Pigeons de l’Eté : spécial Tour de France !

Ami lecteur, les Pigeons d’Or sont de retour ! Notre traditionnelle élection reprend ses droits après cinq semaines palpitantes consacrées à nos Trophées du Football vaudois. Pour ces Pigeons de l’Eté, la rédaction a décidé de sélectionner uniquement des cyclistes, les principaux acteurs malheureux de la dernière Grande Boucle. Moreau mis à part, tous ont été dopés, tous ont menti, tous ont triché, bref, tous méritent amplement leur place dans notre sélection. Qui de Vinokourov, Rasmussen, Rominger, du duo Virenque – Jalabert ou de Moreau mérite d’être élu Pigeon d’Or de l’Eté 2007 ? Tu as jusqu’au vendredi 31 août à minuit pour voter !

Alexandre Vinokourov

J’en ai déjà vu des couillons dans ma vie, mais à ce point là, c’est un couillon circoncis à la hache. Le gars, il porte à bout de bras toute une équipe qu’il a montée grâce à son amitié avec le président du Kazakhstan. Nursultan Nazarbayev (si si, j’ai cherché, il s’appelle comme ça) et son ministre des sports, soucieux de contrer l’image déplorable que Borat a donné de leur pays à l’Occident, a décidé de miser sur le cyclisme pour se faire connaître dans le monde.
Du coup, ils investissent dans une structure pourrie (la défunte Liberty Seguros de Manolo Saiz) et engagent tous les Kazakhs possibles, Marc Biver pour faire joli et deux trois Suisses ou Espagnols pour donner le change. Le bon «Vino» fait par la suite des théories à qui veut bien l’entendre que son but est de gagner le Tour de France… Déjà là, ça faisait sourire, car Vinokourov n’a pas fini une Grande Boucle sans avoir deux trois jours sans, où il finissait régulièrement à 30 minutes. Ensuite, il se fait recaler du Tour en 2006 parce que la moitié de son équipe a été citée dans l’affaire Puerto (un truc de transfusions sanguines, tiens tiens…). Par vengeance il s’attaque à la Vuelta et en la gagnant, il se dit qu’il est mûr pour gagner sur les Champs-Elysées.
Du coup en 2007, Alexandre arrive en favori au départ, mais la première semaine patatra, il se viande et se fait poser 15 points de suture à chaque genou. Il souffre mais continue, il perd du temps, est largué au général mais il se venge en remportant deux étapes de haute lutte alors que les cicatrices sur ses jambes sautent et que du pue en sort régulièrement. Quel héros s’écrient de concert les foules et les médias.
Et quel courage, sauf que… Sauf que vous connaissez la suite. Il a un ego tellement surdimensionné qu’il a sciemment triché, tout en sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas passer à travers les mailles du filet. Quitte à ruiner les 60 emplois que son équipe a créés, quitte à ce que sa patrie en soit marquée pour des lustres. Pourquoi ? L’ivresse de la victoire. Bonjour la gueule de bois.

Michael Rasmussen

En voilà un thème compliqué à aborder. Comment parler de notre ami danois sans en venir aux insultes gratuites ? Voilà un «monsieur» (notez bien les guillemets) qui fait entre 47 et 59 kilos pour 1m75. Surnommé «Chicken», il a été formé au VTT. Il vient au cyclisme sur route chez CSC avant de migrer sous les couleurs de Rabobank où il fera l’essentiel de sa carrière (qui j’espère est terminée).
En 2005, il explose à la face du monde en tenant la dragée haute à Lance Armstrong dans la montagne. Alors que tout le monde pensait qu’il pouvait jouer le podium à Paris, il sombre totalement dans le dernier contre-la-montre où il perd plus de 8 minutes après avoir chuté deux fois et changé trois fois de vélo. Le sommet du ridicule.
Deux ans plus tard, grâce à «une nouvelle position», «parce qu’il en a couru plus cette année» et «car il a pour le première fois réalisé un chrono à 100%», il ne perd que trois minutes sur Vinokourov (…) et moins de 60 secondes sur ses adversaires au général. Hum… Les exploits ça arrive, mais je ne suis pas croyant, les miracles n’existent pas. Bref, on apprend en plein Tour que notre cycliste rachitique préféré a manqué deux contrôles. Problème, un consultant de la RAI l’a vu en Italie à cette période. Et voilà comment on fait, pour la troisième fois dans l’histoire, une étape sans maillot jaune.

 

Tony Rominger

Ah voilà un pigeon pour lequel j’ai milité. Sa nomination n’est que justice. Empereur des années EPO, le cycliste-chameau (rappelez-vous de sa bosse quand il roulait) est aujourd’hui «conseiller» de nombreux coureurs (dont Vinokourov/convaincu de dopage, Matthias Kessler/convaincu de dopage, ou encore Patrik Sinkewitz/convaincu de dopage, comme on se retrouve) et de l’équipe Astana (hum…). Victorieux de trois Vuelta, d’un Giro, dauphin d’Indurain au Tour de France et recordman de l’heure à deux reprises alors qu’il avait autant de talent que mon chat pour viser sa caisse, il représente à lui seul le cyclisme helvétique pourri de l’époque.
Le natif de Velje au Danemark a aussi été un des patients préféré du mythique docteur Ferrari, celui qui est en pole-position dans toutes les affaires récentes de dopage. Rappelez-vous le temps où la Suisse comptait parmi les meilleures nations de la petite reine. Et aujourd’hui, pensez-y 20 petites secondes. Dufaux, Pascal Richard, Zülle, Camenzind et j’en passe, pour lesquels nous nous enflammions avec l’innocence de notre jeunesse. Eh oui, ça fait froid dans le dos, impossible de se souvenir d’un de ces gars qui n’a pas goûté à l’interdit.
Et aujourd’hui, Tony fait sa vierge effarouchée en constatant l’état du Tour cette année. Mais maman, pourquoi est-ce que le ridicule ne tue pas ? Au moins on serait débarrassé de ces hypocrites voleurs de rêve !

Laurent Jalabert et Richard Virenque

En voilà deux qui sont vraiment mal pris. Entre la tête de pont de la grande équipe ONCE de l’époque Manolo Saiz (encore…) et l’idole de l’équipe Festina, on se demande si France Télévisions et Eurosport ne se foutraient pas un peu de notre gueule quand même. Virenque a au moins l’excuse d’être aussi bête que le pied gauche à David Beckham (je n’ai pas dit sa femme) et de savoir en rire, alors que sur France 2 on attend toujours le premier mot (de repentance ?) de «Jaja» sur les affaires.
Les deux idoles du cyclisme français abonnés aux maillots à pois nous abreuvent aujourd’hui de leur science de la course, alors qu’ils auraient assurément bien plus intéressant à nous dire. Surtout un gars comme Jalabert qui est une tête. Il a vécu les pires années du vélo, a gagné des millions avec sa passion et continue aujourd’hui de gagner sa vie avec son sport. Dans ces époques troublées où l’on se dit que le maillot jaune est aussi crédible qu’une faute sur Cristiano Ronaldo, il a un devoir pédagogique envers les jeunes qui voient chaque jour leurs idoles tomber.
 «Jaja», s’il te plaît, comme l’Equipe Magazine te l’a demandé dans un vibrant édito récemment : parle ! Fais ton travail d’idole des foules, sois honnête avec ceux qui t’ont soutenu, porté au pinacle. Mais surtout regarde dans les yeux tous les gamins qui ont commencé le cyclisme en t’imitant, tu leur dois la vérité.

Christophe Moreau

L’éternel dernier recours de tout un pays pour gagner enfin un Tour après Bernard Hinault en 1985 a de nouveau lamentablement échoué dans sa tentative. Porté par les médias de son pays, le coureur d’Ag2r devrait se reconvertir dans les prothèses de jambes pour Djibril Cissé tellement il craque souvent.
En général, le Moreau-moyen passe par les stades suivants :
1. parmi les favoris
2. on va jouer le podium
3. on espère une place dans les cinq
4. dans les dix ce sera très bien
5. meilleur Français, ce serait une belle consécration
6. le maillot à pois, on va essayer
7. on va essayer d’aller dans les échappées pour gagner une étape
8. c’est quand les Champs-Elysées ?
Cette année n’a pas dérogé à la règle. Le Français a tenté de dynamiter le peloton lors de la 1ère étape alpestre avant de perdre du temps les jours suivants, d’exploser dans le contre-la-montre et de disparaître définitivement dans les Pyrénées. L’habitant du canton du Jura, pourtant vainqueur du Dauphiné-Libéré, est maudit par cette épreuve. S’il te plaît Christophe, tu me fends le coeur, dope-toi !

Tu as fait ton choix ? Ne te reste donc plus qu’à voter… et à attendre patiemment ! Le sondage sera arrêté le vendredi 31 août à minuit et le grand vainqueur dévoilé début septembre !