Dünner, des émotions et du sang froid

On adorerait les revoir ces trois-là…

Une question taraudait tous les esprits avant la rencontre ca-pi-ta-le de samedi dans l’optique d’accrocher une (fort) hypothétique sixième place directement qualificative pour les séries finales. Les Lausannois allaient-ils piquer du nez en enchaînant un quatrième match en cinq jours au sortir d’une pause olympique agrémentée d’une véritable pollectomie rectale collective administrée par John Fust ? Ou allaient-ils au contraire se montrer aussi dangereux qu’un sentier balisé en bordure d’une zone de chasse au sanglier du Cantal ? C’est peu dire que l’attente était presque aussi insoutenable que le visionnement en boucle d’une vidéo TikTok du PLR.

Le match en deux mots

Censuy-Caudray.

Le trajet entre deux arrêts renannais au cours duquel le bus qui nous emmenait au stade s’est retrouvé bloqué derrière une ambulance stationnée au milieu de la route durant de longues secondes qui sont venues à bout du peu de patience qui restait à notre chauffeur, aussi affable que si on venait de lui proposer de confectionner ses propres cocktails Molotov sur le front ukrainien. Ce n’était pas un corbillard (ils sont en général stationnés Route de Romanel 10), mais difficile tout de même de considérer cela comme un bon présage pour des Lions encore convalescents.

Les trois étoiles du match

On a la flemme de copier-coller ce machin (⭐️) trois fois, alors on vous le dit d’un coup d’un seul: la première triplette locale Sekáč-Fuchs-Riat. Il aura fallu 40 rencontres, mais le LHC a enfin trouvé quelque chose qui ressemble un tant soit peu à ce que le reste de la ligue appelle une ligne de parade. À égalité numérique et en situations spéciales, absolument toutes les offensives dangereuses sont sorties de leur palette. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de localiser un geste constructif de Maïqueule Frolík depuis des mois, croyez-nous.

Non, on déconne, évidemment. Nos trois lascars, tout comme leurs coéquipiers, se sont fait proprement moucher par un Roman Červenka qui n’a pas eu besoin de forcer son talent outre mesure puisqu’il n’a eu qu’à se baisser pour ramasser les offrandes lausannoises dans une zone défensive transformée en autel sacrificiel pour l’occasion (0-1, 6ème et 1-4, 51ème). Pas sûr que cela suffise à convaincre les dieux du hockey d’intercéder en leur faveur à l’avenir.

*Insérer une métaphore foireuse sur la fin de saison lausannoise et le chantier estival pharaonique qui attend leurs dirigeants*

Le tournant de la saison (ou pas)

L’engagement du Dr. Saul Miller, coach mental de son état et trois titres nationaux sur son CV, comme nous l’apprenait le 24 Heures la semaine dernière. L’auteur des deux pavés que Petr Svoboda se promet d’ouvrir depuis des années (Performing Under Pressure et Why Teams Win) a intérêt à travailler vite. En effet, la mise en page de son site internet ne semble pas des plus propices à une explication détaillée de ce qu’est une élimination en pré-playoffs.

Comme on est d’humeur taquine (et que perdre nos 7 lecteurs d’un coup ne nous coûte pas grand chose au demeurant), on ajoutera qu’on avait laissé tomber Breaking Bad en milieu de deuxième saison à l’époque. On bâille rien que d’y repenser. Stay tuned, dans notre prochaine bafouille on vous expliquera pourquoi Kaamelott ne nous fait sourire qu’avec parcimonie et comment on n’a jamais réussi à franchir l’écueil du premier épisode de Game of Thrones. Eh oui, il n’y a pas que Vladimir Poutine qui est infréquentable.

Le slapshot en pleine lucarne du match

Le sens de l’à-propos du docte préposé au Vidéotron qui nous indique le chemin de la sortie directement après le quatrième but adverse. Du grand art. On nous souffle d’ailleurs que le commis aux platines devait être de mèche, puisqu’il a choisi ce même instant pour décongeler I Gotta Feeling des Black Eyed Peas. Ouch. 

On réalise que les préposés et autres commis du club le plus ambitieux de Suisse lacustre sont peut-être des femmes après tout. Avec toutes nos excuses pour ce manque d’inclusivité crasse. On vous laisse ajouter les balises épicènes idoines.

Vous saviez que Malley était situé à une latitude de 46.5286553° et une longitude de 6.5991414° vous ?

Le vieux rotoillon en cloche du match

Le planter de lame suivi d’un triple boucle piqué de Martin Gernát sur le 1-4 concocté pour son compère Červenka par celui qui est presque regretté dans nos contrées cette année, alors qu’il était terriblement regrettable en son temps sous les couleurs prilléranes: Sandro Zangger. Un grand classique, accompagné d’une assistance du pur produit du centre sport-études de la Pontaise Igor Jelovac sur le 1-3 de Nico Dünner (40ème). On se contentera du fait que Nathan Vouardoux (blessé) et Iñaki Baragano sont quant à eux restés cois.

On rappellera à notre Grenat dyslexique bronzé à Pékin qu’assister à d’autres compétitions aux JO, c’est bien. Tenter de les mettre en pratique en match, c’est tout de même un peu fort de café. Même lorsqu’il s’agit d’impressionner les résidents du fief de la famille Knie.

Rendons à Čésár ce qui lui appartient, le brave défenseur slovaque aura tout de même engrangé quelques points précieux en zone mixte pour ses compétences en compréhension orale bien au-dessus de la moyenne.

Le chiffre à la con

11. Non, ce n’est pas le nombre de joueurs du LS qui ont été conspués par les derniers inconscients présents dans les gradins de la Tuilière après leur dernière prestation à domicile.

Onze, c’est le nombre de fois qu’un soir de match à la Vaudoise aréna s’est transformé en événement spécial (une expression qui aura bientôt autant de sens dans l’absolu que « remontada » et « GOAT ») avant l’affrontement qui nous occupe. Après la présentation des joueurs, celle de la mascotte puis de l’association des anciens joueurs du LHC, celle des athlètes olympiques vaudois de Tokyo, Halloween, Movember, LHC Plays 4 Kids, le match QoQa (et accessoirement le retrait du maillot de Florian Conz), le match de soutien à la LHC Academy, celui du centenaire et la promotion du e-sport, place à la rencontre en faveur du LHC féminin.

Nul besoin d’ajouter qu’au vu de la rareté des occurrences susmentionnées entourant une sortie des Lions cette saison, on avait la chair de poule à la simple prise de conscience du moment privilégié que l’on était en train de vivre. D’autant qu’il ne restera plus que la présentation des athlètes olympiques vaudois de Pékin, le match du VI de légende, le match du Québec et le match des fondateurs avant la clôture de la saison régulière.

Bref, vivement le retour de la Champions Hockey League, cette compétition au cours de laquelle l’intensité de chaque duel est telle qu’elle se suffit à elle-même. Ce sera d’ailleurs l’occasion d’aller voir des matches à la BCF Arena et aux Vernets la saison prochaine, tiens.

L’anecdote

Bonne nouvelle pour les supporters du club: en plus de donner son âme, sa jeunesse, ses heures de sommeil et sa santé mentale aux Rouge et Blanc, on peut maintenant également leur donner son sang. 

Et sinon dans les tribunes ?

LIBERTAAAAYYYYYY ! Plus une seule restriction sanitaire en vue ! Dommage, on aurait vraiment voulu voir à quoi aurait ressemblé un convoi de protestation de la SO parqué sur le parvis de la Vaudoise aréna sur le modèle des camionneurs d’Ottawa. A l’instar des food trucks, on y aurait probablement trouvé à boire et à manger.

La première ornière de cette nouvelle route commune est quand même arrivée drôlement tôt…

La minute Jonas Junland

La série saisonnière face à Rapperswil est à elle seule un véritable hommage à notre défenseur favori. 1-5, 2-5, 0-7, 2-5. 22 buts encaissés pour 5 marqués, 0 point engrangé. Solide.

La rétrospective du prochain match

Après cette série de 4 sorties en 5 jours, petit rythme pour boucler la saison régulière: 8 parties en 14 jours, soit plus d’un match toutes les 48 heures. En attendant, si on était le club du copropriétaire moscovite Gregory Finger, on irait mollo sur les salaires et les transferts et on essaierait de retirer un peu de cash à conserver sous un matelas, juste au cas où.

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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