Le Giro de la Serie A (2/2)

Après avoir scruté l’état de forme des principaux prétendants au titre et aux places européennes, il est temps de s’intéresser aux équipes qui se situent habituellement dans la deuxième partie du classement, quand ça n’est pas carrément en Serie B. Là aussi, certaines tendances peuvent être dégagées entre celles qui devraient passer une saison pépère aux alentours du milieu de tableau et celles qui devront lutter jusqu’au bout, même si tout est plus difficilement prévisible dans cette partie de tableau.

Parme, SDF Cagliari et Atalanta tranquilles ?

Parmi les équipes de seconde zone, trois d’entre elles ne font pas véritablement souci, même si l’objectif de début de saison affiché demeure, modestie oblige, le maintien. Il est vrai que cet objectif est de toute manière celui visé par n’importe quelle équipe ne pouvant prétendre aux places européennes. On se motive comme on peut dans la deuxième partie du classement…
Parme comptait il n’y a pas si longtemps parmi les ténors du Calcio, avant les difficultés financières liées à la faillite en 2004 de Parmalat, principal actionnaire du club. Après quelques années de galère et un petit tour du côté de la Serie B, les Emiliens sont parvenus à retrouver un peu de stabilité. Depuis environ quatre saisons, les Parmesans terminent systématiquement aux alentours de la dixième place, plus proches des places européennes que de la fatidique barre de relégation. Cette saison ne devrait ainsi pas déroger à la règle. Même si les Ducali se sont séparés d’un de leurs meilleurs éléments Ishak Belfodil, ils sont parvenus à récupérer en contrepartie un joueur comme Antonio Cassano. Ce dernier a bien sûr une propension assez incroyable à semer la zizanie partout où il passe. Cependant il possède encore beaucoup de qualités et nul doute qu’un club au palmarès plus modeste pourrait mieux lui convenir. Parti de l’Inter officiellement dans le cadre d’un échange avec Belfodil, Fantantonio ne rentrait en réalité pas dans les plans du nouvel entraîneur de l’Inter Walter Mazzarri. Bref, c’est une façon polie de dire qu’un entraîneur ne peut pas blairer un joueur et qu’il souhaite le voir déguerpir au plus vite, personne n’est dupe… surtout lorsqu’on sait que les deux se sont côtoyés du temps de la Sampdoria. Si le nouveau meneur de jeu de Parme arrive à ne pas s’embrouiller avec son entraîneur Donadoni (enfin on a plutôt envie de dire pas trop rapidement, car embrouille il finira bien par y avoir), Cassano pourrait insuffler à une équipe de Parme, demeurée presque inchangée au mercato, l’énergie et le talent nécessaire pour finir dans le haut du tableau.
Cagliari fait également partie du groupe restreint d’équipes de seconde zone qui ne devrait pas connaître trop de problèmes à éviter une relégation. Présent sans interruption parmi l’élite du Calcio depuis maintenant dix ans, le club sarde est devenu un incontournable de la Serie A. En obtenant une très bonne 11e place lors du dernier exercice, les dirigeants sardes ont décidé de conserver un groupe pour l’heure inchangé. En effet, les Rossoblu n’ont pratiquement pas changé leur effectif d’un iota (une arrivée et deux départs mineurs), c’est donc presque la même formation que l’an passé qui devrait alignée cette saison. Toutefois, plusieurs éléments intéressent les plus grands clubs italiens parmi lesquels le belge Radja Nainggolan, le mastodonte colombien Victor Ibarbo ou encore le patron de la défense Davide Astori. Il faudra suivre durant les derniers jours de mercato si ces piliers de l’équipe sarde vont être amenés à faire leurs valises, car cela pourrait quelque peu conditionner la saison à venir du club. Un autre élément clé, pourrait être la fameuse saga du stade qui n’a toujours pas trouvé son épilogue. Pour faire bref, sachez que l’ancien stade Sant’Elia est toujours considéré comme inapte à accueillir des rencontres de Serie A, tout comme le nouveau stade préfabriqué Is Arenas. Ce dernier a fait l’objet d’une enquête de police pour des présumés pots-de-vin versés lors de sa construction l’an dernier (en même temps on peut présumer des pots-de-vin pour n’importe quelle construction en Italie), ce qui a coûté quelques semaines de détention au président Massimo Cellino. Au final, Cagliari est toujours un club SDF sans véritable stade. Une seule chose est sure, les Sardes débuteront leur championnat à Trieste, très loin de leurs bases, avant qu’une solution soit trouvée pour le stade Sant’Elia ou le Stade Is Arenas. Le feuilleton n’est pas prêt de se terminer et cette deuxième saison s’est montrée particulièrement riche en rebondissements. Que se passera-t-il lors de la troisième saison, le Cagliari Calcio se retrouvera-t-il à la Riponne ?

Pour la première fois depuis son retour dans l’élite il y a deux ans, l’Atalanta débutera le championnat avec 0 point. Les histoires de Calcio Scommesse, qui avaient valu aux Orobici des points de pénalité lors des deux dernières saisons, semblent donc bel et bien oubliées. De quoi aborder la saison avec une certaine confiance dans le camp bergamasque. En ne devant pas batailler d’entrée pour quitter la dernière place du classement, la Dea devrait sans trop de problèmes parvenir à assurer sa place en Serie A pour l’an prochain, voire même à viser une place dans la première moitié de classement (9e ou 10e n’exagérons rien !). Au niveau de l’effectif, les Lombards ont conservé la même ossature que l’an passé et s’appuieront sur un trio offensif relativement performant, composé du buteur German Denis, de la révélation de la saison passée Giacomo Bonaventura et de l’espoir croate ex-Inter Marko Livaja. Ce trio sera toujours desservi par Luca Cigarini véritable playmaker de l’équipe. Au niveau du recrutement, l’Atalanta a réussi quelques jolis coups notamment en engageant un nouveau patron pour sa défense, Mario Yepes qui en avait visiblement marre de faire du banc du côté de Milan, ce qui mettait quelque peu en discussion sa participation à la prochaine Coupe du Monde. Autre transfert intéressant, celui du demi plutôt défensif Giulio Migliaccio, ancien joueur de l’Atalanta de 2005 à 2007, surnommé Vin Diesel à cause de sa ressemblance avec le meilleur acteur de tous les temps. A peine débarqué à Bergame, ce dernier s’est retrouvé au centre d’une bien curieuse affaire de tank. En siégeant sur le char qui effectue chaque été un défilé devant les tifosi bergamasques, lors de la fête annuelle de la Dea, Migliaccio a été dénoncé à la justice pour avoir participé à une manifestation incitant à la violence et à la haine. En effet, le tank sur lequel trônait Giulio, accompagné pour l’occasion de l’ancienne gloire suédoise tout droit sorti des eighties Glenn Strömberg, aurait renversé et écrasé deux voitures peintes pour l’occasion aux couleurs de l’AS Roma et de Brescia (actuellement en Serie B), deux rivaux historiques de l’Atalanta. Malgré des plates excuses et une plus que probable bonne foi du joueur cela ne l’empêchera pas d’être entendu par la justice prochainement dans le cadre de l’affaire du tank. On parie que Migliaccio est déjà très populaire dans les travées du stade Atleti Azzurri d’Italia.

Trois grands clubs en difficulté ?

Ils ont tous trois déjà remporté au moins un scudetto durant leur existence, ce sont des clubs historiques représentant des villes importantes d’Italie et leur nom inspire forcément le respect lorsqu’on les prononce. Pourtant, ces trois clubs connaissent des difficultés depuis quelques saisons déjà, ce qui leur vaut presque de sombrer petit à petit dans l’oubli. Inutile de dire que par leur palmarès et leur histoire, ces clubs mériteraient une place dans la première partie de tableau, mais au lieu de cela ils sont probablement condamner à lutter encore pour sauver leur peau.
La Sampdoria est une ancienne gloire du foot italien, si tu es assez vieux tu peux probablement te remémorer d’une finale de Coupe des Champions perdue face au Barça de Messi, non on déconne il n’était quand même pas déjà là. A cette époque il y avait des Ruud Gullit, des Roberto Mancini et des Gianluca Vialli et bien aujourd’hui il y a des Nenad Krsticic, des Pedro Obiang et des Davide Gavazzi, pas de quoi faire rêver a priori mais plutôt de quoi se faire du souci… La saison passée, les Blucerchiati ont terminé la saison en roue libre avec un effectif pourtant supérieur à celui actuel. En terminant au 14e rang avec, il est vrai, une avance relativement considérable sur le premier relégable, la Samp ne s’est pas rassurée, loin de là. Les vides laissés par les départs du jeune buteur Mauro Icardi, du milieu Andrea Poli et du gardien Sergio Romero, n’ont pour l’instant pas vraiment été comblés. Le seul renfort un tant soit peu retentissant semble être le jeune attaquant prometteur Manolo Gabbiadini, pour le reste il faudra s’en remettre aux bons vieux Angelo Palombo, Daniele Gastaldello et Eder… pas sûr que cela suffise. Une chose est certaine, Delio Rossi aura du pain sur la planche s’il compte maintenir la Samp au plus haut niveau, elle qui a connu pas moins de deux relégations lors des quinze dernières années.
L’autre équipe de Gênes semble encore plus dans de sales draps que son ennemi juré. En terminant pour la deuxième saison consécutive juste au-dessus de la barre, à quelques points de la relégation, Genoa fait forcément office de sérieux prétendant à la Serie B. Sur le papier les Grifoni ont pourtant toujours une équipe qui tient la route, mais le problème principal reste celui de la stabilité de l’effectif. Il ne se passe en effet pas une seule période de transferts sans que les Rossoblu connaissent des bouleversements importants. Or, ces deux dernières saisons l’ont bien illustré, il est impossible de travailler avec un effectif constamment en mouvement. Cet été n’a pas fait exception, avec le retour de prêt d’une demi-douzaine de joueurs et le recrutement d’une autre dizaine de joueurs, sans compter le départ de tout autant de joueurs (dont celui de Sébastien Frey pour le plus grand bonheur de tout le monde). Ajoutez à cela encore l’arrivée d’un nouvel entraîneur, l’ancien joueur de la Lazio et de la Fiorentina Fabio Liverani qui n’a aucune expérience à ce poste. Certaines nouvelles recrues, comme Alessandro Gamberini ou Francesco Lodi, sans oublier le retour de prêt d’Alberto Gilardino, sont des joueurs qui ont le niveau pour évoluer dans de grandes équipes, et devraient en temps normal permettre à Genoa de viser une place dans la première moitié de tableau. Mais hélas, on n’y croit plus trop, car cette saison est partie pour ressembler aux deux dernières. L’élimination prématurée en Coupe d’Italie face au voisin de Serie B La Spezia en est d’ailleurs probablement un signe avant-coureur.
Le deuxième club de Turin, le Torino FC fait partie du club fermé des 7 équipes ayant remporté plus de 5 titres de champion d’Italie. Il s’agit donc clairement d’un club historique. Mais depuis le milieu des années nonante, le Toro est très largement devenu une de ces équipes de seconde zone. En disputant un plus grand nombre de saisons en seconde division qu’en première durant les 20 dernières années, les Granta éprouvent des difficultés à assurer leur place dans la division supérieure, puisqu’ils ne sont jamais parvenus à s’y maintenir plus de 2 saisons consécutives. Ainsi pour la première fois depuis le début de cette période de crise, les Turinois vont évoluer pour la troisième année de suite aux côtés des plus grandes équipes italiennes. L’objectif du maintien reste pour l’instant d’actualité, et quelques transferts intéressants ont été réalisés dans cette optique. On note l’arrivée d’une flopée de renforts apparemment valables comme Emiliano Moretti, Ciro Immobile, Cesare Bovo et même un ancien bernois Alexander Farnerud. Deux éléments importants ont toutefois quitté le club, Rolando Bianchi, dixième meilleur buteur de l’histoire du club et Angelo Ogbonna défenseur central international formé au club et parti… à la Juve ! Ce transfert n’a pas manqué de faire polémique du côté du Stadio Olimpico de Turin, comme quoi passer d’un camp ennemi à un autre ne laisse pas tout le monde indifférent du côté de Turin, ce qui n’est par exemple pas le cas à Milan. Le pauvre Ogbonna risque d’être accueilli par une sacrée bronca lors du derby de Turin, et pour une fois, il ne sera pas question de racisme. La polémique des transferts s’est encore amplifiée lorsque les dirigeants turinois ont annoncé être intéressés de près par Enzo Maresca, détesté par l’ensemble des tifosi grenats. Les griefs à l’encontre de l’ancien éternel espoir de la Juve ne s’expliquent pas uniquement par le passé bianconero du joueur, mais surtout à cause d’une vieille histoire datant de 2002. Lors d’un derby turinois disputé dans l’antre du Toro, Maresca avait fêté son but égalisateur de la 89e minute en mimant ironiquement un taureau devant le kop turinois. Le principal intéressé dit avoir voulu se venger de Ferrante qui avait fêté son but en mimant un taureau plus tôt dans la partie. Mouais, ça sent les sifflets du côté de Turin cette saison… et la première victime a déjà été Urbano Cairo, président du club, pour sa politique contestable en matière de transfert. Espérons pour eux que la saison ne se termine pas par une relégation et de copieux sifflets.

Chouette, un nouveau derby

Pour la première fois de son histoire la Serie A comptera cette année pas moins de cinq véritables derbys. Après les derbys milanais, romains, génois et turinois, cette année on aura également droit au derby de Vérone. Cela permettra peut-être au stade Bentegodi de se remplir deux fois durant l’année. Deux duels qui s’annoncent chaud bouillant et la confrontation aussi bien directe qu’à distance n’a pas forcément pour favori l’équipe que l’on pense.
Chievo Vérone fait depuis une bonne dizaine d’années partie du paysage quotidien de la Serie A (hormis un petit passage d’un an en Serie B). Absolument inconnu avant la fin des années nonante, Chievo fait office de club récent, tant en Italie que dans la ville de Vérone. Représentant un quartier de la pas bien grande ville de Vérone, Chievo peine à remplir le stade Bentegodi et souffre très nettement d’impopularité chronique face à son ennemi héréditaire l’Hellas Vérone. A son arrivée en Serie A, lors de la saison 2001-2002, le club attirait les sympathies de tout le monde en Italie. Il faut dire qu’en tant que club sans grande histoire, le second club de Vérone n’avait pas assez d’antécédents pour être détesté par les supporters des clubs adverses. Lors de leur première saison dans l’élite, les Clivense s’étaient même permis le luxe de terminer au 5e rang, accédant ainsi pour la première fois de leur histoire à une coupe d’Europe. Mais les années sont passées et Chievo n’intéresse en réalité aujourd’hui plus personne. D’une sympathique équipe surprise on en est arrivé à une simple équipe en jaune qui joue devant 5’000 personnes dans un stade qui fait la part belle au béton armé. Ces dernières années ont donc été plus difficiles, pourtant le deuxième club de la ville de Romeo et Juliette s’accroche toujours tant bien que mal à la Serie A et cette année le maintien sera comme toujours l’éternel objectif. Avec un effectif qui a en partie évolué durant l’été, les Ânes volants possèdent un des plus gros réservoirs de joueurs du championnat et forcément quelques éléments intéressants. Outre le capitaine Sergio Pellissier, il faudra également surveiller l’attaquant français qui monte Cyril Théréau et le patron de la défense l’ex OM Bostjan Cesar. Pour le reste on dira que Chievo possède une équipe relativement anonyme et qu’en fait tout le monde a bien raison de s’en foutre de ce club qui finira bien par retomber dans l’oubli en Serie B.
L’autre club de Vérone, l’Hellas fête cette année son grand retour en Serie A, après une absence de plus de dix ans. Durant la saison 2001-2002, les deux clubs ennemis de la ville s’étaient croisés brièvement, le temps de deux rencontres, avant que l’Hellas ne soit relégué et finisse par sombrer dans les tréfonds du foot italien. Cette saison le derby aura donc une saveur particulière et inutile de préciser que les supporters de l’Hellas Vérone ne manqueront pas cette occasion pour montrer qui est le numéro un en ville et là on ne peut pas vraiment leur donner tort. Avec un effectif qui semble à première vue compétitif pour ce niveau, les Gialloblu ont les moyens de créer la bonne surprise de la saison. Le recrutement estival a été plus qu’intéressant en ce sens et ça n’est pas souvent qu’un néo-promu engage un ancien champion du monde, en la personne de Luca Toni, même si celui-ci pèse quelques kilos en trop. Durant l’été Verona a également recruté d’autres joueurs de qualité et Massimo Donati, Bosko Jankovic, Nikolai Mihailov ou encore Jacopo Sala sont venus renforcer une équipe qui a été aisément promue l’an passé. L’euphorie de la promotion règne donc en ville de Vérone et la plupart des équipes devront se méfier de l’Hellas qui entend surfer sur la vague d’enthousiasme qui entoure l’équipe depuis 2-3 ans. Seul ombre au tableau, et pas la moindre, celle du racisme qui gangrène en partie les tribunes du Stadio Bentegodi lorsque Vérone évolue à domicile. Le stade est déjà sous la menace d’une suspension pour des affaires remontant à la saison passée. Lors d’un certain Livourne-Vérone, les ultras de l’Hellas avaient eu la bonne idée d’entonner des chants diffamatoires à l’encontre de Piermario Morosini ancien joueur de Livourne, décédé sur le terrain en 2012, ce qui a choqué toute l’Italie. Bref, vous l’aurez compris les ultras de Vérone ne sont pas des tous gentils (ceux de la Lazio sont des ziquets à côtés) et ne font malheureusement que refléter en partie la situation de la ville qui est souvent décriée pour ses politiques xénophobes. Inutile de préciser que la première rencontre de championnat entre Vérone et l’AC Milan fait déjà l’objet d’une attention particulière, puisque Balotelli souvent victimes de manifestations racistes de publics adverses défiera les ultras de l’Hellas. La polémique d’avant-match va bon train, puisque même le maire de la ville s’en est mêlé traitant Balotelli de provocateur.

Bonjour et au revoir

Sur les trois néo-promus deux font clairement office de petit poucet dans cette édition 2013-2014. Aussi bien le néophyte Sassuolo que le revenant Livourne font figure de principaux favoris à la relégation. Pourtant au moins un des deux clubs peut espérer sauver sa peau cette saison. Pour l’autre il va réellement falloir réaliser un exploit…
Pour la première fois de son histoire Sassuolo a rejoint l’élite du football italien ce qui constitue déjà un bel exploit sportif en soi. Militant encore en 4e division il y dix ans, le jeune club émilien fait un peu office d’OVNI en Serie A parmi les clubs les plus huppés d’Italie. En effet, Sassuolo est une ville qui ne compte même pas 50’000 âmes et qui ne possède pas un stade aux normes de la Serie A (ni de la Serie B d’ailleurs). Les néo-promus disputaient jusqu’alors leurs matchs à domicile à Modène, et cette saison, ils évolueront à Reggio d’Emilia. Pourtant, il n’est pas si étonnant que cela de retrouver le club le plus modeste de Serie A à ce niveau. Il y a une année de cela, les Neroverdi avaient déjà été à deux doigts de fêter une promotion et c’est un peu comme un fruit mûr qu’est tombée cet été l’ascension en première division. En remportant la Serie B, les Emiliens se sont même assez facilement fait une place dans l’élite. Il faut dire que derrière la petite équipe d’Emilie-Romagne se trouve un homme en particulier, Giorgio Squinzi. Son nom ne dit probablement rien à personne, mais les amateurs de cyclisme connaissent probablement l’entreprise multinationale dont il est le patron, la MAPEI, qui sponsorisait une équipe cycliste mythique dans les années nonante. Après s’être retiré du cyclisme il y a quelques années, le PDG de cette entreprise de colles et de matériaux de construction a décidé d’investir dans une équipe de foot. On s’attendait donc à ce que les recrues estivales aient pour nom Tony Rominger, Johan Museeuw ou Paolo Bettini. Au final, il n’en est rien et Sassuolo a recruté des vrais joueurs de foot, dont deux Suisses, à savoir Reto Ziegler (en prêt) et Jonathan Rossini. Les autres renforts du mercato sont le très convoité Simone Zaza (non ça n’est pas une chanteuse de cabaret parisien), le slovène Jasmin Kurtic, le très bon défenseur central ex-Milan Francesco Acerbi ou encore le roumain Marius Alexe. Il faudra également surveiller le milieu offensif Simone Missiroli qui pourrait être une des révélations de la saison. Ziegler fera donc office de star dans cette équipe qui ne possède pas de grands noms, il est vrai. Cependant, Sassuolo l’a déjà prouvé cet été en remportant le traditionnel Trofeo TIM face à Milan et la Juve, il faudra se méfier du petit poucet qui pourrait donner plus de fil à retordre que prévu.
L’autre petite équipe de Serie A sera sans conteste Livourne. Les Amaranto sont de retour dans l’élite après trois années passées dans la catégorie cadette. Le club toscan n’est pas pour autant un club habitué au plus haut niveau et affirmer qu’il fait partie des grands favoris à la relégation n’est absolument pas usurpé. En effet, un rapide coup d’œil à l’effectif des Amaranto suffit pour comprendre combien il sera difficile d’éviter un retour illico presto en Serie B. La star du mercato du côté du port où tu prends ton ferry pour aller en vacances en Sardaigne ou en Corse, n’est autre qu’Innoncent Emeghara. On ne niera pas que l’ancien merlu a impressionné en Italie la saison passée avec Sienne en réalisant quelques matchs de toute beauté. Mais avoir Emeghara comme tête d’affiche de son recrutement estival signifie que le reste du recrutement ne doit pas être bien folichon… En effet, les autres recrues sont le gardien M21 Francesco Bardi, un Argentin inconnu Nahuel Valentini, l’espoir ex-Inter Marco Benassi ou encore, et c’est peut-être avec Emeghara le seul transfert potable, Leandro Greco qui revient en Italie après quelques années à l’Olympiakos. Bref que des mecs qui envoient au niveau de l’expérience au plus haut niveau ! Avec une équipe aussi peu expérimentée, même le fidèle public du stade Armando Picchi, célèbre pour ses positions d’extrême gauche, réclamait à son président Aldo Spinelli des recrues dignes de ce nom. Avec un effectif comptant au cumulé une centaine de matchs en Serie A, l’entraîneur blondinet Davide Nicola (encore un inconnu) a bien des cheveux gris à se faire.

Le meilleur pour la fin

La présentation des 20 équipes composant cette édition 2013-2014 s’achève avec… attendez on a bien dit 20 équipes ? Il me semble avoir oublié quelqu’un… Ah oui j’allais oublier une énième équipe rouge et bleu, le FC Bologne.
Auteur de bonnes saisons depuis deux ans (9e et 13e), Bologne n’en demeure pas moins une des équipes les plus anonymes de Serie A. N’inspirant pas vraiment de sympathie, mais pas de haine non plus (hormis pour les supporters de la Fiorentina et de Marseille), l’ancien club de Türkyilmaz passe pour ainsi dire chaque année inaperçu ou presque. Certains diraient même qu’il possède un charisme équivalent à celui du FC Tuggen. Pour rendre le club plus sympathique et plus visible, des solutions devraient être prises en considération comme rebaptiser l’équipe FC Bologna Tigers ou comme adopter le rose pétant en lieu et place du traditionnel rouge et bleu comme couleurs du club, bref des trucs de marketing quoi. Il est vrai qu’à Bologne le calcio se partage la vedette avec le basket, et du coup le club de foot souffre quelque peu de cette concurrence. Pourtant le FC Bologne c’est quand même un certain palmarès. Outre les 7 titres de champion d’Italie acquis durant les années où Mussolini était au pouvoir, c’est une Coupe Intertoto en 1998. On en rigole, mais un tel palmarès, certes un peu poussiéreux, n’a rien à envier à certaines équipes actuellement pas loin des sommets européens. Malgré ce beau palmarès et le fait indéniable que les Rossoblu font partie des équipes historiques de la Serie A, on peut sans aucun doute encore une fois leur prédire une saison des plus anonymes ce qui comblerait en réalité le club émilien dont l’objectif affiché est le maintien. Peu de changements ont affecté l’effectif du club rossoblu qui est resté stable. Les nombreux départs et arrivées officiels sont en réalité dus à la pléthore de prêts réalisés lors de la saison passée. Le principal départ est celui d’Alberto Gilardino, meilleur buteur du club la saison dernière, qui est retourné à Genoa, club auquel il appartenait. Pour le remplacer, Bologne a misé sur une vieille connaissance de la Serie A Rolando Bianchi qui a quitté Torino, club avec lequel il aura scoré une septantaine de fois en cinq saisons. Le reste de l’équipe-type a très peu évolué par rapport à la saison passée. Il faudra surtout surveiller le trio offensif du milieu de terrain composé de l’international Alessandro Diamanti et des deux Grecs, l’un au nom de pensionnaire de Ligue 1 Panagiotis Kone, et l’autre au nom imprononçable Lazaros Christodoulopoulos qui comme bon nombre de ses compatriotes arbore un maillot avec son prénom floqué dans le dos. En revanche, la révélation franco-tunisino-algérienne de l’an passé Saphir Taïder a tout récemment fait ses valises pour s’installer du côté de l’Inter. Le caresseur de tibias Diego Perez a ainsi pu récupérer sa place et signer un nouveau contrat, lui qui semblait voué à se trouver un nouvel employeur.
Mon pronostic :
1. Juventus
2. Naples
3. Fiorentina
4. AC Milan
5. Inter
6. AS Rome
7. Lazio
8. Parme
9. Catane
10. Udinese
11. Cagliari
12. Atalanta
13. Bologne
14. Hellas Vérone
15. Torino
16. Chievo
17. Sassuolo
18. Sampdoria
19. Genoa
20. Livourne
Photo Emeghara de Pascal Muller, copyright EQ Images

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