Le Bayern Munich encore battu

Une semaine après la débâcle contre le Werder Brême, le Bayern Munich a subi une nouvelle déconvenue sur la pelouse d’Hannover 96 (1-0). La crise couve en Bavière. Le Borussia Dortmund et Cologne se sont en revanche offerts un succès probant, alors que le Werder Brême et le Bayer Leverkusen continuent leur festival offensif

Malgré un stade comble et une ambiance survoltée à l’AWD Arena, Hanovre paraissait un adversaire plutôt commode pour permettre au Bayern Munich de se racheter après la claque reçue contre le Werder Brême (2-5). En effet, 96 déçoit depuis le début de la saison et était de surcroît diminué par de nombreuses blessures et un méchant virus. Mais Hanovre a ouvert le score à la 23e sur un coup franc d’Huszti qui ne permettra pas au gardien bavarois Rensing de soigner sa confiance chancelante. Cette fois-ci, c’est surtout l’attaque bavaroise qui a flanché car les Rekordmeister ne se sont créés qu’un minimum d’occasions d’égaliser et l’on était plus près du 2-0 pour Hanovre que du 1-1. En l’espace de huit jours, le Bayern concédait là sa deuxième défaite en championnat, soit autant qu’en 34 matchs l’an passé. En février 2007, Felix Magath avait été limogé au Bayern après un 0-0 à domicile contre Bochum. Le prochain match du Bayern, c’est précisément Bochum à l’Allianz Arena. Critiqué pour son turn-over et ses incessants changements de système, Jürgen Klinsmann peut s’attendre à bien des tourments en cas d’échec contre le VfL (tout comme en cas de revers en Ligue des Champions contre Lyon).

Hambourg reprend la tête

Le chassé-croisé continue en tête du classement entre Hambourg et Schalke 04. Schalke a été battu à Cologne dans un RheinEnergieStadion en ébullition avec une incroyable communion entre le public et son équipe. Il faut dire que les joueurs du 1. FC Köln ont réussi un match énorme pour s’offrir le leader grâce à un coup de tête du Libanais Mohamad après une longue touche du Camerounais Womé (1-0). Un succès totalement mérité, les Geissböcke s’étant créé énormément d’occasions. Même si Schalke a frôlé l’égalisation à l’ultime minute sur une tête d’Altintop sur le poteau. Trois jours après une défaite mortifiante à Mainz, c’est sans doute le match référence qui peut lancer la saison du 1. FC Köln dans la course au maintien.
La défaite de Schalke permet à Hambourg de reprendre la tête après son succès 1-0 contre Mönchengladbach. Les Rothosen n’ont guère brillé après l’ouverture du score précoce signée Petric de la tête sur un coup franc du Brésilien Thiago Neves. Mönchengladbach n’aurait rien volé en arrachant un point mais les Fohlen sont poursuivis par la malchance du mal classé avec la sortie sur blessure de Matmour en début de match et un tir sur la latte de Marin. Gladbach est déjà sous pression et tout autre résultat qu’une victoire samedi prochain dans le derby contre Cologne serait sans doute fatal à l’entraîneur Jos Luhukay.

Brême régale

Une semaine après son triomphe à Munich, le Werder Brême a à nouveau fait parler la poudre contre Hoffenheim (5-4). Un stade plein, neuf buts, une kyrielle d’occasions, des retournements de situation, c’est ce type de match qui fait que, si la Bundesliga n’est pas le championnat le plus technique, prestigieux ou fortuné du continent, elle en est sans doute le plus spectaculaire et le plus exaltant. Emmenés par un Mesut Özil une nouvelle fois éblouissant, les Brêmois ont, comme souvent, régalé leur public avec quatre premiers buts superbes, entre les frappes limpides d’Özil et Hunt, la talonnade subtile de Pizarro ou la belle volée de Diego.

C’est aussi une habitude, la défense brêmoise a été catastrophique en laissant revenir Hoffenheim de 4-1 à 4-4. Outre les quatre buts marqués, le néo-promu a touché trois fois du bois, contraint Pizarro à sauver sur la ligne et Mertesacker à deux fautes de dernier recours (seule la seconde a été sanctionnée comme telle) ! Pas vraiment rassurant pour le Werder avant un déplacement capital en Ligue des Champions à San Siro contre l’Inter. A 10 contre 11, le Werder a néanmoins pu arracher la victoire grâce à Mesut Özil à la 81e. Ce jeune homme est bientôt dans le viseur de tous les grands clubs d’Europe. Schalke 04 peut se mordre les doigts d’avoir laissé partir l’hiver dernier ce pur produit du football de la Ruhr, né à Gelsenkirchen, formé à Essen et Schalke, pour engager à la place des Sud-Américains aux références improbables. Si les Knappen faisaient preuve de plus de discernement dans leurs transferts, cela ne ferait pas 50 ans qu’ils attendent un titre…

Leverkusen régale

L’équipe qui présente le meilleur football actuellement en Allemagne c’est probablement le Bayer Leverkusen. Le nouvel entraîneur Labbadia a réussi à faire oublier la sinistrose de la fin de saison dernière, le capitaine Rolfes s’affirme comme le digne successeur de Ballack et Ramelow, le trio Barnetta-Kiessling-Renato Augusto paraît en mesure de dynamiter n’importe quelle défense de Bundesliga avec un jeu tourné vers l’avant et souvent à une touche de balle, alors que le buteur Helmes (7 buts en 6 matchs) a relégué le Torjäger 06-07 Gekas sur le banc des remplaçants. Samedi à Bochum, le Bayer a rapidement mené 0-3 avec notamment un nouvel assist pour Barnetta sur le 0-1 et un but d’anthologie sur le 0-2 avec une remise de Kiessling et une volée de Renato Augusto. Il serait toutefois un peu prématuré d’imaginer un retour des Rheinländer en Ligue des Champions car la défense n’est pas tout à fait à la hauteur. Samedi, malgré un impérial René Adler dans les buts du Bayer, Bochum est revenu à 2-3 et a frôlé l’égalisation sur la fin.

Dortmund convainc

Une fois n’est pas coutume, je vais faire l’éloge de Roman Weidenfeller. Le gardien du BVB a fait un arrêt décisif devant Mario Gomez au début du match contre Stuttgart. Ce sera la seule alerte pour un Dortmund dominateur qui a rapidement pris deux longueurs d’avance, grâce à ses deux recrues vedettes du mercato estival, Tamas Hajnal et Felipe Santana, guère convaincants jusqu’alors. Le Hongrois a inscrit le 1-0 d’une frappe magnifique, avant de déposer un coup franc sur la tête du Brésilien pour un 2-0 vraisemblablement entaché d’une faute sur Lehmann. Alex Frei complète la fête de tir (3-0) en reprenant de la tête un centre du Coréen Lee, quelques minutes après un premier but annulé pour un hors-jeu à la limite. Si Santana parvient à stabiliser la défense, Hajnal à retrouver la forme qui était la sienne l’an passé à Karlsruhe, Blaszczykowski à aligner le même genre de match que contre Stuttgart et Frei à revenir à son meilleur niveau, alors le Westfalenstadion risque de vibrer encore quelques fois cette saison. A confirmer.

Le Hertha et Francfort en plein doute

Le Hertha Berlin attend toujours sa première victoire de la saison à domicile. Pourtant, la venue de la lanterne rouge Cottbus à l’Olympiastadion semblait idéale pour débloquer le compteur. Mais un but de Jelic en début de match a suffit aux Lausitzer pour empocher un premier succès dans ce championnat (0-1). La longue et stérile domination berlinoise qui a suivi n’a débouché que sur peu d’occasions de but. Bref, un très mauvais derby pour Lucien Favre et consorts contre la traditionnelle bête noire du Hertha. Le tableau est encore plus sombre à Francfort, désormais seule équipe sans victoire de la ligue. Rapidement mené au score à domicile par Bielefeld, l’Eintracht a présenté un jeu offensif proche du néant et s’en sort plutôt bien en arrachant l’égalisation à la 87e (1-1) Mais le malaise paraît profond dans la capitale financière de l’Allemagne. Quant à l’ultime équipe invaincue du pays, le VfL Wolfsburg, elle est tombée dimanche à Karlsruhe. Les Wölfe ont pourtant dominé les débats mais se sont fait surprendre en contre (2-1).

Écrit par Julien Mouquin

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