30ème journée et Coupe de la Ligue. Paris espère, Marseille désespère

Paris y va de son mini hold-up à Lens (1-2) tandis que Marseille, plus faible que jamais, s’incline à Lorient. Malgré cela, l’actualité brûlante du week-end est le véritable «psychodrame lyonnais» qui fait saliver les suiveurs du foot français.

La seule bonne nouvelle de cette finale de Coupe de la Ligue, par ailleurs indigne d’un match de 1ère division (où les tacles à la jugulaire, les coups de coude gratuits et le niveau technique affligeant des acteurs ont volé la vedette au football), réside sans doute dans la défaite du CP Lyon (*). La bande à Jean-Rodolphe Aulas (**) prenait pourtant le match par le bon bout, mais après 20 minutes d’une domination certaine, c’est le néant infini qui a nourri les spectateurs de France Télévision et du monde entier.
Bordeaux a donc finalement remporté la «Coupe Machin» (© Raymond Domenech) grâce à un but d’Henrique, un de ces Brésiliens besogneux dont seul Ricardo, l’entraîneur girondin, connaît le secret pour les recruter. Ce qu’il y a de piquant dans ce dénouement, outre la cagade de Vercoutre sur cette réussite (lui qui exprimait la semaine précédente des velléités de départ pour devenir titulaire ailleurs), est à n’en pas douter que la saison de Lyon s’est terminée ce soir-là, avec un arrière-goût douteux sur la note réglée cette saison par la bande à Gérard Houiller.


Henrique et Bordeaux triomphent

Avec des envies de Ligue des Champions, de quadruplé historique, le RC Lyon a eu les yeux plus gros que l’énorme bibendum de son président. C’est paradoxal pour une équipe qui va fêter son sixième titre consécutif (record de France) d’ici trois ou quatre matches puisque les Rhodaniens, sans jouer, ont conservé leur avance de 16 points sur leur dauphin au classement…
Houiller contesté, en froid avec le staff et les joueurs, Juninho qui n’a toujours pas compris que ce n’est pas parce qu’il tire bien les coups francs qu’il est un titulaire indiscutable et doit se voir proposer automatiquement un nouveau bail de trois ans, Coupet qui se voit imposer s’il veut prolonger au ZK Lyon de rester titulaire chez les Bleus jusqu’en 2010…
Bref, l’OL qui ne tourne pas bien depuis Noël vit une crise existentielle sans précédent qui peut faire sourire. Le fait de ne pas avoir remporté de Coupes ces dernières années, alors que la France est aujourd’hui trop petite pour leurs ambitions (…), fait tache dans le paysage.
Pour revenir au championnat, parlons de la victoire parisienne chez le dauphin du roi Lyon. Deux actions, deux buts, et Pauleta qui passe le match à s’échauffer et à mettre des coups dans les panneaux de publicité quand ça ne se passe pas comme il veut. Le Portugais que Le Guen a osé mettre sur le banc n’est pas entré en jeu et a assisté à la victoire des siens depuis derrière la ligne de fond à faire des longueurs tel Laure Manaudou. Ces trois points font un bien fou au club de la capitale qui a pu compter sur les faux-pas de ses adversaires directs et ainsi sortir de la zone de relégation.


Rothen et le PSG respirent !

Une victoire qui ressemble comme deux gouttes d’eau au dernier succès parisien en déplacement à Nancy, où une conjonction d’événements favorables leur avait offert les trois points. Dans le jeu, rien de bien neuf et Lens aurait mérité mieux mais la maladresse de certains de leurs attaquants ainsi qu’un Landreau toujours aussi bon en sont venus à bout.
L’OM de son côté a une nouvelle fois mis en exergue la pauvreté de son niveau de jeu ainsi que l’inutilité de Cissé. Je sais, je me répète, mais alors que les Marseillais étaient archi-dominés en début de match, Djibril eut l’occasion de faire tourner le match. Un de ces ballons dont il raffole, dans le dos de la défense. Il se retrouva seul face au gardien lorientais qui anticipait judicieusement son odieuse tentative de lob manquée, ressemblant plus à un geste de cour de récréation… Bref, Marseille a perdu 2-1, mais reste tout de même – et c’est là le plus grave – à seulement quatre points de son objectif : la Ligue des Champions…
La seule bonne nouvelle du côté marseillais a été la première sélection de son «minot» Samir Nasri. Sans tomber dans l’auto fellation à la Jean-Michel Larqué, force est de constater que le gamin, à l’instar de Karim Benzema, est un joyau. Alliant technique et vision du jeu, modestie et force de percussion (si y’a pas percussion dans un article sur le championnat de France, le lecteur sera déstabilisé), d’ores et déjà convoité par tous les gros clubs européens (Barcelone, Arsenal et récemment l’Inter), Nasri devra faire attention à poursuivre sa carrière au bon endroit. Marseille est capable de faire éclore de futures stars (Drogba, Ribéry dernièrement) mais aussi de casser des avenirs prometteurs…


Samir Nasri, la nouvelle coqueluche de la L1

Pour terminer, et pour pas en rajouter sur l’incroyable bourde de Barthez, un petit mot pour parler de deux clubs sains et très lucidement structuré : Sochaux (3e) et Toulouse (4e), avec un coup de coeur pour les joueurs de la ville rose et son entraîneur à la casquette magique, j’ai nommé Elie Baup.
A noter également le bouleversement dans nos habitudes de victimes du paysage audiovisuel français : nous ne verrons plus nos traditionnelles images du championnat de France sur TF1 ! En effet, Téléfoot – qui existe depuis près de 30 ans – s’est fait souffler les droits TV du «magazine du dimanche» par France 2. La chaîne publique a misé gros (24 millions d’euros contre 19 à la chaîne privée) pour nous diffuser une double émission : le dimanche de midi à 13h et de 13h15 à 13h35… Par contre, pas de bol, Thierry Gilardi continuera de nous agacer à l’heure de l’apéro avec des images de tout et n’importe quoi, sauf de la L1. Est-ce un mal ? L’avenir nous le dira.
(*) La Ligue 1 ne pouvant compter qu’un seul club dit «Olympique», tu ne liras dans cette rubrique que FC Lyon pour désigner le club rhodanien. Des variantes sarcastiques telles que ASPPT Lyon, RC Lyon ou encore CP Lyon sont par contre toujours possibles.
(**) Pour des raisons hygiéniques et mentales inhérentes à ton chroniqueur adoré, les noms du président du FC Lyon ne seront pas prononcés dans ces colonnes. Tu trouveras par contre une bonne dose d’homonymes. Jean-Robert, Jean-Mouloud, Jean-Louison ou encore Jean-Abdelkader Aulas le remplaceront au fil des semaines et de ses pérégrinations.

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