Le LHC s’effondre lamentablement au 2e tiers

La patinoire des Mélèzes occupe une place à part dans la sinueuse histoire du LHC. En 1996, une équipe sans âme ni fierté concédait sans combattre une mortifiante relégation dans la cité horlogère. Cinq ans plus tard, une équipe surprenante et enthousiaste permettait au club lausannois de retrouver, de manière totalement inattendue, la LNA, là même où il l’avait quittée. Pour l’ouverture de cette série de play-off, la prestation du LHC aux Mélèzes a alterné entre le désastre de 1996 et la sérénité de 2001. Mais au final, c’est la première tendance qui l’a emporté.

Pourtant, si l’on excepte le comportement des forces de l’ordre, à qui il faudra expliquer la différence entre Catane – Palerme et HCC – LHC, les Mélèzes n’avaient rien d’une forteresse imprenable en ce vendredi soir. Les supporters chaux-de-fonniers ont dû prendre des cours de tifo avec les partisans de Genève-Servette, ils ont gonflé trente ballons. Le drapeau couvrant leur kop s’étant levé trop tard, les fans neuchâtelois rateront même le vol plané de leur gardien remplaçant qui s’est encoublé en entrant sur la glace. Rapidement, le LHC prend le match en main. Un power-play rondement mené, puis un penalty indiscutable transformé magistralement par Aeschlimann, donneront deux longueurs d’avance aux Lausannois. Un avantage parfaitement logique tant il est vrai que le LHC a semblé maîtriser son sujet durant le premier vingt. Si l’on excepte quatre minutes scabreuses d’infériorité numérique, jamais les Vaudois n’ont paru en danger lors du tiers initial. Dés lors, tout laissait à penser que récupérer l’avantage de la glace dans cette série ne représenterait qu’une formalité pour les visiteurs.


Jay-Jay Aeschlimann – Photo Pascal Muller

Mais la principale caractéristique de ce LHC 2006-2007 est son inconstance. Les Lausannois seront totalement absents lors d’un 2e tiers au cours duquel ils se feront tourner autour par des Abeillers survoltées et conquérantes. A la fin du tiers, il n’y aurait pas eu besoin de refaire la glace côté chaux-de-fonnier puisque le puck n’est jamais allé de ce côté-là sinon sur des dégagements interdits lausannois. Il ne s’agit pas ici d’incriminer la défense ou tel ou tel joueur  car c’est bien de naufrage collectif qu’il faut parler (gardien excepté). On se serait cru revenu onze plus tôt lorsque chaque rush de Bozon et Stehlin se terminait par un but dans une patinoire en délire. Les Abeilles parviendront à renverser la vapeur lors de ce 2e tiers à sens unique mais sans un exceptionnel Michael Tobler, elles auraient pu compter trois ou quatre longueurs d’avance à l’appel de la dernière reprise.
Au 3e tiers, les Lausannois reviendront sur la glace dans de bien meilleures dispositions. Toutefois, leurs velléités de retour seront tuées dans l’œuf par l’arbitre qui se laissera abuser par des Neuchâtelois s’effondrant au moindre courant d’air (ils sont nombreux aux Mélèzes !) et qui validera un quatrième but chaux-de-fonnier extrêmement litigieux. Ceci dit, le LHC ne peut s’en prendre qu’à lui-même, il aurait dû plier le match sans se mettre à la merci des fantaisies d’un arbitrage très local.
Au final, nonobstant les largesses du corps arbitral, les Abeilles ont parfaitement mérité leur succès. Les Chaux-de-Fonniers ont bien davantage voulu cette victoire que leurs adversaires et ont su se serrer les coudes dans les moments difficiles. Le bilan des confrontations entre le HCC et le LHC cette saison est désormais de 4 victoires à 1 pour la troupe de Gary Sheehan. Néanmoins, malgré cette statistique défavorable, on reste persuadé que le LHC a toutes les cartes en mains pour passer assez aisément l’obstacle Chaux-de-Fonds. Si les Lausannois parviennent à rester concentré et agressif pendant soixante minutes, le HCC, malgré son immense envie de bien faire, sa fougue et sa rage de vaincre, ne pourra rivaliser.
Bien qu’il soit à créditer d’un bon match, Sébastien Kohler est tout de même apparu un brin fébrile et, s’il connaît un peu moins de réussite au prochain match, on a l’impression que cela pourrait vite tourner à la soirée portes ouvertes. En outre, ce n’est guère rassurant qu’un entraîneur accorde 13 minutes de glace à son Top-scorer dans le premier tiers d’une série de play-off. Jonathan Roy ne tiendra jamais à ce rythme-là. A moins d’être un surhomme ou d’avoir Marcello Lippi comme préparateur physique.


Des soucis pour Cadieux… Photo Pascal Muller

Le problème du LHC n’est ni physique, ni tactique ni technique mais mental. Depuis sa prise de pouvoir, Paul-André Cadieux n’a jamais trouvé la solution qui permettrait à son équipe d’acquérir de la constance dans ses performances et d’évoluer durablement à son meilleur niveau. Le temps pour la trouver lui est désormais compté. Sinon, le LHC va au devant d’une immense désillusion, celle d’être éliminé par un adversaire beaucoup moins fort que lui.
Quoiqu’il en soit, on se réjouit de retourner aux Mélèzes, ne serait-ce que pour entendre l’exceptionnelle reprise d’ «YMCA», «Moi j’aime skier». On ne connaissait pas mais on te conseille de faire un saut aux Mélèzes lors d’un prochain duel de cette série HCC – LHC, qui risque de se prolonger plus que de raison, juste pour savourer ce moment d’anthologie dans l’histoire de la musique.

La Chaux-de-Fonds – LHC 4-2 (0-2, 3-0, 1-0)

Les Mélèzes : 3’872 spectateurs.
Arbitre : M. Eichmann.
Buts : 2e Merz (Botta, Aeschlimann, 0-1), 15e Aeschlimann (penalty, 0-2), 27e Emery (Leimgruber, E. Chiriaev, 1-2), 31e Forget (Mano, 2-2), 33e V. Chiriaev (Forget, Vacheron, 5c.4, 3-2), 55e Forget (Vacheron, 4-2).
Pénalités : 6×2 contre Chaux-de-Fonds, 9×2 + 1x 10 (Keller) contre Lausanne.

Écrit par Julien Mouquin

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