Tour de France : doping story, 11e et 12e étapes

Enfin des étapes de transition. Au départ de Marseille, direction Montpellier puis Castres, notre reporter drogué a même eu le temps de participer à une compétition de Moto-Ball pour faire couleur locale. Ce sport typique du sud de la France a permis à notre homme de montrer ses talents techniques avant de vraiment se tester face aux meilleurs coureurs lors du contre-la-montre autour d’Albi.

Ce matin, c’est aspirine pour tout le monde. Une nuit difficile à cause des fréquentations qu’Henri Broncand a ramenées dans sa chambrée nous a tous épuisé. Nous décidons de se la faire par intraveineuse afin que l’acide acétylsalicylique passe plus vite dans le sang. Quelques cafés pour Nadel Spitze-Stich et moi, deux trois marcs de café pour notre homme expérience en plus de deux chopes de bières afin de le réhydrater et de lui donner suffisamment de lactose pour la journée, sans oublier un verre d’eau pour ingurgiter divers produits dopants qu’il serait trop compliqué d’énumérer ici et nous pouvons prendre la route, fringants comme au premier jour.
Arrivé à la hauteur de Sète, comme d’habitude largement en avance sur toutes les prévisions les plus optimistes du Tour dit propre (…), Henri entend un brouhaha digne de sa banlieue natale et des barres de HLM qu’il regrette tant, à l’ouest de Paris. Le bruit de moteurs des «brêles» de l’époque lui revient en mémoire et c’est tout naturellement qu’il se détourne du tracé initial pour aller voir ce qui se trame au détour d’une forêt ma foi bien accueillante.
Il arrive devant une place qui ressemble davantage à un terrain vague qu’à une place de sport, mais quelle ne fut pas sa stupéfaction lorsque qu’il vit une vingtaine de jeunes gens chevauchant fièrement des petites cylindrées et se disputer un ballon. «Mais qu’est que c’est que cette affaire?», demandait Henri à un spectateur exalté par le spectacle. «P’taing ! Voûs connaigssez pang le motoreuh-balleuh? Mais d’où vous sortezg’ mon bong’ Monsieur, pécaïre ?», lui répondit l’homme qui est apparemment déjà passé par la case apéro.

Les yeux d’Henri commencent à briller et la blessure d’un des protagonistes de la rencontre (foulure de la béquille de sa Yamaha) lui offre l’opportunité de se tester. Aligné sur son vélo en défense, il prend rapidement la mesure de l’équipe adverse de par ses débordements qui ne sont pas sans rappeler les déboulés de Roberto Carlos au meilleur de sa forme. Il contrôle de la roue arrière, centre du gauche, lance en profondeur du pédalier, change de braquet le long de la ligne de touche ou marque d’une tête plongeante après avoir décollé sur le carbu du libéro adverse.
C’est la révélation pour Broncand, qui signera dans la foulée de cette rencontre un contrat en faveur du Versailles Moto Club dont un recruteur était présent dans les travées du stade. Pour fêter la victoire, il annonce à tous ses coéquipiers qu’il les invite dans le bar jouxtant le terrain vague. Une nouvelle plaisanterie à 70’000 anciens francs qui heureusement passeront en note de frais dans la rédaction de CartonRouge.ch…
Du coup, nous en avons oublié l’étape, mais le contrôle anti-dopage imposé à la fin du match allait s’avérer problématique. Tout d’abord, Henri a dû s’y reprendre à six fois pour remplir l’éprouvette. Après avoir copieusement arrosé le médecin deux fois et l’infirmière à une reprise, il eut la lumineuse idée de se servir d’un entonnoir. Comme il fallait à chaque fois aller chercher des bières pour remplir la vessie de notre homme, l’affaire a duré trois bonnes heures, mais finalement après qu’il ait enfin satisfait à son contrôle, il s’avéra que l’éprouvette fut dissoute par l’acidité de son urine.
Estomaqué, le médecin préféra se reconvertir dans la chimie en conservant la composition chimique de l’urine de Broncand. Celui-ci a d’ailleurs été engagé en sous-main par un des successeurs de Saddam Hussein, toujours avides de nouveaux produits de torture «new generation». Après toutes ces péripéties, la journée était déjà bien entamée et c’est par TGV que nous rejoignons Albi, pour le «chrono» du lendemain.

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1 Commentaire

  1. Allez courage ! faut pas sarrêter en si bon chemin… des milliers de lecteur attendent de vos nouvelles chaque jour. Pensez à larrivée sur les champs(agne) pour vous redonner des forces…

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