Escapade dans le monde magique de la Coca-Cola Championship League…

Londres, samedi après-midi… En Angleterre, c’est foot. Un rituel, une religion, même si Sky ou d’autres adeptes du foot moderne cherchent aussi à l’implanter le dimanche ou le lundi. Le métro, carrefour des stades, Chelsea, Arsenal, Tottenham, West Ham. Des clubs jadis populaires mais désormais riches et pourris par le fric. Le fric qui, même s’il n’a pas d’odeur, pue la magouille, qu’il provienne de Russie ou du golfe persique. Bienvenue dans le monde du foot du XXIème siècle.

Victoria Station, Platform 17, 1.30 pm, train pour Epsom. Deux-trois maillots mais guère plus. Arrivée à Thornton Heath. Sortie du train et là, comme par magie, du vieillard au plus jeune des gamins, tous portent un maillot, une écharpe ou un bonnet aux couleurs des Eagles de Crystal Palace. Un vrai club, populaire, parfois bon, souvent quelconque mais authentique et fier. La ferveur se fait sentir bien qu’en face, Doncaster Rovers, bourgade de quelque 70’000 habitants, perdue dans le South Yorkshire, ne soit pas l’adversaire le plus prestigieux ni susceptible de réveiller une vieille rivalité. Mais tout de même un club capable de drainer dans son sillage de néo-promu en position de relégable, cinq cars de supporters se tapant 300 bornes pour soutenir leur équipe. Selhurst Park donc. 3.00 pm. Kick-off. Une de ces pluies à l’horizontale comme seul le ciel britannique arrive à produire. Bien qu’il soit loin le temps où Palace, en 1991, terminait 3ème de Premiership et forçait le grand Manchester United de Sir Alex Ferguson à devoir rejouer la mythique finale de la FA Cup en 1990, privés de coupe d’Europe uniquement par le comportement imbécile de Reds violents et particulièrement éméchés du côté de Bruxelles quelques années plus tôt, près de 15’000 spectateurs sont au rendez-vous. 
Malgré un jeu parfois médiocre s’apparentant souvent à ce qu’on pourrait appeler du football de talus, chants, applaudissements et encouragements partent des tribunes. Sur le terrain, engagement, tacles et longs ballons en avant sont au menu. Du vrai foot anglais quoi. Pas celui continentalisé de la Premiership.
Rapidement menés contre le cours du jeu suite à une tête de Hefferman, consécutive à un coup-franc bêtement concédé, les hommes de Neil Warnock réagirent heureusement presque instantanément. En effet, l’homme en forme du moment des Eagles, l’Albanais Shefki Kuqi, pouvait s’infiltrer dans les 16 mètres adverses avant d’être méchamment taclé par le défenseur Matthew Mills. La sanction fut immédiate. Carton rouge et penalty transformé par Kuqi lui-même. Malheureusement, peu de temps après, celui-ci, souffrant du talon, dut prématurément céder sa place à Alan Lee. La domination des locaux allait alors s’amplifier jusqu’à la pause, se voyant même refuser sévèrement un but de Paul Ifill pour une poussette peu évidente vue depuis les tribunes.
La 2ème mi-temps ne fut qu’un long monologue des rouges et bleus, d’abord de manière quelque peu timorée afin de laisser sans doute aux spectateurs de digérer leur délicieux Palace’s Burger, puis progressivement de plus en plus franchement jusqu’à imposer dès l’heure de jeu une véritable danse du scalp devant les buts du fort peu académique mais chanceux Neil Sullivan. Alors que les minutes passaient sans que les Eagles parviennent à trouver la faille, le public pressait tant et plus et lorsqu’à la 89ème minute, Alan Lee pouvait reprendre victorieusement un excellent centre tendu de Paul Ifill suite à une exceptionnelle transversale de Nathanial Clyne, meilleur homme sur le terrain, le stade put enfin exploser. Les trois points amplement mérités ne pouvaient plus échapper aux banlieusards londoniens.
Cette victoire sur le fil permet ainsi à la troupe de Neil Warnock de rester au contact dans la lutte pour les play-offs avant un déplacement périlleux samedi du côté de Brammal Lane face à Sheffield United, son ancien club, qui se trouve à égalité de points avec Crystal Palace au classement.

A propos Grégoire Etienne 81 Articles
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9 Commentaires

  1. Très bien de nous faire connaître des divisions moins médiatisées et pourtant non moins intéressantes. La 2e division anglaise est très certainement la plus relevée de toutes avec des clubs comme Birmingham, Wolverhampton, Charlton ou encore Reading! La montée en puissance de QPR va sûrement pimenter le tout…

  2. Kuqi est certainement d’origine albanaise mais il a la nationalité finlandaise et joue pour l’équipe nationale de Finlande…

    La prochaine fois si tu as le temps fait un détour par Edinburgh pour voir un match des Hearts ou alors du côté d’Aberdeen…

    Sympa l’antichambre de la Premiership. On comprend que certains clubs ne veulent pas monter car ils tourneraient moins bien à l’échelon supérieur (dépenses-recettes…)

    Rien de tel que le vrai foot british!

  3. Sans fric, pas de foot, on m’aurait donc menti ? Moi qui croyais qu’il fallait 22 joueurs, un ballon et un terrain, avec de préférence un arbitre et 2 juges de touche…

  4. Ah non, je proteste, pas de juges de touche !!! Mais des arbitres-assistants s’il vous plaît 🙂
    Vraiment sympa l’article, l’Angleterre et l’Ecosse respirent bon le foot. C’est vraiment autre chose que chez nous …

  5. @a (aha ?)
    Pour jouer au foot, il faut payer l’arbitre et les joueurs ? Bon, la prochaine fois que j’irai jouer au foot avec des potes, je demanderai le chèque avant.

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