon, Arsenal à l’aller, la Juventus ou Barcelone, ont fait figure d’équipes juniors envoyée au casse-pipe dans la cour des grands.

Objectifs :

C’est marrant, le Bayern est peut-être le meilleur club d’Europe mais aussi le seul qui, au 9 août, a d’ores et déjà foiré son objectif de la saison. Car l’objectif avoué était de remporter les six trophées annuels disputés cette saison, c’est raté depuis la leçon reçue du Borussia Dortmund en Supercup lors d’une soirée torride de juillet au Westfalenstadion. Ganz schade ! Le directeur sportif Matthias Sammer a redéfini cette semaine les nouveaux objectifs, revus à la baisse : sans surprise, gagner la Bundesliga, la DFB-Pokal, la Ligue des Champions, la Supercoupe d’Europe et la Coupe du Monde des clubs. Et monter la réserve en Dritte Liga. Vu l’avance de l’an passé, le pognon investi cet été, les déclarations arrogantissimes des dirigeants, le prestige de l’entraîneur et l’affaiblissement de la concurrence, ne pas gagner la Bundesliga serait un camouflet monumental qui ferait rire toute l’Allemagne durant des décennies. Et devenir le premier club à conserver son titre de champion d’Europe depuis l’introduction de la C1 nouvelle formule est le seul défi qui peut permettre à Guardiola d’avoir un bilan qui ne souffre pas trop de la comparaison avec celui d’Heynckes. 

L’effectif :

Monstrueux. Quand une équipe déjà au-dessus du lot l’année précédente engage deux des plus grands espoirs du foot mondial, présentés comme de futurs Ballons d’Or potentiels, ça devrait faire mal. Tous les postes sont doublés voire triplés, avec presque à chaque position un ou plusieurs éléments que l’on peut situer parmi les cinq meilleurs joueurs du monde à leur poste. Combien de clubs dans l’histoire du foot ont pu se targuer d’avoir un titulaire en équipe du Brésil comme quatrième choix en demi défensif ?

Le mercato :

Deux renforts majeurs, plus pour affaiblir la concurrence nationale et internationale et profiter d’un investissement d’avenir potentiellement rentable que par réel besoin : Mario Götze et Thiago Alcantara, lesquels viennent densifier un milieu de terrain déjà surpeuplé. Le Rekordmeister a laissé filer Mario Gomez, qui n’était plus titulaire mais qui prive quand même Guardiola d’une alternative en attaque. Mais comme le néo-entraîneur munichois joue sans vrai attaquant et qu’il n’a pas trop l’habitude de changer son système, même quand son équipe est menée, il n’a pas dû vraiment voir l’utilité de conserver l’ex-buteur vedette du club.
Départs : Can (Leverkusen), Gomez (Fiorentina), Tymoschuk (Zénith St. Pétersbourg), Riedmüller (Kiel).
Arrivées : Alcantara (Barcelone), Kirchhoff (Mainz), Götze (Dortmund), Weiser (Kaiserslautern).

Entraîneur :

C’est paradoxal : le Bayern engage l’un des entraîneurs les plus (sur)cotés du monde et cela apparaît comme le principal souci et motif potentiel de déroute cette saison. Lorsqu’ils ont signé le contrat à New York l’hiver dernier, Hoeness et Guardiola ne pensaient sans doute pas le vieux Heynckes capable de gagner la C1 une année après le désastre de la Finale Dahoam ; ramener la Coupe aux grandes oreilles à la Säbener Strasse devait donc constituer le grand défi de l’Espagnol. Un peu vexé d’avoir été expédié à la retraite contre son gré, Don Jupp s’est bien vengé en coupant l’herbe sous le pied de son successeur, ne lui laissant quasiment que la possibilité de faire moins bien. Ainsi donc, l’ancien entraîneur du Barça dispose d’un contingent plus fort et plus onéreux et gagne deux ou trois fois plus que son prédécesseur mais quasiment sans la possibilité de faire mieux que lui. La quadrature du cercle. Les premières sorties du Bayern montrent que Josep Guardiola a décidé de jeter aux orties l’héritage de Don Jupp et son 4-2-3-1 irrésistible la saison dernière pour imposer un système de jeu complètement novateur et pas du tout familier pour l’Allemagne. La grande incertitude de la saison.

Atouts :

Passons. Ce serait trop long et trop déprimant avant le week-end.

Faiblesses :

Les curieuses expérimentations de Guardiola. La relative lenteur de la charnière centrale, indolore l’an passé mais qui peut devenir problématique si les Boateng, Dante, van Buyten et autres Martinez ne sont plus protégés par un Doppelsechs infranchissable. L’absence d’alternatives à Mandzukic et Pizzaro en attaque. La gestion des égos et d’un effectif pléthorique. Les comparaisons avec la saison dernière.

Inconnue :

L’intégration de Guardiola bien sûr.

A suivre :

Mario Götze. Le traître à 100 millions d’euros était-il vraiment désiré à Munich ou était-ce seulement une manœuvre de déstabilisation d’un adversaire qui continue de faire peur aux dirigeants bavarois ? On est curieux de voir la réponse. Enfin, dans la mesure où Götzinho arrive à ne pas être tout le temps blessé.

Sur nos monts, quand le soleil… :

S’il a rarement été aligné dans les matchs clés, Xherdan Shaqiri a bénéficié d’un temps de jeu appréciable pour sa première saison au Bayern, profitant d’un championnat et de certains tours de C1 rapidement pliés, permettant à Jupp Heynckes de procéder à un large tournus. Mais les arrivées de Götze et Alcantara, de même que l’éventualité d’un championnat plus serré et d’une pression maximale sur l’entraîneur, pourraient lui être préjudiciables. Pour l’instant, l’ancien Bâlois a été titularisé d’entrée lors des deux matchs officiels du Bayern, centre-avant en Supercup, meneur de jeu (et buteur) en Coupe. Mais il faudra voir si ce statut subsiste avec les retours de Götze et Ribéry. Ottmar Hitzfeld doit tout de même être un peu inquiet pour son joueur vedette.

Stade :

Allianz-Arena, 71’000 places.

Abonnés :

39’500 (contingent complet, vente bloquée).

Equipe type présumée (???) :

Neuer; Lahm, Dante, Boateng (Martinez), Alaba; Kroos, Schweinsteiger (Alcantara), Müller; Robben, Mandzukic, Ribéry.

Agenda :

11-13 avril 2014: Bayern Munich – Borussia Dortmund. En 2012, le BVB – Bayern à quatre journées de la fin avait été décisif pour le titre. En 2013, lors de l’antépénultième journée, il avait compté pour beurre mais servi de répétition générale à la finale de Ligue des Champions. Qu’en sera-t-il en 2014, à cinq matchs du terme, dans le tombeau de l’Allianz Arena ?

En résumé :

En Bavière, on a toujours tendance à dire que « le principal adversaire du Bayern, c’est lui-même ». J’ai toujours trouvé ça très arrogant mais force est de constater que c’est le cas cette saison. Vu la domination exercée l’an dernier et les renforts arrivés durant l’été, un Bayern travaillant dans la continuité aurait plus que probablement été intouchable. L’aventurisme Guardiola et les errances tactiques constatées jusque-là laissent au moins un espoir à la concurrence d’approcher une équipe qui, sur le papier, devrait terminer avec au moins les 25 points d’avance qu’elle comptait l’an passé.

Pronostic :

2e.

Écrit par Julien Mouquin

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