Le 1. FC Köln attend le retour du Messie

Le 1. (à prononcer «erst») FC Köln est à la Bundesliga ce que le Lausanne HC est au championnat suisse de hockey : un club immensément populaire (plus de 40’000 spectateurs de moyenne en 2e division !), situé dans l’une des plus grandes villes du pays et un environnement économique prospère mais qui ne parvient pas à s’implanter durablement dans l’élite nationale.

Relégués en mai dernier, les Geissbocke semblaient en mesure de fêter un retour immédiat en 1ère Bundesliga puisqu’ils occupaient la tête du classement après cinq journées. Mais la mécanique s’est grippée avec la blessure de la star montante Patrick Helmes, 22 ans, «der neue Podolski», auteur de sept buts lors des cinq premières journées de championnat.

En l’absence de son buteur, Cologne a certes éliminé Schalke 04 en Coupe mais surtout aligné une série du six matches sans victoire en championnat qui a été fatale à l’entraîneur Hans-Peter Latour. Depuis lors, l’intérim (comme au LHC) est assuré sans grand succès par Holger Gehrke. Et ce, jusqu’à l’arrivée de l’enfant (prodige) du pays, Christoph Daum, attendu comme le Messie du côté du Rhein Energie Stadion. Celui-ci avait débuté sa longue carrière d’entraîneur à Cologne qu’il avait alors mené à deux reprises au titre de vice champion d’Allemagne en 1989 et 1990. Par la suite, Daum a conduit Stuttgart au titre de champion d’Allemagne, emmené Leverkusen en finale de Champion’s League et aurait dû diriger la Nationalmannschaft s’il n’avait pas été protagoniste d’une sombre affaire de drogue. Après avoir dans un premier temps décliné l’offre pour raisons de santé, l’ex-entraîneur de Fenerbahce s’est ravisé devant l’insistance des supporters et de solides garanties financières. Au bénéfice d’un contrat de quatre ans, Christoph Daum a pour mission de redonner au club de son coeur sa gloire passée. Actuellement hospitalisé, M. Daum entrera en fonction la semaine prochaine, après le match que Cologne disputera à Fürth.
D’ici là, il s’agissait de limiter les dégâts en recevant Munich 1860. Comme nous ressentons les séquelles d’une nuit trop arrosée à Dortmund, nous faisons l’impasse sur la bière locale, la fameuse Kölsch qui est tellement légère qu’on peut en boire des litres comme du sirop. Ce sera pour une prochaine fois. L’ambiance d’avant match est épatante, avec le diffusion des trois chansons du FC Köln et 40’000 écharpes brandies par les supporters, pas seulement dans la Suedkurve mais dans tout le stade. A l’entrée des joueurs retentit l’entraînant «Viva Colonia», hit indémodable de toute bonne fête populaire allemande qui se respecte, Oktoberfest munichoise en tête. On en vient presque à regretter qu’il y ait un match à disputer, ce qui risque de plomber cette belle ambiance. Cela ne manquera d’ailleurs pas de se produire. Pourtant, Cologne réussit le début de partie idéal : une bonne relance d’Alpay (tout arrive) trouve sur le flanc gauche l’ex-joueur d’Aarau Ehret, dont le centre est repris victorieusement par Scherz, meilleur buteur du club en l’absence d’Helmes. Alpay, d’un coup de tête, puis d’une bicyclette, passera tout près du 2-0. Tout comme le Slovène Novakovic, bien lancé par Madsen, qui échouera seul devant le gardien munichois peu avant la mi-temps. A ce moment-là du match, ce score de 1-0 constitue un salaire minimal pour Cologne car 1860 n’a pas montré grand-chose, sinon une percée d’Adler stoppée par le peu rassurant gardien Wessels, ancienne doublure (et accessoirement compagnon de beuverie) de Kahn au Bayern.

Durant le mi-temps, nous déplorons l’absence de la traditionnelle chèvre du FC Köln (je vous avais dit qu’il y avait des points communs avec le LHC), qui en fait symbolise un bouquetin, emblème du club. Cela ne m’empêche pas de porter un maillot du club local floqué au nom de Streller, dans le stade même où l’attaquant helvétique est entré dans la légende en tirant le penalty le plus mou de l’histoire du foot. Du coup, nous ne passons pas inaperçus, ce d’autant plus que l’un de mes amis agite les deux plus grands drapeaux du 1.FC Köln du stade.
Malheureusement, les vieux démons de Cologne se réveillent en 2e mi-temps après l’égalisation d’Adler sur un coup franc de Baier. La défense locale, au sein de laquelle Alpay est le moins mauvais, commence à prendre l’eau de toute part. Reconverti en milieu de couloir, Bernt Haas tient son rang défensivement mais sa contribution offensive se limite à quelques centres derrière les buts. Les mauvaises passes se succèdent et le Rhein Energie Stadion commence à gronder comme un Malley des mauvais soirs. Et finalement, ce qui devait arriver arriva : après avoir galvaudé plusieurs occasions de prendre l’avantage, 1860 marque le goal de la victoire à la 83e sur un tir croisé de Milchraum qui ne paraissait pas inarrêtable. Les joueurs et les quelques 3000 supporters des Löwen qui ont fait le déplacement fêtent ce succès sur la pelouse de l’ex-grand favori du championnat comme un titre de champion du monde. Les Bavarois sont plus que jamais en course pour une ascension en 1ère Bundesliga. En revanche, pour Cologne, désormais relégué à huit longueurs de la 3e place synonyme de promotion, les choses se compliquent. L’arrivée de Daum et le retour prochain d’Helmes laissent certes augurer des jours meilleurs. L’attente des supporters est immense mais il faudrait vraiment que Daum soit un magicien pour fêter la promotion cette saison et redonner au 1. FC Köln la place qu’il mérite dans la hiérarchie du foot allemand.

1. FC Köln – TSV 1860 München 1-2 (1-0)

Rhein Energie Stadion : 44 800 spectateurs.
Arbitre : M. Drees.
Buts : 6e Scherz (1-0), 55e Adler (1-1), 83e Milchraum (1-2).
1. FC Köln : Wessels ; Cullmann, Matip, Alpay ; Haas, Cabanas, Broich, Lagerbolm, Ehret (62e Epstein) ; Novakovic (83e Chihi), Scherz (29e Madsen).
TSV 1860 : M. Hofmann ; Ghvinianidze, T. Hofmann, Berhalter, Schäfer ; Ziegenbein, Schwarz, Baier, Johnson (77e Milchraum) ; di Salvo, Adler (86e Vucicevic).
Cartons jaunes : 42e Matip, 44e Haas.

Écrit par Julien Mouquin

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