Les rois du Nullnummer

Pour la cinquième fois en quinze matchs cette saison, le 1. FC Köln a quitté une pelouse de Bundesliga sur un score nul et vierge. Bien que dominés par le Werder Brême, les Geissböcke peuvent regretter les grosses occasions galvaudées par leurs stars Novakovic, Petit et Podolski.

Le FC Cologne vit actuellement des heures difficiles. Les Domstädter n’arrivent pas à s’extirper de la zone dangereuse au classement et ils font preuve d’un inquiétant mutisme offensif, avec seulement sept buts inscrits lors des quatorze premières journées de championnat, avant la venue de Brême dimanche au RheinEnergieStadion. Du coup, ce n’est pas habité d’un optimisme béat que l’on a débarqué dans l’antre des Geissböcke. On a même hésité à partir juste avant le coup d’envoi pour éviter qu’un match médiocre ne vienne gâcher la belle impression laissée par un Mer Stonn Zo Dir toujours aussi saisissant. Finalement, l’identité de l’adversaire, le Werder Brême, meilleure attaque de la ligue, nous fait espérer quelques goals et on décide de rester malgré tout.

Novakovic, buteur et capitaine déchu

La première occasion est pour le 1. FC Köln, lorsque Lukas Podolski offre un caviar à Milivoje Novakovic mais le Slovène n’est que l’ombre du buteur qu’il fut les deux saisons précédentes (20 buts en 32 matchs en 07-08, 16 en 30 matchs en 08-09, seulement 2 en 12 matchs cette saison). Quelques frasques nocturnes et une qualification pour la Coupe du Monde trop arrosée avec la Slovénie lui ont en plus coûté son brassard de capitaine. N’est pas Olivier Keller qui veut, Novakovic lui n’a pas réalisé le hat-trick dimanche en ne parvenant même pas à cadrer, seul à cinq mètres du but, l’offrande de Prinz Poldi.

1ère mi-temps à sens unique

Ce n’était qu’un feu de paille colognais car la suite de la 1ère mi-temps verra une domination écrasante du Werder Brême, malgré l’absence de son buteur Claudio Pizarro et de son maître à jouer Mesut Özil. Emmenés par un virevoltant Marko Marin, les Brêmois multiplient les assauts en direction du but des Geissböcke. Alors que dans le camp de défense colognais le terrain commence sérieusement à marquer, il reste d’un vert immaculé côté brêmois, tant les incursions y ont été rares. Néanmoins, et c’est peut-être là que les absences d’Özil et Pizarro pèsent lourds, la suprématie brêmoise débouche sur beaucoup de situations chaudes mais peu d’occasions nettes, sinon un coup franc de Marin dévié juste au-dessus par Pezzoni et un tir de ce même Marin détourné par le gardien Kessler. Malgré des prises de balles aussi peu rassurantes qu’une relance dans l’axe d’Yvan Quentin, le deuxième portier colognais parvient toujours à s’en tirer d’une manière ou d’une autre. Le 1. FC Köln reçoit aussi un petit coup de pouce de Jochen Drees, l’arbitre, pas l’entraîneur, qui ne sanctionne que d’un carton jaune une faute du défenseur Mohamad sur Marin qui avait largement le poids d’une faute de dernier recours (28e). Peut-être s’est-il dit que c’était déjà tellement déséquilibré à 11 contre 11 qu’il n’allait pas en plus contraindre les locaux à évoluer en infériorité numérique.

2ème mi-temps équilibrée

La deuxième mi-temps débute comme la première, par une énorme occasion galvaudée par Novakovic. Superbement lancé par Maniche, le Slovène confirme sa petite forme actuelle en échouant seul devant le troisième gardien du Werder, Sebastian Mielitz. Les débats sont beaucoup plus équilibrés qu’avant la pause. Au sein de la défense de Cologne, le Brésilien Pedro Geromel justifie son surnom de «Fussballgott» en colmatant d’innombrables brèches, alors qu’en face Marko Marin s’est émoussé dans quelques plongeons intempestifs, à tel point que l’arbitre a oublié de siffler sur l’occasion où il y avait peut-être matière à pénalty. C’est même Cologne qui se crée les deux dernières occasions mais le Portugais Petit, seul au point de pénalty, dévisse sa reprise après un centre de Chihi, alors que Podolski, toujours aussi décevant, est contré au moment de tenter un lob de quarante mètres dans le but vide après une sortie de Mielitz à la Steve Mandanda.

Vivement samedi !

Au final, comme redouté, on a eu droit à notre 0-0, le cinquième score nul et vierge de la saison pour Cologne et surtout le quatrième sur les huit derniers matchs, ça ne fait pas rêver ! La parité paraît assez logique, la domination était brêmoise, les occasions plutôt colognaises. Le Werder, invaincu depuis 23 matchs, toutes compétitions confondues, laisse échapper une belle occasion de revenir à un point du leader Leverkusen avant le choc de samedi contre Schalke 04 ; les Brêmois espèrent vivement récupérer Özil et Pizarro d’ici là pour venir à bout du jeu défensif et rébarbatif pratiqué par les Knappen. Quant au 1. FC Köln, il lui faudra impérativement retrouver le chemin des filets lors des deux matchs restant avant la pause contre des adversaires directs du bas du classement, Freiburg et Nuremberg, sous peine de passer l’hiver sous la barre. J’ai eu la fameuse idée de prendre des billets pour Freiburg – Köln samedi prochain, c’est le genre de déplacement qui fait toujours plaisir, quand tu sais que, statistiquement, tu as environ 50% de chance de voir un 0-0. Vivement samedi !

1. FC Köln – Werder Brême 0-0

RheinEnergieStadion, 50’000 spectateurs (guichets fermés, record de la saison).
Arbitre : M. Drees.
Köln : Kessler ; Schorch, Geromel, Mohamad, Ehret (46e McKenna) ; Chihi, Petit, Pezzoni, Maniche (78e Freis), Podolski ; Novakovic.
Brême : Mielitz ; Fritz, Mertesacker, Naldo, Boenisch ; Jensen, Frings, Hunt, Borowski ; Almeida (70e Rosenberg), Marin.
Cartons jaunes : 12e Naldo, 28e Mohamad, 50e Boenisch, 54e Schorch, 71e Petit, 75e Maniche, 76e Frings.
Notes : Köln sans Mondragon (blessé), Brême sans Vander, Pizarro (blessés), Artmann, Ikeng (convalescents), Özil ni Wiese (grippés).

Écrit par Julien Mouquin

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4 Commentaires

  1. Merci pour le compte-rendu. Je viens d’aller écouter le « Mer Stonn Zo Dir » sur youtube, ça a de la gueule c’est clair… mais pas autant que « Hamburg meine Perle »;-)

    Et si je ne m’abuse, la mélodie chère aux Geissböcke a été gaillardement pompée sur « Loch Lomond », sublime hymne écossais…

  2. Et encore moins que le « Blau und Weiss » de l’Immense Null-Vier qui fait raisonner la planète islamique ces temps…

    Cordialement
    ES

    Quand je pense que la vidéo bien pourrave que j’avais fait une fois avec un Natel au RheinEnergieStadion est celle qui ressort en dans le top4 sur youtube… quelle honte 😉

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