Ligue 1. 7ème journée : le Pathético

La 7e journée, avec un certain Paris – Marseille, est la principale raison pour Canal+ de lâcher 600 millions par année pour les droits de la L1. Le 13ème contre le 14ème et un vieux match nul 1-1, avouez que ça fait rêver. Et pendant ce temps-là, alors que nous sommes presque (déjà !) au quart du championnat, Nancy et Valenciennes sont en tête.

Ces deux équipes ne s’enflamment pas, mais font leur petit bonhomme de chemin vers leur objectif numéro 1 : le maintien. Les points pris n’étant plus à prendre, elles auront tout le temps de voir venir d’éventuels autres objectifs quand le principal aura été atteint. Nancy est venu à bout d’un Saint-Etienne (2-0) qui ne tient pas encore ses promesses, et VA a calé devant Metz (0-0).
 
Juste derrière, en embuscade, les deux bonnes «surprises» ont débuté leur exercice 2007-2008 de manière enthousiasmante. Monaco et Bordeaux se rencontraient à Chaban-Delmas pour confirmer leur entame prometteuse. Les Girondins de Laurent Blanc ont confirmé tout le bien que l’on pensait d’eux en battant les Monégasques (2-1) et se sont emparés de la 3ème place avec 14 points.Lyon est revenu dans la course et s’est refait un moral en l’emportant sur le fil face au Mans (3-2), tandis que dans le match de la peur, Toulouse a gagné un peu de tranquillité en s’imposant devant de désespérants Auxerrois (2-0). Dans le concours du premier coach viré de la ligue, et ce malgré la magnanimité habituelle des dirigeants bourguignons, l’ANPE risque de très bientôt recevoir le renfort de Jean «Droopy» Fernandez, malgré les efforts de tous les médias pour mettre Emon sur la sellette.

Dimanche, à 18h à cause des gros méchants «nooligans» et devant Nicolas Sarkozy, Paris recevait donc Marseille. Un match terne, d’une pauvreté technique affligeante, tout juste égayé par les supporters des deux camps qui se répondent et les triples loupes de Canal+ sur un contrôle manqué de Digard et une transversale chez les Boulogne Boys de Taiwo. Le «classico» ou «très grand match» de la chaîne cryptée a donc vécu, et ce sans que les journaux n’en fassent leur grand titre.
Pas un transfert sulfureux de dernière minute, pas une baston autour du stade, pas d’équipe de CFA et encore moins de polémique avec les présidents des deux clubs ni un attentat gratuit sur la pelouse. Deux équipes sans caractère et dépourvues d’âme collective, il a fallu toute la bonne volonté des téléspectateurs pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée au cours de cette rencontre sans intérêt footballistique, si ce n’est de savoir quelle équipe allait tomber dans la crise avant la mini trêve des équipes nationales.
Les journalistes cannibales avaient déjà préparé leur manchette, on voyait déjà Albert Emon cloué au pilori sur la Canebière, Paul LeGuen écartelé à la porte de St-Cloud, mais un but de Djibril Cissé (en mode karateka) et une tête renversée de Luyindula auront scellé le score de ce «derby» qui ne fait plus vibrer que les footix de l’Hexagone. Pas de chance pour Frédéric Thiriez, le patron du foot pro, qui espère retirer près de 700 millions pour le prochain appel d’offres pour les droits du championnat de France.
 
Comment une ligue sans ses clubs stars aux avant-postes, sans étoiles du ballon rond et qui perd chaque année 30 ou 40 de ses meilleurs éléments peut-elle espérer des revenus comparables à ses cousins européens?

Du coup, Canal+ et la LFP se rendent coups pour coups. «Canal n’est rien sans la L1» crie à qui veut l’entendre Frédéric «moustache» Thiriez. «Nous ne mettrons pas 600 millions pour cela» assurent Méheut et ses acolytes. Hors, si un tel revenu n’est plus redistribué entre les clubs, le cercle vicieux installé dans le foot français partira dans une sorte de tourbillon irréversible. La France qui doit déjà compter sur une fiscalité absurde, sur des stades vieux et peu fonctionnels et des règles abjectes concernant les indemnités de formation ne s’en relèverait pas. Les Coupes d’Europe de Paris (Coupe des Coupes) et de Marseille (Ligue des Champions) risquent de se sentir bien seuls…
De plus, depuis l’arrivée d’une nouvelle direction et la fusion avec TPS, Canal+ est devenu une véritable entreprise, avec tous les mauvais côtés qui accompagnent cette nouvelle gestion rigoureuse. Si il n’y a plus de concurrent pour la chaîne pionnière en matière de diffusion des films X, comment imaginer que les droits de diffusion vont prendre l’ascenseur ?
En France, les opérateurs de téléphonie ne sont pas encore prêts à faire le pas et vendre le foot en pay-per-view. M6, TF1, France Télévisions et les autres chaînes généralistes n’ont pas les moyens de miser sur le football. Canal se retrouve seul sur le marché et a donc toute latitude de fixer le prix qu’il voudra.

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1 Commentaire

  1. Ya que Canal pour réussir à inventer un « superclassico » entre 2 équipes qui plus gagné le championnat depuis…ouhhhh…1994…Cest moche…

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