Le foot anglais a vendu son âme

Tout fout le camp, comme dirait l’autre. Avec l’arrêt Bosman, le foot européen s’est retrouvé complètement chamboulé, et pour l’heure, seuls les joueurs y ont trouvé leur compte. Les spécificités nationales qui faisaient le charme des différentes ligues n’y ont pas survécu, la Premier League en premier.

Certes, on pourra toujours avancer que le foot allemand est plus débridé tactiquement, que le physique est moins important en Espagne ou que le Calcio est très tactique (en oubliant volontairement que le foot suisse est tout simplement… nul). Mais la grande victime de cette nouvelle ère est sans conteste le football anglais.
 
Autrefois, le «kick & rush» régnait sur le jeu britannique. Sans voir la couleur des maillots, on savait qu’une équipe anglaise était en lice. Le jeu rapide vers l’avant, fait de duels, de passes en appui, de grands parpaings vers les attaquants et de tacles à la jugulaire… Tout cela nous a fait rêver, le summum de la saison était commenté chaque année sur TSR par son plus grand supporter sous nos latitudes, le seul, le vrai, l’unique et inénarrable Monsieur Jean-Jacques Tillmann, et son acolyte-alcoolique Max Marty.
 
Aujourd’hui que les frontières ont été ouvertes aux quatre vents, le foot de l’île a perdu de son charme. Les clubs vont se servir allègrement dans toute l’Europe et même dans le monde. Au départ, la mode était au pillage des centres de formation français, Arsène Wenger avait lancé une sorte de mode. Tout à coup, des joueurs inconnus dans l’Hexagone débarquaient en Premier League sans qu’on ne sache trop pourquoi. Des Grimandi, des Legwinsky, des Le Tallec, des Alliadière et j’en passe… Ajoutez-y des Jean-Marc Libbra voire même des Gilles Rousset en Ecosse et vous comprendrez comment le n’importe quoi a vite été dépassé…


Arsène Wenger a lancé une mode…

Puis l’exode s’est démocratisé à tout le Vieux-Continent et même plus loin. Des joueurs de n’importe où ont débarqué, surtout sous le prétexte du prix plus abordable. Les internationaux anglais s’arrachaient déjà à prix d’or, malgré une équipe nationale moribonde (et le mot est faible). Vous connaissez le truc du cercle vicieux… Franchement, après l’échec de Juan Sebastian Veron – pourtant au jeu très physique – à Manchester United, qui aurait un jour pensé qu’un club allait oser recruter un de ses collègues argentins ? Pire encore ! L’arrivée massive de joueurs portugais ou espagnols – voire même brésiliens – dans ce championnat pourtant à l’opposé de la culture footballistique de ces contrées. Un gars comme Ivan Campo, je ne dis pas, ça peut être rigolo, mais des Arbeloa, Luis Garcia, Nani, Reyes… Seule l’Italie résiste encore aux sirènes qui font chglingchglingchgling (lisez et imaginez le bruit de piécettes sonnantes et trébuchantes) des portefeuilles débordants des clubs anglo-saxons. L’exception qui confirme la règle étant Gattuso, (dé)formé aux Rangers.
 
Il y a dix ans, qui aurait imaginé un Cristiano Ronaldo ou un Benayoun réussir sous ces latitudes ? Il fut un temps où un Roy Keane ou un Stuart Pearce, pour ne citer qu’eux, lassés par des passements de jambes à répétition, auraient coupé court à ces artifices au moyen d’un tacle bien appuyé entre les deux oreilles. Mais comme dans tous les championnats, des techniciens étrangers ont fait évoluer les mentalités. Bien sûr ça enrichit les palettes tactiques des clubs, ça fait diverger les plans de jeu et ça ajoute du piment aux matches. Quoique…
Si l’article était basé sur d’abstraites conclusions ethnico-tactiques, nul doute que le lecteur ne pourrait que de manière limitée être d’accord avec l’auteur de ces lignes. Mais la perte d’identité du football anglais ne s’arrête pas à ces basses considérations. L’afflux mondial de devises venues des trois quarts de la planète a presque définitivement achevé le championnat du pays qui a inventé ce jeu. Le précurseur en la matière était sans doute Al-Fayed, qui a été le premier magnat richissime à se payer un club de foot comme «danseuse». Il a ouvert la porte au grand n’importe quoi.


Roman Abramovitch a pourri le foot anglais
 

Le fond a été touché depuis la reprise de Chelsea (club historiquement médiocre s’il en est) de Roman Abramovitch, homme d’«affaires» (sic) russe qui a fait fortune plus vite qu’il ne faut pour l’écrire. Ce mégalo a profité de la privatisation massive des ressources russes qui a suivi la chute du Mur de Berlin et des régimes communistes pour se créer un empire, qui fait de lui au jour d’aujourd’hui une des dix plus grosses fortunes britanniques. Ne sachant plus quoi faire de son argent, après s’être acheté une femme blonde, un yacht de 159,50 mètres et des propriétés aux quatre coins de la planète, il a décidé de s’offrir un (enfin officiellement un, le CSKA Moscou et l’équipe russe lui appartiennent pour beaucoup également) club de foot, histoire de faire bien et de se la péter auprès de ses petits camarades de la jet-set.
 
Puis, il a décidé de faire comme nous le ferions au Monopoly ou dans un jeu de management de foot sur PC (après avoir triché et s’être octroyé un budget de transfert de 999’999’999 £ivres)… Il s’est payé José Mourinho, l’entraîneur le plus prometteur et récent vainqueur de la Ligue des Champions avec Porto, il a payé des sommes folles, complètement hors marché, pour arracher les individualités qui plaisaient à son coach. Ça a bien tourné une, deux années, puis c’est devenu la folie et ce à tous les niveaux quand ses adversaires au classement ont craqué eux aussi. Chelsea a signé deux des meilleurs joueurs du monde (Ballack et Shevchenko) qui sont venus s’ajouter, au mépris de tout équilibre, à un effectif déjà pléthorique. Et cette folie a contaminé tout le monde.
 
West Ham a fait venir deux immenses espoirs argentins on ne sait toujours pas comment (on sait à peu près, mais la justice suivant son cours…), Portsmouth aux mains d’un autre mégalo Russo-Palestino-Irano-Arménien du Nord s’est acheté la moitié des joueurs du championnat, et j’en passe. Non pas que cela me dérange qu’ils claquent leur thune n’importe comment et dans tous les sens, mais il y a un équilibre à respecter que l’UEFA n’est pas capable d’imposer. Demandez à Leeds ce qu’ils en pensent.


Tevez et Mascherano, les deux Argentins
achetés à coups de millions par West Ham

Quand on voit les «Hammers», au fin fond de la Premier League, offrir des sommes astronomiques (11 millions d’euros) pour un joueur tel que Mamadou Niang (humpf…) alors que l’OM, club phare du championnat de France, peine à aligner 7 millions pour arracher ses services… Quand on voit un international espoir de 21 ans comme Youness Kaboul (stoppeur d’Auxerre) partir à Tottenham pour 12 millions d’euros (la même somme que la clause de cession définitive de Cissé à l’OM), on est en droit de se poser des questions quant à la cohérence voire même la santé mentale de certains clubs.
 
De telles sommes dépassent l’entendement, et les stars ne se dirigent plus en priorité vers les réputés championnats espagnols ou italiens, mais vont s’empiler dans des clubs moyens du ventre mou anglais. On parle d’une offre de 60 millions pour Eto’o. Qui aurait imaginé un jour que le style de jeu de Samuel puisse coller avec l’engagement britannique ? Le Camerounais est épais comme un Gebreselassie anorexique, dans le temps, il se serait fait découper ! Tout cela pour terminer sur la perte d’identité des supporters par rapport à leur club. Deux-trois joueurs anglais au maximum par club, comment se sentir proche d’un effectif garni de dix nationalités ?
 
Concernant les fans, certes les stades d’Old Trafford, Emirates Stadium ou Stanford Bridge sont pleins, mais le «supporter moyen» a changé du tout au tout. Il n’y a qu’à voir le changement flagrant d’ambiance dans les stades anglais (Liverpool restant une exception). Les prix exorbitants pour s’offrir un abonnement annuel décourageant le fan de base (exemple : 700 euros à ManU), le public de Premier League a radicalement évolué ces dernières saisons pour devenir une catégorie de privilégiés. Les chants dans les enceintes sont désormais chasse gardée des visiteurs, les derniers supporters acharnés garant de l’esprit que l’on a toujours admiré chez les fans de foot anglais.
 
Les sommes astronomiques en jeu (notamment l’explosion des droits TV), l’équipe nationale au plus bas, les patrons étrangers venus gérer les clubs comme des entreprises, combien de temps tout ceci va mettre pour lasser les «petites gens», fans de base, véritable vache à lait d’un système qui a aujourd’hui complètement explosé et dépassé les instances nationales et internationales ?

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14 Commentaires

  1. Oui, ton article fait froid dans le dos et on peut dire que tu as raison sur de nombreux points.
    Mais il faut pas oublier que durant la mise en place de la premierleague actuelle, entre 1991-1996, le jeu était vraiment pauvre mis à part 2-3 équipes. Cantona a été un « moteur » au niveau de linfluence des joueurs étrangers dans le championnat.
    Actuellement une association essaye de se battre pour remettre au goût du jour les places debout, sur le modèle Allemand. Espèrons que celà aboutisse et que lon retrouve une frange de supporter plus passionés que les « prawns sandwiches » qui garnissent les gradins actuels.
    Mais on a eu une belle saison tout de même avec de très beau match et un suspens qui aura duré presque jusquau bout, que celà soit pour le titre ou le maintien.

  2. Salut,

    Article sympa, bien vu sur certains points. Particulièrement concernant les millionaires étrangers venus samuser en PL. Cependant, le jeu traditionel anglais ne se resume (ne se résumait) pas au stéréotype du « kick & rush ». En effet, Liverpool de années 77-78, 82-86, 88-90, particulièrement léquipe composée de Rush, Aldridge, Barnes, Beardsley et Molby présentait un jeu fait de « pass & move » digne des meilleures équipes de lhistoire. Nottingham, sous Brian Clough, ont été Champions dEurope en présentant un jeu très collectif. Manchester des années 90, Aston Villa des années 80, finales de Cup Liverpool-Everton 86 et 88… En regardant, ces matchs ont se rend compte quils jouaient un très beau football et non le kick & rush.

    Bravo pour le site internet et les articles. Ils sont de très bonne qualité.

  3. OK, daccord avec toi sur pas mal de points… mais tout nest pas si noire. Si le foot anglais a perdu un peu de son authenticité, le niveau de cette ligue est incontestablement le meilleure, depuis longtemps et pour longtemps encore.. la qualite a un prix….

  4. certe le championnat est dune tres bonne qualité mais le public nest plus ce quil était… On a droit plus a un public de riches homes daffaire que de fan… Les prix exhorbitant à quoi si un père veut montrer a son fils un beau match de foot il doit payer tres cher…

    Jaimerai aussi parler de cristiano ronaldo depuis une saison et demi il a appris a faire des passes… Hé oui ça vou étonne hein? Plus sérieusement léquipe de manchester de cette année disposait dune puissance offensive énorme et dun milieu de terrain tres solide… Bravo manchester pour son tres beau jeu

  5. Article cinglant. Un grand bravo.

    Petite rectification toutefois : laffreux Gattuso nest pas le seul italien à avoir évolué sur les vertes pelouses doutre-Manche. Chelsea na pas oublié Gianfranco Zola, ni Gianlucca Vialli, ni le coach Ranieri. Paolo Di Canio est passé par le Celtic, West Ham et Charlton. Et le plus célèbre dentre tous, Marco Materazzi, na-t-il pas joué à Everton ?

  6. Article sympa. C sur que le foot anglais nas pas besoin de mécènes tel Abramovich (une ordure qui est devenue riche en rendant des centaines de gens pauvres)! Je le conteste pourtant sur quelque points. Premièrement, je pense que peu dAnglais regrettent lépoque du Kick n Rush. je ne vois pas pourquoi les Suisses trouvaient ça attrayant… Mon père allait voir tous les matches dArsenal à la maison et à lextérieur dans les années 70 et je ne peux pas compter le nombre de fois quil ma dit que javais de la chance de voir le foot amené par Arsène « knows » Wenger. Avant lui, Arsenal cétait tout simplement « One nil to the Arsenal » (quon continue tout de même à chanter comme par exemple au Stade de France, le 26 mai 2006, pendant 40 affreuses minutes dangoisse qui nauront servi à rien… 🙁 ) Maintenant, on voit du foot attrayant et tout simplement magique parfois… Nick Hornby, auteur anglais rendu célèbre grâce à son autobiographique « FEVER PITCH » que je recommande vivement à tous les vrais fan de foots, (il ny pas besoin dêtre fan dArsenal pour apprécier…) écrivait dans la nouvelle préface de lédition destinés aux membres du club, que les gens de ma génération (g 22 ans) ne pouvaient pas réaliser la qualité de jeu offerte aujourdhui comparée aux décenies entières de football mediocre auxquels lui et les autres avaient eu le droit auparavant. Bien sur, le football est devenu trop cher, surtout en Angleterre. Je regrette lépoque à mon père ou on allait à Highbury pour quelques livres… Mnt, il faut être membre depuis 10 ans et payé entre 100 et 200 francs pour avoir sa place à lEmirates. C aussi vrai que lambiance en a souffert. Les stades auparavant remplis de la classe ouvrière, sont mnt rempli de gens de la « Upper Middle
    Class ». Mais on peut vraiment pas regretter le Kick n rush. Certes le jeu offert par Chelsea nest guère intéressant. mais le football offert par dautres clubs anglais « européanisés » est tout simplement magnifique… Ca me fait mal de le dire mais Man u a fait une saison magnifique et a proposé un jeu de toute beauté ce qui nétait pas le cas de Chelski les deux années auparavant. Sinon, pourquoi reprocher à Wenger davoir donner sa chance à de jeunes joueurs
    dont le club formateur na pas su profiter C leurs problèmes. Fabregas jouait dans léquipe espoir du Barca avec messi. Ils gagnaient chaque matche facilement et il ny avait pas de challenge… Avec Messi, Xavi et autres devant devant lui, qui peut lui reprocher davoir su saisir sa chance et de devenir le plus jeune joueur et buteur dArsenal? Finalement, pour info, le season ticket à Arsenal côute plus de 2500 francs par année et il y a encore 15000 personnes devant moi dans la liste dattente. Le club peut simplement justifier ses prix par la loi de loffre et la demande. Abramovich et consorts sont dangereux pour le foot anglais, mais pas les joueurs étrangers et largent des droits TV… TRES BON ARTICLE DE 2005 QUI VA DANS LE SENS DE CET EDITORIAL ET QUI CRITIQUE LES FANS DONT JE FAIS PARTIE: http://football.guardian.co.uk/comment/story/0,9753,1551650,00.html

  7. Si les joueurs étrangers sont dangereux pour le foot anglais, autant que les mécénes milliardaires. On devrait revenir avec un système de quota du nombre de joueurs étrangers, rien que pour protéger la relève parmi les jeunes Britanniques et à moyen terme redorer le blason de léquipe nationale.
    Je trouve quune équipe comme Arsenal qui joue sans anglais et sans Britannique cest simplement scandaleux, comment continuer à sidentifier à une telle équipe? Cerise sur le gateau: le nom du stade :-((

  8. Papier très intéressant, qui m’a permis d’apprendre que ce qui se faisait en Angleterre était bien du football. Lorsqu’on n’a pas l’acuité visuelle de Gilbert Montagné cela peut surprendre. J’allais oublier, pour la petite histoire il s’agissait du regretté Max Marquis et non Marty. Malgré des équipes à la technique aussi frustre qu’un Brighton, ou au fond de jeu aussi famélique qu’un Everton, il parvenait à faire passer quelque chose. De la passion certainement. Oui c’est ça, de la passion. Sans Max Marquis le foot anglais est quand même bien… anglais.

  9. @ Ced
    Max Marquis ou la fameuse fois oui il a parié avec JJT, lors de la finale de la FA Cup 1996, que Cantona marquerait le but victorieux à 5mn de la fin contre Liverpool….ce qui cest réelement passé!!
    Divin

  10. @Devils
    Jai beau ne pas être un fan du foot anglais, trop frustre à mon goût, je ne ratais pas une finale du duo Marquis – Tillmann. Que du bonheur.

  11. Article spot on! Well done car cest un excellent reflet du malaise qui règne dans le foot anglais. Dailleurs des clubs comme Wigan et Blackburn ont décidé de réduire leur prix des places denviron 20% pour 2008. Ces clubs ne peuvent plus suivre la fuite en avant des grands bolides qui ne présentent de loin pas toujours des spectacles affriolants…nen deplaisent à certains de tes lecteurs que jinvite volontiers à venir suivre les matchs de mon salon!
    Je rappellerai simplement la médiocrité de la Finale de la Coupe entre Man U et Chelsea ainsi que lavant-dernier match de Championnat entre les memes équipes (tout juste des réserves…et crois-moi le prix des place nétait pas discounté dun penny !
    Juste un petit désaccord sur Al Fayed qui a bel et bien créé cet élan dinvestissement dans le foot anglais mais qui ne fait plus de sur-enchère depuis belle lurette …ce qui a amené son club à la limite de la relégation lors de ces dernières saison.
    Et puis tu aurais pu citer Boumsong…quel talent acquis à lépoque par Newcastle a des prix danglais !!…
    Continue, cest du journalisme de haute voltige !

  12. Pour Devils :

    Je pense que ces quotas sont simplement inutiles. Un fan supporte un club. Un fan qui supporte UN joueur nest pas un vrai. Je ne sais pas pour toi, fan de Manyoo vu ton pseudo, mais jaurais une question : Vois-tu le drapeau Portugais défilé devant tes yeux lorsque C.GRonaldo marque ? A mon avis non.

    fin bref, tout ça pour dire quon sen tape de la nationalité après tout, « Le passeport ce nest pas qui tu es, cest doù tu viens ! » (merci Arsène).

  13. Pour Kas

    Effectivement je ne vois pas de drapeau défilé quand Ronaldo marque et non je ne suis pas fan de UN joueur mais du club de Manyoo comme tu lécris.
    Je suis daccord avec toi sur le fait quon sen tape de la nationalité mais simplement je regrette les équipes avec une fortes connotations locales qui renforcent le lien supporters-joueurs et qui font la fierté de toute une région.

    Je sais, tout ça cest un peu ringard et nostalgique dans le foot moderne….

  14. moi j aime plutot bien roman… cest mon voisin lol (j abite a la tour de peilz, en suisse. c est une de ses maisons). frencement, sa vaut la peine de lire au moins wikipédia sur lui!

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