Les Grenat profitent de l’hi-Berne-ation des Ours

Privés de 4 défenseurs et contraints de faire jouer Dani Meier en défense (n’y a-t-il pas de juniors élites à Berne ?), les hommes de la capitale ont subi un deuxième camouflet d’affilée, après leur triste défaite à Bienne. De leur côté, et pour la première fois depuis longtemps en déplacement, les Grenat ont su allier discipline et efficacité pour aller chercher 3 points qui risquent de faire un bien fou au moral des troupes. Et d’envoler peu à peu les espoirs fribourgeois de nous passer devant.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’était pas trop serrés hier soir dans les travées de l’ex-Allmend. Au plus de 14’000 spectateurs annoncés officiellement, il convient d’en ôter au moins deux bons milliers pour avoir le chiffre effectif. Il est évident que le fait d’avoir 13’000 abonnés aide à annoncer ce genre de chiffres folkloriques. Car en plus de l’absence de nombreux supporters bernois, le secteur réservé aux Genevois faisait peine à voir puisque seulement une centaine de personnes avait décidé de se mouvoir jusque dans la capitale. De mémoire, il s’agit là de la plus faible mobilisation genevoise en ces lieux depuis la remontée en LNA.Et comme pour donner raison aux nombreux absents, les joueurs ne semblèrent pas forcément motivés à produire grand chose dans les premières minutes, à tel point que l’on se serait cru revenus onze jours en arrière. Si vous rajoutez à cela le silence quasi total du mur bernois et les quelques encouragements, soutenus certes, de la quelque trentaine de genevois disposés à utiliser leurs cordes vocales, on se serait presque pris à regretter de ne pas être restés aux Vernets voir jouer les starlettes du ballon rond.
Il fallut donc attendre presque 16 minutes pour que l’on ait l’occasion de vibrer. Sur une phase de power-play bien ficelée, c’est l’inévitable Kolnik qui pouvait ouvrir le score et de réaliser un petit exploit. Car en plus du premier but genevois marqué cette saison face aux Bernois, après 135 minutes de mutisme, il s’agissait là de la première ouverture du score grenat à l’extérieur depuis le 7 décembre 2008 et une victoire à Ambri. De bon augure. D’autant plus que les rares offensives bernoises se soldaient toutes par des interventions propres de la nouvelle coqueluche genevois, Benjamin Conz. Et l’on était reparti pour une nouvelle période d’emmerdement de 16 minutes, tout juste perturbée par une tentative de feinte de Keller devant Bührer qui aura bien fait rire toute le monde, comme si les acteurs s’étaient mis d’accord.
16 minutes, c’est donc le temps qu’il fallut à Martin Plüss pour égaliser, lui aussi en power-play, d’un magnifique tir dans la lucarne de Conz, après 7 secondes de supériorité seulement et quelques instants après un pénalty (fort généreux) manqué par Rubin. On pensait dès lors que les Oursons sortiraient leurs griffes, mais un tir énorme de Jean-Pierre Vigier dans la lucarne de Bührer, 4 minutes après l’égalisation, allait les remettre en place, le Manitobain inscrivant là son 15e but en 26 matches. Waow, 2 buts en 4 minutes, qui l’eut cru dans un match pareil ?
On pouvait clairement s’attendre à voir les Bernois mettre une forte pression sur la cage de Conz dès l’entame de la dernière période, mais voilà pas qu’après 37 secondes, Reto trouva le moyen de glisser le puck dans un trou de Suri et de sceller, même si on le savait pas encore, le sort du match. Oh, je sais que le jeu de mots sur Suri ne guère plus que deux balles, mais depuis le temps que je l’attendais, je n’ai pas pu m’empêcher. Et encore, si celui-ci n’avait pas tiré sur le poteau en fin de match et qu’il avait réussi le doublé, j’aurais pu vous dire qu’il était entrain de creuser son trou dans l’effectif grenat, mais je vais vous l’épargner.
Les premiers sifflets commencèrent à descendre du mur enfin plus silencieux, mais les quelques chants entendus ça et là n’avaient pas l’air d’être particulièrement des marques de soutien aux joueurs de Van Booxmer, qui peut commencer à préparer ses valises. Le doublé de Byron Ritchie, à chaque fois aidé de ses compères Rubin et Kolnik, allait confirmer ce fait, puisque la patinoire se vidait de plus en plus et que la poignée de supporters grenat pouvait s’en donner à cœur joie.
La bagarre générale déclenchée par le Sprunger local n’aura pour effet que de réveiller les supporters locaux présents qui passaient dorénavant leur temps à inviter leurs adversaires d’un soir à en découdre à l’extérieur. Longue explication musclée donc sur la glace, impliquant principalement Schilt et Gamache qui rejoindront les douches plus tôt que leurs coéquipiers. Cela n’influencera pas la fin de la partie, qui voit donc les Genevois renouer avec le succès à l’extérieur, en s’imposant pour la première fois par 4 buts d’écart en ces lieux. Une confirmation de cette victoire est attendue dès vendredi face à Bienne, avant d’aller défier les Lions dans leur patinoire.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Berne – Genève-Servette 1-5 (0-1 1-1 0-3)

BernArena : 14’656 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann, Reiber, Arm et Küng.
Buts : 16e Kolnik (Aubin, Ritchie/5c4) 0-1. 32e M. Plüss (Rüthemann, Bärtschi/5c4) 1-1. 36e Vigier (Vukovic) 1-2. 41e Suri (Cadieux, Vukovic) 1-3. 46e Ritchie (Rubin, Kolnik) 1-4. 52e Ritchie (Rubin, Kolnik) 1-5.
Pénalités : 7×2’ + 1×5’ (Gamache) et pénalité de match (Gamache) contre Berne; 7×2’ + 1×5’ (Schilt) et pénalité de match (Schilt) contre Genève-Servette.
Berne : Bührer; Ziegler, Leuenberger; Jobin, Josi; Kobach; D. Meier; Abid, Bordeleau, Reichert; Gélinas, Dubé, Gamache; Bärtschi, M. Plüss, Rüthemann; P. Berger, Châtelain, T. Meier.
GE-Servette : B. Conz; Vukovic, Bezina; Gobbi, Keller; Schilt, Breitbach; Heynen; Cadieux, Trachsler, F. Conz; Vigier, Aubin, Savary; Rubin, Ritchie, Kolnik; Debrunner, Fedulov, Suri; Kast.
Notes : GE-Servette sans Mona, Höhener, Mercier, Rivera, Augsburger (blessés), Salmelainen (malade) et Déruns (suspendu).

Écrit par Robin Dousse