Finale en forme d’apothéose pour une superbe saison

Le Stade Français a battu Clermont en finale du Top-14. Les Parisiens, bien que menés 12-0 à la 42e minute de jeu, ont trouvé les ressources pour s’imposer et casser l’image de looser de leur entraîneur Fabien Galthié.

A Clermont, on fait grise mine. Dans l’histoire du club de l’AS Montferrand aujourd’hui appelé Clermont-Auvergne, on pensait enfin venir à bout de la malédiction autour du club. L’équipe de l’entreprise Michelin n’a jamais été sacrée championne, malgré sa présence à sept reprises en finale. Et bien cela fait désormais huit défaites…

Paris également est arrivé quelque peu traumatisé sur la dernière marche vers le Bouclier de Brennus. Depuis que l’ancien capitaine du XV de France Fabien Galthié (64 sélections) en a pris les commandes, les Stadistes n’ont rien gagné. Pire, ils ont vécu l’enfer en 2005, étant battus en finale de Coupe d’Europe et du championnat de France, les deux fois au bout des prolongations.

Tout débutait pourtant comme dans un rêve pour les Clermontois. Brock James passait deux pénalités en première mi-temps. Le meilleur marqueur du championnat est la vraie révélation de la saison. Il est arrivé en catastrophe en début de championnat pour palier le renoncement de Cameron McIntyre. L’Australien vient qui plus est du rugby à sept ! Floch participait à la fête en inscrivant un drop surprenant. 9-0 à la mi-temps, la cabane semblait être tombée sur le chien.

Les Montferrandais étaient largement supérieurs en première période. Hernandez, la star parisienne, n’était pas à la hauteur de sa réputation. Il a un tel impact que le club anglais de Leicester n’a pas hésité à lui proposer un contrat de 700’000 euros pour la saison prochaine bien qu’il soit encore sous contrat avec le Stade. Il était imité dans la médiocrité par l’international et fils du DTN national David Skrela qui n’a pas pu marquer durant ces 40 premières minutes. Ce sont des Parisiens transfigurés qui revenaient en seconde période. Malgré une nouvelle pénalité passée par James, Hernandez allait prouver son génie en inscrivant la pénalité qui changeait le cours de la rencontre. De plus de 50 mètres, l’Argentin passait la pénalité de l’espoir et le Stade revenait dans le match ; trois minutes plus tard, son numéro 10 récidivait. A 12-6, la finale n’était plus la même et les mouches changeaient d’âne.

Les deux équipes se rendaient coup pour coup, mais Paris prenait l’ascendant dans les duels, notamment par Pichot et Dominici, puis grâce à la qualité du coaching de Galthié. Dominici déchirait l’arrière-garde auvergnate à la 63e et semblait filer à l’essai quand une cuillère d’un défenseur lui interdisait l’accès à l’en-but. Ce n’était que partie remise et à force d’abnégation et de volonté, les Stadistes trouvaient la solution six minutes plus tard, toujours par Pichot, l’homme du match. Il pouvait marquer un essai collectif après un beau travail de ses avants.


Le Stade de France !

Paris passait devant pour la première fois de la partie à la suite de la transformation réussie de son stratège argentin. 16-15, dix minutes de jeu, on pensait faussement Clermont à nouveau rattrapé par ses vieux démons. En coin, James réussissait un bluffant coup de patte pour permettre à ses couleurs de repasser devant au score. 18-16 à moins de cinq minutes du coup de sirène qui sonnerait le glas des espoirs parisiens.

Mais il était écrit que cette finale serait indécise jusqu’au bout. Paris ne s’avouait pas vaincu et se lançait corps et âme dans ces dernières minutes de jeu. A 180 secondes du terme de la partie, Arrias chargeait et était arrêté à seulement cinq mètres de la ligne fatidique. Les Clermontois étaient héroïques pour défendre leur maigre avantage, mais après avoir fixés les jaune-et-bleu sur leur ligne, le décalage était fait sur le grand côté.

Pichot pouvait profiter d’un énorme surnombre des siens pour décaler sur l’aile gauche Samo, qui n’avait plus qu’à terminer le travail. Hernandez scellait le score (23-18) et déclenchait un torrent de larmes sur les visages des Auvergnats, sur le terrain comme dans les travées du Stade de France.

Les Parisiens méritaient ce titre car ils ont dominé toute la saison, ne lâchant à aucun moment la première place du classement. Mais sur ce match, l’expérience a fait défaut à un Clermont qui a pourtant été meilleur dans le jeu. Nul doute que le club auvergnat sera à nouveau à ce niveau les prochaines saisons, au prix d’une stabilité dans l’effectif qu’incarne Aurélien Rougerie. Le natif de Clermont vient en effet de prolonger son bail dans sa ville d’origine, où il est une vraie idole et un extraordinaire porte-drapeau pour cette ville.

Le Stade Français pouvait alors savourer son 13e titre de champion de France et défiler sur les Champs-Elysées le lendemain, non sans avoir joué les 3e, 4e et 5e mi-temps dans les discos de la ville. Là où seulement 50 (!) personnes s’étaient réunies pour leur dernier titre de 2004, ils étaient cette fois plus de 50’000 à célébrer cette nouvelle conquête du «Brennus». Et c’est sûrement là la plus grande victoire de Max Guazzini, le fantasque président parisien qui depuis 1992 et son arrivée à la tête du club francilien a complètement bousculé l’image vieillissante du rugby français. Mais cela fera l’objet d’un prochain article, tu t’en doutes bien ami lecteur…

Stade Français – Clermont-Auvergne 23-18 (0-9)

Stade de France : 79’000 spectateurs.

Arbitre : M. Maciello.

Essais : A. Pichot, (68e), R. Samo (77e)

Transformations : J. Hernandez (68e, 78e)

Buts : J. Hernandez (49e, 51e, 63e), B. James (20e, 34e, 41e, 59e, 74e)

Drops : A. Floch (37e)

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.