Le Bayern Munich a repris seul la tête de la Bundesliga après son pâle succès à Rostock (2-1) et la très surprenante défaite à domicile du co-leader Werder Brême contre le VfL Bochum (1-2). Autres faits marquants du week-end : la revanche de Schalke 04 contre Stuttgart, la révélation du Tchèque Martin Fenin et, pour nous autres Suisses, le retour d’Alex Frei et les débuts réussis de Diego Benaglio.
Le Bayern Munich s’est contenté du service minimum à Rostock. Après avoir largement dominé la première mi-temps, les Rekordmeister ont levé le pied, laissé le Hansa revenir dans le match et se contentent d’une victoire par la plus petite des marges. Ce succès poussif permet néanmoins au Bayern de réaliser la bonne affaire du week-end, après le nul d’Hambourg contre Hanovre et la défaite du Werder Brême au Weserstadion contre le VfL Bochum. Les Brêmois semblaient pourtant se diriger vers un succès tranquille en ouvrant la marque peu avant la pause. Mais Bochum a de la ressource et a réussi à renverser le score en 2e période pour un succès très précieux dans l’optique du maintien. Marcel Koller réalise vraiment des miracles avec le petit club de la Ruhr. Le Werder ne pouvait imaginer pire façon de préparer le Spitzenspiel de dimanche à Munich, ce d’autant plus que les Brêmois ont perdu Naldo, expulsé à vingt minutes de la fin.
La revanche de Schalke 04
Les revers d’Hambourg et du Werder font également le bonheur de Schalke et Leverkusen dans la course à la Champion’s League. Le Bayer s’est imposé 3-2 à Cottbus au terme d’un match animé et houleux. L’Energie a ouvert le score grâce à l’ex-réserviste de… Leverkusen Papadopulos mais, après la pause, le Bayer a renversé la tendance, notamment grâce à ses Suisses et à l’arbitre : Barnetta a tiré le corner du 1-1 et frappé sur la latte, Schwegler a obtenu le penalty du 2-3 sur une poussette généreusement sanctionnée par un arbitre qui a par ailleurs annulé deux buts de Cottbus, dont l’un au moins était parfaitement valable.
Dans son temple de Gelsenkirchen, Schalke a pris une éclatante revanche sur le VfB Stuttgart qui lui avait piqué le titre en mai dernier (4-1). Le grand bonhomme du match a été l’ex-joueur de Stuttgart Kevin Kuranyi, auteur des deux premiers buts. Le défenseur Heiko Westermann, convoqué pour la 1ère fois en équipe d’Allemagne mercredi pour affronter l’Autriche, et le nouveau Brésilien Zé Roberto ont complété la fête de tir.
La revanche de JBK
Il s’appelle Joshua Blake Kennedy, il a 25 ans, il est attaquant et australien. Au 1er tour, il évoluait au 1. FC Nürnberg, où il était généralement relégué sur le banc des remplaçants, son entraîneur Hans Meyer tenant des propos plutôt désobligeants à son égard. Cet hiver, il a changé d’air pour rejoindre le néo-promu Karlsruhe. Hasard du calendrier, le 1er match du 2e tour oppose le KSC à Nuremberg. Tu devines la suite : remplaçant chez le 16e du classement, le brave Joshua a été titularisé avec le 6e et a été l’homme du match : en l’espace de 8 minutes, il a offert la balle en retrait du 1-0 à Eichner, raté seul devant le gardien et scellé le score à 2-0 sur un centre de Mutzel. Les oreilles d’Hans Meyer en sifflent encore. Fortement pressenti à Dortmund pour la saison prochaine, le capitaine suisse de Karlsruhe Mario Eggimann a lui parfaitement muselé le géant Jan Koller. De bon augure avant un certain Suisse – Tchéquie…
Les débuts tonitruants de Martin Fenin
De beaucoup moins bon augure est la prestation de Martin Fenin lors de la victoire 3-0 de l’Eintracht Francfort à Berlin. Le jeune international tchèque a réussi l’exploit peu banal d’inscrire un hat-trick pour ses débuts en Bundesliga : une demi-volée pleine de sang froid, un coup de rein suivi d’un tir dans un angle fermé avec la complicité du gardien Drobny, un plat du pied très sûr et la Bundesliga se découvrait une nouvelle étoile. C’est à confirmer bien sûr, mais, au-delà des buts, le transfuge de Teplice a montré en quelques occasions qu’il avait énormément de talent. Quant au Hertha, il a livré un match cauchemardesque. Au 1er tour, la presse était relativement indulgente avec Lucien Favre, mettant les difficultés berlinoises sur le compte d’un recrutement insuffisant, elle le sera beaucoup moins au 2e tour, alors que les Berlinois ont été le club allemand qui, après le Bayern, a dépensé le plus d’argent lors du mercato hivernal.
Les débuts réussis de Diego Benaglio
La carrière de Benaglio à Wolfsburg a commencé par un… autogoal, en Coupe contre Schalke. Le gardien suisse n’y pouvait pas grand-chose, le tir dévié à bout portant de Løvenkrands a malencontreusement ricoché sur son épaule. Le Zurichois ne s’est pas laissé décontenancer par ce coup du sort et ses parades à répétition ont permis à Wolfsburg de rester dans la partie, avant d’égaliser sur la fin. Le nouveau gardien n°1 de la Nati est devenu le héros du match dans la série de tirs au but en retenant le penalty de Krstajic et donnant ainsi la qualification aux Wölfe. Sur sa lancée, Benaglio s’est offert un blanchissage lors de la victoire de Wolfsburg à Bielefeld (0-1) et a même figuré dans le «Elf des Tages» du Bild, même s’il n’a pas eu grand-chose à faire à la Schüco Arena.
Le retour d’Alex Frei
Maintes fois différé, le retour d’Alex Frei a eu pour cadre la MSV-Arena, à la 65e d’un (klein)Revierderby qui tournait à la déconfiture pour Dortmund, mené 3-1 par la lanterne rouge Duisburg. Moins de dix minutes après son entrée en jeu, l’Helvète s’était déjà créé deux occasions nettes, annihilées avec brio par le gardien Beuckert, préféré à notre compatriote Herzog pour remplacer le titulaire Starke, malade. Alexander Frei n’avait plus joué depuis le 12 mai dernier et le (gross)Revierderby contre Schalke au Westfalenstadion où il avait inscrit un but qui avait fait basculer le championnat en faveur de Stuttgart, au détriment des Knappen. Dimanche prochain aura précisément lieu le (gross)Revierderby au Westfalenstadion entre Dortmund et Schalke. Je prends le pari : Alex Frei va y inscrire son premier but de l’année. Enjeu du pari : une Veltins à Gelsenkirchen lors du match suivant de Schalke contre Wolfsburg. A Duisburg, le buteur providentiel du BVB a été l’autre joker, Klimowicz, dont les deux buts ont permis à Dortmund de sauver un point (3-3). La journée n’aura pas été totalement noire pour le BVB, qui a tiré Hoffenheim à domicile en quart de finale de Coupe. Stuttgart a hérité de Jena alors que le «choc» opposera Wolfsburg à Hambourg. En revanche, le ciel s’assombrit pour Philipp Degen puisque son rival au poste de latéral droit, Rukavina, a été le meilleur joueur du Borussia.
Le match gag du week-end
La plaisanterie a eu lieu, en Zweite Liga, au Borussia Park, où le leader Mönchengladbach a concédé l’égalisation contre le relégable Kaiserslautern à la 90e en évoluant à… 11 contre 9 ! A part Fürth, vainqueur d’Aue, les poursuivants des Fohlen n’en ont pas profité. Cologne a notamment perpétué la tradition selon laquelle le 1. FC Köln ne gagne jamais pendant le carnaval en concédant le nul contre St. Pauli (1-1) malgré l’appui des 50’000 supporters de l’ausverkauften RheinEnergieStadion. Munich 1860 a lui perdu son 2e derby bavarois de la saison à domicile sur le score de 0-3 : après Fürth, c’est au tour d’Augsburg de s’imposer à l’Allianz Arena, devant près de 60’000 spectateurs. 1860 aura une 3e chance en quart de finale de Coupe, contre le Bayern Munich. Si les Löwen ne devaient gagner qu’un derby cette saison, il ne me déplairait point que ce soit celui-là.
Écrit par Julien Mouquin
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