On croyait que Borat était le Kazakh le plus stupide du monde. Faux ! On a trouvé plus pathétique encore en la personne d’Alexandre Vinokourov, le cyclisme à la tête pleine d’eau et au sang rempli d’EPO (quelle rime !). «Vino» est désigné Pigeon de l’Eté par les lecteurs de CartonRouge.ch avec 42,3% des suffrages. Il devance largement Michael Rasmussen (21.7%), le duo Laurent Jalabert – Richard Virenque (20.4%), Tony Rominger (10.4%) et Christophe Moreau (5.2%). Retour sur un sacre ô combien mérité.
Alexandre Vinokourov débute en France sous les couleurs de l’équipe Casino en 1988. D’abord coureur de classiques, il signe ensuite chez Telekom en 2000 et remporte, cette même année, la médaille d’argent des JO. Dans l’ombre d’un (in)certain Jan Ullrich, il explose aux yeux du grand public deux ans plus tard en remportant Paris-Nice puis manque de s’adjuger le Tour de Suisse à cause d’une chute.En 2003, il devient naturellement leader de l’équipe allemande après le départ d’Ullrich et récidive lors de Paris-Nice avant de s’adjuger l’Amstel Gold Race puis de venir à bout de la boucle helvétique. Cette année-là il est pour la première fois parmi les meilleurs du Tour de France, qui deviendra vite son obsession.
Il y a deux ans, il vient sur la Grande Boucle avec de grandes ambitions, mais largué lors d’une étape de montagne, il se contentera d’animer la course, se permettant le luxe de surprendre les sprinters sur les Champs-Elysées. En début d’année 2006, il rejoint le sulfureux Manolo Saiz sous l’égide de Liberty Seguros.
Alors qu’il a tout misé sur le Tour, «Vino» ne peut pas prendre le départ de Strasbourg. A la suite de l’affaire Puerto, son équipe est décimée et il est interdit de départ. De là est né un grand traumatisme et une sorte de paranoïa. Il se vengea toutefois en fin de saison en s’adjugeant la Vuelta.
Cette saison, fort de son succès au Tour d’Espagne, il monte une équipe à base de fonds kazakhs pour le Tour de France dont il est le grandissime favori. Favori ? On se demande bien pourquoi. Alexandre n’a jamais tenu le choc par rapport aux meilleurs dans la haute montagne, mais bon si les médias le disent, pourquoi pas…
Bref, le coureur de Tony Rominger (son agent) prend le départ du Tour avec des ambitions et une équipe monstrueuse, entièrement dévouée à son leader. Andreas Klöden et le prometteur Andrei Kashechkin sont relégués au rang d’équipiers. Pas de chance, Vinokourov se viande après quelques étapes et doit se faire poser une trentaine de points de suture aux genoux. Il tient bien en début de Tour mais craque dans la haute montagne (comme d’hab’).
C’est alors que nous allons assister à une vraie résurrection que Jésus lui-même aurait appréciée. Le Kazakh l’emporte lors du contre-la-montre avant de réaliser un véritable récital lors de la première étape pyrénéenne. Le public trouve enfin son héros «propre» de ce qui était (encore) le 123ème Tour du renouveau.
Le 24 juillet, patatra. Tout s’écroule, L’Equipe annonce que le coureur a été contrôlé positif à une transfusion sanguine homologue. Alors que ce procédé est détectable depuis plus de trois ans, alors que Vinokourov sait pertinemment qu’il sera contrôlé en cas de victoire d’étape, alors que toute une équipe est financée grâce à lui (70 emplois), alors que tout un pays est derrière lui, alors que le cyclisme est au plus mal, alors que les coureurs n’ont plus aucune crédibilité, alors qu’il a incendié les cyclistes français dans les médias («des fainéants») et j’en passe, cet inconscient (pour ne pas dire couillon) s’est dopé.
Il aura au moins eu le bon goût de sortir la blague de l’année : Question d’un journaliste : «On dit que c’est votre père qui vous a passé du sang», ce à quoi Vinokourov répond : «Si mon père m’avait passé du sang, j’aurais été contrôlé positif à la vodka…»
C’est donc avec grand plaisir que la rédaction de CartonRouge.ch lui remet aujourd’hui le
Pigeon d’Or de l’Eté 2007 !
Le compatriote de Borat rejoint notre plateau des Pigeons d’Or 2007 et sera à la lutte avec Constantin, Lambiel, Develey, Aulas, Barthez et Barton lors de la grande finale de fin d’année. Après Floyd Landis en 2006, le Tour de France aura donc de nouveau un représentant digne de ce nom en finale. La Grande Boucle est une énorme machine à faire du fric et, depuis quelques années, une formidable usine à Pigeons ! A qui le Tour en 2008 ?
Voilà ami lecteur, nous te donnons rendez-vous en fin de semaine pour le lancement des Pigeons de Septembre dont le plateau sera très relevé. Gageons que nous serons plus nombreux que les 589 votants uniques du mois d’août !
Classement final :
1. Alexandre Vinokourov : 249 voix
2. Michael Rasmussen : 128 voix
3. Laurent Jalabert et Richard Virenque : 120 voix
4. Tony Rominger : 61 voix
5. Christophe Moreau : 31 voix
Total : 589 votes
Superbe le dessin !
sacrée brochette de pigeons!
Vino est certainement un concurent sérieux pour le titre suprême (de pigeon). Toutefois, en regardant la liste des pigeons 2007, Develey est loin devant, avec son sourire niais et 3 plumes dans le cul!