Un Roger peut en gâcher un autre

Roger est un drôle de prénom. Qu’on lui accole «Federer» et les mines s’égayent. Qu’on l’associe à «Marc» et la grimace est assurée. D’ailleurs, cette semaine, c’est tout le football suisse qui tire la gueule. Sinistre hasard, deux condamnations sont tombées le même jour. L’une a retenti en les murs du Palais de Justice du bout du lac, l’autre a été sifflée à l’unisson par la vox populi footballistique du pays.

Le fanfaron méridional en a donc pris pour deux ans, tout comme la Nati, condamnée à attendre l’automne 2010 pour retenter une qualification pour un grand tournoi. «Putain, deux ans» rabâchait à l’époque un autre (vrai) président hexagonal sur les ondes décryptées. Mais suite à ses vingt-deux mois de préventive, le branleur du Sud est de fait libéré, alors que l’équipe de Suisse est elle toujours prisonnière. Prisonnière de ses vieux démons, de ses errances collectives et de sa fragilité psychologique. Oh, bien sûr, la peine du onze national est assortie du sursis, dans le cas où sa bonne conduite lui permettrait de renverser la vapeur. Toutefois, au vu de l’affligeante indigence de la parodie de jeu présentée par la Nati, il est légitime de douter d’un tel réveil. Bien sûr, avec Benagol dans les cages et une défense affichant notamment Machin à gauche, Neïf à droite et Grincheux au milieu, personne n’espérait de blanchir le Brésil. Surtout que Frei vient de gagner l’or aux Paralympiques ! Mais de là à imaginer en prendre deux contre les nains du Benelux… Parmi les Européens du classement FIFA, seuls Andorre, Saint-Marin et les Iles Féroé sont derrière eux, c’est dire !

Pour la Nati comme à Servette, le fiasco est apparu alors que sur le papier, en termes de joueurs, l’équipe n’avait jamais valu autant. Malheureusement, les erreurs aussi coûtent cher, et Ottmar et Marc semblent partager la palme en matière de flou stratégique et d’embrouilles techniques.

Soudainement, et rien que pour notre Nati, la dérive des continents semble s’être fortement accélérée, au point que l’Afrique du Sud paraît plus loin que jamais. Marc, lui, libre comme l’air et riche certainement de bon nombre de billets planqués en douce, aura tout loisir d’aller faire quelques safaris à l’été 2010. Entre deux hippopotames et un troupeau d’éléphants, il ira peut-être voir quelques Grecs ou Israéliens taper dans un ballon. Les Suisses, eux, seront devant la télé.

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