LS dévore tout cru une pale copie de la Juve

Pour le premier match officiel de l’année, accessoirement aussi le retour en grandes pompes de Comi, accessoirement aussi le 1er anniversaire des Rabiosos (du côté du bloc 8, on a soufflé… les torches !), accessoirement aussi une fort belle après-midi où le soleil est venu imperceptiblement caresser les doux visages des nombreux fidèles de la Pontaise, les Lausannois ont fêté un (premier) succès mérité. Mais pas de quoi s’enthousiasmer pour autant. En face, ce n’était pas le Brésil.

Ca m’avait manqué. Les commentaires «tcheu l’arbitre l’a rien compris, ou bien!?!» des vieux supporters grincheux qui glosent sur le moindre petit détail insignifiant, le rythme élevé imprimé par le LS qui apparemment n’a toujours pas vu la pub «si la vitesse vous manque, prenez l’ADSL», les dégagements toujours fort à propos et fort bien dirigés de l’irremplaçable Ebé, les coups de corne de Mauro le taureau, notre puissant buteur, et j’en passe. Tout ça, ça m’avait manqué. Faut dire qu’un hiver, c’est long. Et maintenant, au moins, on aura de quoi meubler notre dimanche après-midi.

Toujours comme avant

Une victoire, donc, pour débuter ce deuxième tour. Probante, même. Presque enivrante. Presque. Car si le score est logique, si trois buts ont été marqués, si Lausanne s’est redonné un soupçon de confiance pour aborder ce printemps, il ne faut toutefois pas crier victoire trop vite. L’équipe, toujours capable du meilleur comme du pire, ne s’est pas métamorphosée pendant l’hiver. Il y a toujours des imprécisions à la relance, toujours une certaine fébrilité défensive, toujours une certaine peine à accélérer le jeu. Mais en même temps, toujours les même qualités techniques de Bugnard qui, s’il n’est parfois pas au top dans le jeu, se montre précieux dans les coups de pied arrêtés. Toujours le même sens de l’anticipation de Luca «Baresi» Scalisi qui se royaume en défense centrale. Toujours le même sens du but de Mauro, toujours la même hargne de Rey, toujours les mêmes tacles doux et amicaux de Mora.
La différence, c’est qu’en plus, le banc se garnit un peu. Avec le retour de Comisetti sur le terrain, promu capitaine pour redresser la barre du bateau lausannois, avec des joueurs comme Crettenand ou Malgioglio (qui a trop peu joué pour pouvoir vraiment juger sa performance) sur le banc aux côtés de jeunes comme Arona et Reis, Lausanne gagne en quantité et, probablement aussi, en qualité.


Photo Pascal Muller

Le Muppet Show en face

Mais attention. Lausanne a gagné, c’est bien. Mais l’équipe en face, dans sa tunique bariolée digne d’un certain club au passé sulfureux qui joue en Série B italienne (avec des numéros rouges fluo en plus !), n’avait rien d’une équipe de foot. Non, c’était plutôt le Muppet Show. Peut-être que leur gardien Leite a pris des cours de «grenouillerie», comme lorsque sur un dégagement, il tire sur le dos d’un Lausannois et se la met presque au fond, tout seul comme un grand. Dommage, si le ballon avait franchi la ligne (d’ailleurs, on en discute encore au café du commerce), ça aurait pu passer à vidéo-gag. Et en ce qui concerne le reste du match, les banlieusards zurichois dans leurs habits de bagnards (qui craignaient Bugnard) ont présenté une parodie de football, même Kreuzlingen Nord est plus fort (bon, c’est à côté en même temps…). Bref, c’est à se demander comment ils sont parvenus à gagner neuf points cette saison. Ah, bon, le premier était contre Lausanne ?
En bref, c’est une victoire qui fait du bien, pour la confiance, pour le moral et surtout pour lancer le deuxième tour et préparer, déjà, la saison prochaine. Mais de tels matches face à des adversaires aussi faibles, cela ne se reproduira pas souvent. Ah, on me dit que pour son prochain match à la Pontaise, Lausanne reçoit Delémont (le 4 mars à 14h30). Encore un ténor de la ligue, et un grand match en perspective. Et si, comme Wil, Lausanne soignait le goal-average ?

Lausanne-Sport – YF Juventus 3-0 (2-0)

La Pontaise : 1’200 spectateurs.
Arbitre : M. Bernold.
Buts : 20e Miéville (1-0), 45e Mauro (2-0), 79e Mauro (3-0).
LS : Favre ; Ebe, Scalisi, Miéville, Mora ; Bugnard, Rey, Balthazar, Comisetti (79e Malgioglio) ; Mauro (86e Arona), Thurre (65e Crettenand).

Écrit par Benjamin Corbaz

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