L’arroseur (presque) arrosé

Sous le déluge du Cap, l’Italie a bien failli être prise à son propre jeu par un Paraguay attentiste et qui a profité d’un coup franc généreux pour ouvrir le score. Incapables de se créer des occasions dans le jeu, les Transalpins ne trouveront leur salut que sur une balle arrêtée dans un match qui n’a pas rehaussé le niveau décevant de cette Coupe du Monde.

1. Le résumé.  L’Italie semblait animée de bonne intentions en début de match mais a par trop manqué d’idée et de talent pour inquiéter la défense regroupée du Paraguay. Ce dernier a parfaitement su casser le (faible) rythme italien et a ouvert la marque sur coup franc. Les Sud-Américains paraissaient tenir leur os, tant les champions du monde sortants étaient incapables de se créer une occasion dans le jeu mais une mauvaise appréciation du gardien paraguayen leur a offert une égalisation on ne peut plus logique : deux buts sur balles arrêtées, une domination territoriale transalpine complètement stérile, une équipe paraguayenne courageuse mais limitée, presque pas d’occasions de buts sur des actions de jeu, encore un match à oublier, même si les deux formations font plutôt une bonne affaire avec ce point. 

2. L’homme du match.
Antolin Alcaraz. On avait l’habitude de voir les éternels Ayala et Gamarra en défense centrale du Paraguay, on constate que la relève est assurée. Une magnifique élévation au-dessus des grabataires Cannavaro et De Rossi sur l’ouverture du score, un match plein dans l’axe de la défense, avec beaucoup de sérénité pour annihiler les (timides) assauts italiens, et une relance propre, ce joueur nous a fait bonne impression. On comprend qu’après trois saisons à Bruges il ait trouvé de l’embauche en Premier League (à Wigan).
3. La buse du match.
Lucas Barrios et c’est tant mieux. Après ses débuts tonitruants sous le maillot paraguayen (3 buts en 3 matchs), l’attaquant vedette du Borussia Dortmund commençait dangereusement à attirer l’attention des clubs les plus fortunés du continent. Du coup, on craignait qu’il enrhume deux fois Cannavaro et convainque Manchester City ou Milan AC de sortir les 30 et quelques millions d’euros au-dessous desquels le BVB n’entrera pas en matière pour un éventuel transfert. Fort heureusement, la Pantera s’est beaucoup démenée sur le front de l’attaque paraguayenne mais n’a pas connu beaucoup de réussite, à part le caviar délivré à Santana juste après le 1-1. Du coup, les chances de voir Lucas Barrios encore enflammer le Westfalenstadion la saison prochaine demeurent intactes. Par contre, Nelson Valdez cherche un club et il coûte beaucoup moins cher, avis aux amateurs.
4. Le tournant du match.
J’aurai aimé te parler de la sortie de Buffon ou de l’entrée en jeu de Santa Cruz mais rien ne semblait pouvoir extirper ce match du néant. On en est presque venu à regretter les absences de Materazzi et Balotelli. Et la retraite de Chilavert bien sûr.
5. Le geste technique du match.
La chute théâtrale de Nelson Valdez sur la légère touchette du Chiellini qui a amené le coup franc du 1-0. Pour une fois que cela arrive contre l’Italie et pas en sa faveur…
 
6. Le geste pourri du match.
La sortie ratée du gardien et capitaine paraguayen Justo Vilar qui a offert l’égalisation à l’Italie. Dommage, car jusque-là il avait dégagé une belle assurance dans ses prises de balle mais cette Coupe du Monde 2010 ne sera certainement pas celle des gardiens. Heureusement d’ailleurs, parce que la moyenne de buts marqués est déjà famélique, alors imagine sans les bourdes…

7. L’analyse tactique.
L’Italie a toujours été championne du monde dans des circonstances troubles, le fascisme en 1934 et 1938, le totonero en 1982, le calciopoli en 2006 ; cette année, pas de grand scandale en vue, nos amis transalpins ont bien essayé de rattraper le coup avec une sombre histoire de transferts frauduleux qui pourraient amener l’Inter Milan à être déchu de ses titres de champion d’Europe et d’Italie mais ça paraît un peu téléphoné et ça peine à prendre de l’ampleur. Du coup, dans un contexte aussi serein, les chances transalpines d’aller au bout paraissent réduites d’autant. Surtout que, quand on voit la fébrilité de la défense italienne sur les rares moments de pressing paraguayen et la pauvreté du jeu offensif, on se dit qu’il faudrait un sacré scandale pour que la Squadra Azzura conserve son titre.
8. L’anecdote.
Cela fait toujours sourire de voir l’Italie arbitrée par un prénommé Benito. Comme ce n’était pas la première fois que je me faisais cette réflexion, j’ai vérifié et j’ai constaté que sur les six derniers matchs disputés par l’Italie en Coupe du Monde, trois avaient été arbitrés par ce Mexicain, Benito Archundia (Italie – Tchéquie, Italie – Allemagne et Italie – Paraguay). Même si l’on n’a rien à lui reprocher (sinon d’avoir oublié d’expulser Camoranesi), ça paraît plutôt curieux. Reto Bioutolotti sévit aussi à la Coupe du Monde ?
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
On ne soulignera jamais assez l’importance des balles arrêtées dans un match aussi fermé.
10. La rétrospective du prochain match.
L’Italie devrait quand même parvenir à dominer l’épouvantail néo-zélandais mais ce ne sera sans doute pas beau à voir. Quant à Paraguay – Slovaquie, on imagine assez un match nul, avec des Paraguayens qui vont spéculer sur une victoire contre la Nouvelle-Zélande lors de la troisième journée pour assurer leur qualification. Encore un dimanche après-midi palpitant en perspective…

Écrit par Julien Mouquin

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16 Commentaires

  1. La défaite du Bayern contre l’Inter a du être très dur à avaler pour Julien… J’espère que si l’Allemagne devait jouer contre l’Italie durant ce mondial, vous confierez à quelqu’un d’autre le résumé…

  2. Pierre-Alain Dupuis juste après l’hymne national italien: « Les Italiens sont motivés, ils piaffent d’envie ».

    Dites-moi qu’il a fait exprès svp….

  3. Le niveau de ce mondial est une cata…et ces put… de vuvu sont en train de le gacher…ceux qui vont me sortir la culture tralali tralala peuvent s’abstenir merci.

    Par contre et je sais que CR est tjrs prompt à le critiquer, je trouve que Cannavaro est actuellement le défenseur le + impressionnant de ce début de mondial quel explosivité !!!

    Quand je pense qu’il a signé à Dubai Beeeuuurrrkkk…

  4. « La chute théâtrale de Nelson Valdez sur la légère touchette du Chiellini qui a amené le coup franc du 1-0. Pour une fois que cela arrive contre l’Italie et pas en sa faveur… »

    Fallait oser quand on pense que les amis de Mr. Mouquin ont reçu les 2 premiers cartons jaunes pour simulation… il y avait la danseuse portugaise maintenant c’est LES danseuses allemandes ça change du panzer.

  5. C’est clair que niveau simul, en 5 minutes on a eu les plus grotesques du Mondial. Notamment De Rossi qui se laisse tomber et qui interromp l’action de ses coéquipiers tellelment il semble souffrir. Une seconde après il gambade en souriant. C’est beau cet esprit d’équipe, cet esprit de conquérant, de pas se laisser abattre.

  6. la photo de Canavaro est juste énorme!
    Et il a fait un très bon match d’ailleurs.

    Ouai, niveau de merde (depuis le début), vuvu de merde (depuis le début) PAD de mrd (depuis toujours) et Thurre de mrd (depuis tout aussi longtemps…)

  7. J’ai critiqué à mort Lippi et ses choix dans mon article de présentation de l’Italie, et je reste plutôt dubitatif sur les qualités et ambitions de cette équipe. Reste que hier soir elle a plutôt rassuré, en essayant plus ou moins de jouer et en y mettant au moins un peu de combativité. C’est de loin pas brillant, mais le niveau de l’Italie cette année est celui-ci, point barre. Bravo aux « vieux » qui, pour cette fois au moins, ont réagi aux critiques.

    PS: l’article a raison de soulever que Camoranesi devait être expulsé. Dommage qu’il oublie de relever que le Paraguay devait jouer à 10 dès la 1ère minute et le tacle assassin sur Montolivo (je sais plus de qui…). Mais je suppose que c’était de la simulation ça aussi.

  8. A quand une vente aux enchères de P-A Dupuis sur Internet: on verserait ensuite le montant à la TSR pour qu’ils nous le remplace par quelqu’un qui aurait un minimum de connaissance en football, mais surtout qui réfléchirait au sens de ses phrases.
    Chacune de ses phrases me fait monter dans les tours, c’est vraiment fatiguant !
    Hier soir après avoir switché sur le commentaire suisse-italien qui avait autant d’enthousiasme que si je commentais un match de la France qui mène au score, j’ai terminé par le commentaire suisse-allemand, qui n’était pas franchement plus évolué que celui de PAD, mais ça passait quand-même mieux. D’ailleurs pourquoi sur HD Suisse on n’arrive plus à choisir l’option du match avec ambiance du stade uniquement ?
    Je serais prêt à doubler la Billag avant la Coupe du Monde pour ne plus avoir à supporter cet amateur de PAD.

  9. Sans etre fan de l’italie « qui a peiné »…….. , c’est pas seulement le jeu de mots qui me fait sourire … Oui , l’italie est bien là , qoiqu’en disent certains . Collectif , pressing , technique , bref , domination dans tous les compartiments du jeu . surtout ne vous fiez pas aux commentaires de PAD , ça risque d’endommager le cerveau .

  10. La minute PAD dans ce match me semblait pourtant évidente…
    « On aime beaucoup ces actions qui se déroulent sur le flanc droit ou gauche de l’attaque ».

  11. Il faut des sanction pour ce genre de truc 4 matches ça les calmera… loin Ozul – Cacau- De Rossi – la danseuse portugaise

  12. Un petit contrôle anti-dopage M. Cannavaro?
    Le meilleur sur le terrain avec Pepe.

    Sinon j’ai noté 5x « très très » de PAD pendant le 33 premières minutes de jeu avant de switcher sur la RAI.

    Un très très bon joueur; une action très très rapide; une aura très très importante….etc….

    Un très très décevant mondial pour le moment.

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