Karneval in Köln

A Cologne, il existait une vieille tradition selon laquelle le FC ne gagnait jamais le week-end du carnaval. Cette malédiction a été brisée samedi de la plus belle des manières avec la victoire des Geissböcke à Munich (2-1). La Kölsch a pu couler à flot lors du Rosenmonntag.

D’habitude, à Munich, c’est plutôt dans les halles de la Theresienwiese que retentit le Viva Colonia mais là c’était bien à l’Allianz Arena. Cette victoire inattendue du néo-promu Cologne a mis la cité du Dom en émoi en plein carnaval. L’entraîneur colonais Christoph Daum a parlé d’une victoire «aussi émouvante qu’un titre de champion». Pour une fois, il y a eu du bruit dans le tombeau munichois, les VIP bavarois ont dû en avaler leur cigare. Les multimillionnaires du FC Hollywood se sont inclinés sur des réussites de l’ancien joueur du FC Aarau Fabrice Ehret et du jeune Daniel Brosinski, qui jouait son 1er match de Bundesliga ! La réduction du score du Belge Van Buyten est intervenue trop tardivement pour remettre en cause le succès du 1. FC Köln.Sans idée, régulièrement battus dans les duels, les Munichois n’ont rien montré. En disgrâce depuis la reprise, Lukas Podolski avait retrouvé une place de titulaire contre son ancien et futur club en raison de l’absence de Luca Toni. Poldi a eu la courtoisie de ne pas réussir grand-chose contre ce FC Köln qui le vénère et a cédé sa place à la mi-temps.  Certes, le match aurait sans doute pris une autre tournure si l’ouverture du score de Klose n’avait pas été annulée pour un hors-jeu inexistant mais le constat est bien là: avec trois défaites en quatre matchs depuis la reprise, son plus mauvais départ depuis 34 ans, le Bayern est en crise.

Des regrets pour Berlin

Le Hertha Berlin a cru réussir l’exploit à Wolfsburg lorsque le Brésilien Cicero a ouvert le score à la 62e. Mais le VfL a renversé la vapeur sur deux coups de tête du Bosniaque Edin Dzeko (2-1). Cette défaite laisse beaucoup de regrets au Hertha, d’une part parce que Raffael a tiré sur le poteau quelques instants avant le 2-1, d’autre part parce que le but victorieux du VfL n’aurait jamais dû être validé car entaché d’une faute du buteur Dzeko sur Simunic. L’Alte Dame s’est sentie d’autant plus flouée qu’elle s’était vue refusé un but en 1ère mi-temps pour une faute identique.
Ceci dit, perdre à Wolfsburg n’a rien d’infamant: les Wölfe n’ont plus égaré le moindre point à domicile depuis le 30 août 2008 et constituent sans doute la meilleure équipe de Bundesliga à l’heure actuelle, malgré l’absence du buteur Grafite. Seul petit bémol: les gardiens. Annoncé blessé samedi, Diego Benaglio s’était fait l’auteur de trois affreuses sorties dans le vide en Coupe UEFA à Paris, dont deux ont amené les buts parisiens. Et son remplaçant Lenz a lui offert le but berlinois sur une mauvaise relance.

Badener Derby

Après une victoire 4-2 à Leverkusen et un nul 3-3 à Hanovre, le VfB Stuttgart a à nouveau gratifié ses fans d’un festival offensif dans le Badener Derby contre Hoffenheim (3-3). Grâce notamment au troisième doublé consécutif de Mario Gomez, revenu à son meilleur niveau, les Souabes ont mené deux fois au score. L’entraîneur d’Hoffenheim Ralph Rangnick n’aligne plus qu’un attaquant (contre trois au 1er tour), mais celui-ci, Demba Ba, s’est montré efficace en inscrivant les trois buts qui ont permis au néo-promu de prendre un point.
Hoffenheim a une nouvelle fois justifié sa réputation d’équipe la plus détestable de la ligue avec une agression de Salihovic sur Boka. Blessé, l’Ivoirien a dû céder sa place à Ludovic Magnin. Le Challensois n’a guère brillé avec une mauvaise relance qui a conduit au 2e but d’Hoffenheim et une faute sur Carlos Eduardo à la 90e qui a provoqué un pénalty. Enfin, faute c’est un bien grand mot car le Brésilien s’est joyeusement laissé tombé, ce qui ne surprendra personne car, avec le tacle assassin et le contrôle antidopage manqué, la simulation est l’une des spécialités d’Hoffenheim. Heureusement, il y avait une justice et Salihovic, qui avait scandaleusement échappé à l’expulsion, a tiré le pénalty au dessus.

Hambourg en tête

Le Hertha battu, Hoffenheim en échec, c’est le SV Hamboug qui s’empare de la première place du classement, après son succès convaincant à Düsseldorf contre Leverkusen (2-1). Le héros de match a été le joueur de couloir gauche Marcell Janssen, auteur des deux réussites des Rothosen avec beaucoup de maestria. C’est un magnifique retour pour un joueur guère épargné par les ennuis de santé et qui avait été déclaré, comme tant d’autres, pas assez bon pour rester au Bayern Munich sans y avoir véritablement eu sa chance. Si Hambourg  commence à performer à l’extérieur, alors il sera un candidat très sérieux au titre. Quand au Bayer Leverkusen, il concède sa deuxième défaite en autant de match dans son stade d’adoption. S’ils ne parviennent pas rapidement à trouver leurs marques dans la splendide LTU-Arena, les Rheinländer risquent de laisser partir la tête du classement.

Revierderby

Schalke 04 et le Borussia Dortmund ne pourront pas sauver leur saison par une victoire contre le rival honni. A Gelsenkirchen, le Revierderby a été moins animé qu’à l’aller (3-3) mais s’est également soldé par un match nul (1-1). Kevin Kuranyi a ouvert le score pour les Knappen d’une reprise d’anthologie avant de manquer la balle de break, Mohamed Zidan a égalisé à dix minutes de la fin et a même été tout proche de donner la victoire à Dortmund sur la fin. Ce résultat nul ne fait guère les affaires des deux géants de la Ruhr qui continuent à truster le ventre mou du classement.

Kellerderbys

Six des sept derniers du classement étaient directement aux prises ce week-end. La bonne opération du jour est pour l’Eintracht Francfort, chanceux vainqueur à Karlsruhe 1-0 grâce à un lob magnifique du fantasque Brésilien Caio. A Bielefeld, le VfL Bochum a raté une belle occasion de sortir de la zone rouge en concédant le nul contre l’Arminia (1-1). Après avoir ouvert le score sur un superbe retourné de Klimowicz, les hommes de Marcel Koller auraient dû tuer le match mais se sont heurté à un impérial Eilhoff dans la cage des Blauen et se sont vus refuser un pénalty flagrant. Avant de concéder l’égalisation sur balle arrêtée à la 83e.
La lanterne rouge Mönchengladbach a elle préservé ses chances de maintien en dominant Hanovre 3-2. Les Fohlen ont pris deux longueurs d’avance sur des réussites somptueuses de Baumjohann et Marin, Hanovre est parvenu à égaliser, avant que le revenant Oliver Neuville ne se transforme en joker gagnant pour offrir la victoire au Borussia à la 83e. Reléguer Mario Eggimann sur le banc n’a pas permis à 96 de résoudre ses problèmes défensifs. Avec la retraite de Valérien Ismaël pour problèmes de santé, 9 buts encaissés lors des 3 derniers matchs et un calendrier infernal dans les semaines à venir, Hanovre, qui visait l’Europe en début de saison, a du souci à se faire.

Réalisme à la brêmoise

En l’espace d’une semaine et trois matchs, le Werder Brême a tiré nonante fois au but ! Avec pour seul résultat un goal contre Mönchengladbach, un contre Milan et un samedi lors de la défaite à Cottbus (2-1). En Lausitz, le vendangeur portugais Almeida avait pourtant ouvert le score pour le Werder mais l’Energie a pu revenir et arracher la victoire à la 90e grâce au Bulgare Rangelov. Et faire un pas de plus vers le miracle que constituerait un nouveau maintien du seul représentant de l’ex-Allemagne de l’Est en Bundesliga.

C’est la déprime à l’Est

Cottbus est d’ailleurs bien seul pour porter haut les couleurs de l’ancienne RDA. Relégué l’été dernier en Zweite Liga, le Hansa Rostock visait un retour immédiat dans l’élite. Mais cela ne s’est pas passé comme prévu, les défaites se sont enchaînées et l’entraîneur mythique du club Frank Pagelsdorf a fini par être viré. Son remplaçant, le champion d’Europe 1996 Dieter Eilts, n’est pas parvenu à redresser la barre et aujourd’hui le Hansa est en grand danger de chute en Dritte Liga. Où il retrouverait les représentants de la défunte République Démocratique que sont Jena, Aue (relégués l’an dernier), Dresde et Erfurt.
Quand aux autre grands noms du football est-allemand comme le Dynamo Berlin, Sachsen Leipzig, FC Magdeburg (vainqueur de la Coupe UEFA 1974) ou les anciens bourreaux du FC Sion en Coupe d’Europe (bon, ça ça n’a rien d’un exploit) de Chemnitzer FC (ex FC Karl-Marx-Stadt) et Lokomotive Leipzig (finaliste de la Coupe des Coupes 1987 contre l’Ajax de Cruyff et Van Basten), ils végètent tous en Regionalliga ou en Oberliga. Seul éclaircie dans ce paysage morose du foot ossis: Union Berlin, club de Berlin-Est, est un fringant leader de la Dritte Liga et a de bonnes chances de fêter une promotion en fin de saison.

Écrit par Julien Mouquin

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4 Commentaires

  1. Juste une remarque, il convient de rajouter dans les bourreaux du FC Sion en Coupe d’Europe Magdeburg qui a infligé, si je ne m’abuse la plus sévère défaite au club Valaisan dans une compétition Européenne avec un pour le moins sec 8-1…

  2. Juste une chose à rectifier ce n’est pas le Badener Derby car Stuttgart est en Schwabe et le vrai gros derby c’est dimanche KSC-VFB Stuttgart…

  3. @lutondo:
    Stuttgart est aussi dans le Bade-Wurtemberg donc il s’agit bien d’un Badener Derby.
    Mais c’est vrai que pour le VfB le vrai derby c’est contre Karlsruhe.

  4. Hé Mook …. « Rosenmontag » pas « Rosenmonntag » !

    Pis la Kölsch elle va couler à flots demain soir… va savoir pourquoi.

    A vendredi 😉

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