Le Stade-Lausanne sort la tête haute

Au terme d’un match de très bonne facture, le petit David n’a finalement pas battu le grand Goliath. Mais les joueurs du Stade-Lausanne, admirables dans tous les domaines, méritent une avalanche de louages pour leur match héroïque. Comme la plupart des spectateurs présents à Vidy, on a rêvé les yeux ouverts !

Le Stade Juan-Antonio-Samaranch a vibré dimanche après-midi : il y a eu du spectacle, des émotions, des buts magnifiques et une belle ambiance du côté de Vidy. Même la pluie a finalement eu la bonne idée de laisser les acteurs tranquilles tandis que les 400 supporters zurichois – toujours aussi impressionnants par leur nombre – ont été doux comme des agneaux (si, si…). En fait, il n’a manqué qu’une victoire du petit poucet pour que ce dimanche devienne l’un des plus beaux jours de l’Histoire du Stade-Lausanne-Ouchy…

Départ en fanfare

Dès le coup d’envoi, on sent que le SLO est bien en place et qu’il a un bon coup à jouer, ou plutôt un exploit à réaliser. L’excellent Brice Ngindu, intenable sur son côté gauche, se procure une première occasion à la 8ème minute lorsque sa frappe frôle le poteau de Da Costa. Venus avec leur équipe-type, les Zurichois ont la possession du ballon mais sont loin de faire les malins lors des contre-attaques éclairs des leaders du groupe 1 de 2ème ligue inter. Mis à part une action chaude à la 19ème minute, l’actuel septième de Super League est incapable de porter le danger vers le but de Mickaël Castejon, l’auteur du fameux «arrêt psychologique» lors de la qualification mythique du LS à Moscou.
La fameuse magie de la Coupe s’opère une première fois à la 28ème minute : le même Ngindu obtient un coup-franc à l’orée des 16 mètres qui est superbement botté par Julien Ruchat sur la tête de Jamel Kaissi. 1-0 pour le Stade pour la plus grande joie d’un public sous le charme ! Enfin, sauf les 400 Zurichois qu’on n’aimerait pas croiser sur une plage de St-Saphorin un dimanche après-midi estival, si tu vois ce que je veux dire… Piqué au vif, le FCZ va réagir et obtient des occasions aux 37ème, 41ème et surtout 45ème minutes lorsque Gavranovic rate de peu le cadre. Mais la défense du Stade, articulée autour des brillants Kaissi et Geiser (ex-LS), tient le choc et rejoint les vestiaires avec cet avantage mérité.

Le rêve se prolonge

Au retour du thé, les hommes d’Urs Meier ne vont pas mettre longtemps avant d’égaliser. Et de montrer que pour eux, la plaisanterie avait assez duré. L’international Mario Gavranovic crucifie l’ex-remplaçant d’Anthony Favre au terme d’une superbe action. Les joueurs d’Andrea Binotto sont ensuite très proches du KO lorsque des essais de Chikhaoui et Gavranovic touchent respectivement le poteau (54e) et la latte (56e) des cages de Castejon. Serait-ce le jour de chance du SLO, se dit-on ? Ce sentiment va se confirmer à la 58e minute sur une action de Playstation : Rushenguziminega fait une merveille de talonnade pour Ngindu qui bat Da Costa à bout portant. 2-1, pincez-nous, on rêve : c’est le Brésil à Vidy !  
Il reste alors 32 minutes à tenir. 32 très longues minutes. Les Stadistes sont magnifiques d’abnégation, impressionnants de volonté. L’exploit est là, à portée de crampons, devant nos yeux. Hélas, à l’image du Stade Nyonnais la veille face à GC, le gros ne va pas se laisser prendre au piège : suite à une énième poussée de l’attaque zurichoise, la défense du club cher à Richard Dürr finit par craquer. 2-2, tout est à refaire pour des Stadistes qui sont au bout de leurs forces.
Epuisés, les locaux vont prendre un second terrible coup de massue quelques secondes plus tard. Axel Danner commet une faute anodine au milieu de terrain et reçoit un deuxième carton jaune. Une décision aussi sévère qu’incompréhensible de Monsieur Bieri, prouvant une nouvelle fois la faiblesse de notre arbitrage. A 11 contre 11, la mission était difficile ; à 10 contre 11, elle devient impossible. Et le coup de grâce interviendra à 5 minutes du terme via un but d’Etoundi alors que le Stade évoluait à… 9 joueurs, Dihlan Karac se faisant soigner au bord du terrain. Cruel pour ces Stadistes héroïques !
«On était très bien tactiquement, notre défense a fait quelques miracles et on a eu la chance de mener deux fois au score. Par contre, nous étions cuits physiquement en seconde mi-temps. Ça ne pardonne pas face à une équipe de Super League. Et l’expulsion – très sévère à mon sens – nous a définitivement assommés» nous confirmera le talentueux Fabian Geiser après la rencontre.

Les mots du président

Le FC Zurich complète donc le sans-faute des clubs de Super League, lesquels seront tous au rendez-vous des huitièmes de finale. De son côté, le Stade-Lausanne peut être fier de son match, lui qui a fait jeu égal avec l’une des grosses écuries de notre championnat. Charles Berney, président du club depuis six ans, abondait dans notre sens : «Je suis très content sur la forme, moins sur le fond. Malgré les 4 ligues de différence, mes joueurs ont été incroyables. Je leur tire un immense coup de chapeau ! Pour la visibilité d’un club comme le Stade-Lausanne, c’est une chance de pouvoir recevoir une équipe comme Zurich. Il y avait aujourd’hui la présence de plusieurs médias et de la télévision, c’est génial. A ce sujet, il est regrettable qu’un journal comme 24 Heures ne parle quasiment plus de 2ème ligue inter dans ses colonnes, comme il le faisait à l’époque.»
Quant au déroulement de la journée, Charles Berney se montrait également ravi : «Ce fut une très belle réussite grâce au formidable travail des 100 bénévoles. Les frais de la journée (ndlr : 15’000 CHF, dont 10’000 pour la sécurité) seront couverts par les recettes de la buvette, la billetterie et le sponsoring ; l’exercice se soldera donc par un bénéfice. Il convient aussi de remercier les 400 supporters zurichois qui n’ont pas provoqué d’incidents.» En effet, force est de constater que la journée fut proche de la perfection et qu’on en gardera un excellent souvenir, y compris la troisième mi-temps où ton serviteur et quelques membres du Club des 30 ont trinqué avec deux des Seigneurs de la Nuit, tout en écoutant religieusement leurs anecdotes sur les grandes années du LS. Epoque bénie où la Pontaise accueillait 35’000 personnes pour un derby contre Servette…   

Les joueurs du SLO auront désormais trois jours pour récupérer de leurs efforts et de leurs émotions. Mercredi soir, les hommes de Binotto recevront le FC Vernier et tenteront de signer une 6ème victoire en autant de matches de championnat. Le cas échéant, le SLO prendrait déjà 6 points d’avance sur son premier poursuivant ! Après avoir fini à la deuxième place du classement ces deux dernières saisons, le Stade-Lausanne est taillé pour la promotion. C’est évidemment tout le mal que l’on souhaite à ce club ô combien sympathique, qui demeure d’ailleurs le seul où mes talents de footballeur ont pu être mis à contribution…

Stade-Lausanne-Ouchy – FC Zurich 2-3 (1-0)

Stade Juan-Antonio-Samaranch, 1’200 spectateurs.
Arbitres : MM. Bieri, Zrgaggen et Kurnazca.
Buts : 28e Kaissi 1-0, 49e Gavranovic 1-1, 58e Ngindu 2-1, 74e Schönbächler 2-2, 85e Etoundi 2-3.
SLO : Castejon; Danner, Geiser, Kaissi, Karac; Ruchat (51e Demiri), Fungilo, Tebib (82e Gehri); Soos (70e Ammari), Rushenguziminega, Ngindu.
FCZ : Da Costa; Brunner, Nef, R. Koch, Glarner; Chikhaoui (64e Schönbächler), Kukuruzovic, Chiumiento, Pedro Henrique; Chermiti, Gavranovic (64e Etoundi).
Carton rouge : 76e Danner (deuxième carton jaune).

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1 Commentaire

  1. Merci pour cet article sympa.
    Les clubs de la périphérie lausannoise se portent à merveille en ce début de saison!
    chacun dans leurs ligues respectives(Stade Lausanne-Azzuri90-Le Mont)Il y a que le LS qui déçoit.Bravo au Stade Lausanne pour ce match 🙂

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