Black Stars, I Löw Ayew

Après une première mi-temps lancinante et aussi indigeste qu’une fondue au cheddar au soleil d’Accra, Muntari décida d’enlever le bas et Götze de faire gicler le haut (pour mieux exhiber ses Teutons). Au final, une deuxième mi-temps délicieusement sexy qui nous a fait saliver les pupilles et démontré que la Mannschaft est humaine. Merci messieurs.

1. Le résumé.  Après une première mi-temps qui n’a existé que parce que le foot, c’est organisé comme ça, (allô, nan mais allô quoi !), cette rencontre africo-teutonique implosa en seconde période pour nous offrir un spectacle «bandantissime». Oubliant les espaces fermés et les tirs stériles de loin, les acteur jetèrent loin le manuel Ikea pour armoires bancales et construisirent un petit chef d’œuvre avec les moyens du bord. Les Ghanéens commencèrent par tarabiscoter l’arrière garde allemande avec le remuant Atsu qui enrhuma plus d’une fois un Hummels qui a dû se réveiller tout refroidi ce matin. Malgré l’emprise ghanéenne, les Allemands prirent brièvement l’avantage en profitant d’un John Boye qui s’était remis en mode L1, version CFA du FC Rennes. Toutefois, André Ayew avait d’autre dessein en tête lorsqu’il polisha un centre d’Harrison pour venir le déposer somptueusement dans la cage d’un Neuer tout ébahi. Puis, sur une relance d’un Lahm miné par sa position excentrée, Gyan vint se faire pardonner toutes ses vendangées initiales pour un 2-1 fort provisoire. Le stade éructa, sans doute bien impressionné par la danse du cul mise en scène par les joueurs africains en furie.
Mais patatras, se réjouissant peut-être trop tôt, les Black Stars oublièrent gauchement leur positionnement sur corner et Klose égalisa d’un nouveau but laid, aussi important soit-il. Rageant.
2. L’homme du match.
Alberto Valverde, l’homme au râteau, le porteur d’eau ou plus simplement jardinier de son état au stade de Fortaleza. Alors que le match se jouait sur un rayon de 20 mètres en première période, le verdoyant Alberto a mis une secouée mourinhnesqe aux 22 flémards à la pause afin qu’ils utilisent tous les mètres-carrés de la pelouse qu’il s’était crevé le fion à pomponner durant tout le printemps.
Message reçu 5 sur 5 par André Ayew qui nous démontra qu’après sa saison de tout repos sur la Cannebière, sa boule à zéro n’induisait pas forcément que son compteur personnel y reste. Un but que le coiffeur d’Ayew ne cesse de se repasser en boucle depuis…
3. La buse du match.
Le père Boateng. Alors que ses deux lascars avaient organisé un blocus général sur l’aile gauche du terrain, il suffit que leur entraineur respectif les extirpe de leur bataillon à la mi-temps pour libérer le champ de bataille. N’aurait-ce pas été plus simple si Papy Boateng avait commandé les passeports de ses deux garnements à la même Chancellerie ou au même revendeur du marché aux puces d’Accra ?
4. Le tournant du match.
Le mercato hivernal de l’OM. Au lieu d’envoyer Jordan Ayew à Sochaux, José Anigo aurait vraiment dû l’enterrer dans l’unique club au monde qui sait faire fructifier les futurs Messi, l’Olympique des Alpes de la Porte d’Octodure. Ainsi, on n’aurait pas eu à endurer l’action de la 66ème où, à 2 contre 1, le 2-1 aurait sûrement été 3-1, si vous me suivez. D’ailleurs Stephen Keshi ne s’y trompe pas dans sa déclaration d’après-match. «Gyan a marqué un deuxième but, mais Jordan l’a arrêté».
5. Le geste technique du match.
Y’en avait à boire et à manger dans ce match (ou plutôt du Parfait et du Sinalco si tu es rédacteur à CartonRouge.ch). Entre les «biciclettas» défensives de Boye, la relance à la main à trois feintes de Neuer brevetés Vorsprung durch Technik et enfin le but tête-genou les yeux grands fermés de Götze, le téléspectateur a été servi. Toutefois, le geste qui remporte au Challenge Vincent Rüfli de la technique défensive, c’est le tacle d’Asamoah venu d’outre-tombe à six minutes de la fin du match. Rocco Siffredi aurait été vraiment fier de cette troisième jambe télescopique venue de nulle part pour ôter le ballon des protège-tibias de Müller.

6. Le geste pourri du match.
Les aventures spéléologiques de Löw dans son naseau et la dégustation du fruit de son grattage. Tout ce curetage pour finalement décider d’envoyer le périlleux Klose gâcher la belle fête qui se préparait sur la Corne de l’Afrique, de qui se moque-t-il ?
7. Ce match m’a fait penser à…
A une fondue moitié-moitié au Cheddar. Les premières fourchettes pas terribles, mais au fil du repas, en trempant préalablement le pain dans une bonne Guinness, on y prendrait presque goût et en redemanderait.
8. L’anecdote.
Le premier match de foot dispute au Ghana fut organisé par un Jamaïcain en 1903, sur les pelouses du Parc Victoria. Je ne voudrais pas vous enfumer ici mais mes sources m’assurent que l’herbe était de très bonne qualité malgré la forte sécheresse ambiante.
9. Les tweets à la con.
– #CM14 : Les Ghanéens roulent Neuer pour la deuxième fois. C’est Ghana bis #kéké #jesors
– #CM214 : Ça commence bien ce match, André Ayew a déjà réussi 5 passes pour son frère qui est sur le banc des remplaçants (@L’Epique)
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10. La rétrospective du prochain match.
Encore tout chaud de leur deuxième mi-temps terrifique, les Black Stars grillent les Portugais 5-0 dans un match marqué par deux expulsions tragi-comiques. Tout d’abord, celle de Pepe qui d’une «bicicletta» à la John Boye arrache la tête du juge de touche qui s’était apparemment oublié sur un hors-jeu. Ensuite, l’arbitre Graham Poll juste sorti de sa retraite pour toujours avoir un représentant anglais à cette CM doit éconduire Jordan Ayew qui insistait de jouer cette partie avec un deuxième ballon personnel à lui tout seul.
Dans le deuxième match du groupe, les Allemands débarquent les Ricains pour leur démontrer que 70 ans après, ils ont su corriger leurs problèmes de logistiques. Sur la célébration de son deuxième but personnel, Klose se claque la cinquième vertèbre en essayant un double-salto arrière. Salivant à ces images, Candeloro tombe sous le charme du foot et demande immédiatement d’aller couvrir la prochaine CM féminine au Canada avec Nelson Monfort. Le CSA s’oppose mais DSK fait jouer ses influences pour valider le transfert.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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