Le onze fictif de la demi-saison du FC Sion

Avec cette fin d’année qui approche, nombreux sont les journaux à dresser l’équipe de l’année ou du moins celle de la demi-saison. Pour être plus original et parce que CartonRouge.ch aime prendre le contrepied, ton site préféré te propose l’équipe qu’aurait pu avoir le FC Sion en cette saison 2013-2014. Et quand on pense qu’on se farcit Yartey, Ferati et Rüfli à la place…

L’abondance de biens

Sion dispose de moyens confortables avec le potentiel financier de son magnat de l’architecture. Malheureusement, une âme ne s’achète pas, tout comme une vision à long terme ou un projet de jeu viable. Cependant, il faut reconnaître que Sion a toujours su accomplir un devoir à la perfection : celui de détruire le potentiel ou du moins d’amoindrir le talent des joueurs réputés pour leur brio ou leurs capacités à transformer un collectif. Comme c’est actuellement le cas avec Vidosic, ces joueurs arrivent à Sion avec un bagage certain et une aura parfois mondiale (comme c’était le cas avec Gattuso) puis ils entrent dans cette «Machine à régresser» qu’est le club valaisan pour finalement finir aux oubliettes ou à Lausanne.
Le plus drôle est cependant ceux qui sont jugés par le directeur sportif (CC), l’entraîneur (Tintin) et le staff technique (Constantin et ses sbires) comme étant trop mauvais pour continuer dans ce paradis pour talents qu’est le FC Sion. Accueillis par la cellule de recrutement (Christian) pour un talent certain, ils repartent une année après pour la plupart décrié pour leur incompétence et leur dilettantisme. Les poursuites judiciaires étant optionnelles… Mais le talent ne se perd pas. Voici donc l’équipe qu’aurait pu avoir le FC Sion en cette saison 2013-2014 si le club avait un vrai projet derrière la tête, en 4-2-3-1 bien sûr :

Gardien

Germano Vailati
Décrié du jour au lendemain par son président mégalomane, Germano a fait vibrer tout un peuple plusieurs années durant. Sérieux et appliqué, il a été destitué pour mettre le Bouffon égyptien qui n’a fait rêver personne. Accumulant les bourdes et se prenant pour Allah sur terre, le pharaon aurait mieux fait de ne jamais venir. Vailati a finalement décidé de jouer les doublures à Bâle où il voyage en Europe à l’œil, s’entraîne avec la meilleure équipe de Suisse, joue chaque trois mois (plutôt bien), encaisse sa retraite et remplit son palmarès. Il y avait pourtant un des futurs gardiens de l’équipe nationale dans nos rangs.

Défenseurs

Stefan Glarner
Le Stefan doit bien se marrer. Titulaire inamovible à Thoune, il débarque à Sion, la jeunesse pour lui avec un talent indéniable. Vite placé en réserve, on ne donnera jamais la chance à celui qui aujourd’hui a joué neuf matchs solides au FC Zurich durant les deux premiers tours. Trop mauvais pour le FC Sion, mais assez pour Thoune et Zurich aujourd’hui mieux classés que le club valaisan.
Michael Dingsdag
Destitué de son piédestal pour sa soi-disant fainéantise et son manque d’implication, le joueur hollandais est parti comme si Sion ne voulait plus de lui alors que c’est plutôt lui qui ne voulait plus de Sion. Aujourd’hui à GC, il forme avec Grichting la charnière la plus solide de Super League (avec celle du FC Bâle). Ferati qui ?
Stéphane Grichting
Lui a senti l’entourloupe et a su l’éviter de justesse. Quand Stéphane décide de rentrer en Suisse, son choix doit naturellement se porter sur le FC Sion, club de son cœur, ville située à 20 minutes de son Chalais natal où habitent encore ses parents. Sauf que Sion doute de ses capacités, tantôt trop vieux tantôt trop lent, l’eunuque d’Istanbul est snobé propre en ordre. «Non merci». La suite, vous la connaissez…

José Gonçalves
José Gonçalves est peut-être le meilleur exemple du gâchis «made in Sion». Arrivé de Saint-Gall mais surtout de l’étranger où il a accumulé une réputation solide, le joueur naturalisé suisse ne s’impose pas à Sion et personne ne comprend vraiment pourquoi. Manque de confiance ? De structure ? D’infrastructure ? De sérieux ? De projet ? D’encadrement professionnel ? Ou de tout ça ? Il quitte Sion pour les Etats-Unis où il est rapidement élu meilleur défenseur de Major Soccer League. CQFD.

Milieux

Gelson Fernandes
Le cas Fernandes est probablement le plus moche de cette sélection. Le joueur d’origine cap verdienne est le seul sédunois provenant du centre de formation à avoir éclos lors des dix dernières années (si si, dix…). Désireux de rendre au club ce que celui-ci lui avait donné, il décide de rentrer au pays pour défendre les couleurs valaisannes, ses couleurs ! Le tableau est beau, il vient de construire à Grimisuat, sur le coteau valaisan, est devenu papa et possède tous ses proches et sa famille en Valais. C’est le retour de l’enfant prodige. Treize matchs plus tard, il redécolle. Moche…
Geoffroy Serey Die
Le «cas Serey Die» est différent car il n’a pas été décrété comme trop mauvais pour le club mais celui-ci l’a vendu car il était justement trop bon, à l’instar de Sio par exemple. Mais lui aurait pu (dû) être retenu. Certes, il est dur d’empêcher un joueur de partir quand les sirènes de la Ligue des Champions et les zéros d’une fiche de paie l’appellent. Mais il ne fait aucun doute que la loyauté de l’Ivoirien n’aurait pas été prise en défaut si le club lui avait proposé un vrai projet et des perspectives d’avenir. Symbole de combattivité et très attaché au Valais, il aurait pu incarner le vieux briscard du milieu de terrain qui déblaie et distribue. Mais Geoffroy était arrivé à un stade où Sion ne pouvait plus rien lui offrir et le bougre a su déguerpir au bon moment.

Sébastien Wüthrich
Le sketch Wüthrich est l’archétype du recrutement valaisan. Comme une charogne, CC s’est jeté sur la faillite neuchâteloise pour y débaucher quelques joueurs (comme il l’a fait cette année avec Le Mans). Sébastien arrive donc avec un bon statut et un peu de folie dans les godasses. Relégué sur le banc, en tribune, puis en M-21, les tuiles s’entassent au point qu’il est cédé avec plaisir à Saint-Gall, en prêt, pas longtemps après. Aujourd’hui parmi les meilleurs ailiers de Super League, CC pleurniche en une du journal orange pour rapatrier le joueur. «Séb, fais pas le con, reste où t’es».
Mario Mutsch
Le paragraphe écrit précédemment pour Wüthrich est identique à celui pour Mutsch à quelques détails près. Le Luxembourgeois arrivait de Metz mais il est également reparti pour Saint-Gall, vendu cependant. Talent indéniable et international à ses heures perdues, Mario s’inscrit parmi ses noms qui ont transité par Tourbillon où ils auraient pu exploser mais où ils ont bien failli bousiller leur carrière.
Pascal Feindouno
Complet intermittent du spectacle, le Guinéen possède cependant de l’or à la place des pieds. Encore aurait-il fallu le transférer légalement… Arrivé au milieu de la pagaille alors que le club était interdit de transfert, Pascal a réussi en quelques matchs à qualifier le club pour la phase de groupe de l’Europa League et à redonner une touche «funky» aux Valaisans. Un gros gâchis quand on pense qu’il avait le potentiel de transfigurer l’équipe sédunoise pour plusieurs saison.

Attaquant

Emile Mpenza
Des attaquants comme ça, on en fait peu… A Sion, sur les 10 dernières années, on a eu Kuljic et Emile, le reste n’était que fioriture. Sens du but, présence et volonté, tout ce qui fait un grand attaquant est dans ses gênes. Alors certes, à l’instar de Serey Die, il est parti car il était trop bon pour le Valais. Mais quand on voit la destination (Neftchi Bakou), on se dit qu’un projet viable, un peu de stabilité et quelques liasses auraient aisément suffi à le retenir. Il a 35 ans aujourd’hui, mais un peu d’expérience devant ne fait jamais de mal.

Entraîneur : Gennaro Gattuso

Il est le symbole le plus criard de l’irrespect de l’omnipotence du président valaisan. Arrivé avec une aura monstrueuse, Gennaro était là pour faire prendre au club valaisan une autre dimension, pour l’exporter et pour le vendre à travers le monde. Le coup était parfait aussi bien pour CC que pour Gattuso qui s’assurait une porte de sortie honorable et une reconversion en douceur. Mais le respect et la loyauté n’étaient présents que dans les mots du Calabrais. Vite destitué de son piédestal, réduit au rang de simple «nobody», le champion du monde 2006 est propulsé du jour au lendemain sur le banc comme sur un braisier plus limogé dans la foulée. «Au revoir, merci pour le coup de pub mais dégage car ta fiche de paie devient encombrante !»

Remplaçants : les jeunes du centre de formation

Combien de jeunes ont passé par ce centre de formation réputé ?… Des milliers depuis sa création, plusieurs centaines depuis la remonté du club dans l’élite. Sion a l’art de détruire les diamants bruts, de brûler les ailes des espoirs les plus prometteurs ou de ne jamais laisser percer des jeunes au talent certain. Les noms de ceux qui pourraient compléter ce onze plutôt compétitif se trouvent par dizaines. Florian Berisha par exemple qui a longtemps été meneur de jeu des équipes suisses espoirs, Damien Germanier qui aura joué un match de Super League au marquage de Chipperfield pour son baptême du feu/jubilé à ce niveau, les frères Franck et Dannick Yerly qui transitent encore aujourd’hui de tous les côtés car le club n’a pas la volonté de les intégrer. Gilles Levrand dont les présences sur le banc ont été nombreuses mais dont l’entrée s’est finalement faite éternellement attendre. Authony Sauthier ou Didier Crettenand à qui on a donné du temps de jeu pour finalement les désavouer au profit de joueurs exotiques dont le talent, lui, est souvent difficile à cerner. Ou alors tous ces jeunes qui ont joué un match d’une saison, souvent avec brio, parfois en scorant, et qui tombent dans l’anonymat dès la saison suivante avec l’arrivée de mercenaires. Je pense là à Kevin Neuhrohr, Michele Morganella, Dorian Zambaz et j’en passe.
Aujourd’hui, ces jeunes s’appellent Benjamin Kololli, Léo Lacroix, Mathieu Debons, Freddy MVeng, Matteo Fedele, Max Veloso, Birama NDoye ou encore Gaëtan Karlen. Ce dernier fait d’ailleurs partie de la catégorie «diamant brut». Son potentiel est monstrueux et sa marge de progression encore énorme. A Bâle, GC ou ailleurs, j’aurais prédit à ce jeune un brillant avenir. A Sion, je pense plutôt retrouver son nom, dans cinq ans, le mardi dans le Nouvelliste, dans la rubrique football régional, pour un triplé en 2ème ligue.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Écrit par Raphaël Zumofen

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8 Commentaires

  1. Bravo ! Rien à rajouter, tout y est. Un gâchis incroyable, des carrières brisées, quand ce n’est pas stoppées net. Supporter du FC Sion, je vois le club s’enfoncer jour après jour avec fatalité. Des années que je n’ai pas vu de jeu, de projet à long terme ou de projet tout court. On attend chaque fois monts et merveilles de joueurs soi-disant magiques qui font 3 matches laissant entrevoir leurs possibilités avant de sombrer pour on ne sait quelle obscure raison. L’équipe décrite dans l’article laisse rêveur…

  2. Il y a malheureusement beaucoup de vérités dans l’article. Sion qui fut jadis un club formateur reconnu est aujourd’hui un fossoyeur.

    Après il faut rester objectif pour tout le monde. Feindouno n’a rien à faire dans un club professionnel. Il sort un coup de génie de temps en temps et repart hiberner quelques semaines. Bon débarras

    Gelson, même si je l’aime beaucoup, était juste mauvais à son retour.

    Mpenza (de loin le meilleur de la liste) ne voulait pas rester.

    Vailati a certes été traité comme de la m***, mais après une saison exceptionnel, on a rapidement vu ses limites. Aucune assurance dans les sorties et des relances catastropohiques. Vanins est largement meilleur.

  3. tout est bien dans l’article sauf un détail: Gattuso.. Franchement, ce demi-retraité était aussi entraîneur que CC est architecte. C’est une imitation d’entraîneur, un Canada Dry qui a le goût etc. etc.
    Kolloli a joué à Lausanne, ce fut un naufrage sans canot de sauvetage.. Idem pour Lacroix
    quant à Morganella… il est remplaçant au Mont… tu vois la classe..!

  4. Je suis pas forcément complètement d’accord avec ton onze mais on sait tous que le foot n’est pas une science exacte. Je suis, en revanche, très convaincu par le fond de ton article. J’ai, enfin particulièrement aimé ta conclusion A quand un club de socios avec un président élu? Joyeuses fêtes de fin d’année à toi. A bientôt;-)

  5. Michele Morganella est titulaire indiscutable au Mont, leader de 1re ligue Promotion. Il joue latéral gauche ou milieu de couloir dans le 4-2-3-1 de Claude Gross.

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