Période XXXVIII : 4 – 10 novembre

Le Ballon d’Or a déjà délivré sa liste des meilleurs joueurs de l’an 2013. Plus de deux mois avant la fin de l’année ! Cela démontre bien – si ce n’était déjà fait – à quel point cette pantalonnade grotesque n’a aucun rapport avec les performances des joueurs sur le terrain mais sert surtout à faire l’autopromotion des jouets des nouveaux maîtres qataris de la FIFA. A l’inverse, le Crampon Rouge, plus incorruptible que jamais, continue inlassablement à noter avec une objectivité et une neutralité sans faille les évolutions des meilleurs joueurs de la planète.

Les tops

1. Cristiano Ronaldo (Real Madrid) 25 points

Cristiano Ronaldo a de nouveau réalisé une semaine stratosphérique avec un but et un assist en Ligue des Champions à Turin, trois buts, un penalty obtenu et une passe de but en championnat contre Real Sociedad. Après, le fait que le Real passe quatre buts en une mi-temps en trottinant à l’un des représentants du pays en C1 démontre encore une fois que la Liga tient désormais plus de l’exhibition pour touristes que d’une vraie compétition sportive. Enfin, chacun ses goûts, les duels caricaturaux du catch font aussi recette et le duel entre le gentil Messi contre le méchant Ronaldo n’a rien à envier à celui opposant le preux John Cena à la vipère Randy Orton. Et il ne fait aucun doute que sur l’année 2013, le Portugais joue deux classes au-dessus que son éternel rival Lionel Messi. Le hic, c’est qu’il n’a rien gagné et a foiré tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un match important, la demi-finale de Ligue des Champions contre Dortmund, la finale de Coupe du Roi contre Atletico ou encore le match de qualifs pour la Coupe du Monde contre Israël. Pire, suivant les événements des semaines à venir, il pourrait déjà compromettre son année 2014 si le Portugal échoue en barrages contre la Suède et si le Real perd encore du terrain sur Barcelone en Liga.
2. Heung-Min Son (Bayer Leverkusen) 20 points
 Heung-Min Son constituait le transfert vedette du mercato estival du Bayer Leverkusen. Mais, depuis le début de la saison, il s’était fait voler la vedette par le duo Sam-Kiessling. Le Coréen a attendu de retrouver le SV Hambourg qui l’a révélé pour justifier le prix du transfert. Avec trois buts pleins de sang-froid plus un assist, l’ailier de 21 ans a fait exploser la défense hambourgeoise ; il sera à surveiller de très près vendredi par la défense suisse. 
3.  Paul Pogba (Juventus Turin) 15 points
Paul Pogba était au four et au moulin lors des vingt premières minutes étourdissantes qui ont vu la Juventus assommer des Napolitains complètement dépassés. La suite ne fut malheureusement pas de la même veine et a vite tourné à la guerre de tranchées, tout de même émaillée de deux éclairs, le coup franc somptueux d’Andrea Pirlo et le splendide enchaînement amorti-volée de Paul Pogba qui parachevait de la meilleure manière son match plein.   

Les gardiens

1. Tim Krul (Newcastle United) 12 points
Dimanche après-midi, Tottenham Hostpur s’est heurté à une muraille hollandaise dans les buts de Newcastle, Tim Krul, auteur d’une dizaine de parades dont quelques-unes assez ahurissantes, notamment cette déviation de Soldado et ce coup franc de Sigurdsson qu’il va chercher derrière lui ou cette reprise à bout portant de Paulinho sauvée du pied. Et quand il a enfin été battu, c’est la latte qui l’a sauvé : la chance du grand gardien. En face, un contre de Loïc Rémy aura suffi pour donner la victoire aux Magpies. Et voilà comment s’é-Krul les rêves de titre des Spurs ? 
2. Bernd Leno (Bayer Leverkusen) 8 points
Avec au moins cinq parades décisives, Bernd Leno a préservé un 0-0 à Donetsk qui place Leverkusen en ballotage favorable dans la course aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Dans un tel soir de grâce, on comprend pourquoi ce jeune homme de 21 ans a déjà poussé vers la sortie Rensing, ex-successeur désigné de Kahn au Bayern, et Adler, numéro deux de l’équipe d’Allemagne. A peine rentré d’Ukraine, son club décidait de prolonger son contrat jusqu’en 2018. Pas sûr qu’il aille au bout : autant le Leno hésitant du dernier Euro M-21 en Israël ne détrônerait même pas Kevin Fickentscher dans les buts du LS, autant celui monstrueux de Donetsk peut aspirer à jouer un jour dans l’un des plus grands clubs du continent. De ceux qui gagnent des titres s’entend, ce qui n’est pas tout à fait le cas de Neverkusen.
3.  Roberto (Olympiakos Le Pirée) 4 points 
En 2011, après une seule saison à Benfica, Roberto Jimenez Gago était renvoyé d’où il venait, à Saragosse, pour insuffisance de performances. Comme cela ne s’est pas très bien passé en Aragon avec une relégation, l’Espagnol a tenté l’aventure en Grèce, ce qui lui a permis de retrouver son ancien club de Benfica en Ligue des Champions. Pour une revanche éclatante puisque Roberto a tout sorti et permis à son équipe de s’imposer 1-0 et de prendre une sérieuse option pour une place en huitième de finale, au détriment de ce club lisboète où il n’avait pas le niveau pour jouer.   

Les défenseurs

1. Wes Brown (AFC Sunderland) 12 points
 La pire défense d’Angleterre a livré une partie homérique pour vaincre l’armada offensive de Manchester City (1-0). Si tout le secteur défensif des Black Cats mériterait la citation, à l’image d’un énorme Sebastian Larsson, la palme revient aux anciens Mancuniens Phil Bardsley et Wes Brown. Les deux défenseurs ont campé dans leur camp pendant 89 minutes d’attaque-défense mais ont trouvé le moyen d’aller associer leur talent pour inscrire l’unique but du match avec Bardsley à la conclusion et Brown à l’ouverture. Le retour de ce dernier après 21 mois d’absence pour blessure, ajouté à l’arrivée d’un nouvel entraîneur, l’ancien joueur de Chelsea Gustavo Poyet, un spectacle à lui tout seul sur son banc, laissent augurer des jours meilleurs du côté du Stadium of Light. 
2. Ricardo Rodriguez (VfL Wolfsburg) 8 points
 Ricardo Rodriguez a joué les sauveurs lors de la victoire de Wolfsburg contre Dortmund: en 1ère temps, un placement judicieux lui permet de sauver seul devant Reus, Lewandowski et Aubameyang, rien que ça, puis il égalise d’un coup franc insidieux en début de deuxième période, avant de commettre deux fautes de dernier recours sur Lewandowski dans les arrêts de jeu qui valaient expulsion et pénalty. Mais sans intervention du scandaleux Jochen Drees, qui mériterait d’être interdit à vie de pénétrer dans un stade de football, lui qui avait déjà réussi à sanctionner Neven Subotic sur l’action qui a mis un terme à la saison du Serbe. Quand il s’agira de refaire l’histoire de cette saison 2013-2014 de Bundesliga, on s’apercevra que c’est peut-être un défenseur suisse qui a fait perdre le titre au Borussia Dortmund, avant même le choc au sommet contre le Bayern. Et moi je culpabilise atrocement : je laisse tomber mon équipe deux matchs et voilà qu’elle compromet sérieusement ses deux principaux objectifs de la saison. Promis, je vais être plus assidu à l’avenir.
3. Daniel Wass (Evian-Thonon-Gaillard) 4 points
Evian-Thonon-Gaillard a réalisé le bon coup du week-end en prenant un point dans l’ambiance surchauffée du stade Louis-II contre les smicards de l’AS Monaco. Auteur de l’ouverture du score sur une montée opportune, le latéral danois Daniel Wass a sérieusement contrecarré les plans de Falcao et consorts. Le titre est encore loin pour le jouet de Dmitri Rybolovlev.

Les milieux

1. Timo Werner (VfB Stuttgart) 12 points
L’Allemagne peine à se trouver des attaquants de pointe, par contre elle souffre d’une étonnante épidémie de jeunes milieux de terrain talentueux. Les Müller, Kroos, Draxler, Götze, Özil, Reus, Gündogan, Schürrle et autres Sam font déjà figure d’antiquités que pointe déjà la génération suivante, personnifiée par Max Meyer de Schalke et Timo Werner de Stuttgart. A 17 ans et 249 jours, le nouveau prodige du VfB a été éblouissant dans le Badener-Derby à Freiburg avec deux buts, un slalom maradonesque dans la défense des Breisgauer et un face-à-face conclu avec beaucoup de sang-froid. Ces deux réussites magnifiques lui valent le titre de plus jeune double-buteur de l’Histoire de la Bundesliga.
2. Steven Gerrard (Liverpool) 8 points
Comme chaque semaine ou presque, il se trouvera l’un ou l’autre lecteur pour pleurnicher sur la non sélection de Luis Suarez mais les deux buts de l’Uruguayen contre Fulham tiennent surtout de la cosmétique ; le vrai match winner, c’était bien Steven Gerrard, impliqué sur les quatre réussites liverpuldiennes : deux balles arrêtées sur les deux premiers buts, une inspiration et un changement de jeu inspirés à l’origine du troisième et une récupération à l’énergie sur le quatrième. Sa remarquable fidélité à son club de loser n’a pas permis au capitaine des Scousers d’être souvent en position de lutter pour le titre. Et si, dans une Premier League dont tous les ténors paraissent bien fragiles cette saison, c’était l’année ou jamais ? Le temps commence à presser.   
3.  Yoann Gourcuff (Lyon) 4 points
Tiens, un revenant ! Lorsqu’en fin de match il a introduit Yoann Gourcuff, en pleine polémique sur son état de santé après un forfait en Europa League, Rémy Garde tentait surtout de garder le ballon pour contenir les assauts d’une équipe de Sainte-Etienne bien décidée à renouer enfin avec la victoire dans le derby du Rhône à Geoffroy-Guichard. Mais le nouveau Zidane, cent trente-deuxième du nom, a fait mieux que cela : il s’est amusé avec la défense stéphanoise sur le flanc gauche avant de déposer le but victorieux, à la dernière seconde, sur la tête de l’autre joker du jour, Jimmy Briand.  

Les attaquants

1. Wayne Rooney (Manchester United) 12 points

Manchester United n’est peut-être plus aussi flamboyant qu’il a pu l’être par le passé mais il n’est pas non plus complètement mort et n’a pas encore abdiqué dans la défense de son titre de champion d’Angleterre, à l’image d’un Wayne Rooney monstrueux de combativité et d’abnégation lors du triste choc contre Arsenal. Et pour couronner cette folle dépense d’énergie, le leader charismatique des Red Devils a tiré le corner qui a permis à Robin van Persie de causer la perte des « petits joueurs » (© Rooney) d’Arsenal. Si la tactique ultra-défensive des Gunners leur avait permis de réaliser le hold-up à Dortmund, elle a été sanctionnée à Old Trafford et c’est tant mieux pour le football.
2. Zlatan Ibrahimovic (Paris Saint-Germain) 8 points
Après le petit accroc sans conséquences contre Anderlecht, le Zlatan SG a repris sa marche en avant en battant Nice 3-1. Malgré les millions investis et sa constellation de stars, le jouet qatari est plus que jamais dépendant de sa majesté Ibrahimovic qui a lui aussi claqué un triplé contre les Aiglons, histoire de bien préparer son duel avec Cristiano Ronaldo.    
3. Youssef El Arabi (Grenade)  4 points
Puisque l’on est dans les triplés, mentionnons aussi celui de Youssef El Arabi dans le derby andalou contre le décevant Malaga du duo Schuster – Celestini. Le Franco-Marocain côtoie désormais Pedro, Villa et Benzema au classement des buteurs et fait mieux que Neymar ! Pas mal pour un joueur de 26 ans dont les références avant l’Espagne étaient Caen et Al-Hilal… 

Les flops

1. Raphaël Varane (Real Madrid) –15 points

Juventus 2 – Real Madrid 2, c’est un peu Raphaël Varane 2 – José Martin Caceres 2, tant la responsabilité des deux joueurs est largement engagée sur les deux buts encaissés par leur équipe respective. Si c’est le Français qui a les honneurs de la sélection, c’est que l’Uruguayen s’est lui au moins partiellement racheté en centrant sur le but égalisateur de Llorente. 
2. Timo Hildebrand (Schalke 04) –10 points
Depuis que Manuel Neuer a trahi son club de cœur pour les millions bavarois, le poste de gardien de but est un vrai souci à Schalke. Les jeunes Fährmann et Unnerstall n’ayant pas supporté la pression, c’est l’ancien Timo Hildebrand qui occupe le poste. Mais sans jamais démontrer pourquoi, en 2006, toute l’Allemagne faisait de lui le successeur de Kahn et Lehmann dans les buts de le Nationalmannschaft. Et ce n’est pas sa bévue monumentale devant Eto’o et Chelsea qui va faire remonter sa cote.
3. Javier Hernandez (Manchester United) –5 points
On raille souvent des bourdes de gardiens ou des autogoals spectaculaires mais il est certains ratés d’attaquants qui méritent tout autant les honneurs du bêtisier. Le but vide manqué par Javier Hernandez à San Sebastian sur le caviar de Shinji Kagawa est de ceux-là. Mauvais rebond ou pas, Chicharito n’avait pas le droit de rater ça ; voilà qui n’améliorera pas son temps de jeu famélique à Old Trafford et, s’il est aussi efficace en barrages contre la Nouvelle-Zélande avec le Mexique, le champion olympique en titre n’est pas encore au Brésil. Mine de rien, ce nul concédé contre l’équipe la plus faible du groupe place Manchester dans une situation pas si confortable que cela avant deux matchs pièges à Leverkusen et contre l’imprévisible Donetsk.
Photo de Zlatan Ibrahimovic, copyright louisgigrsca

Écrit par Julien Mouquin

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7 Commentaires

  1. Pour Liverpool, ,si on remplaçait « équipe de loser » par « club qui n’as pas les moyens illimités de City et de Chelsea » ?
    Et qui est malgré tout arrivé en finale de la champions league 2 fois ces 10 dernières années ?

  2. @gabu

    Ci-dessous le top 10 des sommes dépensées (Net spending) par les clubs de PremierLeague sur les 5 dernières saison:

    Liverpool à dépensé le double de United pour un bilan fracassant de 0 titres. United lui en à récolté 8 (4 championnats, 2 league cup, 1 Champions league, 1 club World cup)

    => Losers

    Manchester City: £430.77 million
    Chelsea: £159.7 million
    Liverpool: £99.25 million
    Sunderland: £57.6 million
    Tottenham Hotspur: £49.4 million
    Manchester United: £47.25 million
    Swansea City: £8.25 million
    Everton: £5 million
    Newcastle United: -£30.25 million
    Arsenal: -£31.3 million

  3. en réalité les 5 dernières saisons ça fait 2009-10-11-12-13, et Manchester n’a remporté « que » 3 championnat d’Angleterre et 2 league cup , ce qui est déjà énorme. De plus les rouages étaient déjà bien en place avant ces 5 saisons.

    Pour Liverpool le chantier etait grand il y a 5 ans, mais la patience commence a porter ses fruits.
    Ce qui est sur c’est que les transferts judicieux n’ont pas été légions avant 2012. Malgré les sommes dépensées, l’estimation de la valeur des équipes 201314 place d’ailleurs united largement devant Liverpool.

    Mais j’avoue ce n’était pas innocent de ma part « d’oublier » de mentionner MU dans mon premier commentaire 😉

  4. CR7 mérite le ballon d’Or. Si la Fifa le refile encore à Messi c’est bien la preuve que c’est du grand n’importe quoi.

    Le donner à Zlatan, mouais pourquoi pas.

    Seul regret, c’est que 2 d’entres-eux jouent dans des championnat exhibition où (mise à part l’Athletico), y a personne pour rivaliser avec le Barça et le Real.

    Triste. Même le championnat de France est plus intéressant avec plus de suspense.

  5. @Keca12

    Il doit y avoir une erreur dans ton classement, ou la saison 13/14 n’est pas prise en compte? Car Arsenal à payer Özil plus que 31.3 million…

  6. @Mytch,

    En effet la saison 13/14 n’est pas prise en compte

    @gabu,
    Le sommet du « blues » ayant été la somme payée pour Caroll… Mais je suis d’accord avec toi, le vent tourne et le premier trophé de Liverpool n’est à mon avis pas loin.

    Ce sera d’ailleurs amplement mérité, rien que pour la patience et la passion de leurs fans

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