La raison du moins mauvais a été la meilleure

Dans une nouvelle mouture du Letzigrund bien garnie (22’500 spectateurs), la Suisse a amicalement battu l’Autriche 3-1. La toute pimpante enceinte zurichoise est une sorte de Pontaise en mieux, mais toute aussi ventée à cause de son toit décollé des tribunes (mais quelle grande idée).

La surprise du «chef» est venue de la titularisation d’Hakan Yakin en lieu et place de Xavier Margairaz. Le Vaudois, qui manque cruellement de rythme, n’a toujours pas fait sa place à Osasuna et devra se battre pour garder la sienne en équipe nationale. Organisé en 4-5-1 avec le joueur d’YB en «9 ½», le onze suisse a d’emblée pris les commandes du score, mais pas celles du jeu.Après une première blague au pied de Fabio Coltorti, les Suisses n’ont pas tardé à exposer les – immenses – lacunes du coorganisateur de l’Euro. Les hommes de Kuhn ont pu se présenter à trois face au pauvre Manninger qui a pu constater que Streller avait retrouvé son sens du but (1-0, 2e).


En l’absence de Frei, Streller a réalisé un joli doublé

Quelques secondes plus tard, Sanel Kuljic a manqué l’opportunité de remettre les deux équipes à égalité, en envoyant dans la Limmat une reprise à bout portant aux 5 mètres. Le match est parti sur les chapeaux de roue et Inler a vu sa frappe (5e) repoussée par Manninger.
La grinta de Lichsteiner et de Degen, ainsi que l’astucieux (si si) jeu en pivot de Streller ont permis à la Suisse de se créer quelques menues opportunités. Mais la lourdeur de la défense centrale Senderos-Djourou n’a pas apporté la sérénité nécessaire au bloc helvétique. Ainsi, ces derniers se sont retrouvés à quelques reprises mis en danger par l’imprécision de leurs propres relances aux pieds et ont trop souvent dû parer aux plus pressés.
Constat approuvé par Ludovic Magnin qui a déclaré : «On a fait trop de fautes derrière. Nous nous sommes compliqués la vie et dès qu’on a joué plus simple, le jeu a pu s’accélérer et l’équipe a fait une bonne fin de première mi-temps et s’est procurée des occasions».
Les coups de pieds arrêtés ont permis aux Suisses de se créer quelques opportunités et au portier de Sienne de montrer que ses boulettes de son époque à Arsenal étaient dues à l’environnement de la Premier League. Le gardien autrichien n’a toutefois pas pu s’opposer à Yakin, qui est sorti de sa boîte tel un Marco Grassi des temps modernes (37e), pour donner l’avantage à la Suisse. Un rush rageur de Barnetta sur le flanc gauche suivi d’un centre en retrait et le frère de Murat n’a eu qu’à propulser le cuir au bon endroit.
Lassée des critiques incessantes, l’ex-«Wunderteam» a tenté de rester dans le match en redoublant de fautes pour contenir les assauts suisses, mais Inler (42e) puis Yakin sur le corner suivant ont encore inquiété l’arrière-garde adverse. A la mi-temps, Yakin a cédé sa place à Margairaz et Grichting est entré en lieu et place de «Pipo» Senderos afin d’essayer de stabiliser la maison helvétique. Dominateurs stériles, les Aigles ont ouvert des boulevards à leur opposant qui n’en demandait pas tant.


Barnetta, le meilleur homme sur le terrain. Et de loin ! 

Après une nouvelle période de domination et deux occasions dangereuses de Gelson et Margairaz, Streller a triplé la mise (55e). D’une tête puissante au premier poteau, le géant Bâlois a continué d’arrondir ses statistiques de la saison (13 matches et 9 buts avec le FCB). La rencontre a alors sombré dans une douce torpeur. L’immense Barnetta, d’une reprise un poil trop enlevée (57e), et Streller (encore), qui a manqué l’immanquable (59e), ont bien déclenché une holà dans les travées du Letzi, mais les occasions étaient gracieusement offertes par les hommes d’Hickersberger.
Ivanschitz, le seul Autrichien valide, est alors sorti et son équipe a sombré. Avec plus de lucidité, la troupe de papy Köbi aurait pu saler l’addition, mais tant les jeunes Helvètes ont été supérieurs dans les duels, tant leur gâchis technique les en a empêché. C’est d’ailleurs ce qu’a avoué le sélectionneur autrichien qui s’en voulait de donner les deux premiers buts à la Suisse alors que sa sélection avait la maîtrise du cuir.
Les deux vétérans vaudois Celestini et Nkufo sont venus faire le nombre en fin de partie tandis que le match était entré dans un faux rythme digne des «Chiffres et des Lettres». Seuls les largesses défensives suisses et les dégagements «au delà de ses 22 mètres» du portier helvétique ont égayé les dernières minutes.
Kuhn a eu beau jeu de remercier Barnetta en conférence de presse. Le joueur du Bayer a littéralement volé sur la pelouse et apporté la touche de classe qui a fait défaut à ses collègues de la Nati. Mais comme l’a très bien dit Ludo : «On va retenir le résultat».
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Suisse – Autriche 3-1 (2-1)

Stade du Letzigrund : 22’500 spectateurs.
Arbitre : M. Hamer (Lux).
Buts : 2e Streller 1-0, 11e Aufhauser 1-1, 36e Yakin 2-1, 55e Streller 3-1.
Suisse : Coltorti; Lichtsteiner, Djourou, Senderos (46e Grichting), Magnin (86e Spycher); Vonlanthen (17e D. Degen), Fernandes (82e Celestini), Inler, Barnetta; Yakin (46e Margairaz); Streller (77e Nkufo). Entraîneur: Kuhn.
Autriche : Manninger; Sandfest (65e Ertl), Prödl (40e Schiemer), Hiden, Fuchs; Sariyar; Garics, Ivanschitz (83e Harnik), Aufhauser, Weissenberger (65e Mörz); Kuljic (65e Kinast). Entraîneur : Hickersberger.
Carton jaune : 40e Garics.
Corners : 7-7 (6-2).

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