A Dallas vous Suez ? A Détroit on bosse fort !

De quoi garder le cap

La Coupe du Monde au Qatar vous comble autant que l’élection d’Albert Rösti a eu un effet de serre sur le coeur des écologistes du monde entier ? Vous en avez votre claque de vous taper des affrontements aussi équilibrés qu’un échange Viktor Bout – Brittney Griner entre un centenaire rouge et blanc qui a connu des jours meilleurs (il est vrai en nombre restreint) et des équipes de National League dans la fleur de l’âge ? Les présences conjuguées de Michael Hügli, Daniel Audette et Ronalds Kenins dans notre championnat en pleine expansion n’ont pas suffi à vous faire oublier Dominik Kubalík ? Eh bien vous êtes difficiles, voilà tout.

Hein ? Ah pardon, c’est en général à ce moment-là qu’on vous dit qu’on a ce qu’il vous faut avec un match fantastique du plus beau sport de l’univers qu’on a suivi pour vous. Ouais, alors c’est à peu près ça. Il s’agit cette fois d’un mirifique duel entre les robustes Detroit Red Wings (on fera des blagues aériennes plus tard, promis), neuvièmes de la Conférence Est de NHL avec 59,6% de victoires avant la rencontre et les non moins balèzes Dallas Stars, troisièmes à l’Ouest avec un taux inespéré de 64,8% de succès cette saison.

Si vous êtes encore en deuil après l’annonce de la disparition imminente du bottin téléphonique, veuillez nous excuser d’interrompre cette période sacrée avec notre misérable article. N’hésitez pas à quitter cette page et à appeler la ligne du coeur depuis l’un des 3 millions de combinés fixes qui existent encore dans ce beau pays si tel est le cas.

Vous êtes encore là ? Allez, c’est parti: 10 raisons pour lesquelles il fallait bouder la RTS, MySports et même TF1 (jusqu’à la 97ème minute) samedi soir et se brancher sur NHL TV à la place.

Cory Emmerton dans ses œuvres alors que Ruben Vargas avait 13 ans.

1. Tobias Stephan, Cody Almond (oui, oui), Cory Emmerton, Ronalds Kenins (oui, oui), Richard Pánik, Michael Raffl, Miika Salomäki et Jiří Sekáč ont joué 1599 parties de saison régulière dans la grande ligue à eux huit.

On s’arrête une seconde pour vous laisser digérer tout ça.

C’est bon ?

Au vu de ce qu’ils produisent actuellement, il était évidemment crucial de vérifier que c’est bien la glace helvétique qui est trop lourde (et que les sangliers ont mangé des cochonneries) en visionnant les anciennes couleurs de Stephan et Raffl faire face au plus beau maillot d’Amérique du Nord, revêtu jadis par Emmerton et nettement plus récemment par Pánik.

Le Dr. Cox et JD avec le numéro 24 de Chris Chelios, mais aussi de Damien Brunner et Pius Suter. Encore une preuve que Scrubs était en avance sur son temps.

2. On l’a mentionné plus haut, c’était l’occasion de revoir Dominik Kubalík et ses 84 points en 74 rencontres à Ambrì entre 2017 et 2019. On hésitait à en parler parce qu’il est quand même tout pourri depuis qu’il a enjambé l’Atlantique: 0,62 point par match (141 points en 228 sorties, dont 25 en 26 matches cette saison). Bref, il ferait mieux de revenir, il y a de la place en quatrième ligne à Lausanne. Et son numéro 81 sera bientôt libre. Euh… ah non.

3. Pius « Lex » Suter – qui s’est barré comme un malpropre en 2020 en laissant derrière lui la fameuse loi éponyme qui consistait à pouvoir compenser le départ d’un élément en NHL par un étranger supplémentaire – était également de la partie. 15’30’’ sur la glace samedi, un différentiel de -1, 0 tir, 14,3% d’engagements gagnés, pas de quoi décoller pour l’ancien top scorer zurichois. S’il voulait à ce point jouer pour des aviateurs, Kloten aurait quand même été plus pratique. Que voulez-vous, Suter en voulait Pius.

4. Il n’y a pas qu’à Malley qu’on organisait le « match des anciens ». En effet, à l’American Airlines Center, on célébrait le premier match de la vénérable histoire – longue comme le bras d’un T-Rex atteint d’achondroplasie rhizomélique – des Dallas Stars, remporté 6-4 face aux Detroit Red Wings le 5 octobre 1993. Il y a fort à parier que la frugale fournée de Wings de cette année-là, emmenée par Sergei Fedorov, Steve Yzerman, Nicklas Lidstrom, Dino Ciccarelli et Paul Coffey, aurait quelque peu brûlé le palais (et le palet) des old timers vaudois.

5. Entre autres statistiques essentielles sponsorisées par des bolides à quatre roues, on a appris que Miro Heiskanen, en plus d’être le prochain lauréat du Norris Trophy de meilleur défenseur de la ligue (vous l’avez lu ici en premier), a tout sauf des goûts de chiottes.

6. Connor McDavid et Auston Matthews ont enfin un brin de concurrence pour les trophées de fin de saison récompensant les meilleurs artificiers en tous genres. Malgré son patronyme, ce n’est pas l’attaquant québécois des Arizona Coyotes Laurent Dauphin dont on parle ici.

Pas de but ce soir pour Jason Robertson*, mais un assist sur le 2-1 du capitaine Jamie Benn (17ème minute), son 42ème point en 28 matches. Il affrontera Sidney Crosby, proverbial tâcheron et son total famélique de 35 points, lundi soir. Voilà qui vous place le bonhomme.

*Si vous suivez la NHL depuis Toronto, Montréal, Ottawa ou… Rossens, vous le connaissez certainement sous le label « le frère de Nick ». Il va falloir sérieusement vous éveiller au hockey – et à la géographie du sud du fleuve St-Laurent – les gars.

7. Nos lecteurs les plus expérimentés se souviennent peut-être d’un temps où la prolongation à 3 contre 3 était le théâtre débridé de débats peu Courtois dignes d’un règlement de comptes au sein d’un vestiaire belge la tête à l’Anvers. Le fait que le seul tir cadré en temps supplémentaire (Nils Lundkvist sur une passe lumineuse de Mason Marchment, 3-2 final pour les hommes en vert) ait eu lieu après 269 secondes de possession quasi Ehlersienne au niveau de la prise de risque nous aura au moins donné l’impression d’avoir regardé un peu de foot quand même.

On s’est soudain souvenu que Yassine Bounou n’était pas dispo pour les pénos.

8. The Guitarslayer.

9. On vous avait naguère narré les déboires des Stars en termes de coaching. Étonnamment, s’appeler De Boer et prôner un style offensif ne sont pas mutuellement exclusifs. Plus surprenant encore, avoir un entraîneur principal compétent dans ses rangs a tendance à porter ses fruits.

Un manque de passagers qui a fini par clouer les Red Wings au sol.

10. L’histoire qui n’a rien à voir mais qu’on voulait raconter à quelqu’un (pas de bol, ça tombe sur vous):

Vendredi soir on assistait aux premiers exploits de Michal Jordán, nouveau renfort tchèque de Rapperswil, face au LHC. On vous taira le score et le déroulé de ce véritable vaudeville histoire de ne pas être responsable de longues années de thérapie chez nos lecteurs les plus sensibles.

Bref, Michal Jordán donc. Figurez-vous que celui qui n’a tout de même pas osé pousser le vice jusqu’à porter le numéro 23 a joué pour les Charlotte Checkers en AHL, dans la ville où Michael Jordan (le vrai) possède une franchise de basket, avant d’évoluer sous le chandail des Carolina Hurricanes en NHL, toujours dans ce même État qui a vu le sextuple champion de NBA grandir. Vivement la saison prochaine et l’arrivée dans notre championnat des imports ukrainiens Skotty Pippenko et Denis Rodmanov.

Pourquoi vous raconte-t-on tout ça ? Comme il faut se taper 2 pauses de 18 minutes plus tous les commercial breaks intra-périodes (sans compter le matraquage répété de la liste des ingrédients qui composent un cheeseburger estampillé Jack in the Box), on a eu le temps de lire des trucs. Et de voir Harry Kane ajuster la capsule spatiale Orion avec son deuxième penalty, mais c’est une autre histoire.

 

Crédits photographiques :

Cory Emmerton: Resolute/CC0/Wikimedia Commons https://en.wikipedia.org/wiki/User:Resolute

Ronalds Kenins: Harold Cecchetti/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ronalds_Kenins_02-2015.JPG

A propos Raphaël Iberg 174 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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