Kimi Raikkonen est devenu champion du monde de formule 1 au cours d’un dernier Grand Prix complètement fou. Le Finlandais a permis au sport automobile d’éviter l’éclosion trop rapide et formatée de Lewis Hamilton, pour qui la FIA a vendu le peu d’âme qui lui restait.
Au départ, personne ne songeait à l’éventualité que le titre échappe à McLaren-Mercedes. Crédité de 15% de chances de l’emporter par les bookmakers, Raikkonen partait à Interlagos dans la peau de l’outsider. Bien placées en 2ème et 4ème positions sur la grille, les Flèches d’argent n’avaient qu’à se positionner dans le sillage des Ferrari pour assurer un titre de champion du monde des pilotes qui leur semblait acquis depuis bien longtemps. Mais la Scuderia et cette satanée dame chance sont passées par là.Le Finlandais volant prenait un excellent départ et Alonso un malin plaisir à dépasser son jeune coéquipier qui, pour une fois, ne défendait pas sa position et choisissait la sécurité. Lorsqu’Hamilton vit les prémices d’une révolution se faire sentir, il tenta le tout pour le tout et sortit bêtement de la route après avoir posé ses gommes sur la partie sale du tracé. Relégué en 8e position, il remonta toutefois quelques concurrents avant que sa machine ne lui joue des tours.
Massa, Todt, Raikkonen et Alonso jubilent
Boîte de vitesses bloquée, il recula au 18ème rang attendant que son premier rapport (n’allez pas croire qu’il était puceau jusqu’ici) ne se réenclenche par miracle. Son écurie bascula alors sur une stratégie à trois arrêts qui allait s’avérer fatale pour le Britannique. Alors qu’il comptait 17 points d’avance à deux courses de la fin, Hamilton a fait connaissance avec les aléas de la course, le tout concentré en deux week-ends cauchemardesques. En Chine, son manque d’expérience l’expédiait sur le bas-côté sur le chemin des stands encore humide. Au Brésil, sa voiture connut ses premiers problèmes de fiabilité depuis le début de saison.
Malgré les alternoiements de la FIA, bizarrement toujours en sa faveur, Lewis Hamilton a réussi l’exploit de tout perdre «comme un grand» en fin de saison. Il va toutefois falloir attendre le verdict d’un ultime recours (au sommet sur l’échelle du ridicule) de McLaren-Mercedes, concernant la température de l’essence injectée (!) dans le réservoir de la Williams de Rosberg et des BMW-Sauber de Heidfeld et Kubica. Les tabloïds britanniques auront mis tout leur poids dans la balance, rien n’y fera, le meilleur l’a emporté.
Frustrés ces dernières saisons par des problèmes moteurs récurrents sur sa McLaren qui lui ont coûté plus d’un titre, Kimi Raikkonen a cette fois-ci su tirer le meilleur parti de sa Ferrari, pourtant également récalcitrante en quelques occasions. Pour le plus grand bonheur de Fernando Alonso, qui n’a certes pas conquis un 3ème titre consécutif, mais qui a pris un plaisir non-dissimulé à voir le titre échapper in extremis à son coéquipier.
Lewis Hamilton a des raisons de tirer la gueule…
C’est donc le Finlandais de 28 ans, établi à Wollerau dans le canton de Zurich, qui coiffera le numéro 1 la saison prochaine. Il conduira toujours avec à ses côtés Felipe Massa. Le Brésilien, sur ses terres, a montré un dévouement sans faille au cheval cabré en ne disputant pas la victoire à son collègue et se laissant finement dépasser dans les stands pour laisser à Raikkonen le soin d’aller chercher les 10 points nécessaires à son sacre.
Ice-Man, l’homme qui prépare ses courses bourré dans une discothèque, le pilote qui s’en va boire un cocktail sur un yacht après avoir abandonné à Monaco, qui se déguise en gorille pour une course de jet-ski, s’est enfin quelque peu lâché après cette course mémorable. Pour le plus grand plaisir des journalistes, il a enfin donné une conférence de presse cohérente, lors de laquelle ses réponses étaient plus longues que les questions posées. De mémoire de reporters, c’était bien la première fois…
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