Cologne de retour dans l’élite. Vraiment ?

Pour son retour en Bundesliga à domicile, le 1. FC Köln n’a guère convaincu avec un match nul 1-1 contre l’Eintracht Francfort au terme d’une rencontre d’une affligeante pauvreté technique. Par moments, on s’est demandé si on n’était pas encore en train d’assister à un match de Zweite Liga.

Comme tu peux régulièrement le constater, la rubrique de football allemand de CartonRouge.ch est d’une totale impartialité. Après avoir assisté au premier match de Schalke 04 à domicile cette saison, on a équilibré la balance en allant visionner les débuts de l’ennemi Dortmund au Westfalenstadion. Et donc, logiquement, après avoir vécu le retour de la Bundesliga à Mönchengladbach, je me sentais obligé d’être présent pour le retour de la Bundesliga chez le rival local, Cologne. C’est une obligation assumée bien volontiers car c’est toujours un plaisir de se rendre dans la chaude ambiance du RheinEnergieStadion. Avec l’enchaînement Mer stonn zo dir FC Kölle – Viva Colonia, l’avant-match du FC Köln est sans doute l’un des plus spectaculaire du continent, ce n’est pas loin de valoir un Never walk alone à Anfield. Bon, ce n’est pas tout à fait le même registre : au très émouvant «continue de marcher avec l’espoir dans ton cœur et tu ne marcheras jamais seul» correspond un beaucoup plus égrillard «c’est super, viva Colonia, nous aimons la vie, l’amour et le plaisir, nous croyons au bon Dieu et nous avons toujours soif». Cela situe assez bien la différence entre la (trop) sérieuse Premier League et la festive Bundesliga.

Le scandale

Sauf qu’en l’occurrence, en ce dimanche après-midi ensoleillé du mois d’août, elle n’est pas si festive que cela, la Bundesliga. En arrivant au stade, on voit des panneaux «heute Gaffel Kölsch frei» affichés sur toutes les buvettes. On se dit, cool, ils offrent la bière pour célébrer le retour de la 1ère Bundesliga au RheinEnergieStadion après deux ans de purgatoire. La réalité est beaucoup plus effroyable : non seulement, il faut la payer cette bière mais en plus elle est sans alcool. C’est la première fois que l’on voit ça en Bundesliga, c’était par mesure de sécurité, paraît-il. On peine à comprendre car l’ambiance était, comme d’habitude en Allemagne, bon enfant avec des fans des deux camps se mélangeant sans la moindre animosité. Tu as donc sous les yeux le premier article de foot allemand sur CartonRouge.ch réalisé exclusivement au Fanta.

Quelle misère !

Le niveau de la Bundesliga est supérieur à ce que l’on croit généralement. C’est d’ailleurs un championnat en pleine expansion, qui s’est classé 3e au ranking UEFA 2007-2008 derrière l’Angleterre et juste derrière l’Espagne mais devant l’Italie et loin devant la France. Néanmoins, l’immense retard pris par l’Allemagne dans la formation tactique et technique de ses joueurs dans les années 1990 n’est pas encore comblé. Ces lacunes se répercutent sur le choix des mercenaires, auxquels on demande un bagage technique moins élevé que dans d’autres pays. Donc, le fait que Cologne n’aligne qu’un seul Allemand au coup d’envoi (Marvin Matip) n’est en aucun cas le gage d’une qualité de jeu supérieure. On s’en rendra vite compte : comme c’est parfois le cas lors de matchs d’équipes de la deuxième moitié du classement de Bundesliga, la rencontre est d’une affligeante médiocrité. Contrôles ratés, passes à l’adversaire, ouvertures trop profondes, centres derrière le but, inventivité proche du niveau zéro, on en vient à se demander si vraiment Cologne est monté d’un cran par rapport à la saison dernière. Quand il faut attendre la 52e pour voir le premier corner, c’est généralement que le match n’est pas folichon.

Le break raté

Après une demi-heure de jeu, on attend toujours la première émotion de l’après-midi depuis le Mer stonn zo dir chanté par des enfants. On commence à se dire que l’on a affaire à un 0-0 en puissance. Mais en Allemagne, la porosité des défenses peut toujours débloquer un match fermé. C’est ce qui se produit à la 33e : un long dégagement du capitaine turc des Geissböcke, Ümit Özat, abuse la défense centrale francfortoise et permet au Slovène Milivoje Novakovic de partir seul au but. Bien maladroit durant le reste de la partie, le meilleur buteur de la Zweite Liga 07-08 croise cette fois parfaitement son tir pour le 1-0. Cinq minutes plus tard, la défense de SGE va une nouvelle fois montrer sa faiblesse (à part Spycher, qui a été l’un des meilleurs de son équipe) : en avance sur le ballon, Patrick Ochs se laisse devancer par Sergiu Radu qu’il n’a d’autre ressource que d’accrocher pour un penalty. Et encore, le latéral de l’Eintracht s’en sort bien car il y avait sans doute là matière à un 2e avertissement synonyme d’expulsion. Le Libanais Roda Antar voit son penalty renvoyé par le poteau, manquant l’occasion de faire un break qui eût sans doute été décisif dans un match aussi pauvre en occasions de but.

Une occasion, un but

On a longtemps pensé que ce penalty manqué resterait sans conséquence pour le néo-promu Cologne, tant l’Eintracht semblait incapable de se montrer dangereux. L’entraîneur francfortois Friedhelm Funkel, qui avait fêté une promotion en 2003 avec Cologne, avait beau introduire des ressources offensives supplémentaires, SGE ne parvenait toujours pas à inquiéter une arrière-garde du 1. FC Köln où se sont distingués les nouveaux venus, le Brésilien Geromel et le kleine Pittbull portugais Petit. Sans doute quelques-uns des rares motifs de satisfaction pour l’entraîneur colonais Christoph Daum, qui devenait pour l’occasion le mentor le plus capé du club, dépassant le mythique Hennes Weisweiler. Francfort profitera finalement de sa seule occasion de but pour arracher l’égalisation à dix minutes du terme, grâce à ses deux jeunes talents, le Brésilien Caio au centre et le Tchèque Fenin à la réception. On a cru un instant que le portier colombien de Cologne Mondragon allait pouvoir détourner le coup de tête à bout portant du Tchèque mais il n’a pu que repousser la balle dans ses propres filets. Les Geissböcke ont bien tenté de pousser sur la fin pour offrir une victoire à leur nouvelle mascotte, le bouc Hennes VIII, mais le tir contré de Vucicevic a été bloqué par Nikolov, alors que le gardien de SGE est très promptement sorti devant Novakovic.

A revoir

A l’arrivée, chacune des formations récolte donc son premier point de l’exercice. La volonté de ne pas se retrouver bredouille après deux journées explique sans doute en partie le manque d’initiative des deux équipes. Surtout qu’elles sont encore en rodage et qu’elles n’étaient pas au complet. On se gardera donc de tirer des conclusions péremptoires de ce match médiocre. On peut cependant subodorer qu’il serait illusoire pour Francfort de viser plus haut qu’une place à mi-classement et que le 1. FC Köln va devoir se battre pour assurer son maintien.

1. FC Köln – Eintracht Francfort 1-1 (1-0)

RheinEnergieStadion, 50’000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Gräfe.
Buts : 33e Novakovic (1-0), 81e Fenin (1-1).
Cologne : Mondragon ; Ümit Özat, Geromel, Mohamad, Brecko ; Petit, Matip ; Sanou (66e Vucicevic), Antar (88e Yalcin), Radu (79e Chihi) ; Novakovic.
Eintracht : Nikolov ; Ochs (46e Mahdavikia), Russ, Bellaid, Spycher ; Chris ; Steinhöfer (62e Caio), Fink, Toski (79e Liberopoulos), Fenin ; Amanatidis.
Cartons jaunes : 31e Petit, 34e Geromel, 36e Ochs, 70e Radu, 71e Chris, 88e Matip.
Notes : 39e Antar tire un penalty sur le poteau. Cologne sans Womé (suspendu), Ishiaku ni Pezzoni (blessés), Francfort sans Meier, Preuss, Vasoski, Bajramovic, Korkmaz, Köhler, Zimmermann ni Krük (tous blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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1 Commentaire

  1. Quoi ??????? e la gaffel sans alcool ? Mais cest terrible tout ca ! Comment chanter Viva Colonia après ca ? Un mythe seffondre !

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