Dortmund sait encore gagner au Westfalenstadion

Trop souvent accroché dans son antre mythique depuis le début de la saison, le Borussia Dortmund est enfin parvenu à concrétiser ses bonnes dispositions. Emmené par un éblouissant Tamas Hajnal, le BVB a atomisé l’Eintracht Francfort en moins d’une demi-heure. Dans ces moments-là, le Westfalenstadion est vraiment un endroit merveilleux.

Depuis le début de la saison, le Borussia Dortmund joue plutôt bien mais peine souvent à concrétiser sa domination. C’était particulièrement le cas à domicile puisque, avant le match de samedi, le BVB n’avait fêté qu’une seule victoire devant son fantastique public (3-0 contre Stuttgart) pour cinq matchs nuls (Bayern, Schalke, Hertha, Hannover et Bochum). Le spectre d’une nouvelle saison passée à végéter dans le ventre mou du classement planait sur le Westfalenstadion et la victoire était impérative avec la venue de l’Eintracht Francfort pour ne pas perdre le contact avec le haut du classement. Une équipe de Francfort qui restait certes sur une bonne série mais qui se présentait dans la Ruhr avec une équipe décimée par les absences.

Plié en 26 minutes

Il ne faudra pas attendre longtemps pour s’apercevoir que ce Francfort là n’avait rien à espérer au Westfalenstadion. Après moins de cinq minutes, le défenseur Neven Subotic fait chavirer une première fois le temple dortmundois en devançant la sortie du gardien Nikolov après un corner de Tamas Hajnal. On retrouve le Hongrois pour le 2-0 après 19 minutes en prenant à contre-pied Nikolov après un beau débordement de l’excellent Blaszczykowski.
Le Westfalenstadion allait définitivement entrer en transe lorsque Hajnal, sur coup franc, a trouvé la tête de Subotic qui s’est une nouvelle fois élevé plus haut que tout le monde pour le 3-0. Dans l’euphorie du moment, on a perdu nos bières vides de vue et on se les ait fait subtiliser. A 1 euro 50 de consignes par choppe, cela fera un millionnaire de plus dans la Ruhr. Ce n’est pas très important, ce qui compte, c’est que, pour une fois, le formidable engouement d’avant match n’a pas été douché par un match médiocre et un BVB maladroit.

Jour de fête au Westfalenstadion

C’était vraiment jour de fête au Westfalenstadion et même le très inconstant gardien du BVB, Roman Weidenfeller, s’est mis au diapason : il nous a certes gratifié de sa traditionnelle Weidenfeller avec une sortie ratée qui n’a pas porté à conséquence mais il a aussi réussi un superbe arrêt devant le Tchèque Fenin. L’Eintracht ne se procurera qu’une seule autre occasion de tout le match, une tête du Grec Liberopoulos sur le dessus de la transversale.
C’est dire si le reste de la rencontre s’est apparenté à du remplissage. Du remplissage très agréable à vrai dire, avec les chants incessants du Westfalenstadion et une communion totale entre le public et son équipe. Une belle victoire du BVB à domicile, c’est toujours une expérience inoubliable et des moments privilégiés. Et ce n’est pas l’un des plus fidèles lecteurs de CartonRouge.ch, qui a fait son baptême du feu au Westfalenstadion ce week-end, qui me contredira.

Charnière centrale efficace

Malgré les sorties sur blessure du capitaine Kehl et du Paraguayen Valdez, Dortmund aurait pu marquer plus de buts. Le gardien Nikolov a fait quelques arrêts salvateurs, Owomoyela a tiré sur le poteau et Hajnal s’est vu refuser un but pour un hors-jeu inexistant. Finalement, c’est le défenseur brésilien Felipe Santana qui a scellé le score en reprenant de la tête un coup franc de l’inévitable Tamas Hajnal. Avec un blanchissage et trois buts marqués, la charnière centrale du BVB Subotic – Santana n’a pas trop mal fonctionné.
Avec son doublé, le jeune Bosno-américain Neven Subotic (19 ans) devient même le meilleur buteur du Borussia cette saison. Juste devant Alexander Frei. On espérait couronner cet après-midi magique avec un but suisse puisque le capitaine de la Nati, de retour de blessure, est entré pour les vingt dernières minutes, afin de retrouver le rythme. Alex aurait pu et dû marquer son goal mais, seul à cinq mètres du but, il a tiré sur Nikolov. Ce n’est pas grave, ce sera pour une prochaine fois.

Tamas Hajnal le magicien

Si c’est toute l’équipe de Dortmund qui a complètement étouffé l’Eintracht Francfort, un homme s’est particulièrement mis en évidence, Tamas Hajnal. Avec deux buts (dont un annulé) et trois assists, le petit meneur de jeu hongrois a été éblouissant. Parmi les tous meilleurs joueurs de Bundesliga la saison dernière avec Karlsruhe, Tamas Hajnal avait suscité bien des espoirs en arrivant à Dortmund cet été. Jusqu’ici, il a peiné à trouver ses marques au sein du BVB et n’avait distillé son formidable talent que par intermittence.
Espérons que son match grandiose contre Francfort lui permettra de lancer définitivement sa carrière dortmundoise car le Borussia a besoin d’un Hajnal au sommet de son art pour retrouver les sommets. Les fans dortmundois ont eux déjà atteint un premier sommet samedi : Dortmund a dépassé le rival honni Schalke 04, défait à Leverkusen, au classement. Lorsqu’ est apparu, sur les écrans géants du Westfalenstadion, le Blitztabelle, le classement virtuel, plaçant le Borussia un point devant Schalke, une immense clameur s’est élevée dans le stade. Et j’ai l’impression que cette saison pourrait encore réserver d’autres satisfactions aux supporters noirs et jaunes. Si tout n’est pas encore parfait et si la victoire de samedi doit être relativisée par la faiblesse de l’adversaire, ce Dortmund 2008-2009 recèle bien des promesses. A confirmer.

Borussia Dortmund – Eintracht Francfort 4-0 (3-0).

Signal Iduna Park, 72’200 spectateurs.
Arbitre : M. Brych.
Buts : 5e Subotic (1-0), 19e Hajnal (2-0), 26e Subotic (3-0), 69e Santana (4-0).
Dortmund : Weidenfeller ; Owomoyela, Subotic, Santana, Lee ; Tinga, Kehl (32e Sahin), Kringe ; Hajnal ; Blaszczykowski (73e Frei), Valdez (40e Zidan).
Francfort : Nikolov ; Mahdavikia, Russ, Galindo, Köhler ; Fink, Inamoto (82e Ljubicic), Toski (70e Caio) ; Steinhöfer, Fenin ; Liberopoulos.
Carton jaune : aucun.
Notes : Dortmund sans Dede, Hummels, Klimowicz (blessés) ni Kovac (suspendu), Francfort sans Korkmaz, Chris, Amanatidis, Preuss, Meier, Spycher, Bajramovic, Vasoski, Krük (blessés) ni Ochs (suspendu).

Écrit par Julien Mouquin