Période XXVII : 20 – 27 août

Les stars se défilent. Entre blessure, demande de transfert ou maquillage, elles n’ont pas trouvé le temps de briller la semaine dernière. L’occasion pour certains oubliés de se mettre en évidence et des petits nouveaux de se révéler.

Les Tops

1. Roman Shirokov (FC Zenit) +25 points
Quatre tirs cadrés, trois buts. C’est presque autant que le Lausanne-Sport et le FC Sion combinés depuis le début de la saison. Le demi offensif et capitaine russe ne s’est pas fait prier pour garantir quelques millions dans l’escarcelle de son club lors du déplacement au Portugal contre Paços Ferreira. Et comme, il n’aime pas scorer en championnat, ce week-end il a offert à la 93e l’égalisation à Kerzakhov contre le Dynamo Moscou. Facile.
2. Fraizer Campbell (Cardiff) +20 points
Ça nous fera bien marrer en mai prochain lorsque Chelsea soufflera le titre à City pour deux petits points. A ce moment-là, l’oncle Pellegrini se rappellera s’être fait malmener par un néo-promu que son équipe avait pris de haut en début de championnat. Deux corners, deux fausses courses pour mettre Zabaleta dans le vent, et deux buts pour le presque méconnu Campbell (tout de même une sélection en équipe A), formé chez l’ennemi United. Belle entrée en matière.
3. Arda Turan (Atlético Madrid) +15 points
Déjà auteur de la passe décisive qui a amené la magnifique reprise de volée de Villa en Super Coupe d’Espagne, le Turc a été l’homme du match lors de la victoire 5-0 de son club contre le petit rival madrilène du Rayo Vallecano. Le demi offre deux caviars à Diego Costa et Tiago, sans oublier d’aller tranquillement dribbler le gardien adverse pour inscrire son pion. Il aurait même pu signer un doublé, s’il n’avait pas été repris au dernier moment après avoir humilié cinq joueurs adverses.

Gardiens

1. Christian Abbiati (Milan AC) +12 points
Certes, Milan n’a pas remporté un seul de ses deux matches la semaine dernière, mais si les Rossoneri ont réussi à ramener un nul chanceux d’Eindhoven et n’en prendre que deux contre le néo-promu de l’Hellas Verone, c’est avant tout grâce aux multiples parades de son gardien vétéran. Le seul joueur à surnager dans cette équipe qui peine énormément actuellement.
2. Thibaut Courtois (Atlético Madrid) +8 points
La Belgique doit faire avec une abondance de biens. Alors que son compatriote Mignolet enchaîne les blanchissages du côté d’Anfield, Courtois multiplie les parades du côté de Vicente Calderon. Intransigeant devant le power-play barcelonais en milieu de semaine, ne s’inclinant que sur une tête à bout portant de Neymar, le dernier rempart de l’Atlético a gardé ses cages inviolées contre le Rayo Vallecano. Deux gardiens de grande classe, l’Angleterre en raffolerait.
3. Hugo Lloris (Tottenham) +4 points
Bale prochainement transféré vers des contrées où l’herbe et les billets sont plus verts, Tottenham se repose désormais sur deux autres joueurs: Soldado, qui enquille les pénaltys, et Lloris, qui assure l’arrière-train des Spurs. Trois matchs, 0 but pris et quelques arrêts salvateurs contre Swansea le week-end dernier. Il y avait plus de suspense lorsque le brave Friedel gardait les cages.

Défenseurs

1. Vitorino Hilton (Montpellier) +12 points
Un ballon récupéré à 25 mètres, un contrôle orienté et une mine dans le petit filet de Pouplin. L’ancien Servettien a permis à ses couleurs de revenir dans un match mal engagé contre Sochaux. En capitaine exemplaire, il sauve ensuite sur la ligne de but dans les arrêts de jeu, avant que, sur le contre, Tiené marque le but de la victoire. La première depuis 20 matchs pour leur entraîneur Jean Fernandez. Decastel a encore de la marge.
2. Adriano (Barcelone) +8 points
Un Brésilien peut en cacher un autre. Dani Alves laissé sur le banc, c’est Adriano qui avait le privilège d’animer le couloir droit des Blaugrana. Incapable de trouver la faille dans la défense du FC Malaga-Celestini, le champion en titre s’est assuré les trois points grâce à une inspiration de son latéral, qui d’une frappe instantanée de 25 mètres, trouve le petit filet. Tout cela pour se faire remplacer trois minutes plus tard à la pause thé.

3. Mats Hummels (Borussia Dortmund) +4 points
Trois matchs, trois victoires et trois performances de haut vol de Mats Hummels, une nouvelle fois impérial dans l’arrière-garde du Borussia lors de la victoire 1-0 contre le Werder Brême. A 24 ans, il s’affirme toujours plus comme l’un des plus sûrs défenseurs centraux du continent.

Milieux

1. Sydney Sam (Bayer Leverkusen) +12 points
Il est incontestablement l’homme de ce début de saison. En quatre rencontres officielles avec son club, il a signé 5 réussites et 4 passes décisives. Contre le Gladbach de Lulu Favre, le Germano-Nigérian a été étincelant: deux buts dont un magnifique enroulé et une passe décisive en talonnade. De quoi faire oublier Barnetta dans le cœur des supporters du Bayer. Comment cela ils l’avaient déjà oublié ?
2. Marek Hamsik (Naples) +8 points
Le génie slovaque, qui a influencé capillairement une génération de footballeurs-iroquois, s’affirme toujours plus. Libéré par le départ de Cavani et malgré l’arrivée d’Higuain, l’homme qui ne tient pas debout sur un bateau, Hamsik est désormais la véritable star au Stadio San Paolo. Le nouveau capitaine napolitain permet à Callejon d’ouvrir son compteur but en Serie A après une mine détournée par Curci, avant de prendre ses responsabilités en s’amusant avec la défense de Bologne pour le 2-0 et finissant le travail d’une frappe sourde pour le 3e. Facile.
3. Aaron Ramsey (Arsenal) +4 points
Aaron Ramsey ne marque pas souvent, mais quand il score, il tue. Cette fois, sa réussite n’a pas été suivie le lendemain par une macabre découverte (par le passé, Ben Laden, Kadhafi, Whitney Houston ou encore Steve Jobs étaient décédés à la suite d’une réussite de Ramsey), mais le Gallois a mis à mort les espoirs de millions de Fenerbaçe en inscrivant le second but des Gunners au match aller de Ligue des champions. Déjà à l’origine de l’ouverture du score, il profite du laxisme de la défense stambouliote pour inscrire le second de 20 mètres. Ce week-end contre Fulham, il offre l’ouverture du score à Podolski – certes avec un peu de réussite –, mais son emprise dans l’entrejeu a permis à Arsenal de relever la tête en l’espace de deux rencontres.

Attaquants

1. Luca Toni (Hellas Vérone) +12 points
Le poids de ses 36 ans n’a pas d’emprise sur le grand échalas italien. Il lui a suffi de deux têtes bien placées pour que son équipe néo-promue terrasse le «grand» Milan. Et encore, sans un Abiatti inspiré, le triplé ne se trouvait pas loin de ses longues mèches brunes. Et comme Prandelli n’écarte encore personne en vue de la prochaine Coupe du monde, on ne serait pas surpris de retrouver une belle brochette de dinosaures avec la Squadra. Un trio Totti-Del Piero-Toni en jetterait pas mal. Dommage que Maldini ait pris sa retraite.
2. Haris Seferovic (Real Sociedad) +8 points
On parle bien du type qui, tout champion du monde M17 qu’il était, n’arrivait pas à s’imposer à Neuchâtel Xamax ? Bah, après avoir enfilé les buts avec Novare en Serie B, le voilà promu au sein de l’attaque de la Real Sociedad qui a dansé sur le ventre d’une défense lyonnaise qui pensait une nouvelle fois s’en sortir grâce à Grenier. Dommage, car le Suisse a été une menace constante pour la défense des Gones, concluant son récital par une mine de 30 mètres sous la latte de Lopes. Derdiyok peut tranquillement prendre sa retraite.

3. Edin Dzeko (Manchester City) +4 points
C’est vrai que se faire humilier par Cardiff avec toutes tes stars et tes millions, c’est comme prendre un râteau avec Marion Bartoli après t’être tapé Sharapova, Hantuchova, Golovin et Kirilenko en même temps. Seul élément des Citiziens en vue, le petit Edin avait quand même réussi une belle danse d’approche pour enfiler une première mine. Regrettable, lorsque l’on songe à la fessée mise en début de semaine à Newcastle, lors de laquelle le Bosnien, en bon wingman qu’il est, en a fait profiter ses coéquipiers à deux reprises.

Les Flops

1. Sejad Salihovic (Hoffenheim) –15 points
Le match entre Hoffenheim et Freiburg (3-3) le week-end dernier a été totalement fou. Au-delà des 6 réussites de la rencontre, on retiendra surtout les expulsions stupides de la rencontre. Si le double avertissement au défenseur Coquelin peut encore se légitimer (quoique les deux ont été pris en l’espace d’une minute et demi), les deux autres relèvent d’un gros manque de professionnalisme. Acte 1: marquer un but et se faire expulser 10 secondes après. Salihovic marque sur pénalty. Pas chambreur pour un sou, le Bosnien ne trouve rien de mieux que d’assener une claque derrière la tête du capitaine adverse Julian Schuster. L’arbitre l’a vu, retour au vestiaire.
2. Admir Mehmedi (Freiburg) –10 points
Acte 2: signifier son mécontentement à l’arbitre-assistant. Depuis son départ précipité en Ukraine, Mehmedi traîne son spleen sur le banc des remplaçants. Alors dès qu’il peut enfin fouler la pelouse, le Suisse est à fleur de peau. Une malencontreuse décision arbitrale dans les arrêts de jeu, et l’ancien Zurichois s’indigne d’un doigt d’honneur envers l’arbitre-assistant. Il voulait sûrement lui signifier que c’était sa première faute majeure.
3. Maxime Poundjé (Bordeaux) –5 points
Jouer au football et ne pas connaître la règle du hors-jeu, c’est aussi efficace que de se retrouver dans un casting pour aller sur le plateau de «The Voice» et ne pas savoir chanter. Alors que le gardien bastiais Landreau était monté sur corner pour tenter d’égaliser dans les arrêts de jeu contre Bordeaux, les Girondins partent en contre à 2 contre 1. Hadi Sacko glisse subtilement le ballon à Poundjé qui pense inscrire le but de la libération. Sauf que le défenseur bordelais n’était apparemment pas au courant que si le gardien n’est plus là, deux défenseurs sont nécessaires entre lui et la ligne de but ou être derrière son coéquipier pour ne pas se retrouver en position illicite lorsqu’il reçoit le cuir.

Écrit par Johan Tachet