L’Espagne l’a fait !

L’Argentine n’avait plus perdu à la maison depuis dix ans, l’Espagne n’avait quant à elle jamais gagné sans Rafael Nadal depuis sa venue sur le circuit et pourtant c’est bien cette dernière qui s’est offert le saladier d’argent. La troupe de Nalbandian & Co paie probablement très cher l’enchaînement intensif de tournoi d’un Del Potro blessé depuis de nombreuses semaines.

À ma droite, Del Potro, ayant véritablement explosé durant cet été, ainsi que Nalbandian, devenant de plus en plus un sérieux outsider en cette fin de saison, comme lors des années passées. À ma gauche, un Ferrer qui voit le Top 10 s’éloigner et dont la dernière (et seule ?) victoire de prestige remonte à la demi-finale de Coupe Davis face à Roddick* (8-6 au 5e set), avec un Verdasco qui n’a battu que trois Top 20 dans la saison dont un Top 10 : son coéquipier sur terre battue, et pour compléter ce petit monde, Feliciano Lopez, qui n’a rien fait de la saison hormis un quart de final dans le saint des saints.On pourrait continuer comme ça sur de nombreux autres points, mais la Coupe Davis a une nouvelle fois prouvé qu’elle était une compétition hors normes. Des matchs où le moins bon des joueurs peut devenir un héros national, où le public joue un rôle primordial. J’avais pensé que sans Nadal, l’Espagne n’était rien, que l’équipe d’Argentine avait la meilleure des équipes possibles. J’avais à moitié tort puisque Nalbandian ne semble pas avoir insufflé la meilleure des cohésions dans les vestiaires des locaux, allant même jusqu’à ne pas venir en conférence de presse après la défaite en double, un caprice d’enfant… Avec des « si », Paris serait déjà enfermée dans une bouteille de Fendant depuis des lustres, mais si l’Argentine avait réussi à se fédérer, à jouer en équipe et si Del Potro avait un peu plus pensé sur le long terme la finale aurait probablement connu une autre tournure.
Comme prévu, Ferrer n’a eu aucun poids dans cette équipe d’Espagne en se faisant démolir par Nalbandian et c’est également la seule fois que l’ex-bête noire de Federer a réellement joué son rôle de meneur des Argentins. Lopez s’est ensuite surpassé face à un Del Potro au bout du rouleau. Un partout après le premier jour, pas de quoi crier scandale. C’est véritablement le samedi que s’est jouée la victoire, les Argentins laissant complètement aller un double largement à leur portée, particulièrement lors du troisième set (5-1 dans le tie-break, puis… plus rien). Del Potro blessé, le coach Mancini a dû envoyer à l’abattoir un José Acacuso dont le talent n’était de loin pas suffisant pour contrer l’Espagne, représentée par Verdasco en route vers une victoire largement méritée et qui était surtout déjà entré dans la compétition depuis le jour d’avant.
Sans Nadal, sans Moya, sans Ferrero avec un numéro un qui n’a pas remporté de match contre un membre du Top 100 depuis juillet, l’Espagne a bel et bien réussi un exploit. Le seul probablement un peu déçu malgré tout, cela doit être le numéro un mondial, qui après avoir porté son équipe en finale, ne sera, malheureusement pour lui, pas inscrit au Palmarès de la Coupe Davis. Avec un calendrier modifié, qui semble arranger la plupart des cadors du circuit, ce n’est que partie remise…
* Important ! Merci de noter la dernière blague de l’Américain. Selon le magazine « Smash », l’idole d’Alizé Cornet va donner un court de tennis nu (si si, tu as bien lu) à une riche « investisseuse ». Les 15’000 dollars de l’opération seront reversés à la fondation d’Elton John. Par contre, personne n’a précisé si le chanteur anglais avait demandé à faire ramasseur de balles.

Écrit par Nicolas Jayet

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9 Commentaires

  1. Cette fois… ( félicitations tout de même ! ) c’est à vous… mes amis Ramon, Crevette et autre Junon. Pas utiles de nous refaire des commentaires sur le palmarès de L’Espagne en cette année 2008, les archives de CartonRouge en abondent !

  2. Merci pour l’article Nicolas.

    Un victoire magique car totalement inespérée. Personne n’y croyait vraiment… Même la crevette pensait que ce titre pouvait nous échapper… c’est dire.

    Une petite précision: quand tu dis que les « Argentins laissant complètement aller un double largement à leur portée, particulièrement lors du troisième set (5-1 dans le tie-break, puis… plus rien). » Si mes ouvenirs sont bons, l’Espagne menait 5-2 dans ce set avant de se faire remonter et jouer le tie-break…

    Quoiqu’il en soit, le double espagnol a fait un match plein. Verdasco n’y était pas au début… Le public le lui faisait remarqué et lui mettait encore plus la pression (je crois que ça l’a aidé/motivé)..Il est entré dans le match à partir du 2ième set.Feliciano a fait belle impression du début à la fin.

    VIVA ESPAÑA! Pour la 89ième fois cette année!

  3. La victoire est encore plus belle lorsqu’on ne s’y attend pas !

    En mai, j’avais parié du fric sur le doublé de Nadal : R-G et Wimbledon…et sur l’acquisition de la place de N°1 Mondial.

    Mais j’avoue que je croyais pas que Nadal gagnerait l’or olympique (car c’était sur dur). j’avoue aussi que je n’ai pas osé miser 1.- pour cette finale de coupe Davis.

    Bon, maintenant qu’on est les meilleurs d’Europe en Football, en Basket, et en Tennis, il ne reste plus que Alonso gagne son 3ème titre en 2009.

  4. petite correction en passant, car pas le temps de faire plus long actuellement: l’espagne avait déjà gagné sans Rafa, c’était en… Suisse l’an passé! 😉

  5. @ phil: petite nuance: il n’a pas joué mais était bien présent. La stats est juste, je l’avais déjà lu quelque part. Et puis j’imafine qu’ils n’avaient pas trop peur de chuidinelli, allegro et bohli. Il aurait probablement joué si wawrinka ne s’était pas blessé.

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