Ambricole et on espère que tout se passera bien

Après s’être littéralement délecté du grand format de la RTS consacré à la pétanque dimanche soir et avoir appris avec un soulagement plus qu’intense la bonne tenue du Salon Suisse de la Caravane à Berne la semaine prochaine malgré les nouvelles mesures sanitaires qui ne toucheront que les événements mineurs comme le foot et le hockey, Carton-Rouge a décidé de ne pas se laisser abattre. Dans sa grande bienveillance, la rédac’ s’est refusée à envoyer son scribouillard le moins dommage, celui-là même qui était déjà allé se geler les miches à la Valascia en février (quelle idée saugrenue !), tester le plan de protection de la Vaudoise aréna à ses risques et périls. Mais ce n’est pas pour autant que nous renonçons à rire de tout ce qui bouge (et même parfois de ce qui est parfaitement statique, hein Yann Sommer ?), même à bonne distance. Résumé d’une soirée aux relents apocalyptiques qui nous rappellent vaguement le 13 mars dernier.

Le plan de protection

Au retour de la première manche de cette double confrontation face à Ambrì, une chose était sûre: aucun virus ne pouvant survivre à un voyage dans l’une des deux régions suisses bloquées dans l’ère glaciaire, le match aurait bien lieu. Le représentant principal de la firme Dafalgan (apparemment également sponsorisé par feu la Placette) et ses collègues du Conseil d’Etat vaudois ont bel et bien interdit les manifestations de plus de 1000 personnes au terme d’un suspense et d’une série de rebondissements dignes des meilleurs épisodes de Derrick. Mais seulement depuis dimanche matin, hein. Un apéro prévu de longue date, ça s’annule pas comme ça. Comme y’en a point comme nous, on avait évidemment attendu que Berne plante sur les freins, que le Valais lui emboîte plus ou moins le pas et que Neuchâtel et Fribourg hésitent pour bouger à notre tour. Apparemment il était également nécessaire d’attendre que le Conseil fédéral tienne non pas une mais deux conférences de presse pour nous dire, nous rappeler et vérifier qu’on ait bien noté que des mesures seraient peut-être éventuellement envisagées dans le pire des cas 7 jours plus tard. Horst Tappert aurait eu la larme à l’œil devant tant d’action s’il ne l’avait pas fermé pour la dernière fois il y a douze ans.

On sent que la fin de la saison est proche et qu’on veut finir en beauté, EHL style !

Les joueurs en télétravail

Guillaume Anex, Victor Oejdemark, Petr Cajka, Emilijus Krakauskas et Lee Roberts ont été envoyés renforcer les divers clubs fermes du LHC. Notre plus grand regret est évidemment l’absence du Lituanien de Malley grâce auquel nous aurions dû pouvoir titrer « Les Schlumpf et le Krakauskas » lors d’une confrontation face à Zoug. Qu’à cela ne tienne, nous nous contenterons du Cosmoschlumpf si celui-ci obtient l’une de nos trois étoiles la prochaine fois.

Le joueur en isolement

Oui, littéralement. Tim Bozon. Tout comme Cory Conacher la semaine dernière et Charles Hudon hier soir, tous en contact avec des individus infectés, selon toute vraisemblance. Pas du voyage dans la municipalité de Quinto mardi, le rejeton de qui vous savez n’a pas non plus touché la glace de Prilly hier soir. Déjà échangé de Genève à Lausanne plus ou moins contre son gré cet été, le Français doit être absolument ravi de ce que cette mirifique année 2020 lui a offert jusqu’à maintenant. Comme nous tous, mon gars.

Le joueur sous respirateur 

Justin Krueger. Craig MacTavish a trouvé un moyen infaillible de lui faire porter le chapeau pour les buts encaissés et ainsi continuer à justifier son temps de jeu aussi limité que la culture hockeyistique d’Antoine Descloux: le faire jouer uniquement en infériorité numérique. Le fils de Ralph est tout de même parvenu à échapper à la vigilance de son entraîneur pour subrepticement apparaître sur deux shifts à 5 contre 5 en première période face au HCAP. Quand on vous dit que la population a relâché sa garde depuis la fin de la première vague, en voilà une illustration jusque sur le banc lausannois.

Le vengeur masqué

Charles Hudon. Depuis que celui dont on a de la peine à savoir s’il est un incompris au talent incroyable ou un imposteur qui mérite de croupir en quatrième ligne en AHL jusqu’à la fin de ses jours est arrivé en Suisse, Lausanne semble être devenu la coqueluche de tous les médias québécois. Bon, au moins dans le cas de la coqueluche, il existe un vaccin.

Bref, difficile de retrouver Charlie dans tout ça, d’autant que les quelques articles élogieux parus dans La Presse et Le Journal de Montréal – dans lequel on apprend que « mettre la table » est un équivalent de faire une passe décisive – ont été accueillis par une véritable shitstorm de commentaires dénigrant « cette ligue de garage suisse » dans laquelle celui qui « ne devrait pas trop se faire aller le mâche patate » est allé s’échouer.

George Bernard Shaw a dit un jour « England and America are two countries separated by a common language. » Que dire de la francophonie ?

Enfin on vous dit tout ça et voilà qu’il est surnuméraire (bon d’accord, en isolement apparemment, mais c’est moins rigolo) dans cette pauvre équipe de hameau européen face aux smicards d’outre-Gothard. Oups. On aurait dû « se garder une petite gêne » selon une expression locale maintes fois répétée cette semaine en réponse aux jérémiades de Hudon envers son ancien club avidement relayées par la presse de la Belle Province.

Le patient zéro

Christoph Bertschy, qui écope de la première pénalité du soir pour les locaux alors que ces derniers allaient pouvoir bénéficier d’une double supériorité numérique. On vous parle ici d’un mal qui gangrène les Lions depuis le début de la saison: l’indiscipline. Les rassemblements privés de plus de 10 personnes étant à nouveau interdits depuis samedi minuit, on a peut-être trouvé le moyen d’éviter une surcharge du banc d’infamie du côté du capitaine Mark Barberio et ses hommes.

Le faux positif

Denis Malgin. Avec nos excuses à Dustin Jeffrey, on doit vous avouer qu’on l’aime déjà ce joueur. Dommage que cet engagement ne soit qu’un trompe-l’œil destiné à durer à peu près aussi longtemps qu’une relation amoureuse de Joey Tribbiani. De début janvier, la date de péremption du centre helvético-russe dans notre ligue vient probablement de passer à début novembre. Pas simple, l’amour au temps du corona.

Les travailleurs essentiels

Le team réseaux sociaux du plus grand club de ce côté-ci de la Venoge qui se démène depuis plusieurs semaines pour occuper le terrain médiatique à défaut de pouvoir remplir la patinoire.

22 (!) stories sur Instagram à ce sujet. Win-win: on évite le chômage partiel à deux employés et on s’assure le soutien d’au moins 4 supporters pour la venue du Eh-Ha-Tsé Biou.

Le foyer d’infection

Fribourg apparemment.

Stupeur et tremblements en apprenant que le virus s’attrape plus facilement en s’enlaçant tendrement sur la glace qu’à travers un masque assis sur son siège…

La zone rouge

Le visage de John Fust après une décision arbitrale aussi douteuse qu’une tentative de communication interpersonnelle de l’OFSP en deuxième période.

La période d’incubation

Celle de Brian Gibbons. Il lui aura fallu quelques matches pour convaincre son coach qu’il était indispensable dans à peu près toutes les situations, même spéciales. La preuve avec son assist de haut vol pour Malgin sur l’ouverture du score à la 32ème minute.

Encore un peu et celui qui semblait ne pouvoir que singer un attaquant étranger de qualité deviendra viral. Pourvu que son attitude soit contagieuse au sein de l’effectif vaudois.

Les mesures d’urgence 

Il était plus que temps pour le département marketing du club de rappeler que le hockey est une chose, mais que la Vaudoise aréna est avant tout une salle de spectacle et le théâtre d’animations en général assez gênantes. Comme cette année le spectateur est captif, confiné dans son secteur et tenu d’éviter de trop postillonner en entonnant des chants guerriers, c’est tout bonus. Bon et surtout il faut vite vendre des machins avant la deuxième fin du monde cette année.

Comme on ne pouvait pas décemment dire à tous ces gens masqués qu’on allait fêter… Halloween, on a trouvé autre chose.

Pas de bol, la perspective de recevoir un autocollant en forme de « C » gratuitement (oui, oui, tout ça pour ça) en l’honneur du capitaine mythique aux 7 matches joués pour le LHC n’a pas suffi à déplacer les foules. Des 4341 billets vendus, seuls 2657 ont été déclarés présents hier soir. De là à dire que la perspective d’un nouveau « mini lockdown » (sic) a jeté un froid…

L’applatissement de la courbe

On parle ici de la courbe statistique de Michaël Ngoy, assez peu inquiétante pour les cerbères adverses en général. Celui qui avait jusqu’alors marqué 7 buts en 6 saisons à Ambrì en a enquillé un huitième à l’occasion de son 1000ème match en ligue nationale. Un taux de positivité qui ne nécessitera aucun appel du médecin cantonal. 

L’immunité collective

Celle des deux portiers pendant une première grosse demi-heure sans grand relief.

Le vaccin

Christoph Bertschy, encore lui, auteur d’un doublé sur le 2-0 et le 3-1 de ses couleurs. De quoi annihiler son effet patient zéro évoqué plus tôt et injecter une bonne dose de confiance à ses coéquipiers. Surtout de quoi assurer une victoire du Lausanne HC malgré la réduction du score de Julius Nättinen à 5 contre 3 à 3 minutes de la sirène.

On ne sait pas si on peut toujours utiliser « le gardien était masqué » comme excuse en 2020…

La minute Didier Raoult

On va encore être accusé de sucrer les fraises mais vous nous pardonnerez au vu de notre grand âge. On a appris via le 24 Heures, parti à la cueillette d’informations, que Sacha Weibel était une fois encore sorti du bois pour se plaindre des nouvelles mesures édictées par le canton. Faut-il comprendre par là qu’une formule à 5300 spectateurs masqués ferait finalement son bonheur ?

La deuxième vague

Dans le monde du hockey, elle ne commencera officiellement que le 2 novembre prochain, date de la pause qui devait normalement être consacrée à l’équipe nationale. Il est même prévu que tout soit rentré dans l’ordre début janvier, date planifiée de la fin de ce hiatus hockeyistique. Sacrée coïncidence quand même.

Ne le dites pas trop fort, mais à CR on n’est pas franchement convaincus que les rassemblements masqués et soumis à un plan sanitaire strict soient des vecteurs de contamination plus importants que quelques covidiots absolument étanches à toute forme de compréhension de la gravité de la situation. Mais ceci est une autre histoire.

Dans l’intervalle, les Rouge et Blanc enchaîneront dimanche avec une rencontre de Coupe de Suisse face au IiiiiiiiiiishockRRRRRReykRRRRRRlub Biou. On n’a jamais été aussi heureux du fait que les quelques citoyens helvétiques qui connaissent l’existence de cette compétition s’en tamponnent le coquillard, voire même s’en lustrent l’asperge. Dans ces conditions, la toute nouvelle limite à 1000 otages spectateurs sera facile à respecter.

Salut les gars, on se revoit de l’autre côté du tunnel.

A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.