Chérie, tu peux éteindre Sky et mettre Canal+ ?

Le traditionnel «Super Sunday» a eu un arrière-goût de «Super Dimanche». Alors que Chelsea a battu Manchester United (1-0) au terme d’un match valant plus par son engagement physique et sa bataille tactique, les deux Olympiques ont prouvé que le championnat de France 2009/2010 était la compétition la plus bandante d’Europe cette saison. Même mieux que la Bundesliga, si si.

5-5… Avec les deux gardiens de l’équipe de France dans les buts… Pendant que Douchez et Carrasso, respectivement quatrième et troisième portiers des Bleus de Raymond Domenech, se trouaient eux aussi lors de cette treizième journée de Ligue 1, Hugo Lloris et Steve Mandanda n’ont pas manqué d’inquiéter lors de ce choc. Surtout à quelques jours de l’affrontement «back to back» face à l’Irlande pour décrocher un billet pour la Coupe du Monde.

La L1 fait rêver

Mais c’est bien là le seul point négatif d’une soirée hallucinante. Vingt-cinq ans qu’il n’y avait plus eu autant de buts dans un match du championnat de France. Cinquante-deux années que deux équipes ne s’étaient pas quittées sur un score de cinq buts partout. Le temps des 0-0 à répétition et des «Jours de Foot» qui auraient pu être bouclés en cinq minutes est révolu, car désormais, la L1 fait rêver.
Vous dire que je suis passé par tous les états d’âmes dimanche soir serait un doux euphémisme… Outre le fait de vouloir se suicider à force de Tequila pendant quatre minutes pour finalement finir par chanter la vie tel Edouard Baer, c’est pour des soirées comme celles-ci que j’aime ce jeu. Le football, qui peut être si cruel et si beau en même temps. Ce sport qui vous fait ressentir en 90 minutes la quasi-totalité des émotions qui existent dans une vie.

Même en LdC

Cette saison, les clubs français semblent avoir trouvé leur place sur l’échiquier européen. Lyon et Bordeaux sont déjà assurés de passer l’hiver au chaud, leur qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions en poche. Bien loin des complexes faits par le passé dès qu’il fallait prendre l’avion pour une compétition continentale, les quelques «coups» réalisés sur le marché des transferts ont semblé libérer les formations de nos voisins.
Bien sûr, les esprits chagrins diront que Marseille a eu besoin du huitième du championnat de Suisse pour glaner ses premiers points en C1, que Bordeaux a eu une chance infinie et des conditions favorables pour se jouer du Bayern Munich ou que Lyon a profité d’un groupe extrêmement faible. Mais voilà, la réussite ça se provoque.
Si Lucho Gonzalez est encore loin d’avoir convaincu du côté des Bouches-du-Rhône, l’arrivée de Lisandro Lopez à Lyon et le transfert définitif de Yoann Gourcuff chez les Girondins de Bordeaux ont décomplexé leurs coéquipiers. Au final, cela donne une Ligue 1 agréable, avec une génération de coachs portés vers l’avant. Le «modèle Aimé Jaquet» et son infect 4-5-1 avec trois récupérateurs a fini de faire école, pour le plus grand bonheur des spectateurs.