Lee Jinman et Derek Cormier en exclusivité !

Lee Jinman et Derek Cormier du HC Sierre, certainement la meilleure doublette d’importés du pays, ont répondu à CartonRouge.ch à l’aube de l’exercice 2007/2008. Alors que les matches amicaux sont décevants pour les hommes d’Heikki Leime, ils appellent à la patience et racontent leur vie en Valais, leur patrie d’adoption. Ayant les deux pas mal bourlingués entre l’Amérique du Nord et l’Europe, ils semblent s’être très bien implantés en Valais et se confient donc en exclusivité à CartonRouge.ch, confortablement installés à une table du Motel des Bains d’Yverdon au cours d’un entretien (à moitie en français et à moitié en anglais) très détendu. CartonRouge.ch souhaite pour terminer une excellente saison au HC Sierre et à ses supporters !

CartonRouge.ch : Derek, Lee, merci de répondre à nos questions, tout d’abord ! Alors que vous êtes en pleine préparation estivale, comment vous sentez-vous physiquement ?Derek : Physiquement, tout va bien, même si c’est toujours bizarre de jouer au hockey au mois d’août !
Lee : Je me sens bien également, mais il est important de bien sélectionner ce dont tu as besoin lors d’une période de préparation. Tu dois savoir ce qui est bon pour toi et ce dont tu as besoin pour être prêt à temps !
Derek : Oui, l’important c’est de savoir ce dont tu as besoin, c’est vrai.
CR : Vous avez beaucoup voyagé dans votre carrière, changeant souvent de club. Là, vous semblez vous être bien implantés à Sierre, on se trompe ?
Derek : C’est ma 6ème année à Sierre et c’est vrai que c’est la plus longue période que j’aie passée dans un club. Tu sais, ici, c’est comme une deuxième maison, comme une famille. La région est magnifique et ma famille se plaît ici.

Lee : Etre bien quelque part et y être solidement implanté est quelque chose d’important, surtout pour moi qui ai énormément changé de club ! J’ai beaucoup apprécié ma première année et je suis très heureux d’avoir eu la chance de pouvoir revenir après mon passage à Langnau.
CR : Justement, que s’est-il passé à Langnau ? Vous étiez énorme en LNB et n’avez pas réussi à vous imposer en LNA, pourquoi ? La différence de niveau est-elle si grande ?
Lee : Il y a une différence, c’est vrai, mais l’écart n’est pas énorme, même s’il existe bel et bien. C’était différent, je jouais 12-15 minutes au lieu de 25 ou 30, c’est plus délicat et ensuite, je ne sentais pas la même confiance qu’à Sierre. Le système est important, c’est vrai, mais là-bas, je me sentais comme un «robot» sur la glace. Ici, à Sierre, j’ai la chance de pouvoir créer, de n’être pas «prisonnier» d’un système. J’ai plus de liberté et c’est très important pour un joueur d’attaque comme moi.
Derek : Le mot d’ordre à Sierre, c’est «va sur la glace et essaie !», ce n’est peut-être pas le cas partout.
CR : Quels sont les objectifs de Sierre cette année ?
Derek : Dur à dire… Nous avons une équipe très jeune et si tu regardes les équipes adverses, tu t’aperçois que seul le LHC a vraiment changé. Notre effectif est peut-être un peu juste, mais sait-on jamais ?
Lee : L’important, ce n’est pas de parler de Top-4 ou Top-6, mais de s’établir une identité. Nous voulons bien commencer et faire en sorte que les équipes devant se rendre au Graben se disent : «wouah, ça va être dur !»

CR : Que s’est-il passée en 2006-07 ? Vous n’avez pas forcément rempli tous vos objectifs…
Derek : Honnêtement, ils étaient trop haut ! Je suis là depuis 6 ans et j’ai pu voir l’évolution de cette équipe. L’année passée, nous étions au maximum et peut-être a-t-on attendu trop de nous.
Lee : Je suis d’accord et je le répète, ne nous fixons pas d’objectifs démesurés, mais faisons de notre mieux pour faire peur à tout le monde. Les points suivront tout seuls !
CR : N’avez-vous pas l’impression que les joueurs suisses se reposent trop sur vous ?
Derek : C’est normal en LNB. Dans toutes les équipes, tu vois que ce sont les joueurs étrangers qui marquent le plus de points.
Lee : Peut-être, mais plus que les points ou les goals marqués, ce qui est important c’est que les joueurs suisses nous voient comme des exemples à suivre. Nous travaillons dur et c’est pour ça que nous marquons des goals. J’insiste là-dessus, c’est en travaillant dur que l’on progresse et c’est ça que j’aimerais que les jeunes joueurs remarquent chez nous.
CR : Vous êtes parfaitement intégrés au HC Sierre, c’est un fait. Ressentez-vous cependant complètement la rivalité pouvant survenir lors de derbys ? Est-ce important pour vous de jouer contre Martigny ou Viège ?
Derek : Oui, c’est clair, on sent que c’est important pour les gens et pour certains joueurs, même s’il y a de moins en moins de joueurs locaux dans l’effectif.
Lee : Oui, bien sûr que ce sont des matches spéciaux, mais pour un joueur, il est important de surtout rester lucide, de ne pas se faire happer par cette pression. Pour un joueur, ce doit être un match comme un autre, même si tu dois rester conscient de ce que cela représente pour les fans.

Derek : A Sierre, les gens ont le cœur qui bat pour leur équipe, le rapport avec les joueurs est très personnel. Mais comme le dit Lee, il faut rester concentré sur son jeu.
CR : Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en arrivant en Suisse ? La ferveur des fans ?
Derek : Non, pas vraiment. Tu sais, j’ai joué à tous les niveaux en Allemagne et là-bas aussi, c’est énorme ! Non, ce qui m’a le plus frappé, c’est le casque d’or !
Lee : Ah oui, ça c’est bizarre. Au Canada, personne ne mettrait ça !
Derek : On le porte volontiers, le soutien de Postfinance pour les jeunes est important et bienvenu, mais c’est clair que c’est étrange.
CR : Est-ce que cela change quelque chose dans votre jeu ?
Derek : Non, rien. Mais ça change un peu la façon dont tu es perçu par les autres joueurs. Porter le casque d’or, c’est l’assurance de recevoir un petit coup en plus par-ci, un coup de canne par-là…

CR : Qu’est-ce qui caractérise le jeu suisse par rapport au hockey nord-américain ?
Lee : Premièrement, les entraînements sont beaucoup plus durs ici. En Amérique du Nord, tu peux jouer 60, 70 ou 80 matches par saison, donc pendant la saison tu t’entraînes 20 minutes et basta. Ici, les entraînements sont plus poussés, ce qui est normal. Disons que dans les deux cas, je suis quand même très fatigué à la fin de la saison (rires).
Derek : Pour nous, c’est très différent ici car nous sommes étrangers. La pression est beaucoup plus intense pour nous, tu peux te rater une fois ou deux, mais pas plus, crois-moi ! Ce que tu as fait ne compte pas, seul compte ce que tu es en train de faire.
Lee : En Amérique du Nord, on pouvait se permettre de passer au travers une semaine parce que ça s’enchaîne très vite. Ici, comme le dit Derek, on te pardonne beaucoup moins. Mais bon, nous sommes professionnels, pas de problèmes avec ça.
Derek : C’est clair, on n’est pas en train de se plaindre ! La pression est sur nous, mais on s’en accommode, ça fait partie du jeu.
CR : Pourquoi les jeunes Suisses ne franchissent-ils pas le cap de la NHL, mis à part les gardiens ?
Derek : Pourquoi partiraient-ils ? Ils ont tout ce qu’il faut ici, des bons contrats, un bon cadre de vie… Ils sont des stars ici, pourquoi iraient-ils chercher la difficulté en Amérique du Nord ? Beaucoup auraient le niveau, pourtant. Si tu regardes l’équipe nationale, la majorité des joueurs pourrait jouer en NHL, mais c’est beaucoup de stress pour un salaire certes supérieur, mais pas doublé ni triplé.

CR : Y a-t-il quand même une différence de technique, de physique ou de mental ? Les jeunes Suédois, Russes ou Tchèques y arrivent facilement, mais pas les Suisses !
Derek : Non, je ne crois pas que ce soit la raison principale. Le réservoir de joueurs en Suisse est beaucoup plus petit, tu sais.
CR : Comment aimeriez-vous que l’on se rappelle de vous ?
Lee : Un «funny guy» (rires) ! Non, plus sérieusement, comme un joueur qui travaillait dur. Tu ne peux pas contrôler le nombre de buts que tu vas marquer, mais tu peux contrôler l’intensité que tu mets dans ton travail de tous les jours. Je n’ai jamais pensé que j’étais trop bon pour arrêter de travailler et me reposer sur les acquis. Je travaille dur, c’est comme ça que les bonnes choses arrivent !
Derek : Même chose, un bon travailleur et aussi un bon gars, j’espère. J’aime que l’on me dise que je donne le bon exemple, c’est un compliment que j’apprécie.
CR : On dit que les joueurs de hockey aiment sortir et faire la fête, c’est votre cas ?
 
Lee : Ca fait partie de la vie d’un joueur de hockey, c’est vrai. Sortir ensemble est important pour la construction de l’esprit d’équipe.
Derek : L’important, c’est de bien se comporter et de choisir les bons moments. Après une belle victoire, pas de problème, on sort boire un verre, on se comporte bien et tout le monde est content.
Lee : En fait, on sort seulement quand on a bien joué (rires). Plus sérieusement, il faut choisir les bons moments, c’est clair.

CR : Au niveau de la nourriture, la Suisse c’est comment ?
Lee : Superbe ! J’aime tout ici ! Surtout le fromage, le chocolat…
Derek : Oui, on apprécie la nourriture suisse, c’est sûr. Sans en abuser bien sûr ! Mais bon, Lee et sa famille habitent juste en-dessus de ma famille et moi, donc on se retrouve souvent pour de bons repas.
CR : Vous pensez vraiment avoir trouvé la stabilité ici, alors ?
Derek : J’espère vraiment, oui. Comme dit précédemment, ma famille et moi sommes très bien ici.
Lee : Pareil !
CR : Un dernier mot pour les partisans de Sierre ?
Lee : Que les fans voient les efforts que l’on fait et les apprécient ! Les résultats viendront tout seuls.
Derek : Soyez à 100% derrière nous et ayez de la patience. En ce qui nous concerne, nous ferons notre maximum sur la glace.

CR : Le mot de la fin ?
Derek : Il est pour moi : Sierre est un endroit magnifique pour jouer au hockey et on fera tout pour aller le plus haut possible !

Toutes les photos copyright
www.mediasports.ch – Pascal Muller

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1 Commentaire

  1. beau interview
    sympas a lire
    une sacre doublette qui rappelle dominichelli et trudel d ambri y a quelques annee en LNA
    dommage pour ces 2 joueur qu ils ne puissent pas evoluer en LNA ,ensemble je sui convaincu ils porrait apporter qqch a une equipe
    et aussi dommage au valais ne puisse pas faire un seul club et se voir en LNA avec les martigni,sierre viege ,ya de quoi ….

    mais tim super texte,et des questions vraiment adequoites au hockey …bravo

    j attend les pronostics de pour cette saison sur geneve ,la LNA ou encore la NHL

    salutations

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