La Ligue des nantis

Malgré toute la bonne (?) volonté de Michel Platini, il n’y aura de nouveau pas la moindre surprise en Ligue des Champions cette saison. Parmi les seize équipes en huitièmes de finale de la compétition, il ne reste en effet que deux ou trois formations aux budgets inférieurs à 150 millions de nos francs !

Après vous avoir compté les malheurs et le manque de compétitivité des clubs suisses en Coupe d’Europe, avec comme point d’orgue la nullité extrême du FC Bâle en C1, voici le temps de faire un petit tour d’horizon de la plus médiatique des compétitions européennes. L’arrivée du nouveau président français à la tête de l’UEFA devait être l’occasion pour les « petits clubs » de rêver à nouveau à des parcours heureux en « LdC ». Cluj et autre Anarthosis Famagouste auront eu la tête dans les nuages pendant quatre ou cinq matches, mais au final, ce sont les ogres qui ont passé l’écueil. Serait-il encore possible aujourd’hui pour le Monaco du début des années 2000 de faire un périple jusqu’en finale ?
Si le Panathinaïkos et dans une moindre mesure le Sporting Lisbonne ont tout de même réussi à accrocher le bon wagon, ils le doivent surtout à des groupes extrêmement favorables. Pour les Grecs, sortir un club allemand n’a rien de vraiment spectaculaire tant on connaît les déséquilibres tactiques qui caractérisent les équipes d’outre-Rhin, tandis que les Portugais avaient six points assurés contre le champion de Suisse avant de devoir batailler contre les millionnaires ukrainiens et leurs cohortes de Brésiliens pour la deuxième place.
Lorsqu’on voit l’équipe du CSKA Sofia exclue de la compétition pour une dette de… cinq millions d’euros, on peut aisément douter de la compétence des analystes financiers de l’UEFA. Les dettes cumulées du Real Madrid, de Manchester United et de Chelsea, entre autres, suffiraient certainement à vacciner contre la polio la moitié de la planète tout en donnant à manger au tiers-monde pendant dix ans. Après, comment croire encore que la compétition n’est pas faussée…
A la suite des poules éliminatoires, qui ont atteint des sommets de médiocrité et d’ennui, CartonRouge.ch fait la synthèse et dresse une liste non exhaustive des clubs européens ayant marqué cette première phase. 
Le club qui s’est ridiculisé
Le FC Bâle bien sûr… Inutile de revenir sur le parcours pathétique du « meilleur FCB de tous les temps ». Il a manqué beaucoup de talent mais aussi du cœur, de la fougue et de la folie à cette équipe dirigée par un entraîneur incapable de tirer la quintessence de ce groupe très limité. On est resté bien loin du parcours fantastique des années Gimenez-Rossi. Même Thoune nous a fait 427 fois plus rêver. Dire que les Bernois remplissaient alors le Stade de Suisse et qu’ils sont actuellement sixièmes de Vögele Challenge League !
Le club qui nous a fait vomir
L’Atletico Madrid. Une belle équipe sur le terrain, mais que dire de ses stadiers, ses supporters, ses policiers et ses dirigeants qui ont fait du racisme et de l’incompétence leurs deux principales qualités. Emprisonné trois mois à cause du zèle du service d’ordre madrilène, Santos n’est pas prêt de l’oublier.
Le club qui s’est qualifié mais qui sera de toute façon éliminé avant les demies
Comme à son habitude, le FC Lyon a empoché sa qualification plus ou moins facilement mais devrait se casser les dents face à plus fort que lui (c’est pas dur) en huitièmes ou, au mieux, en quart de finale. D’autant plus que les Lyonnais version 2008-2009 semblent très en dessous des formations rhodaniennes de ces dernières années.
Le club qui nous a fait rêver et qui aurait dû se qualifier
Famagouste aurait mérité meilleur sort ! Les Chypriotes ont rêvé jusqu’au bout et auraient mérité d’être l’invité surprise au prochain tour. Mais l’Inter a cru bon relancer les affaires du Panathianaïkos à l’avant-dernière journée et, une fois deviendrait presque coutume, il n’y a pas eu de surprise en CL. 
Le club qui ne nous a pas fait rêver et qui n’aurait pas dû se qualifier
L’Inter se qualifie par la toute petite porte et sans aucun panache, mais bon, c’est le style Mourinho il paraît. Seule déception pour les discothèques de la ville qui accueillera les Milanais au printemps : Adriano ne sera plus là pour renflouer leurs caisses.
Le club dont on attendait beaucoup plus
Le Zenit St-Pétersbourg avait fait rêver toute l’Europe du football l’an dernier. Dans un groupe impossible composé de la Juventus et du Real, on attendait quand même un peu mieux des Russes. Surtout que ceux-ci s’étaient imposé face à Manchester cet été en Super-Coupe… Peut-être qu’en engageant deux ou trois Noirs, ça ira mieux.
Le club dont on attendait beaucoup moins
D’habitude, le Panathianaïkos est aussi vite éliminé que George Bastl dans les qualifications d’un Grand Chelem (Pete Sampras, si tu nous lis…). Cette année, il faut croire que les Grecs aiment mettre le feu et semer le désordre dans les défenses adverses…
Le club toujours placé, jamais gagnant
L’AS Rome, même si la finale a lieu au Stadio Olimpico et qu’ils en ont fait leur but ultime. Au mois, ils ne sont pas obnubilés par leur fantastique début de championnat domestique…
Le club qui a également été ridicule (mais quand même moins que Bâle)
Fenerbahce. Malgré un budget pharaonique, le club asiatique – oh pardon – européen n’a pas réussi à confirmer son magnifique parcours de 2006. La claque ramassée à domicile face à Arsenal, sur un score qui fait encore cauchemarder les plus fidèles supporters du LS (2-5), restera le point d’orgue de leur calvaire.
Le pays qui n’y arrive pas
La Suisse, non on déconne, Busacca devrait être en quart de finale, au moins ! Alors la France. Marseille, pas au niveau, et Bordeaux, qui a pu rêver grâce à la présence de… Cluj dans son groupe, n’ont toujours pas le calibre international.