Période XL : 18 – 24 novembre

Une sélection fortement teintée par les performances des Cocoricos et des futurs déçus du Ballon d’Or vous attend cette semaine. Mais rassurez-vous, nous avons aussi trouvé la place pour nous moquer ouvertement du boxeur genevois qui s’emploie chaque semaine à torpiller les éphémères renaissances du FC Sion.

Tops

1. Cristiano Ronaldo (Portugal et Real Madrid) +25 points
Pas toujours décisif dans les matchs qui l’étaient, CR7 nous a fait un récital fantasmagorique dont même Linda de Suza aurait été fort fière. Buteur unique sur les deux matchs des play-offs mondiaux, seulement un Ronaldo royal pouvait zlataner Ibra et les siens en Suède. Courses en diagonale et finition d’une précision horlogère font du gominé de Santo Antonio un favori méritoire à notre Crampon Rouge, au cas où tout le jury du Ballon d’Or était en vacances sans télévision ces dernières semaines.
2. Zlatan Ibrahimovic (Suède et PSG) +20 points
Et dire que malgré une tête légèrement décroisée et un missile mal jugé par Rui Patricio, Zlatan n’aura pas réussi à envoyer à lui tout seul ses compatriotes suédois au Brésil. Dommage pour Ibra qui nous aurait fait rêver à Rio autant que ses coquines de compatriotes, tout heureuses de faire une sale concurrence aux travelos de Copacabana. La touche technique de Zlatan et son arrogance inégalable manqueront à cette CM 2014.
3. Sergio Agüero (Manchester City) +15 points
Nommé déjà meilleur joueur du mois d’octobre dans la Barclays Premier League, Agüero a remis le couvert ce week-end en atomisant les inexistants de White Hart Lane. Avec déjà 17 buts au compteur au mois de novembre, le beauf de Maradona est devenu quasiment injouable pour les défenseurs anglais, surtout depuis qu’il a modulé sa fréquence de goleador sur celle des services précieux de l’Espagnol Navas.

Gardiens

1. Vincent Enyeama  (Lille OSC) +12 points
Avec ses 855 minutes d’invincibilité, le gardien international nigérian Enyeama représente la bonne surprise du chef dans la cage nordiste (un peu le Fickentscher lillois en quelques sortes…). Débarqué du relevé championnat israélien (Hapoel et Maccabi), le très physique Enyeama fut décisif à plusieurs reprises face aux Toulousains avec notamment un arrêt in-extremis devant Regattin dans les arrêts de jeu. Avec seulement 4 buts encaissés cette saison grâce aux prouesses de son portier, pas étonnant de retrouver le LOSC de Girard sur les talons des imprenables Parisiens.
2. Simon Mignolet (FC Liverpool) +8 points
Sans Mignolet, les Reds s’en prenaient une demi-douzaine dans le derby du Merseyside. Instinctif face à son pote de la nationale Lukaku, Mignolet aura par contre de la peine à dégoupiller Courtois de son poste de titulaire chez les Diables Rouges…quoique ?
3. Manuel Neuer (FC Bayern Munich) +4 points
Dortmund et ses fans ont un peu tout essayé pour déstabiliser le solide gardien des Bavarois. Toutefois, ni un déluge de bananes balancées par les horticulteurs indigènes, ni les tentatives de Mkhitaryan, Lewandowski ou Reus ne mirent à mal un Neuer aussi impressionnant sur sa ligne que dans ses longues relances à la Barthez. Avec un gardien qui se transforme régulièrement en Pirlo des surfaces, les attaques du Bayern fusent et détruisent un peu tout sur leur passage. Irrésistible?  

Défenseurs

1. Mamadou Sakho (France et Liverpool) +12 points 
Avant son futur prêt hivernal pour Wigan ou Crystal Palace, Sakho a sublimé ses moussaillons en devenant le capitaine vénéré du Radeau de la Méduse version Deschamps. Un but de junior F et un but du genou font de l’oublié d’Anfield le héros de toute une nation. De là à en faire un titulaire du coté de Liverpool, c’est une toute autre histoire.
2.  Madjid Bougherra (Algérie et Lekhwiya Sports Club) +8 points
En marquant le but le plus laid de ces éliminatoires, Madjid Bougherra qualifie du bout du bout l’Algérie pour la CM 2014. Ce but n’empêchera toutefois pas le caillassage des Fennecs de retour au pays après leur traditionnelle élimination en phase de poule d’une Coupe du Monde. Risible.
3. Tony Jantscke (Borussia Mönchengladbach) +4 points
Si le Gladbach de Lucien Favre émerge finalement du ventre mou de cette Bundesliga, il le doit avant tout à une défense bien plus solide que lors de la saison précédente. Au sein de celle-ci, Tony Jantscke se fit l’auteur d’une excellente performance avec des interventions au cordeau face à Ibisevic et consort. A défaut de remettre en question la suprématie de Philipp Lahm dans la Mannschaft, un remplaçant intéressant pour Löw ?

Milieux

1. Yohan Cabaye (France et Newcastle United) +12 points
Cabaye, c’est un peu un joueur dont on ne sait trop quoi en faire. Trop bon pour les pinces de St-James mais trop juste pour le Top Four anglais. Trop bon pour être remplaçant en EDF, mais pas assez bon pour dégommer définitivement ce «ferme ta gueule» de Nasri. Toutefois, durant le match retour contre l’Ukraine, Cabaye a fait le sale boulot et montré comment mouiller le maillot à ses mal-élevés de coéquipiers. Une performance mondiale qui mérite une distinction. C’est fait.
2. Mario Götze (Bayern Munich) +8 points
34 minutes auront suffi au Judas de Dortmund pour mettre à mal son ancienne équipe du Signal Iduna Park. Rentré sous les hip hip hip hooraus de la foule, Götze fit plier Weidenfelder sur son quatrième ballon avant d’en distiller de cruciaux à ses attaquants qui firent le reste. Peu revanchard, Götze s’en alla sans dire mot à la fin de la rencontre. La classe.
3. Frank Lampard (Chelsea FC) +4 points
Remis en selle par Mourinho et replacé en soutien des attaquants, Lampard prouva toute son utilité face à des Hammers totalement dépassés par la vitesse d’exécution de Chelsea. Pénaltys rageurs et reprises précises des seize mètres sont désormais un trademark breveté «Frank Lampard» en Angleterre.

Attaquants

1. Carlos Vela (Réal Sociedad) +12 points
Toussotant un peu son football depuis la qualification de la Sociedad pour la CL, Vela est revenu sur le devant de la scène ce week-end en inscrivant quatre buts face à Vigo. Mené 3-1 avant l’expulsion de Fontas, la Sociedad put compter sur trois buts en 20 minutes de l’ex international mexicain. Depuis ses escapades nocturnes à Mexico City, Vela refuse toutefois de jouer pour El Tri. Dommage, il pourrait presque nous manquer au Brésil.
2. Romelu Lukaku (Everton) +8 points
Bien que discret en première mi-temps, Lukaku s’est mis en branle comme tous les Evertoniens dans les vingt dernières minutes du derby des Beatles. Grâce à un plat du pied enseigné dans tous les bons centres de formation et un coup de tête engagé face à un Johnson scotché au gazon, le sympathique attaquant belge a prouvé une fois de plus que Mourinho avait fait tout faux en ne le conservant pas à Chelsea.
3. Antonio Cassano (AC Parma) +4 points
Cœur fragilisé puis meurtri par une expérience catastrophique à l’Inter, Cassano tente de renaitre tant bien que mal du coté de Parme. Auteur d’uen superbe course balle au pied sous l’œil expert d’un Inler peu intéressé par la pratique du tacle glissé, le mal-aimé du Calcio a réussi un fort joli but face aux Napolitains en dilettante. Une esquisse pour le retour de Cassano chez les Azurri ?

Flops

1. Vincent Rüfli (FC Sion) –15 points
L’engagement de Vincent Rüfli par le Prince d’Octodure s’avère être une erreur totale de casting. Si notre CC national n’en est pas à son coup d’essai pour engager n’importe quel pékin au CV aussi alléchant qu’un kebab servi à Oldham, le parachutage de Rüfli à Sion est une insulte à la longue tradition des grands défenseurs sédunois, tels les Isoz, Balet et Quentin pour ne citer que les meilleurs. Déjà que le FC Sion n’avait pas besoin d’un saboteur pour faire dérailler sa mécanique claudiquante, l’ex international Suisse (1 sélection, la seule et l’unique) et boxeur de parking à ses heures perdues n’a rien trouvé de mieux que de mettre Pedro Henrique sur orbite et précipiter son équipe dans l’abysse de médiocrité dans lequel le club se complait depuis quelques saisons. Faible techniquement, mauvais dans son timing, Rüfli n’a rien à faire au FC Sion. Qu’on le renvoie vite au bout du Lac Léman, peut-être que Chênois saurait en faire quelque chose…et encore.
2. Evgen Khacheridi (Ukraine et Dynamo Kiev) –10 points
Alors que Frankie partait embrasser le poteau de corner, Khacheridi décida de cisailler inutilement le Goncourt de Boulogne. Renvoyé au vestiaire prématurément après ce deuxième carton jaune, le Gréco-Ukrainien précipita ses coéquipiers dans une défaite qui allait faire enrager la Romandie tout entière. Comment ne pas lui en vouloir d’avoir repoussé de quelques mois l’implosion inéluctable de cette équipe de France. Partie remise ? 
3. Franck Ribery (France et Bayern Munich) –5 points
Dans la course au Crampon Rouge (accessoirement au Ballon d’Or), notre Franckie Zahia a été franchement médiocre face aux Ukrainiens. S’entêtant dans des dribbles inutiles face à trois armoires de l’ex-KGB et nous faisant des «demi-Ginola» au poteau du corner à la 92ème minute, Ribery s’est fourvoyé dans tous ses choix. Et ce n’est pas sa performance lors de la Marseillaise finale qui nous fera changer d’avis !
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images